Après s'être relevée,
Pepper essuie un peu le sang sur son visage d'un revers du bras. La brune lance un dernier regard à sa défunte sœur, une lueur de haine brillant dans ses yeux couleur bleu ciel. Elle fait craquer son cou, et, laissant le poignard dans le cœur de la blonde, repart vers le campement en sifflotant.
Arriver sur le camp, les regards de tout le monde se tournent vers l'armure et le visage de la jeune, totalement ensanglantés. Sur certains visages des sourires s'affichent, comme sur celui d'Alice, de NewTiteuf, d'Hikaru ou de Bob. Zelvac se blottit dans les bras d'October, ne supportant pas la vue du sang. Le feu est presque éteint, le soleil se lève peu à peu sur la clairière et la meurtrière retourne s'assoir auprès de ses amis.
-Pas mal ta nouvelle teinture ! dit Frigiel avec son humour habituel, ses yeux bleu glacé rivés vers les cheveux bruns de Pepper, tachés de sang.
-Oui j'en suis assez fière, rigole la fille en rejetant ses boucles brunes qu'elle vient de détacher en arrière.
-Et avec le sang de qui à tu fais cette couleur ? demande Fantasio à cette dernière.
-Celui de la traitresse, répond tout simplement la brune, un large sourire aux lèvres.
Alors que l'aube se lève chez les Blue Marines,
Dortos est assis auprès d'un feu installé dehors, faisant cuire une sorte de petit chevreuils sur une barre en fer posée au-dessus des flammes. Arm regarde la scène, assis en tailleurs devant le brasier, tournant nerveusement son regard vers la forêt, bougeant d'un signe impatient et inquiet ses genoux et ses pieds. Le départ sans retour de Blondie l'inquiète énormément.
"Pourquoi n'est-elle pas rentrée ? Pourquoi ?!" ne cesse-t-il de se répéter. Les autres dorment encore, seul Dortos c'était levé plus tôt pour préparer de quoi se revigorer, et Arm n'avait pas dormis de la nuit. De grosses cernes ornent ses yeux rouges de fatigue. Le garçon aux cheveux corbeau se lève, n'en pouvant plus d'attendre avant de se diriger vers la forêt. Le jeune homme aux yeux améthyste le retient par le bras.
-Attend un peu, Arm! Je suis sûr qu'elle va bien et qu'elle ne va pas tarder, dit le blond, lui mentant clairement.
Comment ne pas se douter de la mort de la jeune femme aux yeux bleus ?
Le cuisinier n'ose pas lui dire la vérité, comment réagirait-il ?
"Le pauvre, il est encore innocent..." pense Dortos en voyant les yeux bleus du garçon brillant d'une lueur d'inquiétude.
Sortant d'une tente faite, comme toutes celles pour dormir, en cuir d'animal, le chef des Blue Marines en s'étirant. Le garçon aux cheveux plus noirs qu'ébène regarde le brun de ses yeux innocent. Siphano interroge le blond du regard, celui-ci tourne la tête de gauche à droite, ses yeux comme vissés au sol. Le garçon aux yeux océan sert les poings et attrape Dortos par le poignet en se dirigeant vers l'orée de la forêt.
-Si... commence à dire Arm en voulant les accompagner.
Le brun se retourne vers lui, épée à la main serrant celle-ci pour essayer de calmer ses tremblements de colère.
-Tu restes ici Arm, ne cherches surtout pas à nous rejoindre ! lui demande calmement Siphano, qui malgré son sang-froid a la voix qui tremble.
Le garçon aux cheveux noirs baissa la tête, résigné à écouter son chef. Celui-ci repart sous les arbres en retenant les larmes qui ne demandent qu'à couler de ses yeux, il sert fortement son épée et le poignet de son ami aux yeux violets pour s'empêcher de trembler, tellement que le cuisinier grimace en sentant les ongles du brun s'enfoncer légèrement dans sa peau, laissant des marques rougeâtre recouvrir celle-ci. Le blond continue de grimacer, mais ne dit rien en voyant l'affection de son ami, lui-même se sentirait vraiment mal si celle qui hante son esprit venait à mourir. Les deux Blue Marines continuent d'avancer dans le sinistre endroit, les branches écorchant leurs bras et les racines les faisant presque tomber, mais rien ne semble décourager le chef qui est au bord des larmes. Il le sait, sa bien-aimée et morte, mais il garde espoir.
Par mégarde, le brun se prend le pied dans une ronce et tombe à genoux, à bout de courage, il lâche le poignet de son ami en posant ses paumes sur le sol de la forêt, recouvert d'une rosée fraiche du matin sur une mousse très douce. Les mains crispé sur cette-dernière, Siphano se retient de fondre en larmes. Il en arrache un coup sec, dévoilant le sol couleur écorce, avant de se relever en serrant de plus belle les poings, faisant ainsi ressortir ses phalanges et ses veines. Son ami le regarde, se sentant mal pour lui. Ils reprennent ensuite la route jusqu'à la trouver.
Le dos adossé contre un arbre, le poignard toujours implanté dans le cœur, le corps de la blonde git sur le sol. Ses yeux bleus encore ouverts on l'air affreusement triste, déçu, ses lèvres habituellement d'un jolie rose sont désormais d'un bleu morbide. L'armure de cuir bleu est recouverte d'une couche de sang sec vermeille foncé, commençant à s'écailler. Tout autour d'elle, la mousse et les feuilles recouvrant le sol sont aux aussi recouvert du liquide rouge.
Dortos reste à l'écart alors que Siph' essaye tant bien que mal de rester calme. Mais bien vide le brun lâche son épée et fond en larmes en s'accroupissant à côté du corps inerte, le serrant dans ses bras. Les pleurs du garçon se mélangent avec le sang, le rendant ainsi de nouveau liquide. Il reste ainsi longtemps, tellement que le soleil indique déjà midi dans le ciel bleu de l'été. Le brun finit par se relever, sa dulcinée dans les bras, le blond regarde la scène, une boule se formant dans son ventre, lui tordant l'estomac.
-La guerre est déclarée, dit le brun, une lueur de haine dans son œil bleu océan.
Le garçon aux yeux améthyste hoche la tête en sentant un frisson lui remonter l'échine, le regard de son ami lui glaçant la colonne vertébrale. Ce-dernier fronce les sourcils et s’approche de Dortos après avoir mi le corps de sa bien-aimée sur son dos et attrape le poignet du blond. Il pousse un petit gémissement de douleur en grimaçant, son ami brun déglutissant.
-Désolé… prononce celui-ci, le regard baissé.
Le cuisinier rouvre un œil, puis ouvre le deuxième d’étonnement, les lèvres légèrement entrouverte. De son poignet, glissant jusqu’à sa paume, un sang d’un vermeille éclatant coule, sortant des traces d’ongle laissé par le garçon aux yeux océan.
-C’est… C’est rien Siph’, ne t’inquiète pas pour ça… lui dit gentiment le blond en souriant, l’air gêné.
Ce-dernier lui lâche l’avant-bras et lui adresse un sourire désolé avant de repartir avec lui vers le camp, dans un silence presque morbide, Blondie installer sur son dos, ses yeux rougis par les larmes, ses joues asséchées par les pleurs restés bloqués dessus, ses bras encore légèrement tremblant, et surtout son cœur, le tiraillant, le déchirant de part en part, jamais rien ne pourra le consoler.
Enfin, c’est ce qu’il pense…