J'avais dis que je ferais un OS un peu dans le thème "Action-Vérité" toussa toussa...
Bon bah voilà xD .
Bon en vrai...c'est pas que de ça =D !
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Les lignes sur mon écran d'ordinateur se suivaient et ne se ressemblaient pas. Je tapais comme un dingue, pressé de finir cette petite commande spéciale. Encore des gens qui veulent me faire croire que je ne sais pas coder. Non mais. Je ne leur permets pas. Je m'étire longuement. Cela fait des heures que je travaille là-dessus. Je porte mon regard à la fenêtre, il fait ...moyen. Ni beau. Ni mauvais. Il y a des nuages, un peu gris. C'est la vie. En même temps, c'est la fin de l'été non? Le temps s'est rafraîchit depuis quelques jours.
Frottant mes tempes avec mes doigts, je finis par pousser un énorme bâillement. Oh que oui, il faut que j'arrête. Je sauvegarde mon travail et me lève enfin de ma chaise dactylo, mon dos craque... ouh, tu es déjà bien vieux Azenet? Cela me fait rire.
Mon regard se pose sur le calendrier de ma chambre. Tient. C'est aujourd'hui. Je hausse les épaules, cela m'importe peu en fait. Quelle heure est-il? 16H22. Déjà? J'ai vraiment passé beaucoup trop de temps dans ma chambre. J'y suis depuis ce matin à vrai dire. J'ai cru comprendre qu'il y avait des invités dans notre manoir...Notamment, j'ai entendu Darkfuneral hurler à un moment, donc Bboy devait être là aussi. J'ai aussi aperçu Unsterblicher depuis la fenêtre de ma chambre... Newtiteuf était sans doute là lui aussi. Il y a beaucoup trop de monde je trouve. Cet endroit va vite devenir un enfer bruyant. Non pas que je n'aime pas m'amuser...c'est juste qu'un peu de tranquillité n'a jamais fait de mal à personne.
Je décide d'aller prendre une douche pour me relaxer. Enfin, un bain plutôt, vu la taille de la baignoire, ce serait dommage d'en profiter. L'eau chaude est vraiment relaxant. Les sels de bain sont à la fraicheur océan il me semble. C'est Kid qui a rapporté ça d'un de ses voyages. J'y pense. Il est déjà si tard. Personne n'est venu me voir. Par moment, j'ai l'impression que mes absences ne chagrinent personne. Je pourrais disparaître quelques temps et revenir sans aucun soucis. Même Aypierre...surtout Aypierre.... il vient toujours me dire « Bonjour » au moins et souvent...il essaye de me trainer dehors. Mais aujourd'hui, rien. Pourtant, il est important pour moi ce jour... pourquoi pas toi?
Ça y est. Ça me déprime. Bon. Je finis par sortir de la douche un peu lassé de tout cela. Alors que j'étais en train d'étaler de la crème sur mon bras, je sens quelque chose d'horriblement froid au creux de mon dos, ce qui me force à pousser un cri...peu virile. J'en ai lâché le pot de crème qui commence gentiment à couler sur mon pied...et je finis par me retourner pour le regarder.
C'est Fukano.
Il est assis là devant moi. Sa queue balance de droite à gauche...surement parce qu'il est content de me voir ou parce que sa bêtise était drôle, je ne sais pas. J'essaye de calmer mon pauvre cœur maltraité. C'est sa truffe que j'ai senti dans mon dos.
« Ne me refait plus jamais ça... » Lâchais-je en soupirant. Et quand on est civilisé, on frappe avant d'entrer. Mais ça, je le garde pour moi-même. Fukano me dévisage de ses yeux ambrés, ça me met un peu mal à l'aise. Fuka...ce n'est pas un chien quoi. C'est quand même quelqu'un qui pense, qui a des sentiments et qui me regarde alors que je suis en serviette de bain. Ça y est...mes joues se mettent à chauffer.
« Qu'est-ce que tu voulais? » Finis-je par sortir en regardant le côté. On vit tous ensemble. Oui. D'accord. Je ne devrais pas être gêné. Mon ami à poils roux daigne enfin me répondre.
« Aypierre voulait faire un petit KTP entre nous ce soir. Tu veux venir? »
Bon. Qu'est-ce qui est le plus chiant dans cette demande?
Déjà. C'est Fukano qui m'invite et non pas Aypierre, alors que c'est lui qui en a eu l'idée apparemment. Passons. Il ne m'a peut-être pas vu.
Si je veux venir? Pas vraiment. J'adore combattre mes amis en simulation. Mais... pas aujourd'hui.
Pourtant, je me sens obligé de dire « oui ».
Pourquoi me direz-vous? D'un, si je les laisse faire sans être là pour contrôler, je vais me retrouver avec encore plus de bugs et de trucs à réparer qu'avant...
De deux, Fuka a un regard tellement insistant que je ne peux rien lui refuser à mon Arcanin adoré. C'est vrai quoi? Il est gentil. On a pas envie de briser son petit cœur. En plus, Zerator est en vacances, il doit se sentir un peu seul.
« D'accord, Fuka. À quelle heure? » Demande-je en penchant la tête.
« Vers 18h? » Me répond-il, les yeux remplis d'étoiles. Oui. Il tient vraiment à ce que je vienne. Je lui lâche un petit sourire avant de désigner la porte. Il la regarde, puis, me regarde, puis regarde la porte. Son regard se change en étonnement.
« Oh oui, désolé. Heuh, j'y vais alors. Désolé d'être rentré comme ça...tu ne répondais pas... je me suis assuré que tu n'étais pas tombé dans la baignoire ! Content de voir que tu vas bien ! À plus tard alors, Aze ! »
Il sort en refermant la porte derrière lui. Il a frappé? Je ne l'ai même pas entendu. J'étais sans doute trop absorbé par mes pensées. Bon. Je dois m'habiller avant qu'un autre intrus ne daigne entrer.
*_*_*_*_*_*_*Le soir était arrivé bien vite. Il était aux abords de 18 heures. On était tous réunis dans une pièce. J'étais fourré à côté de Fukano. Il y avait Pierre bien entendu. Dans les invités, je reconnais les voix de ce matin, à savoir : Darkfuneral et Bboy. Il y avait aussi Nems, ainsi qu'Unsterblicher. Newtiteuf et Bill étaient là également. Enfin, dans le fond, je reconnais Kid et Seyhial. Seyhial. Oh mon dieu. Vous l'avez drogué pour qu'il vienne ou comment ça se passe? En fait, j'ai le même sentiment en regardant Unster. C'est un KTP ou un Building Game que vous voulez en fin de compte? Je suis mauvaise langue, oui.
Ça devait bientôt commencer.
Devait.
Il y eut un énorme bruit sourd. N'ayant pas mis le nez dehors de la journée, je n'ai pas pu voir cette montée de nuages menaçants dans le ciel de notre beau pays.
On vit alors un éclair à travers la baie vitrée de notre salon. Et là, le noir total.
J'entends alors un cri et je me doute que c'est Seyhial. On l'entend courir en rond dans la pièce. Ça ne dura pas longtemps puisque Fukano étant nyctalope... bref, il lui a sauté dessus. Il s'est enfin tut.
Pierre venait d'allumer une bougie.
« Mince... l'électricité s'est coupée. » Sans blague? On avait pas remarqué.
« Qui c'est qui est en train de noyer mon t-shirt de larmes? » S'interroge alors Fufu en cherchant le coupable.
« C'est moiiiiiiiiiiiiiiiii...j'ai peur dans le noir.... » C'est Seyhial. Il pleure. Soit un homme, bordel. Fukano lui tapotait le dos pour le rassurer et qui l'avait dans ses bras.
Moi ça me lasse cette ambiance, je viens piquer la bougie de Pierre, lui arrachant limite des mains. Il a l'air étonné de mon comportement d'ailleurs.
« Où tu vas, Aze? »
« Voir le groupe électrogène? » Répondais-je en me dirigeant vers la porte qui menait au sous-sol de notre bâtisse.
« Je viens avec toi. » Me dit-il en me suivant. C'est bon. J'arrive encore à me repérer tout seul? Mais soit. De toute façon je n'ai pas mon mot à dire.
On est descendu à la cave. Notre groupe électrogène de secours semble hors service lui aussi. Quel dommage. Pas d'électricité, pas de simulation. Tout le monde va bien gentiment aller se coucher et cette maudite journée sera enfin terminée.
C'est ce que je pensais en fait.
Quand on est remonté pour annoncer la nouvelle aux autres, ce connard de Bboy l'a ouvert. Il a proposé un jeu...pour faire passer le temps. Un jeu manuel. Un jeu audio. Un jeu visuel. Bref. Un jeu de secours en cas de panne d'électricité.
Devinez quel jeu?
Action ou vérité.
J'ai eu l'idée de fuir dans ma chambre, mais on m'a empêché. Non pas Fukano. Pas cette fois-ci. C'est Bill qui m'a retenu et qui m'a clairement fait comprendre que je faisais la mauvaise tête. Je devais me détendre m'a t-il dit. Ok. Détendons-nous. Certains vont être très détendus bientôt. Car, à chaque refus, soit de l'action, soit de la vérité... on a le droit à un petit verre de bière. Au temps vous dire que certains seront ivres morts avant la fin de la soirée.
Ce qui m'inquiète le plus, c'est Nems. Il paraît qu'il tient beaucoup trop bien l'alcool et il a souvent des idées bizarres. Je le crains je crois. Oui. Je crains pour ce jeu. J'ai tellement de secrets à cacher que...je vais finir sur le tapis en moins d'une heure.
Qu'est-ce qu'il m'a pris...?
Le jeu a commencé. Bboy fût le premier à demander...à son ami Fufu. Ouf.
« Fufu, action ou vérité? »
« Allez j'suis chaud ce soir, action ! » Répondit le concerné. Il ne devrait pas être aussi enjoué. Vraiment pas.
« Ok. Fufu. Hum, voyons. Tient, va nous faire le poirier gros ! Là-bas ! » C'est soft ça non? Ça m'étonne de la part de Bboy. Après ça dépend si le concerné sait le faire... visiblement c'est pas le cas, on a entendu un bruit effroyable... et des lamentations de Fufu. Ça les fait rire. Bon, il n'est pas blessé heureusement, mais quand on ne sait pas, on ne fait pas. Logique? Fufu revient à nous en se massant le dos.
« Ptain, je me suis niqué le dos...enfoiré ! Bon, alors...voyons... Unsterblicher !? » Ouaih. Ça promet... je sens la question venir...
« Vérité. » Annonce le brun aux yeux bleus. Je sens de plus en plus LA question à la con, qui va faire débat.
« Ok. Comment s'appelle celui ou celle que tu aimes? » Noter qu'il a commencé par « celui ». Là, j'admire la tête déconfite d'Unsterblicher. Je le vois lancer un vague regard à Newtiteuf. Les deux se mettent à rougir. Mais finalement, Unster préfère boire son verre supplice plutôt que de répondre. Mouaih. Il tourne ensuite sa tête vers Kid.
« Alors, Kiddou? Action ou vérité? »
« Action. » Déglutit lentement mon ami au masque bleu.
« Va dessiner un truc sur la face de Fukano ! <3 » Il est sérieux là? Kid sortit sa boite de feutres, allez savoir pourquoi, mais il en avait toujours une sur lui. Il se lève et se dirige vers Fukano. Il a les oreilles couchées. Il se demande ce qu'il va lui faire.
« Dis-moi qu'ils partent au lavage... » Supplie alors mon ami à fourrure.
« Bien sûr. Ne t'inquiète pas. »
Après quelques minutes de coloriage, la face de Fuka n'avait clairement plus rien à voir avec l'ancienne. Ses poils orangés étaient devenus roses. Un soupçon de bleu par-ci, du vert par là, la truffe rouge...il avait une tête de clown le pauvre. Bon, même moi je ne peux m'empêcher de rire en voyant ça. Fuka se met à geindre et promet vengeance sur Unsterblicher. Au tour de Kid de choisir une victime...
« Seyhial? » Kid a choisi sa victime. Le garçon panda tourne sa tête vers l'artiste. Aie aie aie.
« Ben...action. » Oui, alors là... je sais qu'il va la réaliser son action, peu importe la demande...surtout si elle concerne Fuka.
« Va faire un bisou sur la truffe à Fukano ! »
« Kid, va te faire foutre... » Lance Fuka alors qu'il passe une patte sur son visage. À sa place, je serais contrarié aussi. Seyhial va accepter. D'ailleurs, il se levait pour se poser devant lui. Fuka a droit à son petit bisou sur la truffe. Il devient rouge pivoine et Seyhial dit des trucs incompréhensibles, aussi gêné que lui. Mais dans sa tête, ça doit être le summum de l'extase. Je ne peux m'empêcher de soupirer. Je m'ennuie. Bizarrement, j'ai envié Seyhial l'espace d'un instant en fait. Pourquoi? Je ne sais pas. Même si ce n'est qu'un jeu, ça doit représenter vachement pour lui. Seyhial se tourne vers Nems.
« Nems, action ou vérité? »
« Action. » Répondit l'homme au masque Trollface. Seyhial se met à réfléchir. « Va me chercher un diamant ! » Demande t-il avec un grand sourire.
Sans dire quoi que ce soit, Nems a préféré boire son verre de bière. En même temps, entre aller miner alors qu'il tombe des trombes d'eau et boire un coup...la réponse est vite trouvée quoi. Nems regarde Newtiteuf avec insistance. Ce dernier pousse un soupir et répond par un : « Action. »
« Ok. Avec Unsterblicher, faites une valse~! » Salaud. Nems sortit son smart-phone et lança une musique. Pourquoi est-ce qu'il avait une valse dans sa sélection de musique au juste? Mieux vaut ne pas savoir. On regarde Unster et NT danser. Mine de rien, ils ont l'air de s'y connaître. Ils semblent même apprécier ce moment, oubliant la gêne qui les avait déstabilisés dans les premiers pas. Ils ont leur regard plongé dans celui de l'autre tels deux amoureux sur une piste de danse. C'est mignon. J'aborde un sourire rêveur...qui me ramène rapidement à la réalité. Du coup je le perds et je baisse les yeux. La déprime me regagne facilement. La voix de Newtiteuf me sort alors de ma transe.
« Azenet? Action ou vérité? »
Pourquoi tu me demandes ça à moi, NT? C'est pas juste ! J'ai été sage. Je soupire et finis par prendre la vérité.
« Ok. Pourquoi tu tires une tête d'enterrement depuis tout à l'heure? » Me demande t-il d'un ton neutre. Les autres ont leur regard porté sur moi. En guise de réponse, je préfère boire le supplice. Vous ne le saurez jamais. NT grimace en me regardant faire. Ce ne sera pas pour cette fois. Ok. À mon tour de choisir une victime. Hum. Fuka a le droit de se venger je crois.
« Fuka, action ou vérité? »
« Action. » Me sourit-il de toutes ses dents. Ça sent la vengeance foireuse. Je dois lui faire honneur. Alors voyons...je souris en voyant Kid me faire des signes. Il ne veut pas être la victime.
« Lance Hurlement sur Kid. » Dis-je en ajustant mon casque sur les oreilles. Ça promet. La plupart d'entre nous se couvraient les oreilles, d'autres semblaient perplexes. Tant pis pour eux. Kid se met à hurler alors que mon ami lui hurle dessus pendant dix bonnes secondes. Il finit par s'évanouir sur le sol, complètement HS. Fuka semble content de lui.
« Mwahahaha ! C'est qui le patron? Méchant Kid! Méchant ! »
« Je vais mourir !!! Mes oreilles !!! » Se plaint la pauvre victime en agitant les bras.
« Ok. À moi. Aypierre ! » Tient. Je l'avais presque oublié. Aypierre souffle un « Vérité » à Fuka. Fuka semble réfléchir. Je me demande ce qu'il peut lui demander. Il finit par annoncer la question : « Comment vous avez fondé les Patricks? »
Là. Je lance un regard noir à Fuka, puis un autre à Aypierre. Ce dernier me répond d'un sourire amusé, attrapant son verre de bière d'une autre main. Il regarde Fukano en souriant.
« Désolé Fuka. C'est une vérité qui disparaitra avec nous. »
« Je pouvais essayer. » Marmonne mon ami à fourrure. Cette fondation devait rester secrète. C'est tout. Heureusement, Pierre l'a bien compris.
La soirée passa...les verres s'enchaînèrent pour beaucoup. Personne n'avait envie de divulguer ses petits secrets après tout. Moi? Après cinq verres, je commençais à ressentir l'effet de l'alcool. L'alcool triste. J'étais encore plus déprimé qu'avant. Kid, Unster et Seyhial étaient raides morts par terre. Le garçon aux cheveux bouclés essayait de faire des câlins, même inconscient. C'était...troublant. Nous ne « jouons » plus qu'entre nous quatre. Fufu, Aypierre, Bboy et moi. NT avait fini par s'allonger lui aussi. Quant à Nems, il a dû se perdre, cela fait dix minutes qu'il est parti. Bill nous a abandonné au bout de cinq minutes. Ce n'était pas son truc à lui. J'esquive les questions depuis plusieurs tours. Ils reviennent sans arrêt du moi. Ça devient lassant. Ils veulent me voir complètement déchiré ou quoi? Bboy avait demandé à Aypierre de se mettre torse nu...et vu dans quel état il était, il ne s'était pas fait prier. Nems arrivait derrière lui et lui fit un câlin.
Pardon?
Un câlin?
Là, je sens la jalousie monter en flèche...ou c'est l'effet de l'alcool, je ne sais pas. Nems n'est absolument pas bourré, alors pourquoi? Pour faire chier Pierre sûrement. Mais moi, ça me révolte. Ce con a l'air d'apprécier le geste en plus. Du coup, ça me déprime. Pierre me regarde quelques instants, me demandant si je voulais « Action » ou « Vérité »? Je répond toujours « Vérité ».
« Qu'est-ce que tu as à la fin? On dirait que tu t'amuses pas...? » Même bourré, il a quand même une once de lucidité.
En guise de réponse, je bois le verre posé devant moi. Sauf que là, j'en ai juste assez. J'ai mal à la tête, tête qui tourne au passage, mon esprit est chamboulé. Il tient réellement à savoir ce qui ne va pas? Pourquoi ne t'en rends tu pas compte par toi-même Pierre, toi qui me connait si bien? Vu son silence, je soupire. Il n'a pas compris. Je lui demande à mon tour : « Action ou vérité? »
Il me répond « Action », un air un peu trop joyeux au visage. Moi, ma tête est clairement celle de quelqu'un qu'on aurait enterré. J'ai perdu mon sourire. Mes yeux se sont remplis de haine et de larmes.
« Dis moi « Happy Birthday to you » alors. » Répondis-je sèchement.
Un silence de plomb venait de s'installer. Aypierre réfléchissait à ma demande. Il est con ou il le fait exprès? Je le vois réfléchir. Puis, ses yeux s'écarquillent. Il a compris. Trop tard. Je me suis enfuie. Je suis parti en courant, claquant la porte du manoir derrière moi, partant du domaine sous la pluie...
Il m'a oublié. Alors que j'ai attendu ces mots toute la journée.
POV Neutre« Aze ! Revient ! »
Tous les regards étaient tournés sur le chef des Patricks. Bill et Fukano s'étaient approchés de ce dernier.
« T'es pas sérieux, Pierre? T'as oublié son anniversaire??? » S'exclama Fukano en grognant, prenant le garçon par la gorge.
« Pierre, on lui a tous souhaité voyons ! Et toi pas? D'habitude, tu es le premier ! Fuka, doucement, ne l'abime pas. » Disait Bill, essayant de calmer le jeu.
Fukano lâcha Pierre lentement. Ce dernier massa sa gorge endolorie, mais ce n'était pas le plus grand choc. Le Patrick sentit une grosse boule se former dans son estomac. Il était trop con. Il avait complètement oublié l'anniversaire de celui qui comptait le plus à ses yeux. Rapidement, il attrapa son pull et l'enfila.
« Je vais le chercher. » Dit-il doucement.
« Dans ton état...? » Soupira Bill.
« Ça va, Bill ! J'ai fait une grosse bêtise...je...Je dois réparer... » Il se trouvait stupide. Il n'avait pas remarqué dans quelle détresse son ami brun s'était placé. Il pensait que l'alcool l'avait juste attristé, sans raisons particulières. Le brun soupira. Dire qu'il avait oublié. Allait-il lui pardonner? Il ne savait pas. Il partit à son tour du manoir, sous la pluie battante et sous les regards inquiets de tous.Retour POV NarrateurJe courrais sans m'arrêter. Les larmes coulaient toutes seules sur mes joues. Il a oublié. Il a complètement oublié. Tout ce qui lui importait, c'était son stupide jeu et tous ces idiots réunis autour de lui. Moi je passe clairement en second plan. Je repasse en premier plan quand on a besoin de mes services. C'est clair. J'en ai assez de cette baraque. Je préfère fuguer, me tirer d'ici, loin, très loin d'Aypierre.
Ma vue est embrumée par mes larmes, je ne sais pas où je vais. La forêt est sombre, froide, la pluie battante fait office de musique d'ambiance. Je finis par m'arrêter à bout de souffle contre un arbre. J'ai la nausée. J'ai clairement trop bu. Ma tête tourne. Je me mets à vomir, à genoux dans l'herbe. Ça ne va pas du tout. Je me mets à tousser même. J'éternue. Super. En plus d'être malheureux, je vais tomber malade...
Peut-être mourir avec un peu de chance? Là, c'est clairement tout ce que je souhaite.
Je me relève néanmoins lentement.
Non, ça tourne beaucoup trop. Je fais à peine un pas, mon pied se bloque dans quelque chose et je me sens partir en avant.
Je fais une magnifique roulade sur plusieurs mètres...je devais être au bord d'une petite falaise. La chute s'arrête enfin. J'ai mal partout. Je continue de pleurer. J'ai tellement froid. Je suis sorti comme ça, en t-shirt, sous la pluie, dans le froid...qu'est-ce qu'il m'a pris? Pourquoi j'ai fait un truc aussi con?
J'ai peur. Je ne veux pas mourir ici. Je regrette tout ce que j'ai pensé. Je me sens tellement malheureux, tellement perdu...
Je veux entendre quelqu'un de nouveau...même si c'est pour raconter des âneries...
Et surtout...je veux le revoir. Même si ce n'est qu'un sale con qui ne me mérite pas.
L'amour nous fait croire des trucs pas croyables. On peut tout pardonner pour celui qu'on aime.
Ma tête est si lourde, j'ai envie de dormir...mais je ne dois pas, je vais mourir frigorifié sinon...
J'ai de moins en moins de perception...
Ma vue est trouble, mes sensations éteintes...
J'entends quelque chose au loin, mais je suis incapable de décrire ce que c'est.
Je sens quelque chose dans mon dos. Des bras? Quelqu'un me prend dans ses bras, je crois.
J'essaye d'ouvrir les yeux, mais je n'y arrive plus. C'est mon prénom qu'on prononce. Pas mon pseudo. Mon vrai prénom. Je sens quelque chose sur ma joue. Une main peut-être?
Je suis contre quelque chose, quelque chose de chaud. Enfin, vite fait. C'est toujours plus chaud que le sol froid, mélange de boue et de feuilles mortes.
Le paysage se déplace. Mes yeux sont à peine ouverts. Je ne vois que des ombres, les ombres sont des arbres je crois. On me transporte...
Où suis-je donc? Je ne comprends pas. Je suis pris d'une nouvelle quinte de toux, elle me brûle la gorge et les poumons. J'ai une désagréable sensation de chaud au front, mais j'ai aussi très froid. Je grelotte. Celui qui me transporte doit le sentir. Bizarrement, les bras se resserrent autour de mon corps. Ce n'est pas pour me déplaire. Au contraire, pour la première fois de la journée, il y a une lueur de bonheur qui apparaît.
« Je suis désolé. » Entendis-je alors. J'essaye de me force. J'ouvre mes yeux, les gouttes de pluie me chatouillent le visage. Non. C'est autre chose. C'est salé. Ce sont des larmes...ce visage au-dessus de moi...c'est...Pierre?
C'est flou...mais je le reconnaîtrais entre mille. Il est venu me chercher? Il y a tellement de peine dans ses mots, mot que je ne comprends pas.
Je ne sais plus ce qu'il s'est passé ensuite.
Je crois que la fièvre, la douleur et la fatigue m'ont terrassé.
Je ne me souviens plus de rien...
Jusqu'à mon réveil.
Je suis dans ma chambre, en pyjama. Les rideaux sont tirés, il fait assez sombre. Il y a juste une petite lampe allumée pour mon gardien.
Aypierre est là... il dort, assis sur sa chaise. Ses cheveux sont mouillés, il est entouré d'un peignoir au niveau des épaules. On le lui a sans doute déposé pendant son sommeil. Je sens la main de quelqu'un me frôler. J'ai eu peur...mais ce n'est que Bill. C'est le thermomètre que j'avais sous le bras qu'il vient de me retirer. Il me regarde d'un air désolé. Bon. J'ai juste de la fièvre...je ne vais pas en mourir tout de même.
Il me chuchote un petit « Repose-toi » avant de partir. Et...Et Aypierre tu le laisses là? Pourquoi? Revient, Bill ! Je vois des ombres sous la porte. Il y a du monde derrière. Je suis con. J'ai du les inquiéter. Je me sens fautif et décide de disparaître sous ma couette.
« Aze? » Entendis-je au bout d'un moment. J'étais prêt à m'endormir. Pourquoi on me dérange? Je descends un peu ma couette et vois le regard bleuté de Pierre qui me fixe. Super. Il est réveillé. Il a l'air démoralisé. J'ai l'impression qu'il a beaucoup pleuré lui aussi.
« Je suis désolé...j'ai oublié ton anniversaire...je...t'ai oublié tout court... pardonne-moi, Aze...je suis trop con...je...je ne mérite pas notre amitié... mais...mais s'il te plait, ne pars plus comme ça...quand je t'ai vu allongé par terre, j'ai cru...j'ai cru que tu t'étais tué... je ne sais pas ce que je deviendrais si tu disparaissais...alors s'il te plait...même si tu me détestes... restes en vie. Pour les autres. »
Il baissa sa tête et se met à pleurer, essayant de se cacher derrière ses mains. J'hésite longuement. Je finis par me redresser...ça me demande un effort surhumain... je pose une main sur sa tête... et essaye de lui sourire.
« ...Pierre...je te pardonne. T'en fais pas... Je...j'ai juste eu peur...de ne plus compter... » Les larmes me reviennent aussi. Je finis par tomber dans mon lit, sur le côté. Je préfère regarder la porte en fin de compte.
Bientôt, je sens une présence à mes côtés. Il s'est allongé à coté de moi. Je sens sa main prendre la mienne et son souffle par-dessus mon épaule.
« Tu compteras toujours pour moi, Azenet, parce que je t'aime. Plus que tout au monde. Alors, arrêtes de penser tout en noir, je serais toujours là pour toi, même si je gaffe parfois...tu es celui qui compte le plus pour moi. »
Je sens mon cœur se réchauffer, mes joues deviennent écarlates. Il est collé à moi et me caresse les mains tendrement.
« Aze? »
« Oui? » Balbutie-je.
« Action ou vérité? »
« Vérité? » … sérieusement, je suis trop fatigué pour de l'action là. J'ai juste envie de dormir, de faire tomber ma fièvre et de repartir à l'aventure avec mon amoureux.
« ...C'est toi qui a coupé le courant pas vrai? »
Sacré Aypierre. Il saura toujours me démasquer. Je ne réponds pas. Mais mon sourire veut tout dire. Je sens alors ses lèvres sur ma joue. Je finis par m'endormir doucement, bercé par sa respiration et ses soupirs.