PDV Solfia
Ce matin, je ne sais pas pourquoi, quelque chose ne va pas. Je me suis levée aux premières lueurs de l’aube, je m’étais habillée, et je m’étais occupée de mes cheveux, comme j’en ai l’habitude depuis des années.
Dehors, la ville était étrangement calme. Personne ne passait dans ma rue, et aucun oiseau ne venait se poser sur le rebord de ma fenêtre pour manger le pain que mon frère avait préalablement posé dessus pour les attirer.
Résignée à sortir, j’allumais la télévision et m’asseyais sur l’accoudoir du canapé afin de regarder les informations. Le nombre de meurtres avait encore doublé, ce qui inquiétait les autorités. Quel genre de tueur en série pourrait faire autant de victimes en si peu de temps ? C’était assez perturbant de savoir qu’un fou furieux se baladait librement dans la nature.
Je vis alors un mouvement vers ma porte d’entrée du coin de l’œil. Quelqu’un venait de faire passer une lettre sans nom, ni adresse, en dessous de ma porte. J’ouvrais cette dernière, mais il n’y avait toujours pas l’ombre d’un chat devant chez moi.
Je retournais à l’intérieur en soupirant, me demandant ce que j’allais bien pouvoir trouver en ouvrant ce papier blanc. Je le dépliais soigneusement. L’écriture était étrange, courbée dans un drôle de sens, comme si la personne s’était dépêchée et qu’elle avait écrit les yeux bandés. Je replaçais une mèche de mes cheveux qui me gênait et commençais à lire.
« Chère Solfia. J’ai chargé un ami de vous faire remettre cette lettre le plus rapidement possible. Avez-vous remarqué la montée fulgurante du nombre de meurtres commis ces derniers temps ? Ce n’est pas que le fruit du hasard. Malheureusement, je ne peux vous en dire plus pour le moment. Trouvez-moi à l’adresse inscrite ci-dessous aussi vite que possible. Si vous ne venez pas, je me verrais dans l’obligation d’user des grands moyens, et, croyez-moi, vous ne voulez pas que j’en arrive là. -G »
Des frissons parcoururent mon dos. Des grands moyens ? De quoi parlait ce ‘’G’’ ? Tout cela me paraissait surréaliste, mais, je ne sais pas pourquoi, par peur, par curiosité, j’avais envie de rejoindre cette personne. Je regardais l’adresse griffonnée en bas du texte. Le lieu se trouvait dans la ville juste à côté de la mienne, qu’avais-je vraiment à perdre ?
PDV Externe
Chacun le sentait. A chaque pas effectué vers ce lieu, ces personnes, pourtant si différentes, savaient que quelque chose changeait, qu’en continuant d’avancer vers ce rendez-vous, ils ne seraient plus jamais eux-mêmes. Et pourtant, ils persistaient à s’y rendre, motivés par la peur, la curiosité et même le désir de protéger un proche pour certains.
Ce lieu, ou plutôt, cette demeure, où l’auteur de la lettre leur avait presque ordonné de se rendre, se trouvait un peu à l’écart de la ville. Imposante et moderne, elle semblait pouvoir accueillir une bonne centaine de personnes. Pourtant, cette grande bâtisse n’hébergeait qu’un seul et unique homme, qui, en ce moment même, attendait avec impatience ses invités.
Plusieurs personnes étaient déjà arrivées, se retrouvant dans le grand hall de la résidence. Ils étaient plus d’une quinzaine, majoritairement des filles, tous s’impatientant de rencontrer la personne les ayant convoqués.
Un homme, d’une trentaine d’années, descendit l’unique escalier se trouvant dans la pièce. Les quelques murmures discrets qui parcouraient la salle quelques secondes auparavant s’étaient tus, et tous les regards étaient braqués sur l’hôte, qui souriait, comme s’il venait d’accomplir un exploit. On aurait dit un prédateur, s’apprêtant à dévorer ses proies.
PDV Aliona
Je regardais cet homme mystérieux s’avancer vers nous. Rien qu’à en voir l’expression de son visage, je me méfiais de lui. Si ça n’avait tenu qu’à moi, je ne me serais pas risquée ici, mais il avait fallu que mon frère prenne la décision stupide de venir après avoir reçu une simple lettre. Bien sûr, je ne voulais pas le laisser seul, alors je l’avais suivit, mais sa…petite amie, Kanra, nous avait également accompagnés.
En plus de nous avoir menacés, ce parfait inconnu nous faisait également attendre, puis faisait durer sa « magnifique » entrée en scène, ce qui avait le don de m’énerver.
Aypierre, se tenant à côté de moi et voyant bien que je commençais à perdre patience, esquissa un sourire en coin, ce qui me fit me demander s’il comprenait bien que cette personne pourrait très bien tenter de nous tuer.
« Bienvenue, mes amis ! » Si ce type n’enlevait pas rapidement ce petit sourire de son visage, je n’allais pas tenir longtemps avant de le frapper.
Il regarda tout autour de lui et, puisque personne ne lui répondait, il continua.
« Vous vous demandez certainement pourquoi je vous ai fait venir ici, non ? C’est parce que j’ai besoin de vous. De plus en plus de personnes deviennent folles, et ce, à cause d’une fille nommée Sully Olivan. Il faut que vous la cherchiez, et que vous l’anéantissiez. Des questions ? » Il émit un immense sourire. Si c’était une blague, elle n’avait rien de marrant.
« Vous nous demandez de…tuer quelqu’un ? Sans raisons ? » Je tournais la tête et cherchais la personne qui venait de parler. C’était une fille aux cheveux roses, plutôt original comme couleur, et plutôt voyant. Elle semblait offusquée par ce que venait de demander cet homme, ce qui, en soit était assez normal.
« Oui. Et je vous les ais données, ces raisons. C’est à cause d’elle qu’il y a tous ces meurtres. Et puis, je ne crois pas vous avoir laissé le choix. Si vous ne le faites pas, je vous tuerais. Est-ce clair ? »
Plus un bruit ne perçait le silence intimidant qui venait de s’installer. Tout le monde se regardait, les yeux écarquillés. Même moi, je ne disais rien. Ses yeux nous fixaient un par un, lisant à travers nous. Je savais que cet homme ne mentait pas, qu’il n’hésiterait pas à nous tuer, et que cet endroit semblait parfait pour piéger plusieurs personnes afin d’en finir avec elle. Je serais les poings, et il le remarqua, car il ricana.
« Bien, tout le monde a l’air d’accord. Vous partirez demain matin, au levé du soleil. Je vous laisse faire connaissance ! » Il se retourna et nous fit un bref signe de la main avant de disparaître à l’étage.
PDV Cerise
Après l’annonce de l’homme, tout le monde avait réagit plus ou moins différemment. Pit, Ota et moi, nous nous étions regardés, comme si la situation n’était pas si dramatique que cela. Mais si nous mettions fin à l’existence d’une personne pour en sauver des centaines, n’était-ce pas une bonne chose ? Je ne comprenais pas les réactions des personnes présentes dans cette pièce. Certaines restaient distantes, seules ou en groupe de deux ou trois, d’autres avaient approchés des inconnus pour faire connaissance, et puis, il y avait un garçon brun qui s’était mit à crier « C'est la fin du monde! Les fous nous envahissent! », attirant tous les regards vers lui, jusqu’à ce que la fille brune l’accompagnant le fasse taire en l’éloignant et qu'il finisse par se calmer presque tout seul. Au moins, on ne l’entendait plus, et c’était déjà une bonne chose pour nos oreilles.
Finalement, je me demandais si ce n’était pas une bonne chose d’être ici. Certes, nous étions menacés de morts, mais nous étions seulement menacés. On aurait put nous tuer directement, ou nous torturer. Les gens me disent souvent que je prends trop de choses à la légère, et c’est peut-être vrai, mais je pensais, en ce moment même, que dramatiser ne servait à rien.
Je pris alors la décision d’aller parler à une fille qui restait seule. Je ne savais pas si mon frère et ma sœur me suivaient, mais en tous cas, s’ils ne venaient, c’était leur problème, pas le mien.
« Salut ! Je m’appelle Cerise ! » Je lui souris tout en disant ces mots. C’était banal, mais je ne voyais pas comment engager autrement la conversation avec une inconnue. Elle me regarda, légèrement surprise, mais me répondit tout de même.
« Solfia. » Elle semblait un peu distante, mais, après tout, on ne se connaissait pas, donc elle avait le droit de se méfier. Cependant, ce n’était pas ça qui allait m’empêcher de me faire une nouvelle amie.
PDV Nizzy
Assise avec Asallé, Zerator et Luni, que j’avais rencontrés quelques minutes auparavant, je regardais nos camarades se disperser de plus en plus. Quelques uns étaient sortis prendre l’air, mais la plupart étaient montés visiter la résidence de notre hôte. Toute cette histoire était assez irréaliste, mais il fallait bien y croire, car nous étions là, contraints d’obéir sous peine de mort.
Afin de nous « aider », l’homme nous a laissé un papier nous indiquant une ville où pourrait se trouver Sully, et d’après une fille, RedZelda, je crois, il y avait des pistolets à l’étage, sans doute pour pouvoir nous défendre.
Je posais ma tête sur mes genoux, regardant mes trois nouvelles connaissances qui discutaient. Je mourrais d’envie de leur demander si comptaient tuer la fille, ou si ce serait quelque chose d’inconcevable, mais je trouvais ma question déplacée, bien que d’actualité, et je préférais me taire afin de ne pas les mettre dans l’embarras. Choisir de laisser vivre une personne était plutôt complexe, enfin, de mon point de vue. Peut-être étais-je avec des personnes sans cœurs qui n’auraient aucun regret à anéantir des innocents ?
Je souris inconsciemment, me rendant compte des bêtises que je pouvais imaginer. Si ces gens étaient des psychopathes, ils ne seraient pas là, à parler calmement avec d’autres personnes. Mais, d’un autre côté, je ne pouvais chasser une question de mon esprit. Pourquoi nous, pourquoi nous avoir choisis pour une quête de ce genre, alors que nous ne sommes que des gens normaux ?
PDV Externe
La nuit venait de tomber, et, déjà, la plupart des personnes se trouvant dans la maison s’étaient repliées dans les chambres afin de tenter de dormir. Ce soir là, de nouveau, un orage grondait au loin. A chaque coup de tonnerre, la maison semblait s’ébranler, comme si ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne s’effondre.
Seules deux filles persistaient sur le balcon malgré la pluie commençant à ruisseler le long de leurs cheveux, blonds pour l’une, roses pour l’autre. Leur débat semblait quelque peu animé, comme si chacune apportait une immense attention à ce que l’autre disait, et qu’elles ne manquaient aucun détail, malgré le bruit que produisait la foudre.
Au bout de quelques secondes de silence, elles rentrèrent, d’un même mouvement, dans la demeure, fermant derrière elles la porte vitrée.
Une personne les avait observées, sans que les deux femmes ne la voient. Sa capuche était rabattue sur sa tête, mais des mèches noires s’en échappaient. Elle se retourna vers le maître de la maison, qui, depuis un court instant, se trouvait derrière elle.
« Ne joue pas avec moi, tu risquerais de perdre. » Sa voix, bien que légère, était lourde de menaces. Elle portait des gants, et elle ne cessait de bouger ses mains, comme si elle se retenait de les observer.
« Je ne joue pas, je provoque le destin. » Il avait toujours ce sourire narquois collé sur le visage, comme s’il savait à l’avance ce qui allait se produire.
L’inconnue détourna les talons, faisant gicler de la boue autour d’elle. Elle s’éloigna d’un pas assuré, tournant le dos à son opposant. Pour ce dernier, ce n’était que la première victoire d’une longue série, mais pour elle, ce n’était qu’une retraite stratégique. Seules deux phrases avaient étaient échangées ce soir là, mais les deux individus savaient qu’ils venaient d’entamer une guerre sans merci.
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Et voici le chapitre 1 :3
J'espère que ça vous a plut et n'hésitez pas à commenter *blablabla* x3
Besous!