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Texte n°12

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Sadique Débutant
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Jeu 27 Nov - 15:50
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Texte N°12 et le dernier

L'article avec le sondage arrivera vendredi soir merci de ne pas voter en commentaire et de lire tout les textes

En cette nuit si inquiétante,
Restons tous bien cachés,
Même la lune bienveillante,
Ne pourra nous en sauver.
C’est la nuit des créatures,
La mélodie des damnés,
De notre chère progéniture,
Ils ne feront qu’une bouchée.



J’entendais mon frère fredonner joyeusement cet air, ne paraissant pas s’inquiéter du sens de ses paroles. Il continuait son travail, insouciant, ponctuant chaque phrase d’un coup de pioche contre la pierre. Elle se fissurait lentement, faisant voler des éclats de roches et de poussière qui me piquaient les yeux. Se brisant enfin, elle nous laissa le passage vers une nouvelle partie de la grotte, qui paraissait s’étendre infiniment.
Cela faisait bien des heures que nous étions bloqués dans cette caverne sinistre, aux murs gris et tristes. Pendant que tout le monde courait se cacher à l’abri, dans leurs petites maisons, nous continuions à chercher la sortie de ce labyrinthe de caillou, la nuit recouvrant lentement le village de sa robe noire. Nous étions ce fameux jour, craint de tous. Le soir maudit, où Il viendrait, accompagné de ses serviteurs. L’horrible nuit « d’Halloween », cette soirée entourée de tant de mystères et d’histoires terrifiantes.
J’avais prévenu mon frère, l’avait prié pour qu’au moins aujourd’hui nous n’allions pas à la mine. Mais il ne m’avait pas écoutée et, me faisant sortir de force, m’avait encouragée en disant que tout cela n’était que des légendes inventées par les vieux fous du village.
Tout se serait déroulé sans problèmes, si nous ne nous étions pas perdus dans la cavité, enfermés dans cet endroit à la fois immense et oppressant. J’en avais marre d’entendre mon aîné chanter cette comptine effrayante de sa voix rauque, marre des coups assourdissants contre la pierre dure, marre de tous ces chemins qui ne menaient nulle part. Tout ce que je voulais en cet instant était d’être chez moi, dans les bras de ma mère, écoutant ma petite sœur jouer de sa lyre avec entrain et regardant mon père tenter de faire des blagues pour nous rassurer.

Vite, vite, éloignez-vous,
Le voilà, le Maitre des fous,
Surtout ne dites pas son nom
N’attirez pas son attention !
Vite, Vite, éloignez-vous,
Fermez bien tous les verrous,
Herobrine est arrivé,
Ce monstre est affamé !



Je grinçai des dents, visiblement exaspérée. Mon frère tourna la tête vers moi et, éclatant de rire, il s’écria :
« Alors, Siyah, tu es déjà effrayée ? Ne me dis pas que tous ces contes insensés te font peur ! Ce ne sont que des sottises !
- L’année dernière un garçon a disparu dans le village d’à côté, Kâan. Et celle d’avant, c’était une petite fille. Tu ne trouves pas cela un peu régulier pour être un hasard ?
- Pfff… On n’a même pas retrouvé les cadavres ! Ils se sont peut-être simplement enfuis !
- Mouais, nous aurions quand même mieux fait de rester à la maison, bien au chaud. Ca caille par ici. »
Je me frottai les bras, à peine couverts d’une fine armure de cuir noir, soufflant un petit nuage de buée. Mon aîné se détourna en haussant les épaules, recommençant à frapper inlassablement contre la paroi poussiéreuse. Soudain, alors que le mur s’affaissait, je sentis un courant d’air frais me caresser le visage. Une douce lumière argentée éclairait le bout du chemin que nous venions de découvrir. La surface ! Enfin !
Je m’élançai vers la lumière, suivie de Kâan, qui faisait ce qu’il pouvait pour me rattraper, ralenti par sa lourde pioche. Sortant enfin de ces sombres souterrains, j’inspirai un bon coup l’air pur de la plaine. Mon frère fit de même, les poings sur les hanches, puis commença à ranger soigneusement ses outils, observant les minerais que nous avions récoltés. Le vent joua avec mes cheveux de jais, glissant sur ma peau de porcelaine et me redonnant l’impression de vivre. Qu’est-ce que les cavernes pouvaient m’ennuyer ! Je ne pouvais rester plus de quelques heures sous ces tonnes de roche sans me sentir angoissée et nerveuse. La mine n’était définitivement pas pour moi, il me fallait devenir une guerrière du village. Restait à savoir s’ils accepteraient une fille dans leurs rangs d’élite. M’accroupissant aux côtés de Kâan, je lui fis part de mes questions. Il me répondit, d’un ton moqueur :
« Faudrait déjà que tu cesses de croire aux histoires pour enfant ! Ça se voit, tu trembles de peur à l’idée de tomber sur Her…
- Chut ! Ne dis pas son nom, idiot ! le coupai-je, C’est ce qui l’attire… »
Mon aîné se remit à rire, des larmes dues à son hilarité apparaissant aux coins de ses yeux azur. Je lui tournais le dos, vexée par ses moqueries. Soudain, il se leva et cria, le visage levé vers le ciel :
« Herobrine ! Heeerooobrine !  Viens nous chercher si tu existes réellement ! Viens te battre avec nous ! »
Je plaquai ma main sur sa bouche pour le faire taire. Il avait raison, ces légendes me terrifiaient. Mais, et si elles étaient vraies ? Pourquoi tout le monde irait se cacher cette nuit-là s’il n’y avait rien à craindre ? Tout à coup, de lourds bruits de pas se firent entendre derrière nous. Les herbes bruissaient, comme écrasées de nombreuses fois par la marche d’un groupe. Nous nous retournâmes, surpris, et nous figeâmes, pétrifiés par la peur.
« C’est une blague… parvint à murmurer mon frère. »
Devant nous se tenait un homme, les bras croisés, un sourire malfaisant sur les lèvres qui laissait étinceler ses dents tranchantes. Mais pas n’importe lequel. Même sans l’avoir jamais vu, nous savions qui il était. Ses yeux blancs comme la neige, dénués de pupilles, qui brillaient d’une lueur de folie. Ses vêtements, arrachés de part en part, salis par des taches écarlates. Ses doigts maculés de sang, dotés d’ongles aussi pointus et longs que des griffes. Il n’y avait aucun doute. Herobrine.
Derrière lui s’étendait une immense armée de monstres en tous genres, des zombies aux lèvres dégoulinantes de bave et de sang, des squelettes aux arcs bandés ou encore des creepers au regard de rubis. Sa voix retentissant comme un coup de tonnerre, grave et mystérieuse, le Maitre des créatures déclara :
« Me défies-tu, misérable humain ? »
Kâan resta muet, ses yeux fixés sur l’homme, ne parvenant pas à croire à son apparition. Celui-ci, fronçant légèrement les sourcils, se pencha vers mon frère, son sourire sournois s’agrandissant.
« Sais-tu ce qu’il arrive aux imprudents qui appellent le Roi des Démons la nuit de la Cérémonie ? Ils regrettent. Beaucoup. Enfin, quand je suis de bonne humeur, ils n’en ont pas le temps. »
Approchant sa main poisseuse du visage de mon aîné, il tira brutalement sur ses cheveux, amenant sa tête en arrière dans un gémissement. Les yeux clairs de Kâan se remplissaient de larmes alors qu’il regardait dans toutes les directions, visiblement apeuré. Je restais immobile, pétrifiée par la peur. Mes membres tremblaient, une goutte de sueur se glissant le long de ma tempe. Il fallait que j’agisse. Il fallait que je le sauve.
Ne réfléchissant plus, je me jetais sur la monstrueuse créature, la poussant de toutes mes forces. Il ne céda pas devant ma ridicule tentative, m’envoyant m’écraser au loin d’un coup de poing. Je retombais contre le sol, me relevant en chancelant, puis m’élançais une nouvelle fois sur l’homme menaçant, sortant cette fois mon épée à la lame d’acier. Herobrine lâcha mon frère, le laissant s’écrouler sur l’herbe verte, puis se tourna vers moi, prêt à contrer mon attaque. Il ne paraissait aucunement effrayé. C’était juste un amusement pour lui.
Serrant les dents, je fonçai en avant, à une vitesse incroyable. Puis, tout à coup, je bondis, effectuant une pirouette dans les airs, et atterris derrière mon ennemi. Mais à peine je touchai le sol, qu’il se retourna d’un mouvement fluide, faisant passer sous mon nez une longue épée écarlate. Je sautai en arrière pour esquiver, mais la lame traça une fine plaie sur ma joue. Ne laissant aucun gémissement traverser mes lèvres, je m’élançai à nouveau en avant, faisant danser mon arme avec habilité et vitesse pour tenter de le blesser. Mais chacun de mes coups était paré, chaque attaque retenue, ne laissant aucune faille dans le bouclier qu’il formait avec son épée.
Je reculai, essoufflée par cet enchainement. Ne me laissant aucun répit, le Maître des monstres leva son arme de rubis, celle-ci changeant de forme et prenant celle d’une grosse hache. Il se rua vers moi, m’envoyant un coup que je contrai avec difficulté. Il frappa à nouveau, la violence de l’attaque cassant mon épée en deux. La lame brisée tomba à terre dans un bruit de métal.
Le bruit de la défaite.
Le bruit de la mort.
Brandissant sa lourde hache au-dessus de sa tête, Herobrine s’apprêta à asséner le coup de grâce.
Soudain, alors que tout paraissait sans espoir, une silhouette se jeta devant moi, écartant les bras comme pour me protéger. Le Maître des Ténèbres suspendit son geste, surprit par cette apparition. De mon côté, je restai bouche-bée devant ce sauvetage inattendu. Mon héros tourna la tête vers moi, me laissant apercevoir ses grands yeux d’améthyste qui contrastaient avec sa peau aussi noire que la nuit. Puis, il posa à nouveau son regard sur Herobrine et, s’agenouillant devant lui avec respect, il annonça, tête baissée :
« Seigneur de la Mort et des Ombres, ne voyez-vous pas sa compétence et son agilité en combat ? Pourquoi vouloir la tuer alors qu’elle pourrait beaucoup apporter à notre armée ? Ne sommes-nous pas la nuit de la Cérémonie ? »
Le roi des monstres baissa son épée devant mon regard éberlué, une mine sévère et pensive apparaissant sur son visage. Il réfléchit quelques instants, hésitant, puis fit finalement disparaitre son épée, un nouveau sourire apparaissant sur son visage. Faisant signe à l’Enderman de s’écarter, il s’approcha de moi, tendant une main pour toucher mon visage. Je reculais de quelques pas, dégoutée à l’idée que cette ignoble créature me touche. Poussant un soupir, mais son étrange sourire ne quittant pas ses lèvres, il m’annonça :
« J’ai un marché qui pourrait t’intéresser. De toute façon, tu n’as pas d’autre choix que d’accepter, sinon je mettrais fin à tes jours.
Le défiant du regard, je rétorquais :
- Je vous écoute.
- Je laisse ton frère s’enfuir à une condition. Que tu restes avec moi. Et que tu m’obéisses. Si tu acceptes ce contrat, tu sauveras à la fois cet humain minable et ta propre vie. Acceptes-tu ? Je te rappelle qu’au cas contraire, je vous abattrais tous les deux… »
A ces mots, l’arme écarlate réapparu dans sa main. Je tournai la tête vers mon frère, retenu fermement par un zombie à la peau verdâtre. Alors que je croisai le regard de la créature, un détail me surprit. Ses yeux n’étaient pas sombres et ténébreux comme ceux des autres, mais d’un jaune ambré, presque doré. De plus, une chevelure désordonnée d’un blond cendré couvrait son front, cachant légèrement ses mystérieuses prunelles. Il ne ressemblait pas aux autres monstres, la lueur malicieuse brillant dans ses pupilles lui donnant un air presque humain.
Mais Herobrine m’arracha soudainement à ma contemplation, m’envoyant un coup de pied dans la jambe qui me fit tomber, piteuse.
« Décides-toi. J’ai déjà fait preuve d’une grande patience. »
Je ravalai avec peine, posant à nouveau les yeux sur le Maitre du Mal. D’une voix amère, je répondis, abandonnant la résistance :
« J’accepte. Je ferais tout ce que vous voudrez. »
L’homme maléfique hocha la tête d’un air satisfait, puis fit un signe en direction du zombie qui tenait Kâan.
« Aël, assomme cet humain et lâche-le, qu’il rejoigne ses faibles semblables à son réveil. Puis, explique à cette jeune recrue son devoir, dit-il au monstre vert.
Puis, s’adressant au groupe entier, il ordonna :
« Continuons notre marche. Minuit va bientôt sonner, nous devons commencer la Cérémonie le plus vite possible. »
Reprenant la tête du groupe, il s’éloigna, veillant d’un regard à ce que le zombie, apparemment nommé Aël, s’occupe de moi. Celui-ci s’approcha, un sourire taquin aux lèvres, ses dents aiguisées étincelant dans le clair de lune. Je n’avais jamais vu une créature avec une telle expression, si vivante et surtout, si humaine. M’envoyant une tape dans le dos, comme le ferait un ami, il me demanda :
« Alors, comment s’appelle la nouvelle recrue ? »
Je ne compris pas immédiatement qu’il parlait de moi. Lui accordant un regard réticent, je répondis :
« Siyah. Je ne savais pas que les monstres avaient des noms. Et pourquoi as-tu des yeux jaunes et des cheveux contrairement aux autres ? Et puis, qu’est-ce que ça veut dire ’’nouvelle recrue’’ ? C’est quoi la ‘’Cérémonie’’ dont vous parlez ? Et qu’es…
- Tu en poses des questions toi ! la coupa Aël, Bon, je vais te répondre dans l’ordre. Il n’y a que très peu de monstres dotés de noms. Je suis un zombie spécial, comme tu l’as sûrement remarqué. Je suis plus… intelligent que les autres. Et plus séduisant aussi, ajouta-t-il en se bombant le torse.
La jeune fille soupira, exaspérée par le garçon prétentieux. Celui-ci continua :
« Pour tes deux autres questions, je n’ai pas vraiment le droit de te répondre. Simplement, dorénavant, tu fais partie de notre armée.
- Ah oui ? Je ne savais pas que vous appréciez que les humains soient dans vos rangs. Herobrine parait les mépriser particulièrement.
- Oui, Notre Seigneur déteste les humains. Mais tu verras, sous peu cela ne sera plus un problème. »
Je fronçais les sourcils, intriguée, mais avant qu’Aël ne puisse finir son explication la voix grave d’Herobrine retentit :
« Nous y voilà ! Disposez-vous en cercle autour des pierres, comme d’habitude, chaque espèce de son côté. Les Humonstres, placez-vous devant le groupe auquel vous appartenez. Et toi, l’humaine, mets-toi au centre du cercle, face à moi. »
Chacun s’exécuta, se mettant autour de grandes stalagmites d’obsidienne gravées de signes étranges. Je restai immobile, alors que l’étrange zombie qui m’accompagnait se rangeait à la place indiquée aux ‘’Humonstres’’.  Mais qu’était donc cette catégorie de créatures que je ne connaissais pas ? Je remarquai que chaque monstre placé comme Aël avait des différences avec l’espèce qu’il représentait. Je vis même une petite fille aux cheveux d’un noir délavé, portant une robe rapiécée de toiles d’araignées, qui se tenait face aux arachnides géantes. Alors que je rejoignais avec méfiance Herobrine, je compris enfin ce que ces êtres étranges étaient réellement.
Des humains. Transformés en monstres.
Ces pauvres personnes n’étaient que des victimes de la folie d’Herobrine, devenues hybrides, mi-créatures, mi-humains. Et ils étaient ainsi métamorphosés le soir d’Halloween, capturés dans leurs villages par les créatures. La légende disait vrai. Elle n’était tout simplement pas complète. Ce sombre homme avait prévu de m’utiliser, comme il l’a fait tant de fois auparavant, pour créer une nouvelle race, plus puissante que les espèces normales.
Serrant les poings, je me figeais soudainement, ne souhaitant pas obéir à ce sans-cœur. Herobrine croisa les bras, tapant du pied avec impatience.
« Que fais-tu ? Je t’ai demandé de te mettre face à moi !
- Je n’obéirais pas aux ordres d’un psychopathe tel que vous…
- Alors, je serais obligé de t’y forcer. Sujets, emparez-vous d’elle ! »
Je voulus sortir en courant du cercle pour m’enfuir, mais deux Endermans se jetèrent sur moi, m’attrapant d’une main de fer. Ils m’apportèrent au centre alors que je me débattais en vain. Me tenant fermement, ils me placèrent face au Maitre des Ombres. Celui-ci ferma les yeux, approchant sa main, autour de laquelle se formait une fumée ténébreuse, de mon visage. Il la posa sur mon front alors que je continuais de m’agiter. La brume sombre se répandit immédiatement autour de mon corps, paralysant lentement chacun de mes membres. Mes battements de cœur s’accélérèrent alors que je sentais mon corps s’engourdir, peu à peu gagné par une sensation de froid intense. Je voulus ouvrir la bouche pour hurler, la peur de la mort grandissant dans mon esprit. Mais aucun son ne traversa mes lèvres, mon corps entier immobilisé par le sort de cet homme ignoble.
Soudain, je sentis des picotements sous ma peau, me redonnant l’impression de vivre. Les picotements se firent plus acharnés, provoquant une douleur profonde dans mes articulations. Une souffrance extrême se propagea dans mes membres, comme si l’on arrachait les os de mon dos. Puis, le mal s’adoucit légèrement, jusqu’à revenir brutalement, me donnant l’impression que tout mon corps était broyé puis reformé par la magie noire. Enfin, je n’éprouvais plus rien, tout s’éteignant autour de moi. Je me sentis heurter lourdement le sol, puis les ténèbres m’enveloppèrent.

Mes paupières s’ouvrirent lentement. Une lumière m’éblouit. Je plissai les yeux, luttant contre la lueur étrange. M’habituant enfin à la clarté de mon entourage, je relevai la tête. Mon regard se posa sur mes vêtements. Ils avaient changés. J’étais désormais vêtue d’un long pull noir et d’une jupe plissée assortie. Je sentis dans mes côtes des membres que je n’avais jamais remarqués auparavant. Tournant la tête, je vis que de longs os blancs et courbés sortaient de mon dos. Soudain, un crâne sombre comme la nuit apparut devant mes yeux. Je reculais, effrayée, mais il resta à mes côtés. Je remarquai qu’il paraissait attaché à moi par une longue colonne vertébrale noire, semblable à un serpent d’os. Ouvrant sa mâchoire d’où sortait une fumée mystique, il murmura d’une voix profonde :
« Sssiyah… Regarde la créature que tu es devenue… Sss’est sa faute… Venge-toi… »
Déboussolée, je ne comprenais pas ses paroles. De qui parlait-t-il ? Je n’avais… plus aucun souvenir. Mon esprit était vide. Blanc. Je ne savais pas non plus où je me trouvais. Tout à coup, un deuxième crâne couleur d’encre surgit devant moi. Celui-ci avait une forme un peu allongée, ses traits paraissant plus amicaux et sympathiques que ceux de la première tête. Il tourna autour de moi, comme s’il ne pouvait s’arrêter de bouger, et s’écria d’une voix enjouée :
« Coucouuu ! Tu t’appelles Siyah, c’est ça ? Qu’est-ce que je suis content de te rencontrer ! Ça fait un bout de temps qu’on attend d’être libérés ! Quelle chance que ce soit par une si jolie demoiselle !
- Tais-toi… Kuro… siffla l’autre, Elle doit… ssse venger… le tuer…
- Explique-lui ce qui se passe, avant, Schwarz ! Cette belle jeune femme ne comprend rien à ce qui lui arrive !
- Tu es le Gardien de ses Sssouvenirs… Tu es le ssseul qui peut les lui redonner…
- Ah oui, c’est vrai ! déclara d’un air joyeux celui qui se nommait Kuro, Ferme les yeux, Siyah, je vais t’aider à te retrouver dans toute cette histoire ! »
Je fus d’abord réticente à l’idée de laisser ces reptiles squelettiques s’occuper de moi, puis je décidai de me laisser faire. Après tout, je n’avais pas d’autre issue.
Alors que je sentais le crâne guilleret tourner de plus en plus vite autour de ma tête, des images apparurent brusquement devant mes paupières fermées. Comme le faisait Kuro, elles tournoyaient dans mon esprit, me donnant bientôt la nausée. Puis, tout disparut d’un coup, et je ressentis une douleur aigue à la tête qui me fit rouvrir les yeux.  
Alors que je posais mon regard sur les deux crânes qui m’observaient attentivement, je sentis tous mes souvenirs émerger du fond de mon esprit. La raison de ma présence en cet étrange endroit me revint, et surtout, je compris ce qu’étaient ces deux étranges serpents.
« Je me suis transformée en Humonstre ! C’est pour ça que vous êtes apparus !
- Sss’est bien cela… C’est pour sssa que tu dois abattre Herobrine… Il a modifié… ta nature…
- D’un côté, avoue que c’est génial d’être constamment accompagnée ! Tu ne seras plus jamais seule vu que nous sommes reliés à ton corps et à ton esprit ! »
J’hochais la tête en signe d’approbation. Il était vrai que, malgré le fait que Kuro soit un peu envahissant et Schwarz assez maussade, leur compagnie m’était agréable. Mais quelque chose me tracassait.
« Dites-moi, savez-vous quelle créature je suis ? Je n’arrive pas à reconnaitre à quoi je ressemble.
- Tu es une très ancienne créature, que personne n’a jamais rencontrée ! Tu es le Wither !
- Un monssstre légendaire… aux pouvoirs incroyables… Tu es puissssante… Très puissssante… Cela te ssservira dans ton combat… contre le Maitre des Ombres… »
Le… Wither ? Ce nom me rappelait quelque chose. J’avais déjà entendu certaines histoires sur cette bête squelettique à trois têtes. Je connaissais sa puissance inouïe, tout aussi crainte que celle d’Herobrine. Je m’étais donc transformée en un monstre de légende.
Schwarz avait raison, il était temps de venger tous ces gens devenus hybrides, toutes ces morts provoquées par ce fou. Cette force m’était sûrement accordée pour cet unique devoir. Le tuer.
Une nouvelle confiance s’emparant de moi, je serrai les poings, prête au combat. J’allais lui faire mordre la poussière. Lui faire comprendre ce qu’il a infligé au peuple des humains pendant tout ce temps.
Kuro et Schwarz parurent remarquer ma détermination soudaine, et déclarèrent :
« Sssi tu es prête…
- Nous pouvons te ramener au monde réel !
- Au moment… après ta transssformation… »
J’opinai vigoureusement, un sourire audacieux se dessinant sur mes lèvres. Les deux crânes se positionnèrent donc face à moi, puis, m’ordonnant de fermer les yeux, firent apparaitre une épaisse fumée noire autour de moi. Je sentis le monde tourner étrangement, mes idées se floutèrent, jusqu’à disparaitre totalement, ne laissant que le vide et un silence complet. Puis, tout à coup, la brume me submergea et me fit chuter dans l’inconscience.  

Je me réveillais brutalement, avec l’impression d’avoir fait une longue chute à l’atterrissage peu agréable. Je sentis une douleur acérée dans chacune de mes articulations et tout mon corps me faisait souffrir. Mais je n’étais pas là pour me plaindre. J’étais ici pour me battre.
Je relevai lentement le regard, croisant celui, triomphant, d’Herobrine. Il me fixait, une lueur de joie dans les yeux, comme un enfant qui découvrirait son nouveau jouet. Je serrai les dents, me levant avec agilité, malgré le mal présent dans mes membres.
Le Maitre des Ombres me prit par le menton, croyant avoir le contrôle sur moi, et murmura de sa voix inquiétante :
« Le Wither… Je ne savais pas que plus la combattante est douée, plus le monstre développé en elle est puissant. Je veillerais à prendre cela en compte pour mes prochaines expériences.
- Il n’y aura pas d’autres expériences ! m’écriai-je en me jetant à son cou. »
Surpris, il ne put éviter le coup que je lui infligeai. Il recula en titubant, mais se reprit rapidement en main et s’élança vers moi, son épée couleur sang apparaissant entre ses mains. Alors qu’il allait m’atteindre, j’utilisai toute la force de mes jambes, me projetant vers le ciel. Son épée frappa le vide alors que je chutai derrière lui, atterrissant avec souplesse. J’ouvris mes deux paumes, y faisant apparaitre des sphères de pouvoir, puis levai les bras dans sa direction, libérant toute ma puissance. Mais avant que les sphères ne l’atteignent, il fit apparaitre un bouclier de ténèbres qui les fit exploser sans provoquer de dégâts. Dans un râlement agacé, il cria :
« Serviteurs ! Occupez-vous d’elle ! »
Toutes les créatures se jetèrent d’un même mouvement sur moi, tentant de me maîtriser. Je me démenai, envoyant une multitude de boules de pouvoir sur tout ce qui m’approchait. Kuro et Schwarz tentaient de m’aider, soufflant un épais brouillard sombre qui aveuglait mes ennemis, mais qui ne me gênait pas moi. Pourtant, les créatures, bien trop nombreuses, prenaient peu à peu le dessus. Je m’essoufflais rapidement, mon pouvoir faiblissant.
« Laisssse toi… envahir par ta partie monssstrueuse… me souffla Schwarz »
Je secouai la tête. Je ne pouvais me permettre de laisser la bête qui sommeillait désormais en moi prendre le contrôle de ma personne. Je ne voulais pas devenir une créature sans cœur.
Mais mes coups se faisaient de plus en plus faibles. Je n’allais pas tenir longtemps. Si je voulais vivre, c’était ma seule chance. Poussant un soupir désespéré, je me laissai choir à terre, baissant la tête, comme si j’abandonnais le combat.

Les monstres cessèrent leurs attaques, étonnés par mon comportement. Et alors qu’Aël s’approchait pour m’attraper, il se fit soudainement projeter contre le sol, comme la plupart de mes adversaires. Tout à coup, mes pieds quittèrent la terre, mon corps s’élevant lentement dans une lumière éblouissante et dorée. Je sentis une force nouvelle couler dans mes veines, mon sang devenant presque électrique. Mes plaies se refermèrent, mes blessures disparurent, alors que mon costume se teintait d’un bleu nuit.
Flottant dans les airs, tel un ange de la mort, j’ouvris les bras et fit apparaitre des milliers de sphères explosives qui s’écrasèrent sur mes ennemis. Des hurlements retentirent. Du sang gicla. Mais je continuais mon sombre massacre, faisant pleuvoir les missiles destructeurs. Les corps se désintégraient un à un, explosant dans des gerbes de liquide écarlate. Les herbes vertes de la plaine se repeignaient d’un rouge répugnant et visqueux. Mon pouvoir formait, encore et encore, des cratères immenses dans la terre, ceux-ci se remplissant rapidement des cadavres démembrés de mes adversaires. Je baissai les yeux sur mes vêtements, désormais poissés de taches vermeilles. Un sourire apparut sur mon visage. Puis, je regardai ce qu’il restait de mes assaillants, observant le champ de bataille dévasté. Remarquant que plus rien ne subsistait, je décidai d’arrêter cette pluie mortelle, faisant disparaitre les boules de pouvoir. Puis, je descendis lentement, la lumière dorée disparaissant peu à peu, jusqu’à ce que je pose mes pieds sur le sol. Alors que j’allais m’éloigner tranquillement, laissant ces morts et cette désolation derrière moi, je sentis quelque chose se déchirer dans mon esprit. Mes jambes se dérobèrent sous moi, et je tombais à terre, prenant ma tête entre mes mains. Un tourbillon de pensées contradictoires se forma, me provoquant un horrible mal de crâne. Je me recroquevillai sur le sol, alors qu’une autre partie de mon être semblait reprendre sa place.

Tout me revint brutalement. Je pris conscience de ce que j’avais fait. Chaque meurtre apparut devant mes paupières. Chaque visage défiguré passa devant mes yeux. Je vis le sang visqueux qui maculait mes mains se propager sur mon visage. Je sentis mon cœur se serrer, et mon âme se salir. Les émotions me firent chanceler, s’accompagnant bientôt de mes larmes salées. Mes épaules s’affaissèrent, trop frêles pour porter le poids de mes actes. Je tentais de me consoler, me convainquant que j’en avais été obligée et que ce n’étaient que de simples monstres. Mais je me mentais. J’aurais pu ne pas tous les tuer. Et certains d’entre eux n’étaient que de simples humains ayant subi le pouvoir d’Herobrine. Ils ne se rendaient pas compte de ce qu’ils faisaient. Ils étaient innocents au fond, seul le Maitre de la Mort aurait dû payer. Pourtant, je les avais abattus, telle une bête sans sentiments. Les larmes continuèrent de rouler sur mes joues, floutant ma vue et transformant les corps déchiquetés en d’énormes taches vermeilles et imprécises.
Brusquement, je sentis des mains agripper mon cou, me tirant en arrière. Je voulus crier, mais mon assaillant resserra sa prise, empêchant l’air de parvenir à mes poumons. Je me débattis vainement, essayant de m’arracher à son emprise. Alors que j’happais impuissamment, j’entendis un rire sinistre et démoniaque résonner à mes oreilles.
« Tu es ridicule… et misérable… Tu ne mérites pas ton pouvoir… Ni même la vie ! »
Il appuya encore sur ma gorge, me faisant pousser un pitoyable gémissement. Mes pensées se bousculèrent dans ma tête, la nervosité me brouilla l’esprit. Que fallait-il que je fasse ? Le tuer, lui aussi ? Ma vue commença lentement à s’altérer, le monde se mit à tanguer. J’émettais de faibles râles, presque inaudibles, piteuse et désespérée. La pression cessa d’un coup, me laissant m’écrouler au sol, tel un corps sans vie. La voix retentit encore, cette fois plus menaçante et haineuse que jamais :
« Mais je ne vais pas te détruire. Tu pourrais m’être utile dans le futur. Tu seras donc enfermée pour toujours, ta conscience séparée en trois et envoyée dans un autre monde. Personne ne te retrouvera plus, et tu vivras seule et immobile jusqu’au moment où je souhaiterais te libérer. Et ce jour-là, tu m’obéiras !
- Jamais… tentais-je de souffler, tétanisée par la peur que me provoquaient ces yeux blancs. »
Herobrine leva les bras et, son sourire féroce apparaissant sur ses lèvres, il libéra sa puissance qui m’étreignit dans un nuage noir et étouffant. Je restais figée, hurlant de douleur alors que mes membres paraissaient m’être arrachés et compressés. Enfin, tout cessa et autour de moi je ne vis plus rien à par un noir impénétrable.
Un noir de nuit.
Cette nuit de cauchemar.
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Aliona Tma
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Ven 28 Nov - 17:13
Aliona Tma
Pas mal... Pas mal...
Ah lala ! Ca va être dur de se décider... Ils sont tous géniaux !
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