CHAPITRE 12 - court, mais volontaire aussi.
Crier ne suffirait pas. De toute façon, Siphano en était incapable. Il était au bord du vide, penchant dangereusement. Il était accablé, n'ayant pas les mots. Comment exprimer ses sentiments face à un ami encore vivant grâce au sacrifice d'un autre ? C'était totalement impossible. Ses amis étaient visiblement dans le même état. Quoique. Être dans le même état que Siphano devant cette scène était aussi improbable que Brioche abandonnant sa fleur. En cet instant, le plus vieux ne voulait qu'une chose. Mourir. Rejoindre Dortos.
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Frigiel regarda Siphano de loin, abattu, désemparé. Il regarda ses mains, lâcha son arc, recula, tomba sur ses genoux, pris à moitié conscience de ce qu'il venait de faire, se crut dans un cauchemar, ne voyait plus clair, tout était flou, il pleurait, il avait tué quelqu'un, son ami.
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Léo regardait le vide. Il ne devrait plus le voir. Il le voyait, grâce à Dortos. Dortos... mort pour lui... si gentil... ou pas... Léo préfèrait mourir plutôt que d'assister à la mort de son ami. Comment avait-il pu lui faire une chose pareille ? Jamais le blond n'aurait accepté le sacrifice de Dortos. Sauf que c'était trop tard. Il n'était plus de ce monde. Par sa faute. S'il n'avait pas tenté de faire peur à Brioche, rien de tout cela ne serait arrivé. Jamais cette flèche ne lui aurait foncé dessus... Mais... mais Siphano aurait été la victime... Dortos aurait eu la même réaction... Cette flèche... Léo ne ressentait pas la douleur de sa blessure, mais une douleur bien plus forte, qui valait toutes les blessures du monde. Son coeur était déchiré en deux devant cette scène. Mais d'où venait cette flèche ? Peu importe. En fait, plus rien ne comptait pour lui.
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Ectalite réfléchit. Si Frigiel n'était toujours pas rentré, il avait sûrement des ennuis, ou alors, il avait trouvé une forteresse. Peu importe, quelqu'un devait vérifier. Il posa la main sur l'épaule de Banano.
-Je vais aller chercher Fri'. Veille sur Bboy et faites attention à vous. Si ils nous attaquent, cachez vous, tant pis pour les coffres. Le plus important, c'est que vous restiez en vie.
Son ami hocha la tête, puis se retourna vers Bboy et lui répéta. Ectalite sauta sur le mini-jump qu'ils avaient fait pour sortir de la base. Il le franchit sans problèmes et sortit en silence. Il saisit son épée par précaution, et traversa le biome sans ennuis. Une fois dans le Nether, il vit Siphano au sol, à genoux, la tête dans les mains. Il haussa les sourcils sans chercher à savoir la raison des pleurs de son adversaire, et partit à la recherche de Frigiel. Il ne tarda pas à la trouver, dans un état bien pire que Siphano. Le châtain cria :
-Ne t'approche pas de moi ! Je suis un monstre ! Sauve toi !!
-Frigiel ?
-Pars je te dis !
-Fri'... viens.
Il éclata en sanglots et Ecta vint le serrer dans ses bras, lâchant son épée au passage.
-Frigiel, explique moi, qu'y a-t-il ?
-Je... j'ai... commença-t-il, avant de s'effondrer complètement.
-Ressaisis-toi. Raconte moi, fais un effort. Et arrêté de dire que tu es un monstre.
-Je suis un assassin ! Un meurtrier ! Tu comprends mieux ?!
-Non...
-Je... j'ai... J'AI TUÉ DORTOS !
Ectalite écarquilla les yeux.
-Qu...quoi ?
Frigiel ne fut plus du tout en état de répondre. Ses sanglots devenaient plus forts à chaque instant.
* * * * *
Siphano fixait toujours le vide, impossible de détacher son regard ou de cligner des yeux. Son visage était trempé. Il murmura :
-Je te vengerais. Je te jure que je te vengerais, Dortos. Parole d'ami.
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Sam 3 Jan - 20:39
