Chaque jours, je le vois, je lui souris, et il me rend mon sourire. Il est charmant, et me fait toujours comprendre que je suis son meilleur ami, car il est extrêmement possessif. C'est aussi le garçon le plus populaire du lycée, celui que toutes les filles adorent, rien que lorsque son regard si particulier d'un bordeaux magnifique se dépose sur leurs petites personnes. Moi? Jaloux? Non. Absolument pas. C'est juste que je ne supporte pas qu'il prête attention à ces insignifiantes personnes. Après tout, je suis le seul à le connaitre véritablement! Bon... D'accord, je suis peut-être un petit peu jaloux. Rien qu'un peu. Pas mal. Beaucoup. Énormément.
Bref, depuis que je le connais, je suis fou amoureux de Newtiteuf, mais je sais que c'est horrible, presque malsain, que d'avoir ce type de sentiments envers son meilleur ami, son confident, son partenaire, celui à qui on avoue tout. Depuis que nous nous connaissions, soit la maternelle, je devais faire semblant, soit de n'aimer personne, soit d'aimer une fille quelconque. Pourtant, je n'avais d'yeux que pour le magnifique brun.
Chaque fois qu'il était sorti avec une demoiselle, ou qu'il m'avait avoué qu'il aimait une jeune femme, mon coeur s'était resserré sur lui-même, mais j'avais appris à vivre avec, et à sourire, à lui taper amicalement le dos, et à lui souhaiter bonne chance.
Pourtant, lorsque j'étais seul, je pleurais.
Alors, puisqu'il avait décidé, ce soir, de partir en soirée avec des amis, je lui avais dit que je ne me sentais pas bien, et que je resterais chez moi. Il y avait cette idiote. Mes parents c'étaient absentés, et j'allais pouvoir me mettre devant un film sans rien faire de ma soirée. Alors, sortant les chips du placard, je les posais sur le rebord du meuble. À ce moment là, la sonnerie retentit. Je sursautai, mais, me demandant qui pouvait bien venir me voir, j'ouvris la porte, pour tomber face à deux iris rouges.
NT semblait totalement décontracté, appuyé contre l'encadrure de la porte, et les yeux observant devant lui. Lorsqu'il me vit, un léger sourire s'afficha sur ses lèvres.
"Je suis venu voir comment t'allais avant d'aller à la soirée, me dit-il.
-Oh... Je vais un peu mieux, j'ai moins mal, prétendis-je.
-Oui, je vois ça, sourit-il."
Oh non, j'adorais son sourire. Il était tellement beau...
"si tu as besoin de quelque chose, tu m'appelle, surtout!"
J'opinais du chef, alors qu'il se retournait, me faisant un signe de la main. De mes yeux saphir, j'observais sa fine silhouette s'effacer lentement dans la pénombre. Je serrai les poings, et, dans une pulsion folle, je hurlais:
"NT!"
Il se retourna soudainement, curieux. Je sortis sous la pluie qui battait contre mon crâne, contre mes bras dénudés, contre mes mollets dont la peau était à présent trempée. Il écarquilla les yeux.
"T'es fou? Tu vas attraper froid comme ça!"
J'arrivais devant lui, même pas essoufflé, en mettant une petite marge de sécurité entre nous. Je devais lui dire. Pour ne pas qu'il vienne vers moi, heureux de s'être trouvé une vrai copine. Pour souffrir.
"NT...
-Quoi? Dépêche toi, sinon tu vas être encore plus malade!
-Je... Bonne soirée."
Il haussa un sourcil, sceptique, avant de me réprimander sur le fait que la pluie aurait pu m'offrir des microbes. Je baissais la tête, et me retournai, tellement j'avais honte. Pourtant, son poignet me retint. Son regard se planta dans le mien.
"Ce n'est pas ce que tu voulais dire... Si?
-S-si..., mentis-je."
Je le vis sourire narquoisement, et, alors que, tel un rêve, ses lèvres se déposèrent chastement sur les miennes.
"Alors, Unster, tu ne sais toujours pas?
-Je t'aime"
Il me prit alors dans ses bras, en souriant, avant de m'embrasser passionnément.