Cours pour ta vie

OS

Thèmes: loup-garou ; humain ; romance

Cours pour ta vie

Je cours, encore plus vite, toujours plus vite... Je sens les branches me fouetter le visage et me couper les genoux. Je ne sais plus me repérer dans cette immense forêt de sapins qui n'a ni queue ni tête. Mon cerveau me hurle de trouver la sortie au plus vite et mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, à tel point que je sens qu'il va exploser. La peur me prend de plus en plus et je sens une goutte de sueur rouler le long de ma tempe. Mais, alors que je tourne pour la énième fois dans ce dédale de branches et d'épines, je me retrouve nez à nez avec deux yeux rouges. Cette fois, je sens que je n'y réchapperais pas. Les deux tâches rouge sang se rapprochent de plus en plus de moi, me faisant reculer à, l'aveuglette comme si je pensais réussir à m'enfuir, ce qui n'était absolument pas le cas. Et, à la lueur de la pleine lune, une fourrure noir apparût sous mes yeux terrifiés. Un grognement se fit entendre et je vis de la bave couler le long de cette fourrure à l'allure sale et poisseuse. La bête releva la tête vers moi et je vis enfin qu'il s'agissait d'un loup. Mais il était beaucoup trop gros pour être un loup normal. Il faisait bien un mètre et demi, ce qui n'était absolument pas commun. Je tendis ma main vers l'avant, espérant que cela le rassurerait sur mes intentions. Je n'étais venus ici qu'afin de prendre l'air loin de tous ces gens grotesques.

-G-gentil... Tentais-je en fermant les yeux. Je ne te veux pas de mal...

Je l'entendis hurler. Je m'attendais à quoi? À ce qu'il pose sympathiquement sa tête contre ma paume comme un brave chien? Je fis brusquement volte-face, laissant mes longs cheveux bruns bouclés voler en arrière et repris ma course. Mais cette fois, je sentis un énorme poids me pousser le dos et retomber sur moi alors que je tombais lourdement au sol et que mes mains ma rattrapaient difficilement contre les gravillons. Je n'eus que le temps de remarquer le sang couler le long de ma joue certainement une coupure causée par les cailloux, que je sentis eux pattes appuyer sur mes épaules et me clouer au sol. Un grognement sourd se fit entendre au creux de mes oreilles et je sentis un peu de bave couler dans mon cou. Mais, alors que la lune commençait à disparaître, je sentis les pattes de l'animal se transformer comme en mains humaines.Les grognement s'estompèrent et se transformèrent en une respiration beaucoup plus apaisée. Et, alors que je sentais la peur peu à peu disparaître, le poids sur mes omoplate disparut et lorsque je me retournai, il n'y avait plus personne. Ni un loup, ni un humain. Ma respiration tremblante se fit de plus en plus régulière jusqu'à se calmer totalement. Je l'avais échappé belle. Grâce à qui? Je n'en sais strictement rien... Tout ce que je savais, c'est qu'il fallait impérativement que je rentre chez moi, et ce, au plus vite.

* * *

Je tourne une nouvelle fois devant ma vitre en souriant. La robe que ma meilleure amie m'avait offerte à mes dix-sept ans était vraiment magnifique... Oui, malgré tout ces livres de fantaisie que je lisais, l'humain était soit le plus normal, mais en plus il laissait sa vie prendre le dessus sans jamais se demander si ce qu'ils font va crée des causes surnaturels. Mais, aucun être surnaturel n'existe dans ce monde... Je me trompe? Je regardai une dernière fois si le nœud bleu clair dans mon dos était bien serré, faisant voleter la dentelle blanche de devant, avec des tissus en fleurs, mon dos en était lui aussi recouvert, et le devant était lui aussi recouvert de tissus bleu. On aurait presque dit la robe d'Alice u pays des merveilles sans la dentelle. Je pris mes cheveux, faisant une tresse et la reliant avec mon chignon dressé avec fierté sur mon crâne. Je me penchais vers l'avant, rajoutant une petite couche de mascara sur mes cils qui entouraient parfaitement mes yeux bruns mélangés de vert. Je me relevai, un sourire satisfait sur le visage. J'allai dans le hall, ce soir, c'était le bal de promo, alors je faisais tout à l perfection en rajoutant une paire de bottines à talons, au dessus de mon collant blanc rayé bleu dans le sens horizontal,elle avaient des lacets noirs et un petit remontant sur le côté, laissant apercevoir des carreaux bleus marines et gris. JE me relevais, faisant claquer mon collier représentant des papillons bleu électriques. Mes yeux se posèrent sur une voiture qui venait de se garer devant chez moi. Je sortis en embrassant ma mère avant de voir ma meilleure amie me faire signe de grimper dans la cabriolé rouge, ce que je fis sans plus attendre.

-Eh, bah! Tu es magnifique dis moi, tu compte draguer des mecs ce soir ou quoi? Me taquina-t-elle.

Je souris en regardant comment elle s'était habillée. Elle avait attaché ses cheveux blonds en queue de cheval assez banal mais qui étaient à la base faites d'un chouchou de tresses de ses cheveux naturels. Elle c'était maquillée avec du mascara et du fard à paupière rouge pâle autour de ses yeux gris-bleu. Elle portait une robe rouge aussi pâle que son fard à paupière et noir avec des bas à grésilles. Son collier représentait un chat et des vrais perles noires. Ses ballerines à talons formaient un gros nœud noir sur le devant.

-Et toi, tu compte pas le faire peut-être. Me moquais-je.
-Allons, Tatiana, tu sais bien que non! Rigola-t-elle.
-Mais oui, Victoire, je te crois... Dis-je en souriant.
-Tu t'es fais quoi à la joue?

Je me toucha l'endroit ou une griffure était apparût l'autre soir.

-Oh, ce n'est rien... Prétendis-je.

La voiture se gara quelques secondes après sur le parking de l'école. Je passai une première jambe, puis une deuxième avant de sortir entièrement de la voiture. Relevant le regard, mes yeux se posèrent sur le batîment principal du lycée. Je souriais et me mis à côté de Victoire pour que nous entrions ensemble dans la grande salle avec pleins de guirlandes de fête partout et les projecteurs visaient déjà le centre de la pièce. Les élèves arrivaient tous au fur et à mesure avant que tout le monde soit là et que la fête débute. Je n'étais pas venue au bras d'un beau jeune homme bien habillé en costard-cravate, ni même un jeune homme tout court. Tous cela car je ne m'était pas faites invitée. On ne pouvait pas dire que je n'étais pas jolie, seulement la plupart des gens m'observaient d'un mauvais œil, pensant que j'étais bizarre à m'intéresser à la mythologie ou à ce genre de choses. Mais malgré tout ça, je m'en fichais. Je vivais ma vie différement des autres, cela ne voulait pas dire que je finirais ma vie entièrement seule.

-Tatiana, je crois que tu t'es faites remarquée...

Victoire regardait un jeune homme au loin. Il était assez grand, certainement plus que moi, avec un petit nez fin et de fies lèvres rosées. Ses cheveux blonds étaient coiffés en bataille et ses grands yeux bleus regardaient dans notre direction. Mais il n'affichait aucun sourire, juste un air méfiant. Je fronçais les sourcils et crus halluciner. J'avais crus voir comme un reflet rouge dans ses yeux avant qu'il ne se détourne et aille auprès de son éternel ami. Oui, je connaissais leurs noms aux deux. Le blond suspect se nommait Eliott, c'était le garçon dont j'étais tombée amoureuse, et son ami, James. James était légèrement plus grand qu'Eliott, il avait le teint pâle et un nez un peu gros. Ses cheveux noirs étaient visiblement indisciplinés et de couleur de jais, tout comme ses yeux. Comme deux abisses sans fin. Ils ne lançèrent plus un regard vers nous, sauf James, qui observa Victoire. Je pouffais et donnais un coup de coude dans les côtes de mon amie.

-Roh, ça va! C'est pas comme si toi non plus tu t'étais pas faite matée!
-Oui, mais toi c'est l'intouchable James qui est toujours froid et distant qui t'as regardée comme ça, j'y peux rien! Dis-je en haussant les épaules et en riant.

Elle ma lança un regard noir et se retourna de nouveau vers la piste de danse. Ils passèrent plusieurs chansons ou je m'amusais à danser comme une folle avec Victoire. Mais, vint le moment ou je commençais à avoir soif, et où je me dirigeais vers les boissons. Alors que j'allais chercher un verre, Eliott me barra le passage en fronçant les sourcils. Je m'arrêtai devant lui alors qu'il posa ses yeux sur moi.

-Tu étais dans la forêt hier soi n'est-ce pas?

Mon cœur battit plus vite. Comment était-il au courant? M'avait-il suivis? Je fronçai les sourcils et scrutai ses yeux.

-Comment le sais-tu?

Il fronça à son tour les sourcils et parût serrer les dents. Je ne compris pas pourquoi, mais il se retourna sans rien dire.

-Je t'ai posé une question! Dis-je en lui attrapant le poignet.

Il se retourna sa tête vers moi, ce qui suffit à ce que j'en sois sûre cette fois. Ses yeux avaient briller en rouge.

-Je t'ai juste vus partir de chez toi l'autre soir. Je voulais être sûr qu'il ne s'agissait pas d'un cambrioleur.

Cette fois, il dégagea son poignet et continua son chemin dans la foule. Je serrai les poings. Comment avait-il pût me voir? J'avais été très discrète! Je poussai la foule et le suivis, il sortit et je me mis à courir pour le rattraper, toute soif perdus. Mais ce que je vis me coupa le souffle. Eliott s'approcha des buissons, et se mit à quatre pattes, se transformant en loup noir, extrêmement grand.

-Oh mon dieu...

Je reculais, mais il se retourna vers moi, comme si il pouvait tout entendre d'aussi loin. Ses yeux rouges se posèrent sur moi alors que les miens ne lâchaient pas sa fourrure noire. Je n'avais pas rêvé! Il s'était transformé en loup! Je le vis grogner avant de se rapprocher dangereusement de moi.

-E-eliott?

Le loup grogna de mécontentement, avant de se rapprocher de moi. Et tout devint clair dans ma tête. Eliott ne m'avait jamais vu partir de chez moi, il m'avait attaqué dans la forêt! Le loup qui s'était enfuis, c'était lui! Je toucha lentement ma joue, l'endroit ou les gravillons m'avaient éraflés.

-C'était toi...

Je m'approchai de lui, d'un pas rageur, mais lui s'arrêta, avant de faire demi-tour. Il se mit à courir dans la forêt, mais cette fois, je ne laisserais pas filer, ça non. Je pris lentement mon élan et me mis à courir moi aussi.

-Revient, j'ai pas dis mon dernier mot!

Je courus dans les bois, cherchant un quelconque geste dans le noir, n'importe qui qui m'informerais qu'il était là, pas loin. Mais, alors que je tournais sur moi même, j'entendis le craquement d'une branche et me retourna vivement. Mais il était trop tard, mon dos heurta violement un arbre, suivit de ma tête, avant que mon regard ne croise deux énormes yeux bleus.

-T'aurais pas du savoir...
-Et tu vas faire quoi? Me tuer comme t'as faillis le faire l'autre nuit? Lui crachais-je à la figure.

Je vis dans son regard une pointe de tristesse.

-Non, l'autre fois, je ne me contrôlais pas... C'était la pleine lune. Dit-il sur un ton assez désemparer.
-Attend, tu parle de loup-garou là? Fis-je stupéfaite.

Il hocha lentement la tête alors que je le repoussais, me dessérant d'entre lui et l'arbre. Tout allait trop vite, beaucoup trop vite. Existait-il d'autres loup-garous?

-T'es le seul? Demandais-je en fronçant les sourcils.
-Non, il y en a plusieurs, mais moi et James sommes des omégas. Des loups sans meute. Expliqua-t-il.
-Moi qui pensais que les loup-garous n'existaient que dans les livres...

Il pris ma main dans la sienne et la serra, avant que je ne croise son regard suppliant.

-N'en parle à personne, s'il te plaît. Les chasseurs de loups sont partout et nul part à la fois. Je ne veux pas qu'ils me trouvent.

J'hochai lentement la tête alors qu'un sublime sourire gratifiait ses lèvres.

-Mais... Pourquoi tu ne m'a pas tuée la dernière fois.
-Tu as eu énormément de chance... La pleine lune venait de se coucher. Soupira-t-il. Et puis...

Il détourna le regard et il me semblai apercevoir une petite teinte rouge sur ses joues.

-Et puis quoi? Insistais-je.

Il me regarda de nouveau et planta son regard dans le miens, me prenant les mains jusqu'à me faire reculer pour me plaquer de nouveau, mais plus en douceure cette fois, contre l'arbre, se collant presque à moi.

-Promets-moi de ne pas t'enfuir...
-Je te le promets. Lui dis-je, déstabilisée par sa proximité.
-Je me suis épris de toi le jour de la rentrée. Dit-il en souriant faiblement.
-Éprit? Comme lorsqu'on tombe amoureux de quelqu'un et qu'on veut le protéger à tout prix? Demandais-je choquée par cette nouvelle.
-Oui. Affirma-t-il en restant devant moi.

Je sentis mon cœur battre la chamade et mes mains devenir moites. Il m'aimait aussi? Je lui souris de toutes mes dents.

-Tu mens pas? Demandais-je.
-Bien sur que non! Dit-il comme interloqué.

Je lui souris de plus belle et posa une main sur son torse et l'autre sur sa joue.

-Moi aussi je t'aime. Dis-je enfin.

Il me fit un doux sourire avant de se pencher vers moi, scellant nos lèvres ensemble dans la nuit noire. Cette nuit qui me plaisait tant depuis cet instant. Celle qui resterait comme mon meilleur souvenir.


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