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Malacostracé lacustre - Partie 1.

Hache
Hache
Le Roi des Haches
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Lun 22 Juil - 11:02
Hache
Malacostracé lacustre


PARTIE 1 :


15/06/2019 – Jour 1 :

Je suis Fromage et comme je l'ai décidé depuis presque un an, aujourd'hui je pars pour une longue randonnée. Mon objectif est de réaliser le GR10 dans son intégralité. J'ai deux mois pour le réaliser. Cela fait neuf-cent kilomètres à parcourir dans les Pyrénées.
Mon père, inquiet, m'amène à Banyuls-sur-mer, mon départ. Je commence enfin à neuf heure du matin avec comme objectif du soir le refuge non gardé de la Tanyarède que je connais très bien puisque j'y suis déjà allé plusieurs fois.

Aidé par la météo clémente, d'abord tout va bien mais très vite, je fatigue. Ce n'est que de la montée, ma bête noir. De plus, mon sac pèse quatorze kilos tandis que j'en fais cinquante-trois. Et pourtant, j'ai vraiment fait de mon mieux pour alléger le poids de mon sac mais rien à faire, je pars pour plusieurs jours, il me faut un minimum d'équipements.

J'arrive au refuge de Tommy à quatorze heure, un refuge construit à même la pierre par un homme passionné de montagne. C'est extrêmement étroit mais en général, on peut y trouver des réserves d'eau en cas de besoin et si jamais la source est desséchée (elle l'était mais avec deux litres d'eau sur moi, je n'en avais pas besoin). Je prends un courte pause, juste le temps de manger une carotte, car je suis en retard sur mes prévisions et que je ne veux pas arriver à destination trop tard.

Je reprends le chemin mais je galère vraiment. Ce n'est que le premier jour et je me sens déjà épuisé. Ces satanées vaches ne facilitent pas le trajets. Pour être certain de rester à bonne distance d'elles, je me retrouve à faire des détours. Elles semblent bien plus nerveuses que d'habitudes me forçant à rester à une distance encore plus grande. Il y en a même une qui se lève et se met à me suivre (lentement, certes.) Elle me met assez la pression pour réussir l'exploit de me faire accélérer dans une montée !

En chemin, je rencontre une famille d'anglais. Ils me demandent combien de temps il faut prévoir pour réaliser le GR10 en entiers. Ils pensaient quatre jours , je leur réponds quarante. Après les avoir rencontrer et exercé mon anglais, je passe à de la descente. C'est de la plaine, j'aime les plaines en montagnes. Ça donne un panorama grandiose. Comme une aventure dans le seigneurs des anneaux.
Sauf que je suis bien moins glorieux qu'un héros. Je tombe face la première en m'écriant « Ah. Ça devait arriver ! ». Premier jour, première chute. J'ai l'habitude de tomber mais j'en ai toujours honte. Je me relève et vérifie que personne ne m'aie vu. À part les vaches, il n'y a personne.
Seulement, je retombe à peine cinq minutes plus tard en m'écriant « Encore ? Rah ! ». Même mes exclamations-réflexe en ont marre de moi. Heureusement, lors de mes deux chutes, l'herbe à amortie le choc. J'aurais pu tomber sur une pierre ou dans une bouse.

Mes souvenirs sont traîtres ! À chaque pas j'ai l'impression de toucher mon but du doigt alors qu'en réalité je suis encore loin de ma destination. Ces fausses-joies consécutives me mettent le morale dans les chaussettes. Et je suis si fatigué que j'ai sommeil alors que le soleil brille encore !

Finalement, j'arrive à la Tanyarède à dix-huit heure. C'est assez tard mais étant donné qu'en été le soleil se couche très tard, ce n'est pas grave du tout et il n'y a pas de quoi s’inquiéter parce que ce premier jour est le plus long.
Dans le refuge il y a un homme, Sam. Et personne d'autres ne nous rejoindra malgré le fait qu'on soit samedi. C'est assez étonnant.
Le vent se met à souffler très fort. C'est la tramontane. Le froid s'installe mais je suis un boulet et j'ai prévu très peu de vêtements chaud. Cela dit, la cheminée du refuge me permet de manger chaud ce soir ; Soupe aux vermicelles !
Je vais me coucher après avoir beaucoup discuté avec Sam. C'est un gars bien. Sauf qu'il ronfle toute la nuit !

16/06/2019 – Jour 2 :

Je me lève vers neuf heure dix. J'ai eu un peu froid mais j'ai pu dormir quand même car Sam a arrêté de ronfler au bout d'un moment. Il faut qu'on m'explique pourquoi passé la cinquantaine les hommes ronflent. Et comment ça se fait alors qu'ils ne soient pas tous célibataire.
Bref, on se prépare à notre rythme lent mais on gagne du temps parce que Sam me guide en nous faisant emprunter un chemin passant par le coté espagnole afin de contourner le pic du Néolous que ni lui, ni moi n'avions envie de grimper. Sam a le même objectif que moi, c'est-à-dire faire le GR10 en entier. Il est bien plus expérimenté que moi et avance bien plus vite. Il est gentil et a beaucoup de patience avec moi durant tout le temps où il me guide.
Sa carte est loin d'être récente et l’ancien chemin du GR10 ne passe pas par le refuge gardé des Albères. Il choisit de suivre sa carte et moi, les balises. Je ne pouvais pas compter sur ma carte qui est récente ni sur des balises effacée pour me guider et je ne voulais pas ralentir Sam. Nous nous séparons donc. Qui sait, on se reverra peut-être plus tard ?

Je n'aime pas ce refuge. Il est trop touristique. Sans vouloir être hautain, des gens y vont en voiture, bouffent sur les tables de pic-nique puis rentre chez eux en croyant avoir profité de la montagne. Bon, tant qu'ils sont heureux, c'est ce qui compte...
Je m'installe sur un table de pic-nique et y mange deux morceaux d'une barre Feed! et ma dernière carotte. La barre est moins pire que ce qu'elle sent. Mais je suis loin de me régaler.
Je repars de là et suis les balises. Ce n'est que de la descente alternant forêt et route en terre. Ce n'est pas étonnant puisque mon objectif c'est le Perthus sachant tout ce que j'ai monté hier.
J'ai très chaud. Je garde ça en mémoire pour quand je mourrai de froid ce soir.
Je fais souvent de courtes pauses. J'ai déjà mal partout. À chacun de mes pauvres petits muscles. Ces douleurs, ces efforts, c'est vraiment ce qui gâche mes randonnées ! Il faut que je me mette sérieusement au sport.
À contrario, je profite bien. Je m'extasie face à la nature environnante. Il y a pleins d'arbres et de vie. C'est tellement plus vivant qu'une ville où tout semble morne et mort.

Alors que je suis presque arrivé au Perthus (j'entends les voitures et vois la route et des maisons) je décide de m'arrêter ici pour aujourd'hui. Je suis sur le GR10, une route de terre. Je m'installe en plantant ma tente (May) à un renfoncement de la route. Je ne veux pas continuer ne sachant pas si je trouverai où me mettre dans ou près de la ville. Il est seize heure trente quand je suis installé. Je lis, me masse et m'étire avant de manger de la semoule préparée avec d'autres trucs dedans. Je l'ai trouvé dans mon placard, je ne suis sûr de rien. Ce n'est pas bon mais c'est nourrissant.
Je me couche vers vingt-deux heure.

17/06/2019 – Jour 3 :

Qu'est-ce que j'ai bien dormi ! C'était ma première nuit dans ma tente. Je n'ai pas eu froid et je me sentais en sécurité bien que j'ai cauchemardé sur une pluie qui rentrait dans ma tente.
Je me lève doucement vers huit heure trente. J'ai dormi longtemps. Je me prépare et range toutes mes affaires. J'ai un peu de mal avec ma tente mais j'y arrive bien. Sur ce court temps, trois randonneurs passent. Ils ont la forme !

Je me dirige vers le Perthus et y arrive en moins de quinze minutes. Je m'étais vraiment arrêté juste avant. (J'ai vraiment bien fait puisque je ne vois plus aucun bon endroits jusqu'à Las Illas, ma prochaine destination.)
En arrivant en ville, mon cœur bat la chamade. Trop de gens. Trop d'agitation.
Je m'oriente difficilement dans la ville mais fini par en sortir non sans m'être lavé le visage et avoir remplis ma bouteille via des toilettes publiques.

C'est de la montée mais elle est plutôt facile. Je passe juste à coté du fort Bellecourt. Il ne m'impressionne guère. Mais sur le chemin, j'ai l'occasion d'explorer une grotte. Elle n'est pas très profonde mais j'apprécie. Plus loin, je tombe sur une tour en bon état. L'entrée est en hauteur. J'essaie d'escalader mais je n'y parviens pas. Si seulement j'avais juste trois centimètre de plus ou une petite aide je pourrais y arrive mais rien à faire ! Tant pis.
Je repars. C'est encore des routes de terre. Et le seul sentier à traverser de la forêt, c'est en montée !
Je galère un peu quand des randonneurs me rattrapent. Le couple, un homme et une femme, galèrent encore plus que moi. Ils semblent novice dans la randonnée. Je continue mon chemin et fini par bien les distancer. Ils ont le même objectif que moi. Peut-être les y reverrai-je ?

Après la montée, il ne me reste plus que onze kilomètres pour atteindre Las Illas. Tous le long, ce n'est qu'une route en terre qui à un moment traverse une zone naturiste. Je n'y rencontre heureusement personne à part trois chèvres dont une très maigre.
J'ai un peu de mal à cause de la chaleur. Je vois mes réserves d'eau descendre tandis que je dois monter. Il est bien hors de question pour moi de m'arrêter avant le village car il n'y a pas d'eau en chemin, ni d'endroit propice à s'arrêter. Alors je garde courage et continue. J'atterris alors sur une route goudronnée où les voitures passent. Quel mauvais endroit ! Il n'a aucun intérêt, ni nature, ni belle vue.
Une voiture me passe à coté et je ratte mon occasion. Une seconde passe et cette fois, je lève le pouce. Un gentil monsieur me prend en stop et m’emmène jusqu'au village en m'expliquant que si le GR10 passe par la route c'est à cause d'une méchante dame qui a décidé de ne plus accepter que le sentier passe sur son terrain alors qu'il est loin de son habitation et qu'il ne lui créait aucune nuisance.
Il me dépose au gîte mais je n'y vais pas car c'est payant et que je ne transporte pas ma tente pour rien.

Au centre du village, il y a un coin pic-nique avec une fontaine et un coin feu. C'est un grand parc d'herbe avec des tables. J'y plante ma tente avant qu'on me confirme que le bivouac y est autorisé. Nous sommes beaucoup de randonneurs. Quatre tentes (Pour cinq personnes) y seront plantées.
Je me sens comme un roi nageant dans le luxe parce que j'ai pu manger chaud et prendre une douche. En effet, il y a des toilettes publiques et une douche publique. L'eau est froide et elle est dehors mais il fait beau et elle est bien à l’abri des regards.
J'admire les alentours. Le village est agréable et lové entre les montagnes flamboyantes de verdure.
Je décide d'aller me coucher même si le soleil ne l'est pas car je m'ennuie, il est vingt-et-une heure.

18/06/2019 – Jour 4 :

Si on considère ce comas de onze heure comme du sommeil, j'ai bien dormis bien que j'ai eu un peu froid.
Je suis complètement épuisé, ça n'a pas été facile de me décider à me lever et sortir de la tente. La chaleur imprégnait sa toile. Je savais que j'avais tout à disposition ; eau, toilettes, douche, feu...
Je suis le dernier à partir. J'ai plus de deux litres d'eau et comme objectif, le Roc de France !

Je pars et franchement, ne mentons pas, je galère dès le début. Chaque pas est douloureux et plus épuisant que le précédent. Et c'est encore ces moches routes de terre ! Je veux de beau sentiers !

Tandis que je cueille quelques fraises sauvages, délicieusement sucrées et douces, un randonneur me rattrape. JB est le plus jeune que j'ai rencontré ces derniers jours avec ses vingt-quatre ans. Il fait également le GR10 mais est bien plus expérimenté que moi. Son objectif est Arles-sur-tech que je n'espère atteindre que dans deux jours. Il me dit de garder courage, que le corps fini par s’habituer et qu'au bout de deux semaines, tout est bien plus simple. Cela me donne d'abord du courage.
À la première montée que l'on rencontre, on se sépare. JB est bien plus rapide que moi. Ce n'est pas difficile, je suis une vraie limace. Je galère encore et encore.
Je commence à désespérer et regretter amèrement cette randonnée qui s’apparente plus à un calvaire que des vacances. La seule chose qui me fait continuer est que j'en ai tellement parlé que j'aurais trop honte d'abandonner.
Cela dit, je n'ai pas envie d'abandonner mon rêve de faire le tour de la méditerranée à pied. Orientation, gestion des affaires et de l'eau, manque de confort, tout ça je gère ! Mais c'est mon corps que ne suit pas !
Pour mon rêve, je dois absolument me mettre sérieusement au sport.
Je divague comme cela dans mon esprit en empruntant enfin des sentiers à travers forêt. Il fait frais, calme et c'est beau. Je tombe sur une source, enfin un simple écoulement d'eau. Je remplis ma gourde. L'eau ne me paraît pas douteuse, elle est claire et n'a ni odeur ni goût particulier.

À un moment, le sentier passe sur un tas de rocher témoignant d'un éboulement. La vue est alors dégagée grâce à cette mer de pierre empêchant les arbres de pousser. On voit bien les montagnes et alentours. C'est beau car il y a peu de traces humaines. Sauf que je manque de tomber à cause de rochers qui bougent. Si je tombais ici, je me ferrai bien mal.

Après des montées qui me semblent infinies, j'arrive enfin... En fait non, j'arrive au col del pou de la neu (Col du puits à neige) culminant à 1254 mètres. C'est baigné de soleil. C'est plat et il y a pleins d'herbe et de fleur mais pas une goûte d'eau. Cependant, je suis tellement fatigué que je m'arrête là. Je cherche dans les environs mais rien à faire, pas de trace d'eau. Ma bouteille de deux litres est vide et il ne me reste que ma gourde de sept-cent millilitres.
Et un autre problème règne ici... Il y a trop d'insectes ! Pas un seul moustique, certes, mais des mouches par centaines. Des abeilles aussi et d'autres trucs dont j'ignore le nom. Il y en a même un qui me pique.
Je mange de la semoule, on ne peut pas dire que je me régale mais au moins c'est nourrissant.
Les insectes m'ennuyant trop, je me réfugie dans ma tente. Je vais très certainement aller me coucher tôt. Sentant le froid s'installer, je crains passer une mauvaise nuit. Sans même parler du bruits des assauts répétés des mouches sur ma tente. Que lui veulent-elles ?

19/06/2019 – Jour 5 :

Ça y est ! J'ai battu mon record de jours de randonnées ! Je me lève à neuf heure, après douze heure de sommeil. Par moments, j'ai bien dormis, par d'autres non. Je sens que je pourrais dormir toute la journée. Je suis si fatigué. Je n'ai vraiment pas envie de me lever et reprendre la route. Seulement, je n'ai pas le choix car je n'ai plus assez d'eau du tout.
Le panneau indique trois heure quarante pour aller à Montalbà mais il indiquait quatre heure vingt-cinq pour venir où je suis hors j'ai mis six heures trente.

Bizarrement, hier matin j'étais de bonne humeur au levé mais énervé par la route. Tandis qu'aujourd'hui, c'est l'inverse.
En effet, bien que je me sois levé du pied gauche, je fini par m'apaiser, profiter et apprécier ma marche. Il faut dire que ce n'est que du sentier passant à flanc de montagne et à travers de la forêt et qu'il y a peu de dénivelé. C'est calme et beau.
Avant que je ne manque tout à fait d'eau, je tombe sur un ruisseau. J'utilise une chaussette pour filtrer l'eau et j'y met une pastille aquatab afin de la purifier.
Puisque la majorité du chemin se fait en forêt, je ne bois pas autant qu'hier. Je résiste bien à la chaleur mais j'apprécie également la fraîcheur que cela me procure.

Je continue ma marche et la forêt autour de moi me paraît vraiment grande. Il y a des tas de genres de chemins visibles et les marques rouges et blanches font un peu n'importe quoi. Je réussis quand même à ne pas m'égarer.
Je tombe alors sur un autre ruisseau où je remplis ma gourde avec la même technique que plus tôt.

J'arrive enfin à destination, à Montalbà. Mais bien qu'il y ait de l'eau (non surveillée et qui m'a l'air douteuse) il y a également une habitation qui passe du Starmania à fond. Je m'y repose quelques minutes en profitant de la musique. J'adore ces musiques et cela fait cinq jours que je n'en ai pas écouté. Puis, je me décide à aller au gîte d'étape qui n'est qu'à une heure et demi de là où je suis. J'espère trouver un endroit où planter ma tente sans payer.
Je continue mon chemin en admirant les paysages. Je suis entouré de montagne, c'est calme, il y a du soleil et les oiseaux chantent. J'aime cet endroit.

Le GR10 mène une fois de plus sur une route goudronnée. Je n'ai qu'à la suivre une petite demi-heure et j'arrive au gîte. Il n'y a définitivement aucun endroit où je peux me mettre. Soit c'est de la forêt, de la falaise ou la route.
Tant pis, me voilà obligé d'aller au gîte. Je ne me sens pas à l'aise, je n'ai jamais été dans un gîte et je ne sais donc pas comment m'y prendre ni comment ça se passe. Je ne suis pas très doué avec les relations sociales en plus. J'aurais peut-être dû rester à Montalbà bien que la présence d'habitations me mettait mal à l'aise.
Je vais au gîte et prend la formule tente (Payer pour planter ma tente, c'est un peu frustrant mais j'ai également droit à d'autres services comme prendre une douche, des toilettes, utilisation de la cuisine et de l'étendoir à vêtement, etc...) Je décide également d'y souper. Le fait que ça soit 100 % bio, local et végétarien me convainc. L'endroit est chouette et le chien, Wisky, est super mignon. On dirait un Patou mais noir.
Je prends une douche ! Chaude ! Je me sens vraiment mieux.
Ensuite, je soupe avec deux anglais, un père et son fils. Ils sont très gentils et se débrouillent bien en français. Le repas est composé d'une salade en entrée, de riz aux légumes et curry en plat principale, du fromage et de fromage blanc avec de la crème de marron en dessert. C'est un vrai délice et je me régale. Je mange comme pour trois personnes ! C'est que mon corps en avait vraiment besoin. Il faut bien avouer que j'ai négligé la partie « repas complet » en faveur de « poids léger ».
Nous restons un moment à table à discuter. Je n'avais pas autant parlé depuis Sam. C'est assez agréable même si la solitude ne me gêne pas. Ensuite, nous allons nous coucher vers vingt-et-une heure trente.

20/06/2019 – Jour 6 :

J'ai mis un réveil afin de me lever à huit heure. Je me prépare et range mes affaires à mon aise mais ne vois pas le propriétaire. Je n'ose le déranger alors je file à l'anglaise. Je n'aime pas ça, j'aurais voulu dire au revoir par politesse mais je suis trop timide pour m'imposer.
Je pars donc vers neuf heure en direction d'Arles-sur-tech. Ce n'est pas loin, à peine à quatre heures de marche. Pour partir, on doit passer sur un pont suspendu en bois. J'aime beaucoup les ponts.

Sur le chemin, par SMS, je fais pars à ma sœur et une amie de mes doutes quant à continuer cette aventure. Ma jumelle me dit exactement ce que je voulais entendre mais mon amie me dit «  Mais si, tu vas y arriver !! ». C'est évidement gentil et elle voulait bien faire mais j'en reviens à mon dilemme : Je ne me sens plus capable de continuer seulement si j'abandonne c'est la honte.
Je n'aurais pas dû me surestimer ! J'aurais dû rester humble au lieux d'en parler à tous avec vantardise. Tout est de ma faute et au final, je n'ai que ce que je mérite.

Je m'approche d'Arles-sur-tech. Le GR10 traverse beaucoup de terrain privé mais ici, ce sont des enclos. Il y a pleins de « barrières » (certaines ne ressemblent vraiment plus à rien) qu'il faut refermer précautionneusement.
J'arrive enfin au village et dès le début, on se retrouve face à un gigantesque pont permettant de survoler le tech. Je décide de planter ma tente au bord de la rivière en question.
En traversant le pont, on tombe sur un jardin communautaire (très bonne idée) juxtaposé à des bâtiments abandonnés (hum... je vais peut-être faire de l'urbex ce soir !).
Je me baigne dans le tech en profitant des quelques rayons de soleil qui percent les nuages.
Je vais ensuite au magasin du coin que m'a indiqué une jeune fille afin de refaire mes réserves de nourriture. Je me fais également plaisir en m'achetant une banane. En sortant de la boutique, le ciel gronde. Il fait très chaud et la pluie commence. Au moins, je verrai comment ma tente supporte la pluie.
Ils annoncent ce mauvais temps toute la journée de demain. Ça en plus du fait que le refuge de Batère est à six heures de marche à mille deux-cent kilomètres au dessus du niveau de la mer, promet que je vais souffrir et bien galérer.

Malheureusement, ma journée de demain va être encore pire à cause de la bêtise que j'ai fait. Plus tôt, je décide de quand même tenter l'urbex. Ce n'est quand même pas un peu d'eau qui va m'arrêter ! Quelle erreur ! Mes chaussures et mes affaires sont sales et trempées maintenant ! En plus, puisque je suis en pente dans du sable, ma tente est humide et sale.
Je suis vraiment stupide ! Surtout que la pluie cesse vers 19h ! Il m'aurait suffit d'attendre un peu.
Sauf que je ne veux plus bouger vu l'état pitoyable de mes chaussures ! Demain va être un vrai calvaire ! (Note : De colère, j'ai écrit ces phrases en grand et en transperçant le papier dans mon petit carnet.)

21/06/2019 – Jour 7 :

Je me lève difficilement. Il ne fait pas mauvais. Je met mes pieds dans mes chaussures. Elles sont toujours aussi mouillées que la veille. En vérité, ce n'est pas si désagréable que ça.
Je ranger mes affaires et me prépare. Je traverse tout le village. En chemin, je tombe sur le cimetière et j'y fais le pleins d'eau.
Je suis les balises et passe au dessus d'une banderole interdisant l'accès pour cause de danger à cause d'éboulement. Ce sont deux habitants qui m'indiquent, de loin en criant et faisant de grands gestes, que c'est par là que je dois aller.

Pour l'instant tout va bien, enfin pas vraiment, j'ai très mal aux hanches et chaque pas me fait souffrir. J'ai mal partout ailleurs aussi, évidemment.
D'abords, je marche bien et j'ai déjà grimpé deux heures quand j'entends grondé. J'équipe mon sac de sa protection et met mon kaway. Il se met alors à pleuvoir de plus en plus fort.

Et le chemin continue encore et encore. J'en ai plus que marre ! J'hésite vraiment à abandonner.
Je continue, je ne dois plus être si loin de Batère !
La pluie continue, il fait sombre, tout est mouillé, je suis trempé et ce maudit chemin est interminable.
Bizarrement, il y a vraiment beaucoup de fraises sauvages. J'en cueille en marche. Elles sont bonnes mais cela ne me remonte pas le moral.
Je continue. J'en ai marre. Je broie du noir et rumine en chemin.

Le brouillard s’épaissit. Je suis dans une forêt et son aspect inquiétant la rend très belle. On dirait qu'elle sort d'un récit fantaisiste.
J'arrive à un panneau m'indiquant qu'on est à deux heures du refuges et qu'on est à mille mètres d'altitude ce qui signifie qu'il me reste quatre-cent mètres à monter. C'est beaucoup trop.
J'avance avec de plus en plus de difficultés. J'ai le souffle court, j'ai mal, es pierres glissent et il y a de la boue partout.

Je me dis que je vais peut-être abandonner. Le temps reste aussi mauvais et je souffre trop. Je remarque que mes chaussures sont cassées. Je me rend compte que je ne pourrais même pas faire de feu pour me sécher puisque le bois sera forcément mouillé.
Plus j'y réfléchis et plus je me dis qu'il vaut mieux que j'arrête là. Je suis à ma limite. Je suis achevé par cette montée et ce temps.
Je risque la blessure ou tomber malade et mes chaussures comme mon corps ne sont plus en état.

Après avoir esquivé des vaches et leurs bouses mélangées aux flaques de boue, j'arrive avec grande peine au refuge. Je discute avec des randonneurs plus expérimenté qui me confirment dans l'idée que je ne suis qu'un galérien. Ils ont fait en trois-quatre jour ce qu'il m'a fallut une semaine à faire.
J'appelle mon père qui vient me chercher. Je décide de reprendre là plus tard, en prenant en compte mes erreurs et avec un nouveau duvet et de nouvelles chaussures.

FIN.

Malacostracé lacustre - Partie 1. Rando_17
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