Chapitre 1 : Réveil mouvementé
Le soleil se levait à peine sur le monde qu'un coup de feu réveilla l'homme aux yeux noisette. Il sauta sur ses jambes et se mit à courir dans la même direction qu'avant qu'il ne s'endorme. Les hommes qui ont saccagés sa ville sont revenus. La peur glaçait son cœur et sa tête, sa vue se brouillait par la haine envers ces ombres. Ses jambes, redevenues énergiques, le portaient avec force et rapidité. Il courait toujours plus vite. Il sortit bien vite de la forêt et continua de courir. Au loin, des immeubles se découpaient. En avançant un peu plus, il distingua de la fumée sortant des cheminées. La ville était habitée. Il sourit. Dans sa détresse, il avait trouvé un salut. Il piqua un sprint vers le premier bâtiment à sa portée et rentré. Il s'adossa au mur, essoufflé, et ses coups d’œil rapides étaient la seule chose qui trahissaient sa crainte. Il souriait toujours malgré sa respiration rapide et saccadée et les gouttes de sueurs à son front. Un homme arriva dans le hall, un paquet de courses dans les bras, et, le regard inquiet, demanda à l'homme, incertain :
« Ça va ? »
Son interlocuteur hocha positivement la tête.
« Vous voulez peut-être quelque chose à boire ? Continua le jeune garçon
-Oui... M-merci... répondit le barbu entre deux grandes respirations
-Montez. Sourit son cadet »
Il le suivit sans aucune réticence. Une fois arrivé devant l'appartement du châtain, ce dernier déverrouilla la porte et rentra. Le brun se laissa tomber sur l'une des seules chaises présentes dans la pièce et prit un instant pour admirer son espace. L'appartement était assez petit et peu de meubles décoraient la pièce principale. Une table et deux chaises trônaient au milieu et un simple bar et un frigo formait ce qui devait être la cuisine. Le papier peint défriché était... moche. Vert kaki et laissant apparaître les briques des murs, il partait en lambeau. Un simple ampoule pendait au plafond jauni par le temps. Le plus jeune des deux hommes ouvrit le réfrigérateur et en sortit une cruche en terre cuite rempli d'un liquide translucide. Il prit également un verre et amena le tout à son aîné. Ce dernier se servit et but d'une traite un premier verre, puis un deuxième et un troisième.
« Et bien dis donc ! Vous aviez soif ! S'exclama le garçon aux yeux bleus
-Oui... articula le plus vieux, plus calme
-Au fait, quel est votre nom ?
-Rosgrim, et vous ?
-Brioche. »
Le brun observa un moment l'être debout devant lui. Des chaussures noirs protégeaient ses pieds de l'agressivité du sol. Il portait un pantalon et une marinière à courtes manches du même bleu. Il aperçut une chaîne d'argent au cou de Brioche. Ses yeux remontaient toujours le long du corps frêle de son nouvel ami et s'arrêtèrent sur le sommet de son crâne.
« C'est pour ça, le masque ? Demanda-t-il, amusé
-Oui ! »
Le châtain sourit, fier de son précieux masque. L'homme aux yeux noisette le lui rendit.
« Qu'est ce qui vous amène ici ? »
Le plus vieux sursauta, étant perdu dans ses pensées.
« Oh, heu... ma ville a été détruite.
-Oh... Désolé...
-D'ailleurs, nous sommes où, ici ?
-À Lothaven.
-Merci.
-Vous savez où vous allez résider ?
-Mmh... Non...
-Vous pouvez toujours rester.
-Non, je dormirai dehors.
-Vous rigolez ! Nous sommes en hiver ! Hors de question que vous restez dehors ! »
Le brun paraissait amusé par la volonté du plus jeune et finit par accepter.
« Vous pourrez dormir dans la chambre d'ami. Elle est petite mais ça fera l'affaire.
-D'accord. »
L'homme au manteau sorti sa montre et regarda l'heure.
« Il est neuf heures vingt quatre.
-Déjà ?
-Oui. »
Le châtain se déplaça jusqu'à une chambre, invitant le barbu a le suivre. Il commença à préparer sa couchette.
« Je dois bientôt repartir en ville, vous pouvez rester ici ?
-Oui. »
Une fois la chambre prête, le garçon sortit en hâte et partit au loin. Le plus vieux en profita pour prendre ses aises et s'assit devant l'immense téléviseur dans le coin de la pièce sombre. Il l'alluma et regarda les informations. Ces ombres... Il les revoyait... Elles s'approchaient. Mais que lui voulaient-elles ? Il écouta avec attention. Ce qu'il entendit le choqua profondément. Il ne voulait pas le croire...