Chapitre 3 - Un dernier espoir
[size=16]Un vrai dédale. Il s'était encore perdu, parmi les nombreux couloir interminables du repaire de l'armée. Frigiel était doté d'un sens de l'orientation correct, bien meilleur en tout cas que celui de son ami Léo. Mais il devait se concentrer, car l'agencement des lieux semblait lui même faire parti du piège. C'était difficile, il était épuisé et ne supportait plus la douleur. Son adrénaline était retombée, ne laissant qu'un Frigiel blessé et meurtri par une séance de torture qui lui avait semblé éternelle. [/size]
Des voix. Le plus jeune n'avait pas rêvé, pas cette fois. Il entendait à présent deux voix féminines à travers quelques chuchotements. Sans réfléchir, il s'engouffra dans un long corridor semblable à tant d'autres ici, se rapprochant de l'appel sonore. Dans la tête du fugitif, il n'y avait pas à se tromper : quiconque ne devait faire de bruit n'avait rien à faire ici. C'était son cas, des alliés ne seraient jamais de trop. Une pensée en amenant une autre, il se rendit compte que trop tard que les deux voix s'étaient tues. Le couloir bifurquait, finalement. Il n'avait rien controlé, il décida de prendre l'angle. Son cerveau mit un certain temps avant de comprendre, comprendre qu'il avait fait une erreur.
Un battement de cils : le temps qu'il lui fallut pour se retrouver dos contre un mur, une lame faisant pression sur sa gorge. Il avait eut raison sur un point, son ouïe ne l'avait pas trahie. C'était bien deux jeunes filles qui se tenaient devant lui, prêtent à lui trancher la jugulaire au moindre mouvement. Bien que son cerveau tentait d'opérer, son corps refusait de se battre. Fragile était à bout, son regard finit par se poser dans celui de celle qui le contrôlait maintenant. A travers leur casque, le plus jeune ne les reconnus pas. Ni par leurs voix d'ailleurs, chose due à la fatigue, pensait il. Pourtant, il sentait une impression de déjà vu dans les deux guerrières. Leurs armures ne leur appartenait pas, il le vit du premier coup d'oeil. Celle qui se tenait derrière celle qui l'avait agressée, semblait avoir opté pour deux courtes épées, qu'elles tenait fermement entre ses deux mains, tandis que son amie avait, de son côté, un arc en bandoulière accompagné d'un carquois pleins de flèches luisantes dans l'ombre. Le plus jeune reconnu facilement les armes des soldats, probablement volées. Lui n'avait pas eut à faire de même, il ne se battait qu'avec son épée, ses derniers temps. Pendant un moment, le silence régnait en maître. Fragile n'eut pas la force de le rompre.
- Hey, Jylia.. C'est Frigiel ? Commença t-elle sans abandonner son chuchotement.
- Nan.. Fri' ?
- J'adore vos nouvelles armures, on dirait presque que vous sabre vous battre, dit Frigiel en un sourire qu'il eut du mal à former. J'ai eu le droit à un vieux tardos de mon côté, et vous ? Il avait demandé ça de la même façon que si il demandait à quelqu'un comment s'était passé la journée.
Jylia abaissa son couteau de la gorge du plus jeune, et retira son casque qu'elle jeta au sol. Elle fut bientôt imitée par son amie. Celle si se retourna et répondit simplement.
- Un couple un peu.. dérangé. Son regard s'était attardé sur les nombreuses blessures qui parcouraient son corps, y compris son visage, avant d'ajouter. Tu as pris plus cher que nous..
- Frigiel.. ce que tu as fait l'autre nuit.. c'était stupide. Finit par dire Jylia.
Il prit une longue inspiration, avant de répondre l'air calme.
- Et vous avez crues que deux blocs de cobble fixés sur un bout de bois vous aurait permis de vous battre ? Répliqua Frigiel, défiant du regard. Si on avait été trois à s'être fait prendre en même temps, on serait chez la fondatrice, en train de déguster.
- T'aurais pas dû.. de toute façon. L'interrompit Sélène.
- Vous auriez fait la même chose pour moi.
- Non, je ne crois pas, dit Julia dont le ton était descendu.
Ils se tenaient devant une porte qui semblait être en métal. L'épaisseur de celle ci leur imposait d'abandonner l'idée de la forcer. Frigiel ne prit pas le temps de réfléchir, son état n'était pas favorable à ce genre de méthodes. Armé d'une pioche en métal scintillante, il s'avançait déjà vers les lourds blocs de métal les séparants de l'extérieur. Pour le moins, ils le pensaient. Le premier coup allait être donné, c'est à ce moment que le plus jeune entendit la voix de Sélène.
- N'ouvres surtout pas cette porte. Dit-elle la voix tremblante, ce qui lui valut l'expression étonnée de Frigiel.
- Sélène.. qu'y a t-il derrière cette porte ..? Demanda t-il, sans se poser la question de "comment le savait-elle". De toute façon, il était trop fatigué pour y penser.
- Je ne sais pas.. S'il te plaît, poses cette pioche. Continua t-elle, elle avait l'air si sûre d'elle qu'il était difficile de ne pas la croire. Il choisit de s'y fier.
Le plus jeune finit par rompre son mouvement. Mais son bras exécuta un autre geste. Il tendait maintenant l'outil à Jylia. Il semblait recommencer la même action pour son amie, puis finit par opter pour une vielle pioche en pierre qui semblait malgré tout enchantée, après avoir retourné son inventaire.
- Mesdames ? En forme pour creuser ? Moi pas.
Elles ne comprirent pas tout de suite, mais finirent par suivre leur fournisseur en pioches dans la galerie en escalier qu'il entamait.
- Je pense qu'on est assez bas, dit-il dans le silence. Mais on finira bien par trouver la surface.
- Sauf si on est sous une montagne, précisa Jylia.
- Où.. sous l'océan, chantonna Frigiel.
- Arrête Fri', ne nous fait pas regretter de pas t'avoir égorgé tout à l'heure, dit Sélène en souriant. Viens, Jyli', on va creuser en parallèle. A tout à l'heure, ajouta t-elle.
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- STOP, ARRÊTEZ VOUS ! Résonnèrent encore les voix de ceux qui les poursuivaient depuis maintenant trop longtemps.
- Laissez nous, nous ne ferons que passer !
Ils ne savaient pas vers où ils se dirigeaient à présent. Ils couraient, c'est tout. Courir sans savoir ce que l'on fuit, c'était troublant pour eux. Ils étaient aussi au bord de l'épuisement. Un regard vers l'avant, c'était fini. Leur course s'arrêtait ici. Ils était encerclés.
- Merde.. on fait quoi maintenant ? Dit la voix paniquée de Léo.
- Chut, ne bougez plus. On va devoir tenter, lui avait répondu Siphon.
Il se tut, des dizaines de soldats en uniforme semblaient avoir surgis de nul part. Ils échangèrent quelques regards avec leurs poursuivants. Ils ne surent quoi dire, après tout, ils négociaient déjà leurs vies.
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- Fri' ! Je peux te parler quelques secondes ?
C'était la voix de Jylia qui l'avait interrompue dans sa promenade. Tandis qu'il rejoignait celle qui l'avait interpellée quelques secondes plus tôt, ses pensées se tournèrent vers une autre interrogation. Il était tôt, assez tôt pour que le plus jeune n'ait croisé personne sur son chemin. Il était encore en train de se poser la question, elle était encore présente dans sa tête et se répétait en boucle. Encore plus simple : cette personne - quelle qu'elle soit -, savait qu'il se trouverait ici. Il se trouvait sur le point d'obtenir la réponse à tant d'interrogations et puis.. c'était tout ce dont il se souvenait.
Il n'avait put se rendre compte que d'une seule chose à son réveil : un mal de tête constant qui ne cessait de lui intimer de ne pas essayer de se relever. Pourtant, c'était plus fort que lui, il voulait savoir. Savoir ce qu'il s'était passé. Ce n'était pas la première fois qu'une telle chose lui arrivait, et ceci commençait à l'agacer sérieusement. D'une pulsion de jambes, il se releva souplement. Deuxième chose, il était fatigué.
- Salut.
- Quoi ? "Salut" ? C'est tout ce que tu trouves à me dire ? Je me réveille au milieu de nul part, avec toi qui m'as sûrement assommé pour m'emmener ici. Ah oui, et comment t'as fait ça ? Tu m'as attiré dans un coin sombre pour me prendre par derrière. Tu sais qui fait ça, en général ? Avait alors craché le plus jeune.
- Hé calme toi, c'est pas ma faute tout ça, okai ?
- Alors détache-moi.
Il venait de se rendre compte que ses deux mains étaient immobilisées et solidement attachées par des cordes et tirait maintenant sur celles ci. L'inconnue prit une longue inspiration, et déclara.
- Non, c'est pour ta sécurité, et peut être la mienne. Je dois accomplir ma mission, et toi tu vas me suivre.
- Et si je refuses ? Avait il demandé d'un ton désinvolte.
- Frigiel de Zynith, sache que je suis désolé.
Il s'était écroulé sur le sol.
- Debout ! Allez, magne toi.
Lorsqu'il ouvrit les yeux, c'était avec un visage féminin sous le nez. Il avait les yeux lourds, mais finit par se relever en refusant la main tendue de la jeune individu. Principalement constituée de bleu sa tenue se rapprochait beaucoup des traditionnelles de Zynith. C'était à peut prêt tout ce que le plus jeune eut l'occasion d'observer, car il senti immédiatement deux yeux sombres se poser sur lui. Il se trouvait dans un grand bureau à la mode gouvernementale, massivement doré et décoré d'une façon très symétrique et chargée. En son centre, une longue table ornée qui se trouvait devant un trône d'un noir qui se rapprochait de l'obsidienne. Son regard continuait de balayer la pièce, tandis que celle qui semblait avoir la trentaine - du moins, il l'estima - finit par rompre le silence.
- Je vois que tu as eu l'occasion de rencontrer Abyss.
- Vous êtes la fondatrice. Dit il après observation du costume officiel de son interlocutrice. Mais elle, ajouta il en la désignant du menton, c'est votre fille ?
Son visage se crispa.
- C'est moi qui poses les questions, Frigiel. On t'a pas fait venir ici pour discuter de la vie. On a besoin de toi, tu vas travailler pour nous et en échange, on te garantira le survie et celle de tes amies.
- Qu..quoi ? Vous croyez que je vais aider les trous du cul qui m'ont enlevés en pleine nuit pour venir ici ?
- On te posais pas la question, intervint la dénommée Abyss.
- Vous avez une armée, une putain d'armée. Il vous faut quoi pour maîtriser des gens que VOUS avez enlevés à leur famille et à qui vous avez confisqués l'inventaire ? Explosa t-il.
- Nan, tu est différent. Tu as toujours été différent. Tu as tué des dizaines de mes hommes, tu me dois bien ça. Après tout, tu n'as pas le choix.
- Allez vous faire fou..
- Abyss, s'il te plait, va prendre l'air une minute.
Elle sortit. Presque aussitôt, des cris se faisaient entendre depuis l'intérieur de la pièce. C'était ceux du plus jeune. Abysse ne put s'empêcher d'avoir un pincement au coeur, après tout, ce Frigiel avait le même âge qu'elle, pensait elle. Tout n'était pas perdu, si ? Elle devait simplement attendre le bon moment. Sans quoi, la fondatrice n'hésiterais pas à la faire tuer, elle aussi.
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- La reine ? Le capitaine lui lançait un regard étonné.
- Oui, c'est urgent il faut que..
- La reine n'est pas disponible, passez votre chemin.
- Emilie ..
- Quoi encore ? Je vous ait dit de partir.
- Dites lui que c'est pour Emilie.
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" Jeunes filles, jeunes gens, peuple de ce monde. Il y a quelques années, - quelques mois, ou quelques jours pour certains, - vous avez été choisis, élus afin de rejoindre notre nation. Je reconnais être désolé pour la façon dont l'on vous a amené ici, c'était une erreur de ma part. Mais aujourd'hui est un jour nouveau, car dès demain, au soleil levé, de nouvelles réformes prendront part ici. Ne prenez pas ceci comme des restrictions, car il en est de notre sécurité à tous. A partir de demain, un couvre feu sera mis en place dès 19h, toute tentative de fraude sera immédiatement réprimée. Aussi, je vous invite à éviter tout contact avec nos armées. Exécutez les ordre, et vous n'aurez rien à craindre. Afin de maintenir un monde dans la sécurité, et la durabilité, j'ai un nouveau membre de mon équipage qui viendra se joindre au navire de la fondation à vous présenter. Malheureusement pour vous, il s'agissait d'un des votre. C'est un honneur pour moi d'annoncer que ce n'est plus le cas. Maintenant, il est grand tant pour moi de vous souhaiter une bonne soirée et .. de me permettre de vous déconseiller tout acte de rébellion."
L'assemblée se tut. La seconde disparition de Frigiel avait été un mystère pour tous. Mais même les plus pessimistes ne s'attendaient pas à ça. C'était bien réel. Frigiel de Zynith s'avançait maintenant sur l'estrade, devant la fondatrice, les yeux vides portant la tenue officielle de la garde. Sa médaille brillait sous le soleil couchant, il avait été promu à un haut rang. Personne n'osait y croire, celui qui était promis à devenir un héros de la rébellion venait sous leurs yeux de commettre la pire des trahisons. Il avait rejoint les rangs de la fondatrice. Le plus jeune ferma les yeux ne supportant plus leurs regards, quelques pas douloureux l'avaient amenés devant ce public. Une fraction de seconde, il avait tourné le dos et était parti. Laissant derrière lui ce qui avaient été ses amis.
Voilà, j'ai fini ce chapitre (avec un peu de retard, j'avoue) mais j'espère que vous m'excuserez et que vous apprécierez la suite de l'histoire.
Encore une fois, désolé aux personnages qui n'apparaissent pas encore, un peu de patience !
Ciao !
et merkiiiiiii :3