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[Zerano] Pauvre Luxure 2/2

Silen
Silen
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Jeu 18 Aoû - 21:08
Silen
Un an après son arrivée au domaine, Fukano se retrouvait dans le bureau de son maître, le baron Zerator. Il avait peur mais était en même temps quasiment certain de son sort. Il savait qu'il retournerait dans la rue avec sa sœur. Le brun, devant lui, terminait ses dernières affaires avant de relever les yeux vers lui.

« Bien, commença-t-il, cela fait donc un an que tu es à mon service, Fukano. »

Le plus jeune hocha la tête. Son aîné se leva et marcha dans la pièce. Le rouquin le suivait des yeux.

« J'ai apprécié ta compagnie.

-J'en suis fort heureux maître.

-Je te remercie également pour ton aide.

-De rien maître.

-J'ai donc pris une décision. Tu pourras rester tant que tu voudras au manoir, toi et ta sœur. Tant que tu voudras, tu pourras travailler. Aussi, tu ne dormiras plus avec ta sœur mais dans une chambre proche de la mienne, je te la montrerai tout à l'heure. Vois ça comme une augmentation. Ah, et, ne m'appelle plus maître. Zerator suffira. »

Une fois que le plus vieux eut fini, Fukano l'enserra de ses bras et le serra contre lui.

« Merci m-Zerator. »

Le sus-nommé rit et serra également le jeune garçon contre lui. Il se séparèrent quelques secondes plus tard et le brun emmena son cadet dans le couloir. Ils allèrent tout au fond de ce dernier et le maître des lieux ouvrit la porte qui s'y trouvait.

« Donc, voici ta nouvelle chambre. »

Le plus jeune poussa des exclamations d'émerveillement et de surprise en visitant sa nouvelle pièce. Il s'assit sur le lit et le propriétaire se retira en souriant.

Le soir, Fukano dut parler à sa sœur du changement. Elle paraissait triste mais accepta, se retirant dans la chambre où elle dormira seule cette nuit, comme toutes les nuits futures. Son grand frère, lui, alla s'allonger dans son nouveau lit et, bien vite, il s'assoupit. Jamais il n'avait aussi bien dormi. Zerator ne dormait pas malgré l'heure tardive. Il était assis à son bureau, la tête sur ses mains, à réfléchir. Durant cette année passée avec le jeune homme, il s'était pris d'une grande sympathie pour lui. Certains jours, il discutait, simplement. Ils en avaient beaucoup appris l'un sur l'autre. Et le brun dut admettre que ce personnage était attachant. Il ne voyait pas en lui le baron ou le maître mais un simple homme, et le propriétaire du manoir appréciait ça, plus qu'il ne se l'avouait. Ils leur arrivaient de parler des après-midi au lieu de pratiquer leurs habituelles parties de jambes en l'air. Le baron appréciait la compagnie de son cadet qu'il trouvait intéressante. Il découvrait la vie de la rue et apprenait à son ami la vie de noble et viticulteur. Et ils étaient heureux ainsi.

Au fil du temps, il avait appris à voir la personnalité au de-là du corps et de l'apparence. Jamais il n'avait discuté avec ses domestiques, ou même passer du temps avec eux. Il n'y pensait même pas. Ce n'était pas qu'il n'avait pas le temps, certainement pas. Il pouvait toujours s'arrêter deux minutes pour discuter avec les personnes qui vivaient avec lui. Mais il n'y voyait pas grand intérêt, chacun avait des choses à faire et chaque minutes pouvaient tout changer alors il ne les dérangeait pas. Lui avait le temps, c'était le maître, pas eux.

Un bruit de fiacre brinquebalant tira le propriétaire de sa contemplation intérieure. Il releva la tête, intrigué, et tira légèrement sur ses rideaux pour apercevoir un landau d'or et d'argent se garer devant les escaliers. Il le reconnaîtrait entre mille. Aussitôt, il hurla à ses domestiques de préparer une chambre et de se tenir prêt pour accueillir le Grand Maître. Fukano fut réveillé par tout le grabuge causé par l'agitation des femmes de chambre, des viticulteurs, des cuisiniers et toutes les autres personnes vivant là. En un bond, le brun se retrouva face au carrosse. Un laquais ouvrit la porte et un homme imposant en sortit. Le sommet de son crâne dégarni surmontait une bande de cheveux blancs parfaitement coiffé. Son regard dur et autoritaire était camouflé sous deux sourcils broussailleux proéminent. Son nez droit et grossier rajoutait à la peur qu'inspirait le personnage et sa bouche tombante n'arrangeait rien. Cet homme aurait pu effrayer n'importe qui.

Zerator s'inclina et, bien vite, ses domestiques l'imitèrent. Le jeune homme roux, lui, était caché derrière les piliers de la porte d'entrée encore ouverte, apeuré. L'homme considéra le grand brun avant de poser une main sur son épaule.

« Redresse-toi, fils. Je suis venu inspecter le domaine.

-Je vous guiderai père. Mais peut-être souhaitez-vous vous reposer ? »

Le père sourit de toutes ses dents, mais il ressemblait plutôt à un prédateur carnassier qu'à un remerciement.

« Bien sûr, fils.

-Je vais vous conduire à votre chambre et nous parlerons demain.

-Je préférerai te parler dans ton bureau, avant. Une petite discussion, ne t'en inquiète pas.

-Bien. »

Le baron emmena son père jusque dans son bureau. Dès qu'ils y furent, tout le monde reprit ses activités pressantes à cause de cette arrivée soudaine. Le protégé du maître, lui, était revenu dans sa chambre, troublé. Le père de son ami était donc ici ? Qu'allait-il dire en le voyant ? Il ne le verra pas, non. Il se cachera tant que le Grand Maître, comme l'avait appelé Zerator, sera là.

Dans le bureau, le plus jeune prit place sur son siège mais l'aïeul resta debout devant lui, l'air grave, signe que ça n'allait pas être simplement une petite discussion.

« Quand viendras-tu à la cour ? Ta mère et moi t'attendons.

-Père, nous en avons déjà discuté. Je vous ai dit que jamais je n'irai à la cour, même si ma famille s'y trouve. Pour rien au monde je ne quitterai ma campagne tranquille et mon domaine viticole.

-Mais tu oublies que c'est mon domaine, le corrigea l'imposant personnage en insistant sur le possessif. Tu n'es et resteras que mon fils et seras le maître absolu à ma mort uniquement.

-Oh, ne me tentez pas père, c'est déjà bien difficile de résister. Et avec tout le respect que je vous dois, vous êtes le pire des tyrans et le plus mauvais des pères. Vous n'avez rien de la générosité et de la gentillesse dont vous acclame le roi. »

Indigné par les propos de son propre fils, le Grand Maître rougit de colère et s'emporta :

« N'oublie pas que je détiens tout pouvoir sur toi. Si je le veux, je peux t'anéantir, t'amener à la vie de pauvre des rues. Je peux te déshérité, faire de ta vie un enfer. Alors ne viens pas pleurer dans les bras de ta mère quand tu te retrouveras seul, à la rue.

-Vous ne le feriez pas, père. Je vous l'assure, sourit narquoisement Zerator, une lueur de défi et de malice dans le regard.

-Tu me sembles bien confiant. Et pourquoi donc ?

-Cela ferait tant de peine à mère... »

Le brun se leva et marcha lentement autour de son père qui le suivit du regard, tremblant de rage.

« Chaque homme à ses faiblesses, je connais la vôtre. C'est mère. Et ce serait dommage qu'elle apprenne que son mari menace ainsi son fils... Non ? L'amour est une faiblesse, apprenez à la cacher et la garder dans votre cœur. Oh là ! S'exclama-t-il, mi-riant. Regardez votre état, vous semblez bouillir. Pourtant, vous n'osez pas lever la main sur moi. Allez-y, il n'y a personne pour vous en empêcher ici.

-Ça suffit, fils ! Tu en as trop dit ! S'énerva encore plus le plus âgé des deux hommes, haussant la voix si bien que Fukano pouvait les entendre à présent.

-Non père, cria l'autre. Vous ne voulez pas voir la vérité de vos faiblesses et vous m'attribuez vos malheurs alors que vous, et seulement vous, en êtes le responsable. Ne m'appelez plus fils car dorénavant vous n'êtes plus mon père et je n'oserez vous appeler autrement que monsieur car toutes familiarités seraient répugnantes à mon égard ! »

La main de l'aïeul partit soudainement sur le visage de son fils. La claque résonna dans la maison entière avec un bruit puissant. Tout le monde s'arrêta et n'osait bouger. Personne ne savait qui avait donné et qui avait reçu. Il souhaitait seulement que cela ne mette pas fin aux activités du domaine, leur seul refuge.

Fukano, lui, se cacha au fond de son lit, la couette remontée jusqu'au sommet de sa tête. Il aimerait aller voir l'état de son ami mais craignait bien trop le Grand Maître. Il entendit une première porte claquer et risqua un œil au dehors dans une poussée de courage. Le père semblait être parti du bureau de son fils. Des pas précipités dans les escaliers le confirmèrent. Alors, le jeune rouquin accourut dans le bureau de son maître encore debout, la joue rouge et du sang coulant du coin de ses lèvres à cause de la bague que portait celui qui l'avait blessé. Zerator posa son regard sur son petit protégé qu'il aimait tant avant de s'effondrer dans un fauteuil. Celui-ci le rejoignit en deux enjambées et s'agenouilla devant son aîné. Il le serra contre lui sans réfléchir. N'ayant pas l'habitude de cela et étant étonné, le maître de maison releva la tête et observa son cadet qui le dévisager en souriant, comme pour le rassurer, lui dire que tout ira bien d'un regard. Il accepta l'étreinte et la lui rendit même.

La porte s'ouvrit à la volée et le père réapparut. Effrayé, le plus jeune se leva et recula, déglutissant. Son maître et ami lança un regard rempli de haine à celui qu'il n'appelait plus père. Ce dernier s'avança en riant grassement et attrapa le poignet du jeune homme qui baissa la tête, s'attendant à recevoir un coup. Mais il ne se passa rien de cela car Zerator s'interposa directement en voyant la main de son géniteur se lever. Ils se regardèrent froidement avant qu'une lueur rieuse n'éclata dans les yeux du plus vieux.

« Oh, je vois, je vois... Tu as choisis ta faiblesse. Un misérable et un homme de surcroît. Tu es tombé bien plus bas que je ne pensais. Tu es un monstre pour la famille, une abomination et une honte !

-Quelle honte est-ce, monsieur ? Nous ne sommes pas ensemble, premièrement, ce ne sont pas vos affaires, deuxièmement, et troisièmement : Je ne suis pas plus un monstre que vous. Partez de mon domaine maintenant.

-Tu ne mérites pas de t'appeler Nougaret, cracha l'homme dans l'encadrement de porte.

-Et vous ne méritez pas d'être de mon père, lui répondit son fils avec froideur. »

La porte claqua pour la seconde fois.

Fatigué par toutes ces disputes incessantes, Zerator retomba une seconde fois sur le même fauteuil. Fukano, lui, ne bougeait pas, tétanisé. Le remarquant, le baron se releva et posa une main sur sa joue et l'autre sur son épaule.

« Hé, Fukano, ce n'est rien. Il ne reviendra pas. Ne t'en fais pas... »

Il ne reçut aucune réponse. Son ami baissa la tête et souffla longuement. Il avait retenu son souffle pendant ce temps interminable en compagnie de cet horrible et grossier personnage qu'était le père Nougaret. Le propriétaire le serra contre lui pour le rassurer. Il le savait si frêle et sensible et s'en voulait qu'il ait dû avoir affaire à cet homme.

« Viens dormir dans ma chambre ce soir, lui proposa-t-il.

-Mais... hésita le rouquin. Et vos domestiques ? Que vont-ils dire ?

-Ce sont mes domestiques, Fuka, ils m'obéissent et j'ai confiance. Si un seul ose dire quelque chose, je peux le renvoyer à la rue. »

C'était la première fois que son employeur l'appelait ainsi et ça le faisait sourire. Il acquiesça et tous deux allèrent s'allonger dans le grand lit dans la pièce à côté.

Les jours passèrent, Fukano dormait de nouveau dans sa propre chambre. Mais il ressentait un manque. Une horrible sensation qu'il ne connaissait que trop bien déjà lors de sa vie dans la rue. Il commençait à s'attacher à son maître. Et ça le faisait peur. Et s'il s'attachait trop et que Zera le rejetait dans la rue ? Que ferait-il ? Rien que d'y penser, un frisson le parcourait. Un frisson d'effroi et de peur.

Le rouquin et le baron se voyaient toujours pour leurs affaires personnelles mais jamais le brun n'avait de réelles marques d'affection envers son cadet. Il en avait rarement eu, d'ailleurs. La dernière remontait à la visite du Grand Maître et il avait était incroyablement doux et tendre ce soir-là, certainement par tristesse ou manque d'affection. C'était sûrement ça, le manque d'affection...

Fukano se contentait de cette situation. Il était heureux ainsi, et Hayden aussi. Mais était-il réellement heureux ou n'était-ce qu'une apparence ? Une façade semblable à un masque fleuri ? Il ne saurait le dire. Les rares gestes d'affection de la part du baron le remplissait de joie et lui prouvait que son maître n'était pas sans-cœur. Non pas qu'il le pensait, mais certaines situations penchaient à le faire croire pour ceux qui ne le connaissaient pas, lui était en trop étroite complicité et intimité avec le baron pour y songer car il savait qui il était vraiment. Enfin, seulement le pensait-il.

Un matin, le baron se réveilla d'une humeur exécrable et rien ne le fit changer, pas même les profits de la maison Nougaret, ni l'intérêt du Roy pour ses produits. Aussi, le jeune Fukano ne fut pas étonné quand, la nuit même, Claire arriva dans sa chambre, le réveilla et le pria d'aller voir leur maître.

« Tu es le seul en qui il a confiance, lui dit-elle. Va le voir ! Il n'a pas voulu manger de la journée et ne dort toujours pas alors qu'il est déjà une heure ! Il fait les cent pas dans son bureau, je l'ai vu du jardin.

-D'accord... Merci de m'avoir prévenu ! »

Elle me remercia et s'en retourna dans le jardin de devant, s'enfonçant entre les buissons.

Le rouquin frappa timidement à la porte du bureau de Zerator qui lui intima d'entrer, sachant pertinemment qui se trouvait de l'autre côté du mur.

« Bonsoir, Zerator... salua Fukano.

-Bonsoir, lui répondit le susnommé d'un ton sec, lui tournant le dos. »

Fukano se figea un instant avant de s'approcher de son maître. Il posa sa main sur son épaule et le tourna vers lui sans aucunes traces de résistance. Le visage de son amant était froid, impassible. Pourtant, l'agitation de son regard, ses légers tremblements et ses paupières se plissant indiquaient au plus jeune que celui-ci était en grande réflexion et un combat intérieur ravageur.

« Qu'y a-t-il ? Lui demanda son cadet. »

Le brun ria doucement.

« Fukano... Tu es bien le seul que j'ai envie de voir... Envie... Plutôt besoin... »

Il sembla réfléchir à voix haute, sa tête se tourna vers le plafond d'une moue rêveuse.

« Comment cela ? Lui demanda son interlocuteur.

-Je t'aime beaucoup, tu sais... Un peu trop peut-être... Certainement plutôt... Je n'ai aucunes envies que tu partes.

-Je.. Je ne compte pas partir, Zerator, rougit Fukano.

-Cela me réjouit grandement... C'est d'ailleurs ce qu'il me semblait. »

La baron tourna son regard vers son employé.

« Je ne souhaite plus te payer, Fukano...

-Que... quoi ? Bégaya l'autre. Mais pourquoi ?

-Je ne veux plus que.. hum... que nous couchions ensemble pour de l'argent. Écoute moi bien, je ne veux pas te renvoyer à ta condition de putain alors que tu mérites bien mieux. Tu n'es pas comme les autres prostitués, loin de là. Tu as eu un seul client mais, aujourd'hui, j'en ai marre d'être ton client et maître. Comme je l'ai dit, tu mérites bien mieux. Tu es un brave homme que j'admire pour tout ce que tu es et as entrepris pour toi, ta sœur et votre bien-être. Je t'ai toujours trouvé beau depuis la première fois que je t'ai vu et je ne te l'ai pas caché, d'ailleurs. Tu es un homme extraordinaire que j'ai eu la chance de rencontrer et que je crois bien aimer désormais. Alors, pour toutes ces raisons, je veux que nous arrêtions de coucher ensemble pour de l'argent, un toit et de la nourriture. Je veux autre chose, de moins conventionnel certainement... Je veux que nous fassions l'amour. Je ne souhaite plus être ton maître mais ton homme, ton mari, celui que tu chériras et qui te chéris déjà. Tu n'es pas un jouet et ça, je le savais dès le début. Je l'ai toujours su et ça ne m'a jamais quitté l'esprit.

« Comprends bien que j'ai longtemps réfléchi pour te dire ça. Je comptais te le dire demain. Ça m'a torturé l'esprit toute la journée et que j'en ai oublié la faim, la soif et la fatigue. Si tu ne m'aimes pas de ton côté, je le comprendrais, ne t'en inquiète pas. Je le comprendrais grandement car je sais bien que très peu de gens m'aiment. Mais est-ce que cela fait de moi un homme détestable ou simplement hors des clous de la société ? Il est rare qu'un homme en aime un autre comme une femme en aime une autre et pourtant, cela existe. Au plus profond de la société, en son cœur. Les gens s'aiment, on ne peut rien y faire. Pourquoi on y ferait quelque chose, d'ailleurs ? C'est beau l'amour. J'ai beau en parler comme d'une faiblesse, je trouve ça beau. Ces couples, qu'ils soient composés d'un homme et d'une femme, de deux hommes ou de deux femmes sont et seront toujours plus respectables que ceux qui se battent pour une petite querelle ou même une différence d'opinion... Mais le monde est tel et la société humaine est si inhumaine que l'on oublie sa nature, la nature humaine. Celle qui nous fait aimer comme haïr. La société favorise ceux qui se battent et se querellent que ceux qui aiment et acceptent.

« Ce doit être par attirance, par admiration ou même la simple sorcellerie, alliance d'alchimie et de sensations, qu'est l'amour qui m'a fait tomber amoureux de vous et j'en remercierais le ciel si ça aurait si simple que ça ne m'aurait pas torturé l'esprit pendant si longtemps.

« Si tu souhaites partir, Fukano, avec ta sœur, tu es libre. Je te donnerai de l'argent pour vire confortablement – après tout j'en ai déjà bien assez – et ne parlerais à personne de ce qui s'est passé ici, dans se manoir, si telle est ta volonté. Je te laisse le choix. »

Fukano en resta coi après cette longue déclaration. Il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Les larmes lui montaient aux yeux et il se sentit au comble de la joie et du bonheur. C'était ça, il était joyeux et heureux. Pourtant, il ne bougeait toujours pas, son corps ne répondait plus à ses pensées qui, elles, suivaient un fil désordonné, s'enchaînant rapidement dans son crâne pour ne devenir qu'un ramassis de sensation aussi enivrante que grisante. Il ferma les yeux en riant légèrement alors que le baron le fixait nerveusement, attendant une réponse.

« Zerator... soupira finalement Fukano. Pourquoi veux-tu que je parte ? Je suis si bien ici que rien ne m'arrachera au domaine et à son séduisant maître. Et je serais heureux et honoré que ma famille aussi pauvre soit-elle et la tienne si noble se retrouvent lié par notre union car je me suis attaché à toi, tes qualités, tes forces, tes défauts, tes faiblesses et tout ce qui fait de toi un homme merveilleux et un chef d'entreprise talentueux. Je t'aime et personne, pas même la société que tu as si bien décrite, ne pourra m'empêcher de te chérir comme tu me chéris déjà. Seulement... Une question reste à élucider... Qui héritera ?

-J'y ai déjà songé, sourit le Zerator. Et j'ai pensé à ta petite sœur, Hayden. C'est une jolie demoiselle et je ne doute pas que la force de la jeunesse et la vigueur de l'âge adulte ne viennent donner à ses traits la grâce et la beauté dont elle fait déjà remarquablement exemple. Elle trouvera un homme, j'en suis certain, et alors elle pourra être notre descendante. Si tu acceptes qu'elle prenne le nom Nougaret et le titre de noblesse comme toi tu le recevras... Je m'en occuperai auprès du Roy. »

Fukano se tut. Les émotions l'emplissaient en un fouillis qui faisait monter les larmes aux yeux du jeune garçon. Il ne bougeait pas, ne réagissait pas, il affichait simplement un grand sourire et un regard brillant et larmoyant.

Ne voyant aucunes réactions de la part de celui qu'il aimait tant, Zerator s'approcha de lui, posant sa main sur sa joue, et l'embrassa chastement. C'était un doux baiser rempli d'amour et de tendresse, tout ce que le baron avait refoulé pendant des années...


Dix ans plus tard...

Fukano courut dans la chapelle et alla s'asseoir à côté du baron Zerator. Leurs mains s'enlacèrent et, devant l'air amusé de son mari, le plus jeune lui expliqua :

« Désolé, je suis en retard à cause de ce fichu cocher qui ne fait pas la différence entre l'église et la chapelle...

-Tu aurais dû venir avec moi, je te l'avais dit, rit le baron.

-Mais c'est pas ma faute si j'avais encore quelque chose à régler ! Répliqua le jeune homme de trente-et-un ans. »

Son homme lui fit signe de se taire en riant légèrement.

Peu de temps après, le petit orgue se mit à jouer un air harmonieux sous les doigts agiles de Xari, un ami du futur marié qui avait accepté de jouer pour lui et sa future femme. Celui-ci, d'ailleurs, attendait patiemment devant le petit hôtel en bois sa future femme.

« Calme toi, Seyhial... lui intima son témoin, Ichisu.

-Mais... Et si elle disait non ? Et si elle n'arrivait pas ? Imagine elle se f-

-Calme. Toi. Tout va bien se passer ! Arrête de stresser pour si peu.

-Si peu ?! C'est mon mariage ! »

Ichisu soupira, il n'arriverait jamais à calmer son ami...

Et la mariée entra, radieuse, superbe. Ses cheveux roux flamboyants avaient bien grandi en dix ans bien qu'elle les coupait fréquemment et tombaient maintenant en une cascade dans son dos. Il y avait de petites perles blanche de-ci de-là dans sa chevelure et un diadème qui supportait le voile qui tombait jusqu'à sa taille. Son teint pâle faisait écho à sa robe-meringue qui prenait toute l'allée avec sa succession de jupons et couches de tissus enchevêtrés. Il y avait, sur le bustier droit épousant ses minces courbes, des fleurs exotiques de toutes les couleurs qui rajoutaient de la gaieté dans cet ensemble si morose qui était pourtant porté pour un jour si joyeux.

La demoiselle s'avançait lentement, veillant à ne pas se prendre les pieds dans sa traîne, et arriva bientôt à la hauteur de son fiancé.

« Nous sommes rassemblés aujourd'hui en la sainte chapelle de Bohême pour célébrer l'union de Seyhial Quentin Sébastien et Hayden Thomas. »

Personne n'écoutait vraiment les paroles du prêtre. L'ensemble de la chapelle était concentré sur le couple qui se dévorait des yeux en souriant. Enfin, vint le moment le plus important.

« Seyhial Quentin Sébastien, fit le prêtre, voulez-vous prendre pour épouse Hayden Thomas ici présente ?

-Oui, sourit grandement le susnommé.

-Bien, Hayden Thomas, souhaitez-vous prendre pour époux Seyhial Quentin Sébastien ici présent ?

-Oui, je le veux, lui rendit la jeune fille.

-Qu'on apporte les alliances, demanda le prêtre. »

Une petite fille à la chevelure de blé s'approcha avec un petit coussin rouge. Sa robe et son serre-tête roses brillaient à la lumière du jour. Seyhial prit la première alliance en même temps que la main de sa nouvelle épouse.

« Hayden Thomas, avec cette alliance, je promets de te chérir et de t'aimer pour le meilleur comme pour le pire, dans les bons jours comme dans les mauvais, dans la santé comme dans la maladie et de t'accompagner jusqu'à la mort. »

Il enfila alors la bague à l'annuaire de sa femme qui prit la seconde alliance en même temps que la main de son nouvel époux.

« Seyhial Quentin Sébastien, avec cette alliance, je promets de te chérir et de t'aimer pour le meilleur comme pour le pire, dans les bons jours comme dans les mauvais jours, dans la santé comme dans la maladie et de t'accompagner jusque dans la mort. »

La deuxième alliance fut enfilée.

« Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare unis par les liens du mariage. »

Les deux mariés s'embrassèrent amoureusement, ne laissant pas le temps au prêtre de prononcer la fameuse phrase.

Le petit monde quitta, peu de temps après, la chapelle pour rejoindre le domaine Nougaret où se déroulait le banquet. Au bout d'un moment, Zerator et Fukano s'enfuirent des festivités pour se balader dans le domaine, juste à deux. Ils s'assirent sur la colline et regardaient les étoiles qui apparaissaient une à une dans le ciel.

« C'est beau, quand même... soupira le rouquin.

-Magnifique, même... lui répondit l'autre. C'est bien l'un des plus gros avantages d'habiter à la campagne...

-On est quand même proche de la ville...

-Chut, profite... »

La silhouette du couple enlacé se découpait dans la lumière puissante de la lune. Ils s'aimaient comme au premier jour de leur relation.

Ni le temps, ni les épreuves et encore moins l'âge ne séparèrent ces deux hommes que tout opposaient onze ans plus tôt... Ils vécurent heureux, bien qu'ils n'eurent pas d'enfants, mais la descendance de Hayden et Seyhial qu'ils considéraient comme la leur également, fut aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable de la plage, assurant à la maison Nougaret une longue vie et une renommée internationale au fil des âges. Bien des générations d'enfants purent alors fouler les allées au milieu des rangées de vignes...


Bonjour à tous,

Vous l'attendiez, et vous étiez beaucoup, voici enfin la suite de Pauvre Luxure après de nombreux mois. Je suis sincèrement désolée d'avoir été si longue et j'espère que ça vous plaira !

A la prochaine !
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GoldenPalace
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Ven 19 Aoû - 7:58
GoldenPalace
Hey ! Merde cette fois j'en ai marree de commenter un truc de 1730 alors je te cache pas que j'étais au taquet x)


Bref sinon très beau OS et j'ai surtout kiffé la façon dont tu met en valeur ce qui est dit dans les longs "monologues".
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Silen
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Sam 20 Aoû - 1:44
Silen
Mercie beaucoup <3
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