PDV Cerise
Il faisait froid, dans ces tunnels. L’air qui les parcourait était presque aussi froid que l’eau du lac. Je détestais ça. De plus, j’étais assise par terre, ce qui n’arrangeait rien.
Lorsque tout le monde s’était dispersé, j’avais suivi Pit, afin de ne pas me retrouver seule. Nous avions retrouvé Solfia peu de temps après, puis nous étions tombés sur la trappe qui nous a mené dans les souterrains. Après avoir marché un long moment, nous avions retrouvé les autres.
Actuellement, j’étais à deux doigts de m’endormir, mais je résistais en écoutant les chuchotements de mes amis. Nous devions attendre afin d’être sûrs que nos ennemis soient partis, mais j’avais l’impression que des dizaines de jours s’étaient écoulés, et que je n’avais pas mangé, ni dormit depuis tout ce temps.
Bien sûr, étant parti totalement à l’improviste du lac, nous n’avions rien à manger. Combien de temps allions-nous tenir?
Je soupirais et passais une main sur mon front. Un goutte à goutte lassant était audible derrière le mûr contre lequel j’étais assise, me provoquant un début de mal de tête, mais je n’avais pas le courage de me déplacer.
Je tournais la tête et vis Asallé s’assoir à ma gauche tout en grimaçant. Elle allongea ses jambes dans un soupire de soulagement, comme si elle n’en pouvait plus. Elle me jeta un regard avant de fermer ses yeux. Luni s’approcha d’elle et se mit à genoux à ses côtés.
« Asa ? Ça va, ton dos ? » Dans sa voix perçait une légère inquiétude, et je me demandais si les autres avaient été beaucoup blessés dans l’explosion.
« Oui. » Je ne savais pas si c’était vrai ou non, mais je ne me mêlais pas de leurs affaires.
Je me relevais avec peine, et me tournais vers Unster, qui restait toujours près de ma sœur. J’avais eu peur en la voyant inconsciente, et j’avais toujours peur qu’elle soit trop gravement blessée pour bouger.
Je survolais du regard les petits groupes s’étant formés, discutant ou essayant de se reposer malgré l’endroit peu propice où nous nous trouvions. J’espérais néanmoins que nous n’aurions aucun ennui jusqu’à ce que la surface soit à nouveau sure…
PDV Aliona
Je passais une main dans mes cheveux, adossée contre le mûr, les yeux mi-clos. Je n’étais pas aussi fatiguée que mes camarades, mais les mésaventures des derniers jours commençaient à se faire ressentir. Toutes fois, j’ignorais les légères courbatures parcourant mes muscles et me concentrais afin de guetter le moindre danger.
Un petit morceau du plafond tomba devant moi, me faisant lever la tête rapidement. Avant que je ne puisse jeter un coup d’œil, une violente secousse failli me faire perdre l’équilibre, mais je m’appuyais toujours contre le mûr, m’empêchant de finir par terre.
Après deux secondes de silence consterné, une nouvelle secousse parcourut le sol, plus forte cette fois-ci. Il y en eu trois autres, toujours plus violente, si bien que, même avec toute la force du monde, personne n’aurait put rester debout.
Néanmoins, un assez gros problème se présenta à moi ; les explosions –car je ne voyais pas ce qui aurait put faire autant de dégâts, si ce n’était pas ça- avaient fait s’écrouler une partie du tunnel, séparant notre groupe. Je serrais les dents, remarquant que mon frère ne se trouvait pas de mon côté.
Je posais mon regard sur Usirichap et Pit qui se tenaient derrière moi lorsqu’un gémissement provenant des éboulis me fit tourner vivement la tête. Je marchais d’un pas vif vers sa source, suivie par les deux autres qui ne savaient pas quoi faire d’autre.
Contournant un rocher, je m’arrêtais en voyant Cerise assise par terre, se tenant le bras, le visage à moitié caché par ses cheveux tombant sur son visage. Je m’approchais d’elle, et lui demanda d’une voix calme ;
« Tu t’es blessée ? »
Elle leva les yeux vers moi. Son visage était crispé, et une petite coupure barrait sa joue droite.
« Oui…Je crois que j’ai heurté un débris du plafond lorsque tout s’est effondré… »
Elle se releva, une lueur déterminée dans les yeux.
« Mais ça ira, la douleur passe déjà ! On doit se dépêcher de rejoindre les autres ! »
Elle se posta à côté de son frère, prête à repartir. Usi se tenait juste en face de moi, également prête.
Je passais entre eux, ouvrant la marche, comme à mon habitude. Cependant, je pus voir la légère grimace que venait d’esquisser Cerise en tenant son bras.
PDV Externe
Le jeune homme plissa les yeux. Perché en haut de cette tour, il pouvait avoir une bonne vision des environs. En bas de la bâtisse gisaient des corps mutilés, et, à la ceinture du garçon, un couteau ensanglanté reflétait la faible lumière du soleil commençant à se lever.
Jamais il n’aurait crut pouvoir faire une chose pareille, mais c’est une énergie nouvelle qui parcourait son corps tout entier. La peine, l’amour, la haine et la folie formaient un mélange parfait qui lui permettait d’être impassible. Et puis, comment aurait-il put ressentir le moindre sentiment lorsque celle qu’il aimait avait soit-disant disparue ?
Les bombes avaient explosées il y a quelques minutes à peine. Ils espéraient étouffer la folie avec leurs armes ridicules ? Un rictus se forma sur les lèvres du roux. Jamais les humains ne gagneraient cette guerre, il en était certain.
PDV Nizzy
J’étais assise par terre, les yeux écarquillés, tout comme Red. Par je-ne-sais quel miracle, nous avions échappées aux bombes qui avaient été larguées au-dessus de nos têtes. J’avais du mal à croire que nous étions encore en un seul morceau, mais c’était visiblement la réalité.
Peut-être le vieil homme habitant à Noland avait voulu nous retenir pour que l’on évite les bombes ? C’était assez probable, mais pourquoi ne pas nous avoir dit clairement ce qui allait se passer ?
Je secouais la tête et me relevais, époussetant mon short et portant une main devant mon nez afin de ne pas respirer les saletés flottant dans l’air. Je plissais les yeux, essayant de voir quelque chose à travers le nuage de poussière qu’avaient laissé les bombes autour de nous.
De toute évidence, nous ne faisions que marcher dans des directions aléatoires, espérant retrouver les autres. Je soupirais ; si on ne trouvait pas un moyen de s’orienter rapidement, nous allions nous perdre, si ce n’était pas déjà fait.
Je me massais les tempes, réfléchissant. Nous n’avions pas beaucoup de vivres, nous n’en avions pas pour plus de quatre jours. Je me mordais la lèvre, inquiète. Avions-nous réellement une autre solution que de marcher vers une destination inconnue ?
Un rire sinistre résonna dans mon dos, me faisant sursauter. Je me retournais, et tentais de discerner le visage de la silhouette qui se dessinait dans le nuage de poussière. Red porta une main à son arme, prête à tira sur le potentiel danger.
« Pas besoin de me tuer, voyons… »
C’était un homme, et j’étais sûre d’avoir déjà entendu sa voix auparavant, mais je ne parvenais pas à me souvenir à qui elle appartenait.
« Si j’étais vous, je me dépêcherais de retrouver mes amis. Qui sait combien de temps ils tiendront dans les souterrains ? Après tout, on dirait qu’ils sont dans le terrain de jeux de Sully, non ? »
Il lâcha un nouveau rire sinistre.
« Mais vous n’êtes que des moutons détachés du troupeau. Je pourrais vous tuer, mais ce ne serait pas malin de ma part. Cependant, je paris que vous ne savez pas du tout où vous rendre ? »
Il se tut un instant, avant de reprendre, dans un soupire ;
« Attendez que la poussière soit retombée, que vous puissiez voir plus loin que le bout de votre nez. Ensuite, suivez les traces pourpres, au sol. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai la certitude qu’elles vous guideront vers la Folie ! »
Sa silhouette disparue, nous laissant de nouveau seules, un peu désorientée par cette apparition.
Red passa une main dans ses cheveux, puis soupira, exaspérée.
« Bon, je crois que nous n’avons pas le choix ! Mais ce mec, on le connait, non ? Sa voix m’est familière…»
J’hochais la tête, silencieuse. J’aurais aimé me tromper, mais je me doutais que le moindre relâchement pouvait désormais nous coûter très cher.
PDV Externe
« Tu aurais pu les tuer. » La voix, douce et limpide, résonna dans la pièce vide, s’adressant au seul homme présent dans la pièce.
« Mais je ne l’ai pas fait. » Un sourire espiègle naquît sur ses lèvres.
Croisant les bras sur sa poitrine, la femme fit une moue boudeuse.
« Tu n’es pas drôle ! »
L’homme leva les yeux au ciel, mais elle continua, une lueur inquiétante dans les yeux ;
« En fait, c’est cool. Ça me fait plus de cobayes ! »
Un soupire, mi-amusé, mi-agacé, franchit les lèvres de l’autre.
« Parfois, je me demande si tu n’es pas pire que Sully. Néanmoins, je te mets en garde ; ils sont plus résistants qu’ils en ont l’air ! »
Un ricanement échappa à la fille avant qu’elle ne sorte de la pièce, un sourire aux lèvres, et des idées folles en tête.
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Désolée de pas avoir posté depuis un moment, mais j'ai eu pas mal d'imprévus qui m'ont empêchés d'écrire :/
M'enfin, je pense pouvoir reprendre mon rythme normal donc ça devrait aller xD
Beusous ♥