CHAPITRE I
- Ivo, réveille-toi !
Ivo ouvrit les yeux en entendant la voix de son père. Il l’appelait sûrement pour travailler. Il se leva, s’étira, puis se regarda dans la glace ébréchée que lui avait donnée sa mère. Ivo était un jeune homme d’une vingtaine d’années aux cheveux bruns. Il avait un visage fin et des yeux verts perçants. Ça aussi, sa mère lui avait légué. Il était très fin, au grand désespoir de son père. Pendant son enfance, son père lui répétait tout le temps qu’il allait se muscler. Mais ce n’était jamais arrivé. Ivo aussi aurait aimé être fort, comme son père.
- Ivo, viens tout de suite !
Ivo ouvrit la porte en bois pourri qui séparait sa chambre du reste de la maison, et marche jusqu’au salon. C’était une grande pièce avec un pauvre tapis sur le sol. Une grande table ronde en chêne était en plein milieu. Sur une des trois chaises placées autour, le père d’Ivo attendait patiemment son fils.
- Mange donc un morceau, avant d’aller vendre le blé en ville, dit-il.
Le jeune garçon saisit un gros couteau pour se couper une tranche grossière de pain campagnard. Il mordit un gros bout puis alla enfiler ses bottes et sortit. Une charrette était attachée à un frêle âne. Ivo grimpa dans la charrette, en faisant attention à ne pas écraser le blé.
Son père arriva et donna une grande tape dans le dos de son fils, ce qui le fit presque tomber de la charrette. Ensuite, il donna une deuxième tape, dans la cuisse de l’âne cette fois. Il se mit alors en marche, se dirigeant vers la ville.
Une heure et demi plus tard, Ivo était arrivé à Rome. Les rues les plus proches des murailles de la ville étaient remplies de mendiants estropiés quémandant sans cesse de l’argent. Il se dirigea vers le marché, ignorant la puanteur des mendiants. Certes, il était d’origine paysanne et il n’était pas très riche, mais l’insoutenable odeur des rues de Rome le dérangeait quand même.
En une heure, le contenu de sa charrette était entièrement vendu. Il reprit donc le chemin du retour. Mais au fur et à mesure qu’il s’approchait de sa maison, il se rendait compte que quelque chose n’allait pas.
- Mais qu’est-ce que… murmura le jeune garçon.
Et alors il comprit : sa maison brûlait. Il descendit de la charrette, laissant l’âne seul. Il courut vers sa maison le plus vite possible. Il avait l’impression de voler, mais vu la situation actuelle, il n’en profitait pas.
Il arriva enfin à sa maison et aperçut son père coincé sous une poutre qui s’enflammait peu à peu. Il tenta alors de soulever la poutre, sans succès.
- Laisse, fils, dit le père d’Ivo.
Il essaya encore, puis se rendit compte que ses efforts étaient vains. La poutre ne bougeait pas d’un pouce.
- Approche… Je… dois te décrire mes meurtriers…
Ivo approcha.
- Un homme grand, avec une longue barbe noire… Je n’ai pas vu ses yeux, ils les cachaient sous une large capuche. Il avait aussi une longue robe. Retrouve-les, et venge-moi…
Le jeune homme hocha la tête, des larmes dans les yeux.
- Prends cela, mon fils…
Le mourant tendait un poignard à la lame en argent. Une gemme bleue était incrustée dans la garde, et une autre plus petite dans le pommeau. Les deux pierres brillaient légèrement.
- Adieu, fils…
- Adieu, père.
Ivo pleurait maintenant à chaude larmes. Il essaya de se contenir et se leva, rangeant son poignard dans sa ceinture. A côté du cadavre de son père, il remarqua un bout de riche tissu. Parfait, au moins un indice qui le conduirait au meurtrier de son père.
Ivo était plus motivé que jamais.
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