PDV Usirichap
Je tremblais de peur pour ma sœur. Depuis que l’homme nous avait questionnés, une boule s’était formée dans ma gorge, m’empêchant de parler. Personne ne semblait vouloir répondre, et je me demandais s’ils comptaient laisser ces gens les tuer.
« Vous ne semblez pas très bavard dites-donc… » Il soupira, puis afficha un sourire presque satisfait.
« Qui êtes vous ? » Le ton qu’employait Aliona était calme, froid, comme si elle n’était pas dans une position de faiblesse, ou qu’elle s’en fichait du fait que poser une question pourrait signifiait la mort de quelqu’un.
Pourtant, l’homme ne fit que ricaner, sans pour autant donner d’ordres à ses « amis ».
« Tu vois, je suis, en quelque sorte, un policier. Sully sème beaucoup trop de trouble pour vivre. Vous la pourchassez, mais vous participer à son plan, en quelque sorte, ce qui est inacceptable. Alors, communiquez-nous vos informations sur elle, et nous pourrions trouver un terrain d’entente pour que vous puissiez vivre. » Cela me paraissait improbable que la police est recourt à de telles méthodes, mais par les temps qui court, rien n’était vraiment impossible.
« On ne sait presque rien sur Sully… » La voix de Luni était peu assurée.
« C’est ce petit «presque » qui change tout, ma chère. Alors ? » Il s’était rapproché de la brune, collant presque leurs visages.
« Je…euh… » Déstabilisée par l’homme, elle perdait ses mots.
Je ne me sentais pas bien, j’avais chaud et ma tête me tournait. Je sentais mon cœur battre dans mes tempes, et ma respiration était saccadée. Pit, qui se trouvait à côté de moi, me jeta un regard inquiet. Mon mal-être n’échappa pas à l’inconnu qui se dirigea vers moi.
« Oh, tu ne te sens pas bien, petite ? Dis moi, c’est parce que tu sais que tu vas bientôt être tuée ? Ou bien parce que quelqu’un à qui tu tiens est menacé à mort ? » Il éclata de rire, l’idiot.
J’essayais en vain de parler, ou même de réfléchir, mais j’avais l’impression que l’on me compressait le crâne. Ca ne m’était jamais arrivé auparavant. Sélène me fixait avec un regard qui se voulait rassurant, mais sa propre panique se reflétait dans ses yeux, ne faisant que me faire sentir encore plus mal. Je détournais rapidement les yeux, ne voulant pas que l’homme ne sache à qui je tenais, mais, malheureusement, il avait suivit mon regard et s’approchait désormais de ma sœur.
« Alors, tu tiens à elle ? Parles, et il ne lui arrivera rien, tu sais… »Sa voix me parvenait étouffée, et je commençais à voir trouble.
Il lui attrapa le menton afin de plonger ses yeux dans les siens, toujours un sourire moqueur accroché au visage. Je vis ses lèvres bouger, mais le son ne me parvint pas jusqu’aux oreilles. Sans que je ne m’en rende compte, ma vision s’obscurcit et je sentis le contact froid avec le sol avant de sombrer dans l’inconscience.
PDV Otaku
Je regardais Usirichap s’effondrer sur le sol, faisait pousser un long soupire à l’homme qui lâcha Sélène pour aller nouer une corde autour des mains de la fille aux cheveux roses afin de s’assurer qu’elle ne bougerait pas.
« Bon, maintenant, ça suffit ! Vous parlez ou un d’entre eux meurt ! » Il perdait visiblement patience, et personne ne réagissait, comme si tout cela était irréel.
« Sully va vers Noland. On en sait pas plus. » Les mots avaient franchis mes lèvres tous seuls.
« Ce n’est pas beaucoup. Ne faites pas les radins, voyons… »
« Je vous dis que l’on n’en sait pas plus… » Je me mordais la lèvre. Ce que je disais était vrai, enfin, je pensais ?
« Je suis sûr que vous en savez plus que ça, voyons… » Je devais lutter pour ne pas éviter son regard pénétrant.
Je savais qu’à un moment ou un autre, il allait donner l’ordre à un des hommes de tirer.
Puis, tout se passa très vite. Trop vite. Je vis du coin de l’œil Aypierre, qui venait d’attraper son pistolet et qui tirait sur le chef, mais il manqua sa cible. Les quatre larbins tenant en joue nos amis eurent besoin de quelques secondes pour réagir, avant qu’Asallé ne donne un coup dans le ventre du garçon derrière elle. Je réagissais instinctivement et tirais sur celui qui tenait Red, le touchant à l’épaule et le faisant lâcher son arme, permettant à la fille de s’échapper et de désarmer à son tour l’homme tenant Fukano.
Kanra avait planté son katana dans le cœur du dernier homme, mais celui-ci appuya sur la détente et toucha Sélène, qui n'avait pas eu le temps de s'écarter, au niveau du ventre avant de s’écrouler, raide mort, au sol.
Le chef, dernier survivant de son petit groupe, tentait de s’enfuir. Je brandissais mon arme et, cette fois, je fis un tir parfait qui mit fin aux jours de cet idiot.
Soudain, je me rendis compte de ce que je venais de faire. J’avais tué quelqu’un. Je frissonnais à cette pensée. Cet homme nous avait menacés, mais il devait bien y avoir un autre moyen que de le tuer. Il avait dit être en quelque sorte, un policier. Étions-nous des hors-la-loi ? Ces pensées me rendaient mal à l’aise.
Je me retournais alors vers les autres. Sélène était allongée par terre, du sang sur ses habits et sur le carrelage tout autour, tandis que Cerise et Solfia étaient penchées sur elle, sans doute pour regarder sa blessure. Mon frère avait relevé Usi qui était toujours inconsciente et les autres se remettaient plus ou moins de ce qu’il venait de se passer.
Je vis du coin de l’œil Asallé tenter de rassurer Zera, qui semblait en panique malgré le fait que la brune s’en soit sortie indemne.
Je sursautais en sentant une main sur mon épaule. Unster se tenait derrière moi, l’air inquiet.
« Ca va ? » Depuis la scène de la chambre, il y avait toujours une certaine gêne dans sa voix lorsqu’il me parlait, comme s’il n’arrivait pas à dépasser ça, et je devais avouer que ça commençait à m’agacer.
« Oui. » Je lui répondis d’un ton plus sec que prévu, et je ne m’en rendis compte que devant sa mine déçue.
Il s’apprêtait à rejoindre un membre du service de l’auberge, qui était arrivé pour nous prévenir que nous pouvions nous rendre dans la salle, mais qui était désormais scotché sur place, effrayé par ce qui avait put se passer ici. Néanmoins, Fukano et Red étaient déjà entrain de tout lui expliquer, alors je retins le brun par le bras.
« Attends. Désolée si tu m’as trouvée sèche…mais… » Il me coupa la parole, pour me répondre d’un ton las.
« Mais tu m’en veux encore pour être venu dans la chambre sans prévenir. Ouais, je sais. » Quoi ? Il pensait vraiment que j’étais irritée pour si peu ?
« Hein ? Mais non, ce n’est pas ça. Je…je suis juste fatigué. Et je ne t’en voudrais pas pour quelque chose comme ça. » Je lui souris, essayant de le rassurer.
« Oh…mais tu… » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, car Sol l’appelait pour l’aider à porter Sélène jusqu’au dortoir improvisé par l’auberge.
Je le regardais partir, me demandant ce qu’il voulait me dire, et pestant intérieurement d’avoir été interrompus.
PDV Asallé
Assise sur mon lit d’infortune, je jetais un regard circulaire dans la salle où je me trouvais depuis maintenant quelques heures. La plupart de mes compagnons dormaient, hormis Sol qui devait encore être auprès d’Usi et Sélène. D’après elle, la fille aux cheveux roses avait fait une sorte de crise de panique, mélangée à une grande fatigue dut aux derniers évènements. Pour la blonde, en revanche, c’était tout autre chose. Lorsqu’on l’avait déplacée ici, elle n’arrêtait pas de gémir de douleur, et perdait beaucoup de sang. Désormais, elle était silencieuse. J’avais entendu, par hasard, Solfia dire à Cerise que la balle n’avait pas traversé et qu’elle risquait de mourir.
Ça me peinait de dire ça, mais, à mon avis, Sélène ne survivrait pas. Elle avait perdu énormément de sang et son état semblait s’être aggravé durant mon sommeil, malgré que Sol voulait paraître optimiste.
Je m’efforçais de détourner le regard et mes pensées de tout cela. L’aube commençait à éclairer la pièce, et je doutais que tout le monde arriverait à dormir encore longtemps. J’avais à peine dormit deux heures, et je le ressentais, sentant la fatigue me tirailler les muscles.
Je regardais Zera, allongé à côté de moi, qui roupillait comme un bébé. Hier il avait presque pleuré en me voyant retenue par un de ces mecs armé. Parfois, je me demandais ce qu’il adviendrait de lui si je venais à disparaître. Il ne savait pas vraiment se débrouiller sans moi, et, bien que ça m’agaçait quelque fois, je l’aimais trop pour lui en vouloir.
Avant de nous coucher, j’ai entendu Otaku dire que nous devions nous diriger vers Noland, au nord-ouest. Nous étions une majorité à en avoir assez de courir après Sully, de la traquer, pour au final échouer et reprendre la chasse. Elle nous menait pas le bout du nez, et, faute de savoir où aller si nous ne la suivions pas, on marchait bêtement dans ses plans.
De plus, désormais, nous avions les autorités sur le dos. Devoir s’occuper de Sully tout en se méfiant des fous ne suffisait pas, on nous en rajoutait une couche. J’avais énormément envie d’être en face de Gale, et de l’étrangler, ou le torturer.
Chaque parcelle de son être me répugnait, bien que je ne le connaissais pas vraiment.
Un mouvement dans le coin de la pièce retint mon attention, et je vis Solfia se lever. Elle se tourna vers moi, comme si elle avait deviné que je l’observais. Je devais avoir un regard incompréhensif, car elle s’approcha de moi, et je pus discerner ses yeux fatigués et son expression peinée. Je ne la connaissais pas beaucoup, mais elle semblait avoir besoin de parler, et j’étais la seule à être pleinement réveillée.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » Je chuchotais afin de ne pas déranger les autres.
« J’ai rien pus faire pour Sélène, elle… »Les mots ne semblaient pas vouloir sortir de sa bouche, toute fois, je comprenais ce qu’elle voulait dire.
Je soupirais. C’était à prévoir, après tout.
« Tu as fais de ton mieux, tu n’es pas médecin. » Elle me regarda quelques instants, puis hocha la tête avant de retourner vers son lit d’un pas lent.
Deux morts déjà. J’espérais au fond de moi-même que tout s’arrêterait ici, mais une petite voix me soufflait que jamais que cette histoire ne prendrait fin.
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Bon, je l'avais prévu, je suis plus lente à écrire pendant les cours, mais j'essaye de garder un rythme x)
J'espère que ça vous a plut :3
Besous ♥