Mini-recueil d'aynet

Demande : JadeOvyn / ship : Aynet / thème : suicide


J'y suis presque. Plus qu'un pas, un putain de pas et je le rejoins. Celui que la maladie à emporté, mon cœur. Je fixe le chemin de fer en contrebas du pont. Ma main se resserre sur le fer de l'armature, comme un ultime au revoir à ce monde que je décharge à la terre. Le vent souffle dans mes cheveux, les rabattants sur mon visage. Son visage angélique me revient. Ses yeux noisettes, son cou délicat, ses cheveux châtains si long pour un garçon, ses gracieuse épaules, ses bras fins, ses mains si douces, son torse frêle sur lequel j'aimais tant déposer de petits baisers. Tout chez lui me revient en détail. Pourtant, cela fait déjà plusieurs mois qu'il a rejoint le Paradis. Plusieurs mois que je ne dors que très peu, ne mange presque plus, m'hydrate à peine. Plusieurs mois que je ne sors plus. Mes amis s'inquiètent, je le sais. Plusieurs fois ils ont tambouriné à ma porte, nombreux sont les messages que je n'ai pas écouté ou lu. Et enfin, enfin, j'ai le courage de le rejoindre. Mais est-ce réellement du courage ? Je n'en sais rien... Mais sans lui je suis un zombie, un légume. Je ne suis plus humain car celui qui me complétait est parti. On était si heureux, si joyeux. Tout allait bien... Et puis il a eu ce cancer. Ce cancer qui s'est généralisé très vite. Et qui l'a tué. Je ne le croyais pas, quand les médecins me l'ont annoncé. Je ne le croyais pas, quand je voyais son corps pâle et froid étendu sur le lit, un long bip m'indiquant que la vie l'avait quitté. Je ne le croyais pas, quand mes amis m'ont traîné aux pompes funèbres pour lui offrir un dernier hommage convenable. Je l'ai cru, lorsque j'ai vu ses yeux clos, que j'ai frôlé ses mains fantomatiques, les ouvrant délicatement. J'ai déposé une rose rouge au creux de son torse. Doucement, comme s'il était fait de porcelaine, j'ai refermé ses doigts sur les piquants de la tige. Je me suis écarté, le fixant longuement, et je n'ai plus tenu. Je suis parti en courant de l'église et, arrivé dans un endroit calme, j'ai craqué. Longtemps, j'ai pleuré, hurlé, je me suis déchiré sous la douleur. Et, maintenant, je me retrouve là, devant le vide, sans aucune lueur d'hésitation dans le regard. Je sors de mon manteau une lettre et la relis.


« Mes chers amis,


Vous devez me trouver bien lâche d'avoir fait cela mais je ne tenais plus. À force de marche sous le poids de la tristesse, mes jambes ont cédées. Et si je serais resté plus longtemps, je serais devenu bien plus fou que je ne l'étais déjà. Alors je vous quitte, mes amis. Non... mes frères. Et je vous laisse comme ultime témoignage de ma reconnaissance ce morceaux de papier et cette rose. Comme je l'ai fait pour Azenet, je veux que vous la déposiez dans mes mains à l'église. Et je vous en prie, ne pleurez pas. C'est déjà bien difficile pour moi de vous écrire ceci sans mouiller les lettres sur la feuille. Je laisse la direction des Patricks à Harry, il s'en occupera merveilleusement bien, je le sais. Et maintenant, le soir, regardez toujours la voûte étoilée. Nous y serons, Aze et moi, pour toujours. À jamais, vos anges gardiens. Ce n'est qu'un au revoir car on se retrouvera...


... Dans l'haut de là.


À bientôt, mes frères, et vivez. »


Je serre la lettre contre mon torse, la chiffonnant légèrement. Le bruit lointain d'un train parvient à mes oreilles. Il arrive. Rapidement, ses wagons défilent sous moi. Et je tombe, me prenant l'arrière du dernier wagon au niveau du cou. Coup du lapin. Et le noir total, absolu. Enfin, une lumière me parvient. Et je le vois, je le retrouve, enfin...

Demande : JadeOvyn / ship : aynet / thème : cerisier


Mes yeux étaient fermés. Je sentais la brise printanière souffler dans mes cheveux. Ma mèche se soulevait de temps à autre alors qu'une main jouait avec. Mes joues se coloraient d'une teinte rosée semblable à celle des fleurs qui germaient au dessus de nos corps lovés. Une main encercla soudainement mon bassin. Je rouvrais lentement les yeux. Ce que je vis alors me fit fondre. Son visage était penché vers moi et un sourire magnifique étirait son visage. Ses cheveux volaient au vent. Ses iris pétillaient. Il arrêta de torturer ma mèche et se contenta de me regarder longuement. Je souriais timidement. Longtemps nous restâmes ainsi. Plusieurs minutes, plusieurs heures passèrent. Le soleil au loin se dessinait en un disque incomplet, disparaissant sous les courbes de l'horizon. Les derniers rayons projetèrent sur nous leurs ombres orangées, ultime au revoir aux terres. Je sentis les jambes de mon amant remuer sous moi et je le redressa alors. Il tourne autour de l'arbre pour que nous soyons face aux collines roses et vertes de notre pays. Je repris place sur ses cuisses et sa main vint vagabondait dans mes cheveux. Lorsque le ciel fut noir, nous pûmes voir de petites lumières voler autour de nous, des lucioles. Ce n'était pas la premières fois que j'en voyais et pourtant, cela m'émerveillait toujours autant. Je le redressais de nouveau pour m'asseoir à côté de mon petit ami et sentis sa main se poser sur la mienne. Ses lèvres se rapprochèrent lentement des miennes. Il les fixait avec envie. Il déposa chastement sa bouche sur la mienne en un baiser timide, notre premier mes yeux se fermèrent et une main se posa sur la joue, la caressant lentement. Je m'écartai en rouvrant les yeux et fixais au dessus de lui les fleurs de cerisier. Il fit de même en souriant. C'était la cadre vraiment parfait.

Demande : JadeOvyn / ship : Aynet / thème : Noël

Je marchais, les mains dans les poches. Mon souffle chaud créait un nuage de fumée devant ma bouche. Des larmes dévalaient mes joues. Il faisait froid, noir. Seul un lampadaire éclairait la rue de sa lumière vacillante. Je relevais la tête, de la neige commençait à tomber. Les enfants étaient sûrement content, de la neige à Noël. Moi ? Je ne le fêtais pas, je n'avais pas vraiment de gens pour le fêter à part mes amis... qui étaient pris par leurs familles cette année. Je replaçais correctement ma mèche sur mon visage et déverrouillais la porte de ma main avant d'y rentrer. J'enleva ma veste, la posa sur le canapé et m'y asseyais. J'alluma la télé et zappais de chaîne en chaîne. Ce n'était jamais intéressant mais je regardais quand même, par ennui. À vrai dire, j'enviais tout ces gens qui mangeaient leur banquet en famille avec les enfants qui couraient partout, les grands-parents qui racontaient leurs anecdotes... Je n'avais jamais eu cette chance, jeune orphelin que j'étais. Je n'avais jamais eu de cadeaux. Oh, si, une fois. De mon meilleur ami, le jour de mes dix-huit ans. Alors que j'étais perdu dans mes pensées, on frappa à la porte. Je n'attendais personne, jamais. Alors qui était-ce ? Je me leva et alla ouvrir. Je me stoppa net en le voyant, lui, Aypierre, mon meilleur ami.
« Salut, me sourit-il.
-S.. salut mais... et ta famille ?
-J'ai déjà fêté 19 Noëls avec eux, je peux bien en rater un ou deux... »
Il se mit à rire et je le rejoignis tant ce son mélodieux était communicatif. Je le fis entrer et il me tendit alors un paquet. Petit, rouge.
« Oh... m-merci mais... il fallait pas. J'ai rien pour toi en plus et-...
-C'est pas grave, ça me fait plaisir. »
Son sourire habituel s'élargit. Je pris délicatement le cadeau et l'ouvrit avec précaution. C'était un livre. Mais pas n'importe lequel, celui qui nous a fait nous rencontrer, à la bibliothèque, alors qu'il m'avait foncé dedans. Ce livre qui a changé ma vie. J'avais les larmes aux yeux.
« Hé, pleure pas, ria-t-il. J'ai eu un mal de chien à le trouver. »
Je me jeta dans ses bras et le serra contre moi.
« Merci ! »
Il s'écarta au bout de longue minutes et, sans que je ne m'y attendais, il déposa lentement, tendrement, ses lèvres sur les miennes. C'était une explosion de joie, au fond de moi. Comme un ouragan qui balayait ma tristesse. Je répondais timidement au baiser, peu habitué à un échange aussi intime avec mon... ami ? Non, ce n'était plus qu'un simple ami. Ça me semblait logique, maintenant, spontané. Si naturel... Il se sépara de moi et m'interrogea alors du regard. Je repris d'assaut ses lèvres en posant mes mains sur sa nuque. Il souffla contre mes lèvres trois mots. Trois mots qui suffirent à me faire pleurer de joie :
« Je t'aime... »
Je continuais de l'embrasser avant de lui susurrer à mon tour :
« Moi aussi, Pierre. »
Et nous nous sourîmes. Finalement, ce Noël n'est pas si mal...