https://www.youtube.com/watch?v=65jAVCRO_I0
Je marche dans la classe. J'ai mal. Je n'aurais pas du venir. Mes pas sont lourd. J'ai l'impression que le sol cherche à m'aspirer. Tout le monde me regarde, tout le monde me juge. Je tire sur les bords de ma jupe. Je suffoque. Je n'arrive pas à supporter leurs regards. Je redescends mes manches, je cache mes poignets. J'avance difficilement entre les tables. J'ai l'impression que je n'arriverais jamais à mon but. Mes mains sont moites. J'ai chaud. Je panique. Soudain, un mot. Il vient frapper ma joue comme un gifle. C'est douloureux. Il me fait l'effet d'un ouragan. Je ne peux pas résister. Une boule se forme dans ma gorge. Mon menton tremblote comme quand j'avais 5 ans. Si je ne me ressaisis pas, je vais me mettre à pleurer. Un si petit mot. Je dois faire face. J'inspire un grand coup. Tout ira bien. Je vais sourire. Pour leur montrer qu'il ne m'atteignent pas. Mais c'est faux. Alors je leurs fait juste un sourire à la "Effy". Celui qui veut dire "Tu ne me connais pas et tu ne me connaîtras jamais". Je suis forte. Ce n'est qu'un ouragan. Tout ira bien. Il fait peut-être mauvais mais il ne peut pas pleuvoir pour toujours. Ce mot ne doit pas m'atteindre. C'est ce qui nous définit. Comment on se relève après être tombé. Je suis forte. Je survivrais. On dit toujours que les gens les plus dangereux sont les gens blessés car ils savent qu'ils peuvent survivre. C'est faux. Ils ne sont pas dangereux, ils sont détruits. Ces gens sont des menteurs. Ils mentent à leurs proches, leur disant qu'ils vont bien. Ils mentent au mode. Je suis comme eux. Une menteuse. Et je mens à tout le monde. Mais surtout je me mens à moi-même. Je n'irai jamais bien. La vie ne fait jamais de cadeau. Personne ne me sauvera. Sauf moi-même. La chose la plus dure à réaliser c'est de tuer ses démons sans se tuer dans le processus. Mais à la fin nous sommes seulement des humains qui se soûlent avec cette idée que l'amour, et seulement l'amour, peut guérir nos blessures.