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Malacostracé lacustre - Partie 2.

Hache
Hache
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Ven 6 Sep - 15:51
Hache
Malacostracé Lacustre


PARTIE 2 :


04/07/2019 – Jour 1 :

C'est aujourd'hui que le boulet que je suis reprends sa randonnée ! Je suis Fromage et il est temps que je me prenne en main, que je continue ou réessaie. La météo annonce du beau temps, de plus, la canicule est passée même s'il fait encore très chaud.
En effet, le soleil tapait fort bien que parfois, il faisait son timide derrière de gros nuages gris.

Je démarre donc cette seconde randonnée de Batère. En même temps, je croise deux randonneuses qui me distancent bien vite après m'avoir raconté qu'elles avaient dormi sur place après être venue d'Arles-sur-tech la vieille..
D'abord, du refuge gardé, je dois monter. J'y rencontre un patou endormis et des tas de chèvres. On arrive alors sur un flanc de montagne sans un seul arbre nous permettant de facile être impressionné par le panorama. Les vaches aussi semblent admirer le paysage.
En continuant, le chemin s'avère relativement plat. Il y a de petites montées en pentes douces et des descentes légères.

Sur le chemin, je tombe sur deux refuges non gardé. Ils sont à deux heures l'un de l'autre et le premier est à deux heures et demi de Batère.
Ils ont des sources. C'est intéressant à savoir si on veut dormir en refuge sans payer. Je les inscrit sur ma carte.

En suivant le chemin, ça monte mais ce n'est pas encore trop difficile. Je tombe sur plusieurs cascades. Elles sont belles et j'aime le bruits qu'elles produisent. C'est reposant bien que ça donne envie d'uriner.
Au niveau de l'une d'elle, l'après-midi est bien avancé et je suis fatigué. Il y a un renfoncement et je me dis que ce serait bien pour s'arrêter. Sauf qu'à l'endroit idéal où planter la tente, il y a une chèvre morte, enfin je l'analyse comme tel. La carcasse semble être là depuis longtemps, le cadavre ne ressemblant plus à rien et ne dégageant pas d'odeur.
Néanmoins, malgré la mort présente, cet endroit déborde de l'animation des papillons. Leur balai aériens est gracieux et apaisant. Ils sont très nombreux, il y en a pleins de pleins de couleurs et tailles différentes.

J'arrive alors au col de Pras. Je suis crevé et je me dis que c'est l'endroit idéal pour y dormir. Je me trompe presque de chemin avec le GR36 à cause des balises qui sont les mêmes (Tout les GR arborent les balises rouges et blanches). Heureusement que quand je décide de m'arrêter quelque part, j'explore les environs. C'est aussi comme cela que j'ai pu observer que j'étais sur le terrain des vaches. Il est alors hors de question pour moi de m'arrêter là. Je n'ai pas très envie de me faire encorner pendant mon sommeil. J'ai payé ma tente trop cher pour qu'un ruminant ne me la détruise.

Je continue et monte donc vers le refuge de Cortalet. Je pense qu'il n'est plus vraiment très loin mais je m'arrête en chemin. L'endroit n'est pas assez plat mais j'y plante quand même ma tente qui penche. Dormir incliné n'a jamais tué personne.
Une barrière me sépare d'un « enclos » gigantesque pour vache (c'est carrément un flanc de montagne entier). Je suis donc en sécurité. Enfin, pas des insectes qui me harcèlent encore. Je n'en ai pas la phobie mais j'ai horreur qu'ils grimpent sur moi. Et par vingtaines, des mini-mouches se collent à moi, beurk !
Je prends le temps d'admirer la vue. On peut voir au loin une ville ou un village lacustre. Chose marrante, le lac est rectangulaire. Avec ma carte, j'identifie le lieux comme étant Vinça. Je commence à être doué avec.
Je mange du pain au fromage puis lis et me couche vers vingt-et-une heure.

05/07/2019 – Jour 2 :

Qu'est-ce que j'ai mal dormi ! Un furieux mal de tête s'en est pris à moi. Et être penché était une mauvaise idée en fin de compte, bien que prévisible.
Par contre, je n'ai pas eu froid du tout ! Quelle bonne idée j'ai eu de changer de duvet !
Je me lève donc à sept heure trente et repars une heure plus tard. Dés le matin, pleins de randonneurs passent. Ils sont bien plus matinaux que moi.
Hier soir, en montant ma tente, j'ai abîmé un arceau. Et ce matin, en la défaisant, je me suis cassé un ongle. En fait, il s'est retourné et s'est cassé au niveau du rose. Je trouverai le courage de l'arracher pus tard.

Sur la montée qui m'avait découragé la veille, je crois encore pleins de marcheurs. Dont un qui me dit que je devrais arriver au refuge de Cortalets dans une bonne heure. En réalité, je met plus de trois heures à y arriver.
Les vues sont sublimes. Je crois que je ne suis jamais monté aussi haut. Nous sommes à mille huit-cent mètres d'altitude. La plupart des passages sont à flanc de montagne et permettent de profiter de la vue. Qu'est-ce que j'aime admirer les montagnes ; leurs courbes, leurs parois parfois verdoyantes, parfois rocailleuses. Mais surtout, j'aime ne pas trouver de traces humaines. La nature est tellement plus belle que tout ce que ne fera jamais l'humanité.

J'arrive enfin au refuge de Cortalets à onze heure trente. Il y a des chemins qui vont dans tous les sens. En plus, le refuge est grand et étendu alors je suis déboussolé. Je fais donc attention à ne pas me tromper et continuer sur le GR10 direction le refuge de Bonne-Aygue.
Je recharge mes réserves d'eau qui étaient presque épuisées et mange. Encore ces barres Feed!. Néanmoins, je suis agréablement surpris par le barre choco-banane qui n'est pas mauvaise du tout.

Je reprends la route qui, après être passée juste à coté d'un beau lac, monte jusqu'au pic du Canigou. Sauf que le GR10 n'y monte pas et va vers la gauche et redescend. Même s'il ne me reste « que » deux-cent mètres à grimper, je n'ai vraiment pas envie d'aller au sommet. Je suis déjà à bien plus que deux milles mètres d'altitude ce que je trouve pas mal.
Autour du refuge, au bord du Canigou, qu'est-ce que tout est beau ! Le panorama offert près du lac nous laisse admirer un flanc de montagne surchargé de fleurs. Ces dernières emplissent nous yeux de couleurs et nos narines d'odeurs tout autour de nous où virevoltent également pleins de papillons.

Une fois que je commence à descendre, ce n'est que de la descente ! Néanmoins, ce n'est pas si facile. Le sentier passe dans une forêt belle mais labyrinthique où je dois faire attention aux racines, aux rochers fourbes qui ont l'air stables mais bougent. Je dois escalader des arbres tombés. Le tout, sans perdre de vue les balises.
Une fois sortie de la forêt, le chemin devient plus facile et est très agréable.

Je ne met pas longtemps à tomber sur un panneau m'indiquant que le refuge de Mariailles est à quatre heures de marche. Sauf qu'il est déjà quinze heure quarante et que je suis fatigué. Les panneaux m'indiquent également une sources à cinq minutes de là où je me trouve. Je suis ces panneaux et tombe sur le refuge de Bonne-Aygue situé à mille sept-cents mètres d'altitude. Il s'agit d'une refuge non-gardé. Mes préférés ! Je ne m'y attendais pas vraiment puisque ma carte, non précise, indique ce refuge.
Je me dit que c'est parfait à un point près ; la source ne coule pas. L'eau tombe au compte-gouttes !
Tant pis ! J'ai assez de réserve. J'y met ma casserole pour la remplir d'eau pour plus tard afin de pouvoir me faire à manger chaud via le coin barbecue prévus à cet effet.
Seulement, ce n'est pas ce soir que je vais pouvoir me laver. Et après-demain la météo indique de la pluie. Je dois donc absolument laver mes vêtements demain si je veux qu'ils soient secs.
Une famille de Belges (je le reconnais à leur accent) arrive. Ils semblent perdu et ne plus avoir de temps devant eux (je n'ose leur parler mais je les écoute.) En plus, ils manquent d'eau et désespèrent devant la source.
Chose curieuse, dans le refuge, des graffitis sur les murs et meubles parlent beaucoup de Belges (Dont un écrit en 2005).

Un peu plus tard, je cuisine et mange ma soupe aux vermicelles. Un repas chaud, c'est chouette. Ensuite, un randonneur qui a planté sa tente non loin m'indique un ruisseau dans les parages. J'y vais puisque je m'ennuie et j'y fais un brin de toilette. Ce ruisseau n'est pas idéal pour laver des vêtements, ils les salirait plus qu'autre chose.
Ensuite, je lis puis vais me coucher vers vingt-et-une heure trente.

06/07/2019 – Jour 3 :

Je me lève vers sept heure trente. J'ai assez dormi. Ce sont des randonneurs ouvrant la porte du refuge qui m'ont réveillé sans le faire exprès.
Le soleil matinal commence à peine à éclairer les montagnes alentours. Même dans l'ombre, elles sont belles.
Je me prépare vite et repars avec mon objectif du jour en tête ; le refuge de Marialles.

D'abord, le chemin monte à peine et je peux profiter de la vue sur les vallées et montagnes. C'est beau, on a un grand panorama.
Seulement, très vite, ça commence à monter. Ce n'est pas la montée la plus difficile que j'ai eu à faire mais les sentiers sont étroits et en bords de falaise. C'est légèrement dangereux dans un sens. Aussi, pleins d'endroits sont jonchés de pierres. Des pierres en équilibres et qui bougent quand on met son pied dessus. Elles sont les unes sur les autres comme s'il n'y avait pas de sol.

Je tombe vite sur un couple de randonneur. Ils font leur pause manger. L'homme m'indique que le chemin vers le refuge ne va plus trop monter et être relativement plat. C'est une bonne nouvelle pour moi et ma galère.
Je le remercie et repars. Étant bien plus rapide que moi, ils me dépasseront à peine une heure plus tard. Je fais les six kilomètres et demi en deux heures. Je n'ai jamais été aussi rapide ! Sur ce chemin très facile je croise une trentaine de randonneurs. Je trouve ça chouette qu'autant de personnes s'intéressent à cette merveilleuse activité.

Durant la marche je tombe sur une rivières. Elle n'est pas très profonde mais assez large. Il y a beaucoup de cailloux pour traverser sans enlever ses chaussures. J'y trouve une paire de lunettes (Je pensais que c'était un déchet). Je galère à traverser et perd soudainement l'équilibre et mon pied gauche atterris dans l'eau. Cependant, il est à peine mouillé. Ça, ce sont des chaussures efficace ! Sauf que je n'ai pas pris le temps de les habituer à mes pieds qui se vengent en pelant et en me faisant souffrir.

Bientôt, j'arrive presque au refuge. Je remarque deux genres de maisonnettes ; une grande et une petite. Je n'ose pas m'en approcher, j'ai peur que ce soit privé. Il y a des vaches près du refuge où je me dirige. C'est mauvais signe car leur présence m'empêche de pouvoir planter ma tente dans les environs.
Et en regardant les tarifs du refuge pleins de gens, il est hors de question que j'y dorme. 20€ pour dormir et prendre une douche, c'est trop ! Sans même la possibilité de se préparer à manger.
Je pars en ruminant légèrement et cherche un endroit où je pourrais dormir. La travailleuse espagnole ne parlait pas français et elle m'a donné des indications sur où planter une tente que je n'ai pas compris.
Je désespère de trouver alors je m'approche des abris. Le plus petit est en fait un refuge très vide. Il n'y a même pas de planche pour surélever ! Les gens font comment ? Ils dorment par terre ?
Je vais donc vers le deuxième abris. Celui-ci est divisé en trois parties. Un assez grand refuge de deux étages non gardé (et gratuit!), une maison forestière à laquelle je ne peux accéder (c'est fermé) mais qui a l'air aussi grande et enfin, d'une pièce avec deux places pour dormir, un foyer et une table.

Je décide de m'installer à l'étage de la première partie dont le rez-de-chaussé et composé d'un foyer et d'une grande table. À l'étage je rencontre un homme et deux jeunes filles de mon âge. C'est relativement rare les gens en bivouac de cet âge. Par contre, elles sont plus douée que moi ayant fait en deux jours ce que j'ai fait en trois. Elles ont fait Batère-Cortalet-ici.
La vue aux alentours est plaisantes. On est entouré de montagnes jonchés de forêt de pins.
Je lis, me prépare à aller me coucher et je suis rejoins par les deux randonneuses. Je me couche vers vingt-deux heure et on sera rejoint par deux hommes.

07/07/2019 – Jour 4 :


Qu'est-ce que j'ai bien dormis ! Les quatre autres sont tous partis vers six heure trente tandis que je me lève une heure après.
Y'a pas à dire, ces matelas sont confortables ! De plus, ils semblent neufs.
Aussi, je suis agréablement surpris parce que personne n'a ronflé.

Je démarre direction Py ! Sur le chemin, je croise beaucoup de monde et cela commence à m'agacer. La solitude me manque un peu. Tout le long, pour aller à Py, ça descend. Au final, je fais ces 8 kilomètres et à treize heure, je suis au village. Bien que j'aime ce style architectural, l'endroit ne me plaît pas, je ne m'y sens pas à l'aise. Et puisqu'il est très tôt, je décide d'aller à Mantet même si je sais d'avance que je vais devoir beaucoup monter.
J'ai vraiment mal aux pieds. Contrairement à ma partie une, le quatrième jour n'est pas le jour du désespoir. Je me sens plutôt bien.

Je redémarre. Alors que Py est à mille mètres, le col de Mantet est à mille sept-cent mètres. Je dois monter jusque là-haut sur 4,4 kilomètres avant de redescendre jusqu'au village pendant 7 kilomètres.
Il ne se passe rien de remarquable sur le chemin. Je me contente de souffrir tout en profitant de la nature qu'offre la réserve naturelle de Py. Réserve interdisant le bivouac, je ne peux donc pas abandonner en chemin. Sur la montée, il fait si chaud ! Je transpire tellement que je peux essorer mon t-shirt. Et je pue sans même parler de mes pieds, c'est une horreur. Pire que le brie que je transporte et qui ne ressemble plus à rien. Ce n'était pas une bonne idée de plat finalement.

Je passe en face d'un panneau parlant de la méridionale verte. À vrai dire, ce n'est pas intéressant du tout. J'arrive enfin au sommet, au col. C'est vrai que la vue vaut le détour. On voit le village niché aux pieds de quatre montagnes.
Je descends, ça va vite et j'arrive au village à seize heure vingt.
Durant la descente je me dis que je n'ai pas très envie de continuer, que je veux rentrer chez moi. Pourtant, je ne souffre pas, je ne suis pas triste ni frustré. Je vais bien. Je ne sais pas trop ce que je veux. Je me sens capable de continuer mais en ai-je envie ?

Mantet est encore plus paumé que Py. Seule une route unique mène à l'entrée du village puis il n'y a plus de route. Il y a assez peu de maisons et il n'y a rien ! Je ne sais même pas où est le gîte.
Je ne trouve pas d'eau et je passe en face d'un gîte ou une auberge qui semble fermé. Et j'arrive directement à la fin du village en suivant les balises. Il n'y a toujours rien, pas un seul panneau pour nous indiquer où on va après Mantet. Je suis les balises puisque je ne sais pas quoi faire et j'aperçois vite une tente plantée à un endroit assez plat. Je voulais demander à son propriétaire la permission de m'installer à côté sauf que vers dix-huit heure il a commencé à gronder donc j'ai planté tente May pour être sûr de ne pas devoir le faire sous la pluie.

Ensuite, j'ai récupéré de l'eau à un ruisseau proche puis j'ai mangé et mis des pansements à mes bobos aux pieds. Ils me font souffrir. J'ai dû récupérer de l'eau du ruisseau car il n'y a pas de fontaine ou de robinet au village. Je filtre mal cette eau et j'y met deux pastilles. Il y a des genres de petits malacostracés morts qui flottent dans ma bouteille.
Je me fais attaquer par les insectes, ils m'embêtent tellement ! J'aime la nature mais si je pouvais tous les faire disparaître, j'y penserai à deux fois !
Je n'ai plus rien à faire et je m'ennuie tellement. J'ai fini de lire « L'île » de Robert Merle.
Je voulais pouvoir l'échanger au village mais il n'y a pas de librairie ou de café ou quoi que ce soit puisqu'il n'y a rien !
Et je me torture l'esprit. J'ai envie d'arrêter de marcher et en même temps je veux continuer. Je veux rentrer chez moi et pourtant je veux rester seul en nature et camper. Je ne sais pas quoi faire ! Je me sens las et vide.
Demain, il va pleuvoir. Ce soir aussi. Je ne sais pas où je vais ni combien de temps ça va prendre. Je ne sais pas si ça va monter, descendre ou rester plat.
Je n'aime pas ici ! Je n'aime pas Mantet. Il n'y a rien ou alors il y a trop ! Le village ne sert à rien mais pourtant il est là et gène la nature. Il n'y a rien mais il y a des gens !
Je n'aime pas les villes durant ma rando mais être ici au milieu de rien m'angoisse légèrement. Qu'es-ce que je veux à la fin ?

08/07/2019 – Jour 5 :

J'ai étonnement super bien dormis. Il n'a pas plu contrairement à ce qu'avait annoncé la météo. Et mon duvet est très efficace, fini le froid mordant même en plein été. Malheureusement, je me sens toujours aussi las et puisque je n'atteindrai pas la prochaine ville avant deux ou trois jours, je n'ai pas d'autres choix que de continuer. Je rentrerai probablement chez moi à ce moment-là.

Je me lève à sept heure quinze. La grosse tente d'en face n'a pas l'air d'avoir bouger d'un pouce et je n'ai rien entendu (Mais mon ouïe n'est pas fiable puisque mes sommeils sont profonds.) C'est étrange, je trouve.
Je range toutes mes affaires et pars en oubliant complètement de déjeuner.

Je me perds dés le début mais rencontre deux personnes qui m'indiquent et me guident jusqu'au GR10. Ils y vont donc je ne leur fait pas perdre de temps. De plus, je parviens à les suivre bien que garder ce rythme rapide n'est pas facile.
Le panneau m'indique que le prochain refuge est dans quatre heure et demi. Je ne suis pas très motivé à cause de la montée. Je prends une pause dés le début pour déjeuner. Il y a du soleil à peine caché par quelques nuages et je sue déjà. J'ai tout le temps soif et j'ai l'horrible impression que boire est vain. Chaque goutte que j'avale se transforme en sueur. Je n'en peux plus de transpirer autant et je pue ! Mon odeur est à la limite du supportable pour moi-même.

Je marche lentement mais sûrement. Je deviens blasé. J'en ai assez de cette rando et je veux à la foi arrêter et continuer car je me sens en forme et capable. Lors de la partie une, j'étais déjà au bout de ma vie au cinquième jours, ce serait dommage de m'arrêter alors que je vais bien.
J'arrive enfin au sommet, au col. Il y a des chevaux en face du panneau indiquant le lieu, le nom de la direction et le nombre de kilomètres restant. Mieux vaut ne pas les approcher, je les contourne donc largement et le reste du chemin n'est que de la descente.
Sur le chemin, je croise deux filles. On me dira plus tard qu'elles étaient Belges. Apparemment, elles ne se connaissaient pas et s'étaient rencontrées à plusieurs reprises sur le GR10 et sont donc devenue amies. Elles auraient commencé le trente mai à Hendaye. J'admire leur courage.
Peu après, le ciel gronde et il se met à pleuvoir. Il drache dix minutes puis pleut normalement à peine une heure. Ce n'est vraiment pas grand chose. Cela dit, ça a suffit à rendre toutes les pierres très glissantes. Je manque de tomber à deux reprises.

Enfin, j'arrive au refuge du ras de la Carançà. Il est à mille huit-cent mètres d'altitude et demain je vais devoir en monter cinq-cent de plus. Ça reste moins pire que Py-Mantet.
Une marmotte semblant vivre sous le refuge est là. Elle s'approche et me passe juste à côté. Je suis très content d'en voir une en vrai et d'aussi prés ! Je trouve sa façon de marcher très comique.
Je discute un peu avec un homme venant d'Hendaye. Les gens sont tellement plus fort que moi ! Il faut bien avouer que je ne suis pas sportif et que mes cinquante-trois kilogrammes sont un handicape.
Je rentre dans le refuge. La nuit est à douze euros. Voilà un prix normal !
Je décide d'y souper parce que ce midi, j'ai goûté à la poudre Feed! Et bien que ça soit meilleur que ce dont ça a l'air, la texture est très désagréable. C'est liquide, on a plus faim mais on sent que notre estomac n'est pas plein, ce qui n'est pas une sensation agréable. De plus, vu qu'il a plu, je ne peux pas faire de feu (car le bois est mouillé) et j'ai envie de manger chaud. J'ai bien fait puisque j'ai à peine le temps de monter tente May qu'il se met à pleuvoir. Moi qui voulais prendre une douche car je pue, je suis obligé de me laver un peu avec une bouteille. En effet, la rivière est déchaînée et donc trop dangereuse pour s'y baigner et la douche extérieure du refuge est en panne.

Je rejoins le refuge vers dix-huit heure trente, il y a énormément de bruit. Je ne réussis pas à échanger mon livre donc je l'abandonne sur une étagère du bâtiment. Nous dînons tout en nous présentant. Nous sommes neufs assis à table. En entrée, nous avons de la soupe, elle est très bonne. J'en reprends pleins de fois. En plat, j'ai une omelette aux légumes faites spécialement pour moi puisque je suis le seul végétarien. Il y en avais trop ! Mais je me suis régalé. En dessert, on a une simple mais efficace compote de pommes.
Ensuite, je passe le reste de la journée avec cinq jeunes. L'un d'eux me drague (Il a écrit son numéro de téléphone en haut de cette page.) Malgré cela, ça reste très agréable de communiquer avec des gens. Ensuite, je rejoins ma tente et vais me coucher. Il est alors vingt-deux heure et trente.

09/07/2019 – Jour 6 :


Un énorme éclair suivit d'un terrible BOUM et grondement me réveil en sursaut. J'ai l'impression que c'est tombé juste à coté de ma tente, ce qui est un peu effrayant en soit. Il drache vraiment fort, il y a de la grêle et ça ne cesse de gronder. Je ne sais pas quoi faire. Il est six heure et demi et je décide d'attendre que ça passe.
Puisque que je m'ennuie, je décide de faire les comptes de ce que m'a coûté cette randonnée (à peu près cinq-cent euros.)

Il est neuf heure et je suis toujours bloqué à l’abri sous ma tente. Toutes mes autres affaires sont rangées. Alors voici mon plan ; Dès que ça se calme un peu, je cours avec mon sac jusqu'au refuge et j'y reste jusqu'à demain. Le lendemain, je récupérerai ma tente et reprendrai la route.
Pourquoi ce plan au lieu de simplement rester tranquille sous ma tente ? À cause de mon père à qui je dois absolument envoyer un SMS au moins tous les deux jours au risque qu'il n'appelle les secours. Sauf que vu qu'il n'y a pas de réseau, je n'ai pas pu lui envoyer de message la veille ni lui en envoyer un maintenant. Alors qu'au refuge, il y a un téléphone mais le temps d'atteindre le refuge, je serais trempé et j'aurais trop froid pour retourner en tente puis en tente je vais m'ennuyer seul. Aussi, le sol est si inondé que j'ai peur que ma tente prenne l'eau.

Le temps se calme légèrement, j'en profite et fonce au refuge. Je discute avec deux jeunes Belges et je lis un livre qu'il y a au refuge.
Puis, la pluie s'arrête. Je cours à ma tente et la range plus vite que je ne l'ai jamais rangé. Elle est trempée mais ça ira même si je dois dormir ce soir dedans.
Durant le chemin retour, je vois la mère et son fils de huit ans rencontrés la veille sortir de leur tente.
De retour au refuge, je dis au revoir aux Belges qui ont décidé de continuer. Elles disent que s'il continue à pleuvoir toute la journée, elles s'arrêteront au refuge d'Ori.
Il s'est ensuite remis à pleuvoir. Assis à l'intérieur, je continue à lire tout en parlant à la mère et son enfant. Je suis impressionné de voir un petit garçon autant aimer les randonnées. Je trouve ça super cool.

D'un coup, il y a un éclaircis et le soleil se montre. J'en ai marre de poireauté et je me dis que c'est ma chance d'enfin partir. Que si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais.
Il est onze heure et je commence ma journée avec comme objectif le refuge d'Ori.

D'abord, c'est beaucoup de montée et comme d'habitude, je galère assez bien. Le soleil vient à peine de se montrer mais me donne chaud et me fait transpirer.
Une fois assez haut, j'admire la vue. On voit le refuge tout en bas, en tout petit, ainsi que la rivière déchaînée par l'orage. Des nuages sont agrippé par les flacs de montagnes alentours, c'est grandiose.
Quand j'arrive enfin au col, je ne vois rien. Un épais brouillard cache tout. Cela ne semble pas déranger les quelques vaches.
Ensuite, c'est de la descente sauf que tout glisse et que c'est galère. Je ne compte même pas le nombre de mes presque-chutes. Néanmoins, je peux dire fièrement que je ne suis pas tombé.
Lors d'une descente caillouteuse et particulièrement difficile, un couple était en train de monter et une dame m'a aidé en me tendant sa main à un endroit délicat. Elle était gentille.
C'est dans ces moments que je regrette de ne pas marcher avec un bâton.
Je me remet à descendre. Le temps est changeant passant de la pluie au soleil, au brouillard.
Un panneau m'indique deux kilomètres pour arriver au refuge. C'est deux kilomètres de montée !

Quand j'arrive au refuge, il est seize heure. Je vois trois marmottes détalant. Enfin des animaux en formes ! Parce que la marmotte du refuge précédent que je croyais non craintive a en réalité peur de l'homme mais elle est vieille, aveugle et sourde alors il lui arrive même de parfois foncer dans les gens, les sentir et détaler à toute vitesse.
Dans le refuge, il n'y a pas les Belges, seulement un Allemand qui ne parle pas bien français. On communique donc en anglais.
Je sens que je vais m'ennuyer car il n'est que seize heure trente et qu'il est en train de dormir (et ronfler) ! C'est nul de ne plus avoir de livre à lire.
Il y a un chien de berger qui est là. Je joue un peu à va-chercher avec lui mais il a beaucoup d'endurance et ne s'en lasse pas. Mais qu'est-ce qu'il va bien chercher et rapporte bien ! Il faut qu'il donne des cours à mon chien. Lilou ne sait pas faire ça.

Finalement, après mûre réflexion, je prends la décision de rentrer chez moi. Et voilà le plan ; Demain j'irai à Planés et que regarderai s'il n'y a pas un bus pour me ramener chez moi et si ce n'est pas le cas, j'irai à Cabanasse, le village d'après où il y a une gare (d'après ma carte).
Comme cela, je rentre chez moi par mes propres moyens car j'ai beau ne pas avoir changé de régions, je dois bien être à deux-trois heures de chez moi en voiture.
Contrairement à la dernière fois, je n'abandonne pas car je suis épuisé et au bout de ma vie physiquement (bien que mes pieds ressemblent de moins en moins à quelque chose) mais j'arrête uniquement parce que je ne veux plus continuer. J'ai envie d'écouter mes envies.
Je ferai probablement d'autres randonnées durant l'été mais actuellement, ce n'est pas ce que j'ai envie de faire. Je sais ce que je veux actuellement. Je veux aller à la plage, regarder des dessins-animés et voir mes amis.
Par rapport à la dernière fois, j'ai énormément appris de mes erreurs. Au final, j'ai appris énormément de choses pour préparer mon rêve et je ne vois pas trop quoi apprendre de plus en continuant. Je ne vais pas continuer juste pour pouvoir bomber le torse et faire le coq vantard. Je suis dores et déjà satisfait de cette deuxième partie qui s'est très bien passée.
Alors certes, je conçois qu'on puisse trouver l'idée d'abandonner alors que je suis capable de continuer stupide mais j'aime suivre mes envies sans me prendre la tête.

Je soupe avec de la semoule puis je discute en anglais avec Rino. Il est grave sympas. Il va se coucher très tôt, à vingt heure. Il est épuisé, sa randonnée touche à son bout, l'orage a trempé toutes ses affaires mais il le vit assez bien.
J'essaie de m'occuper mais je fini par trop m'ennuyer alors je vais aussi me coucher. Il est vingt heure trente et je m'endors sur un matelas bleu semblable à ceux du refuge de Cortalet.

10/07/2019 – Jour 7 :

Et voilà une semaine que je suis en randonnée ! J'ai vraiment bien dormis et me suis levé à huit heure. Rino n'a pas ronflé, j'avais chaud et le matelas est si confortable.
En me levant, j'ai la mauvaise surprise de constater que mes vêtements n'ont pas eu le temps de sécher. Et certainement pas mes chaussures.
Je commence à peine à me préparer que Rino part. Il s'est levé une bonne demi-heure plus tôt que moi.

Je pars à mon tour. C'est d'abord de la descente. On suit des sentiers entre plaine et forêt en longeant une rivière. j'apprécie ma marche.
Bien que le soleil brille, le sol est toujours trempé et glissant. Cela dit, je ne tombe pas une seule fois de la journée.
J'arrive à Planés à onze heure exactement comme je l'avais calculé dans ma tête. Le village est petit mais j'aime ses maisons. Il y a un arrêt de bus et constate que c'est uniquement des bus à la demande. Tant pis ! Direction la gare du prochain village, Cabanasse.
J'y suis à peine quarante minutes plus tard. Le chemin n'était pas très intéressant. C'est juste un sentier à travers champs.
Je cesse vite de suivre les balises rouges et blanches qui allaient me sortir du village afin de suivre les panneau indiquant la gare. À coté de celle-ci, il y a un arrêt de bus qui n'a rien d'utile. J'achète donc mon billet de train « Fort Louis la Cabanasse – Villefranche Vernet-Les-Bains » pour huit euros vingt. Ensuite, j'aurais un bus à un euro menant à Perpignan où mon père viendra me chercher. Ce qui signifie qu'à deux semaines de marche de chez moi, j'y rentre pour moins de dix euros.

Durant cette randonnée, je ne suis pas tombé, je ne me suis pas blessé, je n'ai pas manqué d'eau ou de vivres et je n'ai eu aucun problèmes particuliers. Je ne me suis même pas perdu !
En dehors de ma force et de mon endurance qui laissent à désirer, je suis plutôt bon. Je sais gérer et me gérer. Je suis vraiment fier de moi.


Et c'est ainsi que s'achève la randonnée de Fromage qui, bien que manquant d'entraînement, n'est plus un boulet.
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