AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
• Salut Invité ! •
•Rejoins notre serveur :Discord ^^
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Et si la CHM s'était passée autrement ?

Aller à la page : 1, 2  Suivant
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Ven 13 Mar - 23:46
M.S.
Chapitre 8, jour 11, partie 3, sous-partie 2 :

Quand le Mal germé dans le passé vient pourrir le cœur de l'avenir fleurissant



La sous partie précédente se finissait par :
Alors Skillnez lui tendit la main, la paume grande ouverte, prêt à tout, donnant tout, dans un geste d'amitié généreuse et aveugle. C'était une invitation à un nouveau départ. Il lui proposait de l'aide. Il lui proposait de se relever ensemble. Potaro cligna des yeux, ses lèvres entrouvertes se fermèrent. La surprise laissa place à la détermination et elle saisit la main de Skillnez. Ses doigts fins serrèrent la poigne forte et Il la releva d'un geste.
la suite arrive juste après....
bonne lecture



              Debout l'un en face de l'autre, ils se contemplaient et leur regard brillait. Elle parla, sa voix posée, assurée, ne tremblait pas. « Alors, on y va, au bunker d'Aypierre ? » Skillnez acquiesça d'un signe de tête. « Laisse-moi juste un instant, avant... » Il avait une dernière chose à faire, un adieu à dire à quelqu'un. Potaro regarda Skillnez s'approcher du corps d'Aypierre. Il le tira hors de la mare de sang qui s'était formée autour de lui. Avec le même chiffon qu'il avait passé sur le visage de Potaro, il essuya le visage et les bras d'Aypierre. Skillnez à cet instant, avait l'impression de revoir passer les dernières semaines du point de vue de celui qui avait été son ennemi et qui était devenu son maître. Lorsque Skillnez lui avait ouvert le cœur, Aypierre, par simple réflexe, avait touché la plaie de ses mains. Elles étaient pleines de sang. En effet, il avait tué Playfan et bien d'autre, mais quand Skillnez lui lava les mains, il ne pensait qu'à tout ce qu'il avait fait pour autrui en s'oubliant lui-même, tous les sacrifices qu'il avait accepté par honneur et par devoir, tout l'avenir qu'il avait battit à lui seul alors que son cœur blessé saignait et appelait à l'aide. Tous ne pensaient qu'à leur propres douleurs personnelles, lui, aussi meurtris que les autres, avait tenté de les guérir tous et s'était saigné et torturé à la tâche.
              Skillnez allongea le corps, croisa les bras d'Aypierre contre sa poitrine. Ses doigts effleurèrent le pommeau de l'épée et sa main resta suspendue. Aypierre avait refusé de dégainer son épée, il avait refusé le combat. Il l'avait gagné sans le mener. Skillnez referma ses doigts sur le pommeau et tira la longue lame blanche qui semblait briller dans l'obscurité. Il la posa entre les mains jointes avec une révérence presque religieuse.
              Skillnez se contracta et son cœur se serra dans sa poitrine. Sous ses doigts, il sentait encore la chaleur du corps. Aypierre était mort il n'y avait pas si longtemps que cela, concrètement, mais pour Skillnez, cela faisait une éternité. Le temps n'existe que s'il est perçu, et pour lui ce n'était pas des minutes qui étaient passées mais des éternités de pensée sur lesquelles il ne pouvait revenir que par souvenir, souvenirs que le temps allait embrumer. Il aurait aimé revenir ne serait-ce qu'une heure en arrière et Aypierre serait encore bien vivant, mais le temps, cette chose immatérielle, insaisissable, qui n'existe que par l'évolution des êtres et des choses qui le subissent, ne dépendait pas de lui. Chaque seconde qui passait, avant qu’il ne prenne conscience qu'elle était là, était déjà finie, irrattrapable, inchangeable.
              La vie d'Aypierre, il en sentait encore la trace. Mais celle-ci s’effaçait et dans quelques heures, elle se serait enfuie. Ich kann fühlen wie du kälter wirst. Du dein warmes Lelenslicht verlierst. A présent tous ses sens lui présentaient Aypierre, mais cela ne durerait pas. Il ne pouvait déjà plus entendre sa voix et bientôt il faudrait partir. Les traits d'Aypierre ne resteraient que dans son souvenir et ce souvenir peu à peu se flouterait, un voile passerait devant, en troublant les contours, en en transformant les traits, et puis il s’opacifierait peu à peu et bientôt il ne verrait plus rien et le souvenir se serait enfui dans les vapes de son oubli. Il ne pourrait plus arriver à voir la précision de la ligne des sourcils, l'ombre portée sur les yeux. Il ne pourrait plus décrire sa voix... Ce serait fini. Mais il savait qu'une seule resterait à jamais, hors de temps. Il ne pourrait pas l'oublier, il le portait dans son cœur et rien ne l'effacerait. Le regard bleu d'Aypierre. Bleu, droit, pur. Il brillait en lui comme un joyau et jamais la patine du temps ne pourrait en ternir l'éclat.
              Skillnez défit sa cape et l'enroula autour du corps comme il l'aurait fait avec un linceul. Il resta un instant accroupis près du corps, puis se releva. C'était vers les vivants qu'il devait se tourner. Regarder l'avenir et non le passé. Aller en avant, laissant derrière lui tout le passé avec ce qu'il avait d'horrible et de beau. Il partait vers un nouveau monde, de nouvelles joies, de nouvelles tristesses.

***

              Pendant tous ce temps, dans son dos, Potaro avait récupéré son épée. La lame continuait de flamber. Elle flamberait jusqu'à ce que le métal se casse et libère l'esprit du feu qui y était prisonnier. En attendant, il continuait de vivre au cœur de l'arme et d'en faire flamber la surface. Étouffée dans le fourreau, les flammes disparaissaient, mais elles se rallumeraient avec autant de force dès que la lame dégainée était au contact du l'air, ou d'un quelconque autre comburant.
              Potaro ramassa le gant qu'elle imbiba de poison et passa le tissu dégoulinant du dangereux produit vers sur son épée. Une acre fumée chuinta quand Potaro versa sur la lame en feu le contenu d'une autre fiole. Le feu frémit, les flammes crissèrent et pétillèrent au contact du liquide. Celui-ci s'évapora en partie, provoquant des vapeurs grisâtres, piquantes. Potaro, d'un geste méticuleux, essora le tissu imbibé le long du tranchant et elle regarda son arme. Le feu qui la couvrait avait changé depuis que Potaro l'avait baptisée au poison. Les grandes flammes blondes avaient disparu, sur la lame ne serpentaient que d'étranges flammèches naines de couleur bleuâtre tirant sur les verts. Elles léchaient la lame de diamant. Leur bleu se dissimulait dans celui azur du matériau. Elles circulaient sur le plat de l'épée avec le même remoud que la surface de la mer. Elles couraient le long des veinures plus foncées, s'étiraient sur le tranchant comme les vagues mourantes s’étalent sur la plage. C'était des flots de feu bleu qui ondulaient sur le plat de l'épée. Elles possédaient de la mer le mouvement langoureux de sa lame, la couleur bleue de ses profondeurs et ses étranges reflets verts comme venant d'horizon ultramarin. Le feu et le poison ne faisaient qu'un, et ensemble habitaient en son épée.
              Potaro la tenait, pendant inutilement vers le sol, quand il se retourna vers elle. Il jeta un coup d'œil rapide vers la lame et fronça un instant les sourcils, mais ne fit aucun commentaire. Il avait eu peur un instant, mais comme tout à l'heure, il refusa de remettre en cause la sincérité de Potaro. Il croyait en l'avenir et au progrès. L'Homme peut se racheter et un mal qui a été commis par le passé peut mener à un bien futur. Parfois préférait-il refuser de voir la vérité que de remettre en cause sa vision positiviste des choses. Lors du combat comme à cet instant, une hypothèse avait germé dans sa tête, mais cette fois encore, il ne voulait pas la voir, pas l'envisager dans ce qu'elle avait de vrai et de terrible. Aypierre l'avait sauvé, il voulait croire qu'il pouvait sauver Potaro et il mettait au défi la réalité par son refus d'ignorer les indices qu'il avait pourtant remarqués. Un idéaliste préfère voir l'illusion que la brutale réalité des choses humaines et meurt d'avoir été aveugle à la réalité quand celle-ci le rattrape.

              L'épée de Potaro traça dans la cuisse de Skillnez un sillon sanglant qui allait jusqu'à l'os. Alors qu'il roulait au sol, pour éviter un second coup potentiel et tirait son épée - cette fois-ci non pas pour se défendre - Potaro lui tendit une potion de soin. « Ça – elle parlait de la boucherie qu'elle venait de lui faire dans la cuisse – C'est pour Natek. C'est pour que tu ressentes un millième de ce que tu m'as fait souffrir. Cette douleur est bien infime par rapport à ma torture et ne te fait nullement payer pour la mort que tu lui as donnée alors qu'il n'avait pas d'arme. Tu n'avais pas besoin de le tuer. Tu n'as aucune excuse. C'est toi qui nous as poursuivis, c'est toi qui nous as attaqués alors que nous n'étions même pas en situation de nous défendre, et tu aurais très bien pu nous piller sans le tuer. Tu ne peux pas être pardonné pour ce meurtre, et sûrement pas par moi. Tu ne t'attendais quand même pas à commencer une nouvelle aventure sans que je t’aie fait un peu partager le poids de ton crime et mon calvaire qui en a découlé ? Maintenant bois cela – elle lui jeta la potion de soin – il faut que ta jambe guérisse pour que nous arrivions au bunker d'Aypierre. Avec une entaille pareille, tu ne pourras pas faire trois mètres et si nous voulons en effet participer au monde qui nous entoure, il faut bien que nous arrivions en vie là-bas. Je t'ai fait mal, pour avoir un semblant de vengeance, pour ne pas avoir de remord de ne pas t'avoir tué tout au long de ma vie, pour que tu sois au moins un tout petit peu punis, et je te guéris car nous avons tous encore besoin de toi et comme tu l'as dit tout à l'heure, je n'ai pas la droit de te tuer. » Ces derniers mots furent suivis d'un sourire de travers comme ironique qui laissa Skillnez perplexe. « A jamais tu porteras la cicatrice. Ton crime est gravé dans ta peau, dans ton être. Tu ne pourras l'oublier et tes remords ne seront jamais suffisants pour compenser la perte de celui qui m'était cher. Voilà ma vengeance. » Effectivement la peau se refermait peu à peu, dessinant dans toute la largeur où la chair avait été ouverte une immonde cicatrice pourpre, boursouflée et tordue. « Tu me l'aurais demandé, je t'aurais laissée me charcuter, tu sais ? Est- ce tout ce qu'il te faut pour partir en paix à présent et recommencer sur des bases saines ? Je suis content que tu aie pris ce que tu voulais prendre. J'étais inquiet de la docilité avec laquelle tu avais accepté, et je savais qu'il faudrait tôt ou tard que je paye. Je suis heureux que tu l'aie fait maintenant et de manière si sage. Nous partons tranquilles, prêt pour une nouvelle aire. Être partis sans avoir nettoyé le poison du passé aurait été tuer l'espoir que nous voulons faire naître car, à tout moment, celui-ci se serait réveillé pour pourrir ce futur déjà si instable.
              - Alors mettons-nous en route, comme tu peux marcher, tant que tu peux marcher et fasse que ce poison qui circule dans nos veines ne se réveille pas. » Elle avait toujours sur les lèvres ce sourire ambiguë.

              Sans un mot de plus, tous deux se mirent en marche. Ils remontaient le boyau que Skillnez avait construit pour mener Aypierre à la mort. Ils avançaient en silence. Skillnez ouvrait la marche, Potaro suivait non loin derrière. Sous leurs pieds, les gravillons du chemin crissaient. C'était le seul bruit avec leur respiration qui parvenait à leurs oreilles. Parfois une goûte d'eau s’écrasait à côté d'eux, ils frissonnaient si les éclaboussures glacées les touchaient. L'obscurité ne permettait pas de voir très loin, la lumière du jour qu'ils voulaient atteindre était bien loin. C'était une longue transhumance qu'ils devaient accomplir. Ils s’extrayaient des boyaux de la terre pour remonter au soleil. Skillnez en pensée revoyait déjà le globe flambant au-dessus de sa tête. En sortant de cet abyme, il avait l'impression de s'arracher physiquement et moralement aux ténèbres qu'il avait si longtemps côtoyées. C'était comme s'il laissait derrière lui son passé morbide dans l'obscurité et qu'il renaissait à la nouvelle lumière qu'il avait hâte d'atteindre. A chaque pas, il se détachait de ses dernières semaines et son espoir grandissait. Il rêvait en marchant, imaginait déjà faire tomber la prison de la CHM et vivre, vivre vraiment pour la première fois, profiter de chaque seconde. Si la CHM lui avait appris quelque chose, c'était le prix de la vie, le prix du temps qui jeune semble infini mais qui a déjà filé lorsque l'on s'est rendu compte à quel point il était précieux. Le temps, le temps de vivre. Il n'allait pas le laisser partir en vain. Chaque seconde était unique et même si elles semblaient se suivre infiniment, les unes après les autres et que ce présent dans lequel il vivait ne s’arrêterait jamais, il savait que ce n'était qu'une illusion et que la vie à tout instant pouvait basculer.  Il allait vivre, et vivre, c'est vivre pour autrui, c'est vivre avec autrui. Il quittait les ombres que l'égoïsme avait fait planer sur son esprit et retournait pour ce qu'il aurait toujours dû suivre, le partage, l'amour. C'était la seule chose qui résistait au temps, c'était la seule raison de vivre.
              Et il continuait de rêver. Potaro marchait toujours derrière lui, elle-même plongée dans ses pensées, semblait-il. Bientôt le fil de son songe mena Skillnez à Playfan. Il s’aperçut alors qu'il n'éprouvait plus regret ou douleur, mais juste son amour, immense, qui lui gonflait le cœur et lui donnait des ailes. Il le portait bien loin au-dessus de la terre, bien loin au-dessus des hommes et servait de lien intime entre lui et le monde. Bien sûr il aurait aimé avoir Playfan à ses côtés et sa mort restait une douleur cuisante qui lui serrait le cœur, mais par dessus celle-ci se détachait cet amour qu'il lui portait, qu'il continuait toujours à lui porter. Il avait dépassé le regret, le remord et le désespoir stérile. L'amour les avait submergés et l'avait libéré de leur lien. Au lieu de regarder le passé, c'était maintenant vers l'avenir qu'il se tournait et avec lui le souvenir radieux de son ami.

              La pente était douce et Skillnez fut surpris de voir qu'il commençait à s’essouffler. Il n'y avait pas de raison de se fatiguer, l’effort physique qu'il supportait était insignifiant face à ceux qu'il avait enduré sans mot dire. Jamais, même en gravissant les côtes des plus escarpées, il n'avait subit une quelconque fatigue ou essoufflement. Cependant à mesure qu'il continuait son ascension, il sentait ses muscles se raidir et la respiration lui manquer. La pente n'était pas forte pourtant. Bien qu'il tenta de se raisonner et de reprendre un rythme respiratoire étudié, il sentait que l'oxygène lui manquait peu à peu. Il avançait tout de même. Mais sa gêne grandissait. L'effort lui pompait son énergie, comme il ne l'avait jamais fait. Son souffle était trop court et bientôt un point de côté lui meurtrit le flanc. Il y posa la main et se força à continuer. Il ne devait pas s’arrêter. Il n'avait jamais eu besoin de faire de pause lorsqu'il gravissait les dénivelés des montagnes, il n'allait pas en faire pour ce simple petit sentier. Mettre un pied devant l'autre lui demandait une étrange difficulté à laquelle il n'était pas habitué. Il continuait à gravir la côte. Mais il sentait qu'il ralentissait. Potaro, qui le suivait, l'avait rejoint. A ses côtés, elle avalait les mètres sans paraître le moins du monde gênée par la pente, alors que lui commençait réellement à peiner. Sa respiration bruyante se transformait en halètement. Il entendait son sang palpiter. Il sursautait sous l'effort et son rythme cardiaque s'accélérait. Il avait chaud. Des perles de sueur suintaient des pores dilatés de sa peau. Elles dégoulinaient dans son dos et collaient son T-shirt à sa peau. Son visage était ruisselant, ses cheveux se plaquaient à son front. Potaro l'avait légèrement dépassé. Elle marchait maintenant devant lui et rien ne semblait altérer sa montée, alors que lui peinait à ne rien laisser paraître. Elle avançait d'un pas vif, qui devenait difficile à suivre pour Skillnez. Il devait cependant la suivre. Ne pas montrer trace de ses difficultés, mais les efforts que cela lui demandait devenaient de plus en plus grands. Il passa sa manche sur son front pour éponger la sueur qui lui coulait dans les yeux. Sa peau était brûlante. Toute sa figure était rouge d'effort. Ses joues étaient devenues cramoisies. L'effort physique faisait battre son cœur de plus en plus vite et une masse de sang chaud montait à fleur de peau et elle était cuisante comme sous l'épreuve du feu. Il avait l'impression que son sang s'était transformé en flammes et qu'elles le rongeaient de l’intérieur.
              Chaque pas lui donnait un mal plus grand. Il n'en pouvait plus. Continuer était devenu douloureux. Sa vue se brouillait d'un nuage flou et le coin de ses yeux pleuraient. Son sang tapait dans sa tête avec des bruits de dingue. Il avait mal au crâne. Son cerveau bouillait, le rendant sourd à tout autre bruit. Il lui semblait être sur le point d'exploser. Soudain son pied dérapa et il serait tombé s'il ne s'était pas rattrapé à la paroi. Il resta là un instant chancelant, appuyé contre le mur humide de la grotte. Il bouillait. Il ne sentait pas le contact de l'air glacé tant lui même était brûlant. Il se rendit compte qu'il tremblait de tout son corps. Il frémissait comme une feuille sous le vent d'automne. Il se sentit soudain frêle et impuissant, soumis comme elle au moindre mouvement de l'air. Il allait être balayé par les événements sans que sa volonté n'ai rien pu y faire. Ni la brume qui troublait son regard, ni le sang qui battait la mesure dans sa tête, ni sa respiration ne se calmaient. Il était épuisé mais il devait se remettre en route. Potaro ne s'était pas arrêtée. Elle avançait toujours devant lui, bien droite et rapide, agile entre les pierres. Lorsqu'il se remit en marche, ses pas étaient peu précis. Il manquait d’assurance. Son pied pourtant si sûr ne reconnaissait plus le chemin et sa progression n'en était que plus douloureuse. Il tâtonnait, glissait, dérapait et tombait à genoux, s'écorchant les mains sur les pierres, il se relevait et recommençait sa progression, lente, difficile. Devant lui, Potaro avant pris une belle avance. Non, il ne pouvait pas lui demander de ralentir, ce n'était qu'une petite montée, son orgueil n'en supporterait pas le coup. Il devait continuer.
              Tandis qu'il haletait et qu'il se démenait contre le chemin, son esprit s’affolait. Il sentait ses capacités physiques fondre comme cire au soleil et ne comprenait pas pourquoi. Ce sentier n'était pas si dur et pourtant son corps se révoltait contre cet effort qu'il semblait ne plus être capable de fournir. Il l'avait monté et descendu cent fois, ce chemin. Non, la raison de ses difficultés était en lui. Il avait beau chercher, il ne comprenait pas ce qui se passait et il paniquait. Le lien entre lui et son corps devenait filiforme. Il se sentait prisonnier de lui même, de ce corps dont les capacités diminuaient inexorablement, sans raison logique. Il avait pourtant été si fort, que devenait-il à présent ?! Il s'acharnait et cela devenait une torture, mais comme d'habitude, il ne voulait pas s'avouer vaincu.

              Potaro, loin devant, entendait sa respiration haletante. Elle avait d’abord était sourde, puis l'effort s’amplifiant, elle était devenue bruyante. Il avait fini par râler comme s'il s'arrachait les poumons à chaque inspiration. Elle l’endentait lutter et ne ralentissait pas le pas. Les difficultés qu'il éprouvait et la douleur qu'il avait à les vaincre lui donnait des ailes. Elle franchissait d'un bond les grandes pierres qui jonchaient le chemin alors que Skillnez, à bout de souffle, devait les contourner. Elle avalait mètre sur mètre, forçant Skillnez à garder un rythme soutenu alors qu'il ne demandait qu'à s’arrêter. Elle devait le porter au-delà de ses limites. Elle riait en elle-même de le voir souffrir. Il ne savait pas. Il ne devait pas comprendre. Elle s'imaginait toutes les questions qu'il devait se poser. La panique interne dans laquelle il devait être à voir ses capacités physiques disparaître sans raison apparente. Il devait bien se rendre compte que son épuisement n'était pas normal, mais il n'avait aucune réponse à apporter à ses constatations et elle ne lui laissait pas le temps de penser. Presser le pas, il ne fallait pas ralentir, il devait souffrir et ne comprendre qu'à la toute fin. Elle allait le pousser à avancer jusqu’à ce qu'il tombe. Alors une fois au sol, dans la boue et la poussière, il ne pourrait plus se relever et ce serait à lui de l'écouter cette fois-ci, un court instant, avant que le spectacle de sa torture ne commence.
              Bien sûr, elle savait ce qui se passait en Skillnez. Lorsqu'elle l'avait blessé à la jambe, elle avait visé une veine. Le poison qu'elle avait versé sur sa lame n'avait pas éteint le feu, il l'avait en quelque sorte liquéfié. Par la blessure, il s'était déversé dans ses veines. Avec l'effort, la circulation sanguine de Skillnez s'était accélérée. Le poison, le feu liquide s'était alors répandu dans tout son organisme. C'était pour cela qu'il ne fallait pas qu'il s’arrête. Il fallait que son sang continue de tourner rapidement pour que la corruption gagne l'ensemble de son corps. Lentement, Skillnez avait commencé à en sentir l'effet, mais sa réelle vengeance n'avait pas commencé.


              Skillnez avançait toujours péniblement. Dans sa tête son cerveau bouillait et son crâne semblait sur le point d'exploser. Soudain, son pied glissa sur une pierre humide et il tomba à genoux. Il tenta de se relever en s'accrochant à la paroi mais la pierre glissait entre ses doigts tremblants. Ses jambes ne le portaient plus. Il ne pouvait pas continuer, alors Potaro fit demi-tour. L'heure était venue. Cet instant qu'elle avait tant attendu. Elle le rejoignit, mais quand elle fut à sa hauteur, elle ne fit aucun geste pour l'aider. Elle se tenait là, droite, légèrement déhanchée sur sa jambe gauche à le regarder à ses pieds. Elle le contemplait et souriait. Elle profitait du spectacle qu'il lui offrait. Skillnez leva les yeux vers elle. Ses pupilles étaient dilatées et ses yeux exorbités étaient marbrés de sillons rouges. Les veines avaient commencé à exploser. L'effet réel du poison commençait. Déjà ses muscles ne lui répondaient plus. Tout son corps était agité d'un tremblement irrépressible. Il tenta à nouveau de se relever et tendit une main timide vers un appui. Son bras tremblait tant qu'il ne réussit pas à l'attraper. Skillnez paniquait, son corps ne répondait pas. Il n'arrivait pas à contrôler ce tremblement qui le secouait du plus profond de son être. Ses mouvements étaient imprécis. Son esprit impuissant était là, prisonnier à l’intérieur de lui-même à constater la dégradation de son être.
Alors Potaro se mit à rire. A rire comme elle n'avait jamais rit. « Tu disais que tes crimes te brûlaient ? Eh bien, voilà qu'ils le font réellement, mais ce n'est pas celui de Shorty ou d'Aypierre, c'est celui de Natek qui te tue. »

***

              Skillnez, renversé sur le dos, tremblait. Il se tordait de douleur comme un vers de terre. Ses muscles se tordaient de douleur. Son dos s'arquait et se contorsionnait. Il donnait de grands coups contre la pierre en des mouvements convulsifs. Dans un geste de révolte incontrôlé et involontaire, il cogna l’arrête d'une pierre et s'écorcha le bras. Il se sentait brûler de l’intérieur. Le feu du poison le dévorait et son sang n’était plus que corruption le rongeant tel un acide. Sa tête explosait de souffrance. Il n’était plus conscient de rien, si ce n'est de l’abîme de douleur dans lequel il baignait. Et Potaro riait.

              « Alors, tu ne croyais quand même pas t'en tirer avec une simple coupure ? Comment as-tu pu croire un seul instant que j'allais te laisser vivre ? Comment pouvais-tu croire que ce serait suffisant, que ta punition s’arrêterait là ? Je te l'ai même dit : cela « ne te fait nullement payer pour la mort que tu lui as donnée » Y’a-t-il un message plus clair ? Je n'allais pas te laisser jouir de ta vie après ce que tu as fait ! Et bien maintenant, ressens un peu la douleur qui fut mienne et meurs comme lui est mort : strictement inutilement ! C'est à ton tour. Je ne t'ai soigné que pour te laisser souffrir encore plus car quelque soit le temps que dure ton agonie, cela n'équivaudra jamais à toute ma souffrance. Les potions de soin ne font que refermer les chairs, et peu m'importait que la plaie cicatrise, le poison, le feu liquide était déjà en toi, et puis, c'était même mieux car l'hémorragie aurait lavé ton sang de la souillure et peut-être m'aurait forcé à t'achever à la main, alors que maintenant, comme tu n'as que peu saigné, tu n'as perdu aucune goutte du poison. Tu va pouvoir endurer tout ton supplice sans que rien ne vienne l'écourter et que je puisse le contempler et m'en repaître. J'avais faim de ta souffrance depuis si longtemps que de te voir ainsi te tordre de douleur est une satisfaction bien douce pour moi. Ainsi tu meurs, grand héros qui comptait sauver le monde après avoir commis quatre meurtres. Je n'y ai pas cru quand tu as commencé à me faire la morale et à me dire que je n'avais pas le droit à ma vengeance. Toi qui venait de la consumer, ta vengeance, qui venait de tuer, et bien tu m'interdisais à moi de faire de même ! Comment as-tu osé me faire la leçon avec un passé encore si fraîchement sanguinolent ?! Tu me disais vouloir faire le bien commun et que je n'avais pas le droit de lever la main sur toi car tu représentais l'avenir, mais tu ne t’es pas empêcher de le faire, toi, en tuant Aypierre. Alors explique-moi pourquoi tu pourrais le faire et pas moi ? J'avais envie de te rire au visage. Quelle morale politiquement correcte tu me débitais ! Le pire n'était pas d'entendre ces âneries mais qu'elles soient déversées par la bouche d'un des plus grand criminel ! Alors, maintenant, Skillnez, c'est à toi de m'écouter, de m'écouter rire de ta souffrance et jubiler de ta mort. Tu ne pouvais pas m'offrir de meilleur spectacle que de te dissoudre de l’intérieur et te tordre de douleur devant mes yeux. Que le poison fasse son effet, je suis là pour le contempler. J'ai tellement hâte de voir le moment où ton corps immonde cessera de se contorsionner comme un ver de terre à l'air libre et que je pourrais être sûre de ta mort en écrabouillant les côtes de ton cadavre sous ma botte, mais pourtant j'aimerais que les effets du poison soient encore plus longs à te tuer et que ton supplice en soit plus horrible. » Elle se fit interrompre par une quinte de toux. Mais bientôt son rire grinçant, son rire déchirant, son rire dément reprit.

              De grandes taches mauves apparaissaient sur tout son corps. Ses vaisseaux sanguins explosaient de partout et le sang se déversait dans la muqueuse de son organisme. La peau, alors, se marbrait de taches immondes, violacées, presque noires. Et puis ces taches se mirent à gonfler. Elles enflaient comme des cloques. L’hémorragie interne s’aggravait. Le sang continuait de se déverser et tirait la peau qui le retenait. Celle-ci, déformée par la pression, formait des boursouflures aux formes rondes et dilatées. Par endroit, la pression était telle que les pores de la peau suintaient le liquide rouge. Potaro, de la pointe de son épée creva l'un de ces abcès et le sang souillé se déversa. Un autre, au niveau des poignets, là où la peau est fine et les artères grosses, enfla tant qu'il explosa ce qui relança l’hilarité de Potaro, jouant de celui qui allait bientôt basculer dans la mort.
              Elle le contempla tout le long de son supplice. Son rire ne cessa pas lorsque le corps, enfin, ne fut plus secoué de spasmes. L'étincelle de vie s'était éteinte. Skillnez, le corps tordu comme une marionnette gisait au sol et elle continuait à rire. C'était après tout tellement drôle, tellement ironique ! Il aurait pu vivre. Il aurait vécu s'il ne s'était ravisé. Être bon. Cela ne voulait rien dire. Il n'y a pas de bonté, il y avait juste son intérêt propre et seuls les faibles ou les lâches ne sont pas amener de le poursuivre. Skillnez avait pourtant bien réussi avant. Il était bien parti. Il ne s'était occupé que de lui et ne faisait que ce qui aurait pu lui apporter un quelconque avantage, dédaignant le reste, tuant le reste. Certain appelait cela « égoïsme », elle appelait cela « logique » et c'était la voie de la survie. Et puis il avait décidé de s'occuper des autres et c'est ce qui l'avait perdu. Il ne serait jamais mort s'il n'avait pas chuté dans « l'altruisme », stupidité créée par des êtres trop faibles pour s'occuper d'eux-même. La nature voulait que les plus forts survivent. Pourquoi s'acharner à faire survivre ceux qui ne le méritent pas ? Elle ne faisait que continuer le cours naturel et normal des choses. Elle allait dans le sens de ce qui devait être et non à contre-courant, comme ceux qui s'acharnaient dans cette illusion de liberté commune.

              Ce qui dès le début avait commencé sa marche venait d'arriver à son terme. Le meurtre commis hier appelle le meurtre de demain. Il ne pouvait en être autrement. Le mal germé dans le passé venait de pourrir l'avenir du présent. Telle une mauvaise graine, un nid bactérien caché dans la plaie, il s'était développé sous cape, tranquillement, sans laisser rien paraître de sa présence, mais ce n'est pas parce qu'aucune vague ne frise la surface de l'eau qu'il n'y a pas de violent courant en dessous. Le mal avait grandit au sein même de ceux qui préparaient l'avenir, sans laisser paraître sa présence et une fois qu'il était devenu fort, plus fort que ceux qui avait voulu l'éliminer, il avait éclaté et telle une tempête, il avait emporté tout sur son passage pour ne laisser qu'un monde dévasté par les rebuts de son histoire. Ce mal du passé était en marche à présent. Il venait de détruire l'avenir, il ne s’arrêterait pas là. Potaro venait de rendre la violence qui lui avait été faite, mais elle venait de découvrir aussi qu'elle pouvait tuer. Elle l'avait fait, elle pouvait le refaire. Une fois que le premier pas est franchi, il n'y a plus de raison de s’arrêter.

              Potaro tourna les talons. Elle n'avait plus rien à faire ici. Laissant le corps désarticulé derrière elle, elle se mit en marche. Où aller ? Elle ne le savait. Là où ses pas la mèneraient, le destin la guiderait. Il ne servait à rien de se trouver un autre but, ce qu'elle devait faire était à présent terminé, la fatalité le mènerait là où elle devait être. Tout se passerait comme il fallait que cela se passe. Qu’elle vive, qu'elle tue, qu'elle meurt, ce n'était plus son affaire mais celle de la fatalité. Adviendrait ce qui devait advenir, de toute manière, elle ne pouvait rien y changer.
              Elle n'avait pas fait trois pas qu'elle fut secouée d'une quinte de toux, plus violente que les dernières. Elle râla avec un souffle de mort, cracha une glaire blanchâtre et filandreuse qui l’étouffait, lui irritait la gorge et entartrait ses poumons. L'air lui arracha la trachée. Elle chancela et dû s'accrocher à la paroi pour ne pas tomber. Elle ressemblait à Skillnez quelques instants plus tôt quand lui-même avait constaté qu'un poison le rongeait de l’intérieur. S'appuyant contre la roche, elle tentait de reprendre son souffle. Elle gémit faiblement et sa voix lui sembla étrange, différente, rogue, cassée. Lentement, elle se remit en marche, mais l’effort lui était difficile. On aurait dit que sa force avait fondu avec sa vengeance. Elle s'était épuisée elle-même en cette course qu'elle avait fait subir à Skillnez, en ce rire de dément qui lui avait déchiré les cordes vocales. En courant, tout à l'heure, elle avait rongé la force de Skillnez mais aussi le sienne. Il était mort, elle avait conservé ses dernières forces pour cela.
              Quelques mètres plus loin, elle fut reprise par la toux qui la laissa pantelante, épuisée. Alors elle tomba. A genoux, au sol, elle se mit à vomir son sang. La toux, comme elle menaçait depuis bien longtemps, l'avait déchirée en elle-même. Ce n'était pas son mal qu'elle vomissait, mais elle-même et sa vie. Par longs flots rouges, le sang passait entre ses mains ouvertes, filtrant par delà ses doigts pour éclabousser le sol et ses vêtements. Il se mit à ruisseler sur la pente de pierre. Selon l'inclinaison naturelle de la montée qu'elle avait grimpée, il descendit jusqu'au corps de Skillnez. Le tissu de ses habits s'en imbiba, mais il le dépassa et mètres après mètres, il descendit jusqu'à la grotte où le destin de tout s'était scellé, et il alla rejoindre la mare ou caillait déjà celui d'Aypierre.

              Mais elle se releva, haletante, râlante, mais encore bien vivante. Elle était forte. Elle n'allait pas mourir. Elle reprit sa marche. Dans son regard, on pouvait lire, au-delà d'une détermination incroyable, une brume démente, rouge.

***

              Croustinette courait. Les grottes lui semblaient infinies et Aypierre était au bout, inaccessible. Elle savait qu'elle suivait la voix qui la mènerait à lui. Elle se trouvait dans la même galerie que celle qu'il avait descendue. Elle n'avait ni arme, ni armure, elle était fatiguée et blessée et dans ces conditions, elle savait qu'elle ne pourrait pas être d'une grande aide s'il fallait combattre ; mais elle lui serait toujours plus utile à ses cotés qu'isolée dans les grottes. Son objectif dans l'immédiat était de le retrouver, après elle aviserait sur la conduite à prendre. Mais elle devait avant tout le retrouver Après tout ce qu'il avait fait pour Zelvac et elle, après tout ce qu'il avait enduré dans l'espoir de leur fournir un avenir meilleur, elle ne pouvait abandonner sa recherche. Au nom du père qu'il avait été pour elle ne serait-ce qu'un instant, elle ne lâcherait l'affaire que lorsqu'elle l'aurait ramené vivant au bunker, ou s'il était déjà mort sans qu'elle n'eut rien pu faire, lorsqu'elle se serait assurée que rien ne puisse jamais troubler son repos et souiller son cadavre. Elle avait failli mourir noyée pour le retrouver, ce n'était pas le danger qui lui faisait peur. Elle le retrouverait.

***

              Potaro montait la pente. Elle était ivre. Tout tournait. Elle se sentait glisser dans un éternel chavirement. Plus que jamais elle se sentait malade. Tout son sang était pourri. Sur sa main, là où le poulet avait enfoncé son bec, la peau était blanche et des bords de la blessure un pu jaunâtre suintait. Son sang infecté lui montait à la tête et lui causait ce vertige perpétuel. Souvent, elle était forcée de s’arrêter pour reprendre son souffle. Elle haletait, crachait ses poumons et reprenait sa marche. Mais le nuage qui planait sur ses yeux n'était pas dû uniquement à la maladie qui rongeait son corps. Le vent de la folie rugissait dans sa tête. La haine fourmillait dans tout son être. Une haine envers toute l'humanité qui ne s'était pas calmée depuis la mort de Skillnez. Elle avait cru que c'était à lui seulement qu'elle en voulait et que sa mort la calmerait. Mais quand celui-ci avait enfin payé pour son crime, la haine ne s'était atténuée. Sa mort n'avait fait que lui montrer la jouissance qu'elle pouvait éprouver à tuer un être humain. Sa colère, sa haine et sa douleur, rien ne pouvait plus les éteindre. Mais maintenant elles étaient sources de plaisir pour elle, passion. Elle vivait dans la colère, dans la douleur, dans une telle intimité qu'elles avaient fini par faire partie d'elle même. Ses sentiments étaient son essence. Elle était leur miroir exact, assouvissant leur désir dans l’immédiateté de leur naissance. Elle n'était que colère et douleur, tant elle s'était plu à leur abandonner les moindres résidus de sa raison défaillante. Elle avait laissé couler son être, sa personnalité dans leur fleuve tumultueux, et dérivait sur leur flot, soumise à leur caprice, dans l'envoûtement parfait qu'est la perte de soi, de son identité, mais aussi de ses tourments. Elle s’enivrait de cet oubli, de cette solution de facilité où plus rien ne demande d'effort, quelle trouvait dans la douleur et la colère.

***

              Croustinette dérapa dans le gravier, emportée par son élan. Devant elle, une sorte de fantôme émergeait de l'autre bout de la grotte. Ce fut comme si la silhouette s'extrayait de l'obscurité. Croustinette la voyait avancer vers elle, drapée de ténèbres, naissant de l'ombre et en possédant tous les démons, dont les feux brillaient dans l'éclat sinistre de ses yeux. Elle arrivait de face. Croustinette ne pouvait ni fuir, ni se cacher. Il lui fallait tenir le face à face qui avait déjà commencée.
              On aurait dit que ses membres, son corps tout entier se créait de cette même étoffe noire dont le drap entourait la grotte. Rien ne distinguait les ténèbres et cet être qui en sortait peu à peu. C'était l'ombre même qui la façonnait. Toute deux étaient faite de la même matière, elles ne formaient qu'une seule entité.
              A chaque pas, elle se détachait un peu plus de l'ombre, mais celle-ci s’accrochait encore à son corps, laissant traîner ses doigts dans les plis du vêtement. Dans sa marche, la figure tirait le grand voile noir des ténèbres de la grotte. Il s’agrippait à sa peau, lui léchant le corps et se solidifiait en une étrange tenue sombre qui recouvrait la femme qui naissait de l'ombre. Les ténèbres se regroupaient, se condensaient au point de devenir matière sensible. On aurait dit qu'elles se concrétisaient dans ce corps moulé de noir qui en émergeait.
              Croustinette regardait le Noir se personnifier en un corps puissant, aux longues jambes élancées, fermes, aux courbes parfaites moulées dans un costume couleur de nuit et à la taille fine cintrée par les mailles d'une magnifique armure brillante. Le bassin se déhanchait légèrement dans sa démarche si fière. Le grand plastron sombre qui lui protégeait la poitrine luisait du même éclat sombre que le reste de son armure.
              Et puis le visage se détacha de l'ombre, un visage livide, que les trais tirés et la pâleur de la peau faisait ressembler à un cadavre. Les cheveux si foncés qu'ils se mêlaient à l'obscurité de la grotte lui tombaient à la taille. Par contraste, les joues creuses aux arrêtes osseuses et aux airs maladifs en paraissaient encore plus blanches. Ce visage apparu extrêmement dur à Croustinette, presque violent tant il était déshumanisé. Quelque chose dans ces joues émaciées, dans ses traits tirés, dans ses yeux brillants, dans ces lèvres maigres respirait le mal.
              « Potaro »
              La surprise de Croustinette était telle qu'elle n'avait pu retenir ce cri. Elle n'arrivait que difficilement à la reconnaître. Comment le beau visage, aux joues roses, aux lèvres belles, aux yeux vifs et rieurs, avait-il pu se transformer en ce masque désincarné ? On ne voyait que malheur et mort sur les traits qui avant avaient respiré la joie de vivre. La douleur des derniers jours s'était gravée au plus profond de sa peau, la défigurant, lui donnant le figure hideuse du malheurs. Elle avait l'air d'un fantôme. Sa peau était si pâle qu'elle en paraissait bleuâtre. Ses joues s'étaient creusées au point de lui donner un aspect de tête de mort. Ses yeux semblaient s'être assombris à cause de l'ombre qui les entourait et les faisait luire d'un éclat inquiétant.
              Croustinette recula de plusieurs pas. Elle avait peur. Elle avait peur de cette femme, de cette figure blafarde, fantastique et surtout des ombres et des pensées névrosées qui tournoyaient derrière ce front. Elle ne se souvenait que trop bien de leur dernière rencontre où Potaro lui avait transpercé le flan de son épée. Elle se souvenait trop bien de la douleur que cela avait été. Elle avait vu à l'époque un feu sombre éclater dans ses prunelles. Elle avait ressemblé un instant à une démone et la folie, rouge, sanguinaire était tombée comme un voile sur sa vue. Et maintenant Croustinette retrouvait ce regard opaque, sanglant, ce visage horrible de démence. Les jours de douleurs avaient encré ce qui n'avait été qu'une crise passagère. Les traits, aussi torturés que l'esprit qu'ils abritaient, étaient devenus le miroir de ce qu'elle avait vécu, mais aussi de ce qu'elle s'apprêtait à faire.
              Croustinette sentait la peur grandir en elle. Elle connaissait cette femme. Elle en connaissait la folie et le danger qu'elle représentait pour elle. Elle n'avait pas d'armure, rien pour se défendre. Elle était démunie, nue dans son habit de tissus devant cette femme en armure. Elle se rendit tout à coup compte qu'elle n'avait plus d'emprise sur sa destinée, que sa survie, seule Potaro à cet instant en était maître. Elle était complètement soumise à sa décision, et si elle faisait le choix de la tuer, Croustinette ne pourrait rien faire pour se sauver, elle n'avait rien pour cela. Dans un coin de sa tête, elle espérait que Potaro ne s’en prenne pas à elle, qu'elle la laisse continuer sa recherche sans lui faire de mal, mais le souvenir trop cuisant de la douleur de cette épée maniée par cette main, charcutant sa jambe restait dans sa mémoire et lui prouvait que plus jamais Potaro ne pourrait être bienveillante. Natek était mort, elle en ferait payer le prix à tous. Croustinette l'avait bien compris. C'était devenu une créature de guerre sortie de l'ombre. Un être fait pour tuer

              Le regard de Croustinette se détacha des yeux luisants de Potaro et lentement descendit le long de son bras. Dans sa mains, comme un parfait prolongement de son bras, pendant contre sa longue jambe moulée de noir, une épée à la lame blanche, couverte de reflets tranchants, dégoulinait de sang, de sang qui coulait goutte à goutte au sol, de sang frais. Rouge. La vérité éclatait dans sa conscience. Cette femme qui se tenait devant elle, cette femme avec ce regard brûlant, ce regard fier sûr de sa puissance, cette femme n'était que les ténèbres incarnées. L'horreur que découvrait Croustinette était pire que tout. Le Mal s'était fait Femme. Par delà la terreur, c'était le dégoût qu'éprouvait Croustinette envers cette créature ignoble. Il n'y eut plus de doute pour Croustinette. Potaro remontait, l'épée souillée d'une trace écarlate encore chaude du couloir dans lequel Aypierre s'était engouffré. Elle l'avait tué. Il ne pouvait en être autrement. Potaro avait tué Aypierre.
              La force de cette conviction la pétrifiait. Son cœur lui semblait s'être pétrifié dans sa poitrine. Le choc de cette vérité était tellement fort sur sa conscience, qu'elle le sentait même à travers son corps, comme si elle avait été physiquement percutée de plein fouet par quelque chose de lourd et de rapide, qui lui aurait écrasé les côtes. Elle avait du mal à respirer. Tout son être saignait. Aypierre était mort. Potaro l'avait tué. Elle revit son sourire en coin, son sourire discret, intelligent, compétiteur et légèrement sarcastique. Elle revit l'homme sacrifiant ses nuits et sa santé pour elle et Zelvac. Elle se sentit chavirer. Tout basculait. Aypierre était mort. L'espoir que cet homme avait amené ces derniers jours s'évanouissait avec lui. Elle avait crû à une fin heureuse de tout cela. Elle avait vu briller l'avenir, mais maintenant qu'Aypierre était mort... Ce n'était pas le sol qui s'effondrait sous elle, mais l'avenir de tous. Aypierre était mort.
              Elle aurait voulu nier, refuser d'y croire, s'aveugler d'illusions, d'un maigre espoir, infime mais persistant qui aurait pu l'éloigner de cette terrible vérité. Mais elle ne pouvait pas. Elle le savait. Il était mort. C'était un fait. Il n'y avait pas le moindre doute. Des larmes brûlantes dévalaient les coins de sa figure. Alors dans son désespoir, elle sentit la colère exploser en elle, la colère contre cette femme monstre qui avait osé lui ôter son ami et dernier espoir. Elle se mit à crier. Elle ne se souciait plus du danger ou de quoi que ce soit. Elle ne voulait faire qu'éclater sa rage et sa douleur. Contre toute prudence, elle vomit sa colère contre Potaro, au nez de cette dernière. Elle hurlait comme elle ne l'avait jamais fait et sa voix se répercutait en écho à travers le tunnel, augmentant le vacarme.
              « Tu l'a tué ! C'est toi qui l’as tué ! Pourquoi tu as fait cela ! Qu'est ce qu'il t'avait fait ? C'était notre dernier espoir. Tu n'avais pas besoin de le tuer. Tu n'avais pas besoin de nous l'enlever. Il allait mal, mais il aurait pu guérir. J'aurais pu le guérir, lui redonner l'envie de vivre. Tu n'avais pas à le tuer. Pourquoi tu as fait cela ? Hein ? Pourquoi tu as fait cela ? Réponds-moi sale garce ! De quel droit t'es tu permis de le tuer ? De quel droit t'es tu permis de nous l'enlever ? Tu ne sais même pas à qui tu as enlevé la vie. Tu ne sais même pas ce que toute l'humanité à perdu avec lui. Tu n'es qu'une chose insignifiante par rapport à lui. Il était grand ! Tu ne vaux rien ! La nature était son esclave. Il en défiait toutes les lois. Il n'était soumis à aucune règle. Il pouvait tout ! Il savait faire voler des machines. Des Slimes blocs, des pistons et un peu de redstone, le miracle n'était pas dans les matériaux mais dans son intelligence. Il pouvait tout ! Une intelligence extraordinaire. Il révoquait même les fondements du monde. Il détruisait la Bedrock, tu te rends compte !? Il détruisait l'incassable. Il faut planter un arbre, sous terre, contre la dernière couche et le faire grandir artificiellement à l'aide de la poudre d'os. Il m'avait promis que l'on essaierait ensemble. Il m'avait juré de me montrer. Tu ne pouvais pas le tuer maintenant. Et Zelvac, comment il va faire sans lui ? Je ne peux pas l'aider toute seule. Il nous protégeait tous. Un arbre peut casser la bedrock. Un arbre, la vie, fend la pierre froide. La vie gagne contre la mort et pourtant il est mort. Je l'ai vu, son arbre. Je l'ai vu, entre vie et mort. Il brillait. … …. …. »

              Croustinette continuait à crier. Elle ne savait plus ce qu'elle disait, mais la seule chose qui lui importait était de hurler à Potaro sa rage et sa douleur. Elle ne pensait plus, tant la douleur interne était forte. Aypierre était mort. C'était les seuls mots qui restaient dans son esprit fou. Du flot de parole qui se déversait de ses lèvres le sens avait disparu, seul persistait la douleur qu'il exprimait et la rage à l'encontre de Potaro. Croustinette, à cet instant, ne se souvenait plus qu'elle n'avait ni arme, ni amure, que Potaro n'avait qu'un geste à faire pour la faire taire. Elle se fichait éperdument du danger. Aypierre était mort. Rien d'autre n'avait plus d'importance à cet instant que de crier sa douleur et sa colère.

              Le regard de Potaro se glaçait. Elle pinçait les lèvres. Elle serrait les dents et déjà ses doigts chatouillaient le pommeau de son épée.
              Dès son arrivé, elle avait lut la peur sur le visage de Croustinette, sur ce beau visage vivant qu'elle aussi avait eu autrefois, mais que les événements lui avait pris, et cela avait rallumé la haine dans son cœur. Croustinette avec ses grands yeux bruns, doux comme ceux d'une biche, ses cheveux brillants, lustrés, avaient gardé sa pureté originelle, pureté qu'avait abandonnée Potaro pour gagner cette force. Elle voyait concrètement sur ce visage qui se présentait à elle le prix qu'elle avait payé pour obtenir cette nouvelle puissance. Elle voyait sa souillure. Croustinette était si belle, si innocente. Elle aussi, Potaro, l'avait été, mais elle l'avait vendu pour la force qui lui avait permis de tuer Skillnez. Qu'est ce qu'elle avait été belle autrefois ! Maintenant elle était le monstre qu'elle avait voulu être. Elle ne prenait réellement compte de sa perte qu’à présent que celle-ci était irréductible. La belle figure de Croustinette lui montrait sa bassesse, à elle, Potaro, et en cela Croustinette lui en devenait odieuse, détestable et détestée par celle qui venait de se rendre compte de ce qu'elle avait perdu pour ce qu'elle avait acquis. On ne gagne rien sans rien. Dans sa recherche de vengeance, elle avait préféré la capacité à imposer sa domination à la transparence de son âme. Elle avait choisit la noirceur à la clarté, car elle lui permettait d’assouvir son tare, mais maintenant qu'elle se retrouvait en face de quelqu'un qui avait fait le choix inverse, elle se rendait compte à quels abysses, elle s'était abaissée pour obtenir la mort de Skillnez. La beauté pure de Croustinette lui criait sa laideur. Et ce qui était particulièrement horrible pour elle, était que ce cri était vrai. Elle le savait. Elle ne pouvait détourner les yeux de cette vérité. Parce que c'était vrai, cela la blessait au plus profond de son orgueil, de son illusion. Constater leur différence et son infériorité à elle, lui était comme un fouet lui déchirant la peau. Sa prétendue supériorité à laquelle elle avait cru s’effondrait et c'était Croustinette qui la faisait effondrer. Elle n'avait rien fait pour cela, elle avait juste besoin d'être. Potaro s'était construit une fierté, un orgueil par lequel elle avait justifié à sa conscience toutes ses actions. Se croyant immensément supérieure à autrui, elle s'était donnée le droit de leur faire souffrir ce qu'elle voulait. Croustinette lui enlevait ce droit en lui montrant sa médiocrité. Sans même avoir à mentir, elle faisait effondrer les palais de son arrogance. La vérité anéantissait si brutalement l'illusion que Potaro en souffrait. Croustinette lui devenait ignoble par sa sincérité. Potaro ne pouvait plus la contempler. Sa haine se déchaînait contre ce symbole de pureté trop vrai.
              Et puis la peur s'était allumée sur ce visage. C'était d'elle qu’elle avait peur. Croustinette avait vu l'horreur dont Potaro était couverte et cela l’effraya, pure comme elle était. Voir la peur naître dans ses beaux yeux avait été de l'essence jetée sur le feu de la haine déjà allumée. La pupille s'était dilatée a fur à mesure que Croustinette avait comprit. Ce dont Croustinette avait peur c'était d'elle. C'était elle qui créait cette terreur. Ces beaux yeux qui l’avaient regardé sans jugement et sans aucune arrière pensée, ces beaux yeux innocents qui l'avaient contemplée malgré la souillure de son âme visible sur son visage, ces beaux yeux maintenant la regardaient avec dégoût et peur, et le pire était que cette réaction était justifiée. Elle était sale. Elle était dangereuse. La frayeur que l'on pouvait lire sur tout le visage de Croustinette était un miroir tendu à l'âme de Potaro qui voyait sa souillure, une vérité qui lui éclatait en pleine face et qui fait d'autant plus mal qu'elle n'est que trop fondée. Cette peur et cette vérité furent le carburant de sa rage. Elle flamba dans son cœur. Ses doigts serraient le pommeau de l'épée à en faire blanchir les jointures. Du pouce, elle caressait le tranchant de la lame. Derrière ses lèvres pincées, ses dents étaient serrées comme celle du loup avant qu'il ne morde.
              Et puis Croustinette s'était mise à crier, à faire un bruit impossible pour les nerfs fatigués de Potaro. Elle était fatiguée. Très fatiguée. Ce bruit à ses oreilles avait été l'élément déclencheur. Ce qui avait fait exploser le feu allumé par le reste. Potaro était épuisée, exténuée de vivre. Elle ne pouvait tolérer ce vacarme.

              La colère de Potaro était immense. C'était cette même rage aveugle, destructive qui l'avait fait détruire la cité. D'un coup, brutalement, elle n'était devenue que rage, que feu et ce brasier depuis lors avait sommeillé en elle et venait de se rallumer. Comme pour Skillnez, elle voulait la déchirer pour ne plus avoir à la contempler. Seulement à présent, elle n'était pas attachée comme elle l'avait été avec Skillnez.

***

              Serrant son bras cassé contre lui-même, Zelvac tremblait. Il avait froid, englouti par les ténèbres dont la densité était telle qu'elle semblait aqueuse. Il était là, sans défense, sans arme ni armure, blessé, et tremblant de faim, de froid et de fatigue. Mais jusqu’alors il n'avait pas été inquiet, il avait toujours cru pouvoir la retrouver, Croustinette. A présent, courbé en deux, il sentait la douleur jusqu'au plus profond de lui. Elle était morte. Il le savait. Croustinette était morte. Il avait envie de crier. Il avait envie de pleurer. Mais il ne le pouvait pas. Non ! Il ne pouvait l'accepter. Cela ne pouvait pas être vrai. Mais pourtant il le sentait dans son cœur. « Non ! Croustinette ! Je te chercherai n’importe où pourvu que tu le veuilles ! » Il pleurait. C'était fini pour elle. Elle était morte. Il le savait.

***

              Le corps de Croustinette s'effondra sans vie. Le sang chaud inondait les mains de Potaro. C'était fait. Cela avait été si simple, si facile. Elle n'avait eu qu'à faire un geste et elle était morte. Elle était surprise. Elle n'éprouvait que cela, que cela, de la surprise, pas de remords ou de dégoût. Juste de la surprise. Tuer avait été si facile. Croustinette était morte. Elle n'éprouvait aucun regret. C'était la fatalité qui avait voulu cela, elle n'y était pour rien, elle ne faisait que ce que le destin avait voulu qu'elle fasse, rien d'autre. Elle avait tué Croustinette car elle devait tuer Croustinette, tout simplement. Ce geste n'avait pour elle pas plus de signification ou d'importance que de se lever le matin. C'est normal. Elle n'avait rien à regretter, si ce n'est la désagréable impression du sang sur ses mains qui les rendait poisseuses.
              Potaro, sans un regard de plus pour ce qui avait été une jeune fille vivante il y a quelques minutes et qui gisait inanimée sur le sol à présent, continua sa route. Elle allait au bunker. Tout durant cette journée avait tenté de l'y mener, cela voulait dire que le destin l'y mènerait forcément, cette rencontre n'était-elle pas d'ailleurs une volonté de celui-ci pour qu'elle y aille ? Sinon pourquoi aurait-elle rencontré Croustinette, si ce n'était pour aller à ce fameux Bunker dont tous lui parlaient ? Elle y allait puisque telle était la volonté de la fatalité, et cela ne lui déplaisait pas : là-bas se trouvait Zelvac, celui qui avait organisé la CHM, celui qui donc était à l'origine de meurtre de Natek. Elle accéléra, revigorée. Elle avait faim, faim de sang, faim de mort. Tuer était devenu une drogue dont elle avait besoin. Plus qu'un désir, c'était devenu une nécessité, le seul but qui gouvernait tous ses actes. Elle avait éprouvé du plaisir à tuer les autres et avait à présent hâte de se retrouver face à celui qui était à l'origine de ses malheurs. Les autres n'avaient été que des avant-goûts, des prétextes, Zelvac, qu'elle trouverait au bunker, était le vrai sujet de ses recherches, le vrai but.

              Quand elle avait tué Skillnez, elle y avait pris une joie malsaine qui l'avait changée. Elle souffrait toujours mais cela faisait désormais partie d'elle-même. Elle ne pouvait se séparer de sa douleur et ne voulait pas s'en séparer. Elle s'en délectait. Elle s'en soûlait jusqu'à l'ivresse. Elle souffrait et y prenait plaisir comme l'ivrogne prend plaisir au vin acide qu'il boit pour oublier son être tout entier. Ce qui lui plaisait le plus et qui était source pour elle du plus haut contentement était de propager cette souffrance aux autres, à les voir endurer ce qu'elle subissait. Elle savourait sa propre destruction avec le même appétit qu'elle savourait celle des autres. Elle avait faim de douleur. La seule chose que la mort de Skillnez lui avait donnée était ce goût féroce, cette dépendance de la violence. Dans ses entrailles grondait un appétit dévorant qui exigeait de voir souffrir. Elle se repaissait de la douleur. C'était devenu pour elle aussi indispensable que l'eau ou la nourriture. N'ayant personne à faire souffrir, elle survivait au feu de sa propre douleur. Elle avait tué Croustinette pour satisfaire cet appétit. Mais c'était un gouffre sans fond, une faim insatiable qui demandait sans cesse plus. Plus on la nourrissait, plus elle en redemandait. Tuer ne faisait qu’accroire son envie. Elle désirait maintenant un nouveau plaisir, plus sauvage encore. La mort brute dans ce qu'elle a de rapide ne la satisfaisait plus. Elle voulait quelque chose de plus long, de plus exotique dans sa violence. La torture, la manipulation, pousser quelqu'un au suicide en ravivant par des mots les souffrances de son esprit. Elle avait faim. La mort de Croustinette n'avait fait que stimuler cette envie. Elle chassait à présent. Elle cherchait quelqu'un d'autre, une proie dont elle pourrait vampiriser le bonheur en le détruisant, quelqu’un dont elle pourrait se repaître. Elle avait faim. Très faim.


Aypierre a été tué par Skillnez
Skillnez a été tué par Potaro
Croustinette a été tuée par Potaro



Alors comment pensez vous que la suite se présage ? me haïssez vous maintenant si vous ne le faisiez pas déjà ?

Et si la CHM s'était passée autrement ?  Potaro13
Revenir en haut Aller en bas
Raikya l'Alchimiste
Raikya l'Alchimiste
Apprenti Sadique
Zodiaque : Bélier
Messages : 1228
Pikadollar : 1574
Vos j'aimes : 74
Date d'inscription : 15/06/2014
Age : 25
Localisation : Là où tu n'es pas ("bark") ; https://communautesadique.forumactif.fr/f391-raikya
Sam 14 Mar - 17:35
Raikya l'Alchimiste
Coucou <3
n.b: je n'ai lu qu'en diagonale car je n'ai pas le temps aujourd'hui de faire plus, mais j'espère que ce serra déjà suffisant...

Excellent ! J'adore (comme d'habitude on va dire) mais cette fois c'est vraiment géniale.Tout est là: la peur, la souffrance, le sang, la tension, le suspens, les morts... moi je dis, c'est une de mes parties préférés. Mais peut être que c'est aussi parce que (comme je te l'ai dit) j'aime bien Potaro. C'est comme ça, je la comprends en quelques sortes. Je trouv(ais) Croustinette un peu trop naïve et passive ^^ Bon, bien sur, maintenant il ne reste rien de "potaro", ce n'est plus qu'un ... vampire XD ? on pourrait croire XD

Donc non, désolée, je te déteste pas pour le coup. De ta part c'est très bien, je m'attendais pas du tout à autre chose pour tout t'avouer. Peut être même un peu prévisible? J'aurais été plus surprise si elle avait laissé Skill à moitié mort et qu'il se serrait ensuite fait tuer par un autre. Mais c'est très bien comme ça.

Je pense que Pota va bientôt mourir, peut être de la main de Fukano? Et je pense aussi que Siph devrait bientôt mourir, s'il ne se suicide pas...

Le dessin est tout simplement suuublime. Je suis fan. Les couleurs, le visage, les ombres derrière (comme des âmes suppliantes), l'arme, la tenue, la posture... tout est parfait. Rien à redire. Parfait <3
Revenir en haut Aller en bas
Aliona Tma
Aliona Tma
Endergirl maléfique
Zodiaque : Cancer
Messages : 2250
Pikadollar : 2161
Vos j'aimes : 110
Date d'inscription : 16/06/2014
Age : 23
Localisation : /tp home
Sam 14 Mar - 18:51
Aliona Tma
Non...
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Dim 15 Mar - 8:33
M.S.
Raikya

Salut

merci ! Cela ma fait plaisir qu'il t'ai tant plus ! "Excellent !", "géniale", "une de mes parties préférés" merci pour tous ces compliments cela me va droit au coeur ! :coeur:

"la peur, la souffrance, le sang, la tension, le suspens, les morts..." heu tu virerais pas un peu sadique toi sur les bord ? A moins que tu le sois depuis longtemps, ce qui est aussi possible même si je ne me souvient pas que tu ai jouit de la mort d'un personnage.

ah, oui, j'avais oublié cela aussi; tu es l'uns des rares (en fait vous n'ètes que deux) à aimer Potaro. et bien je te remercie pour elle du soutiens que tu lui apporte, car si non, elle serait détesté de tous le monde... et un peu de moi aussi XD mais bon, à ce stade de l'histoire, j'ai tué tous les personnages aux quels j'ai été attaché; Skillnez étant le dernier.

"je la comprends en quelques sortes." ah bon ? heu... Je vais faire en sorte de ne pas te facher. je tiens à vivre quand même. Non, attends ! calme toi ! pose ce stylo ! on peut tous arranger ! On va parler gentiment comme des être civilisé. Ne m’assassine pas !

" Je trouv(ais) Croustinette un peu trop naïve et passive" j'adore le trouv(ais), mais si non on est d'accord.

"vampire" C'est une réelle maladie psychologique que je décrie en elle. Cela existe réellement. S'habituer à la continuelle souffrance, y prendre même gout et donc la reporter sur les autres, pour les voir subir ce que tu endure et avoir le plaisir de les dominer totalement, d'avoir un pouvoir sur eux. Après pour le vampire, certes la comparaison s'impose par le plaisir qu'elle a de tuer, la faim qu'elle en a, et la façon dont elle s'est transformé physiquement, mais cela restera métaphorique. Cela n'iras pas plus loin. Dans mes brouillons, j'ai hésité à la transformer en une sorte de mob; pour moi un mob et un être ramener de force à la vie et qui donc ne fait que souffrir. On a déjà vu que par la souffrance, Potaro se rapproche d'eux, qu'ils sont en quelque sorte frère de douleur et donc ils ne viennent pas l’embêter. J'ai hésiter qu'elle souffre tellement qu'elle en devienne un (mais reste pourtant vivante ) mais finalement non. Pour Fukano, la question s'est aussi posé.

"Donc non, désolée, je te déteste pas pour le coup." *tape sur la table ! mince alors ! moi qui voulais me faire haïr ! encore rater XD Bon, prenons le bon coté des choses, cela veux dire que ça va et que je ne vais pas ma faire tuer.

"Peut être même un peu prévisible?" oui je sais. La solution que tu me proposes avec Fukano aurait été très bien, c'est vraiment une bonne idée, le problème c'est qu'elle n'aurait pas parfaitement collé avec la suite.
1 -Tous d'abord, il aurait été difficile que Potaro n'achève pas Skillnez. Elle as faili mourir quand il les a attaquer avec natek, et ne tient sa vie qu'au fait qu'il l'ai laisser en vie pour jouer avec elle. Elle sais donc que laisser en vie son ennemi est très très dangereux et ne ferais donc pas cette erreur.
2 -j'ai besoin de Fukano pour un truc plus tard, qui ressemble un peu et donc cela aurait fait un peu redondant.
3 - Skillnez ayant du poison dans le corps, Fukano aurait sentis que cette proie avait le sang contaminé et donc n'y aurait pas mit le cros pour ne pas risquer de s'empoisonner. Deplus en tant que tigre, il tue ce qu'il a chassé, pas ce que les autres ont chassé. Je veux vraiment qu'il sois animal donc il faut que j'en respecte le fonctionnement

Mais certe, je suis d'accord ce n'est pas très originale et c'est ce qui manque un peu.

J'ADORE QUAND ON ME FAIT DES SUPPOSITIONS POUR L'AVENIR !!!!! Ca m’intéresse toujours énormément ! par contre je ne peux pas t'y répondre, se serait légèrement spoilant, très légèrement, même pas du tous. Mais je t'en reparlerais dans les chapitres qui suive, je te répondrais quand le moment sera venu.

Merci pour le dessin ! pour une fois, je vais dire que je n'en suis pas mécontente, comme pour le chapitre, pour une fois, le résultat me vas, donc pas de fausse modestie. mais tes compliments me font très plaisir !

Merci beaucoup d'avoir prit le temps de me mettre un commentaire ! c'est vraiment très important pour moi donc merci, vraiment !
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Dim 15 Mar - 8:34
M.S.
Aliona l'endergirl a écrit:
Non...

... Oui ?
Revenir en haut Aller en bas
Raikya l'Alchimiste
Raikya l'Alchimiste
Apprenti Sadique
Zodiaque : Bélier
Messages : 1228
Pikadollar : 1574
Vos j'aimes : 74
Date d'inscription : 15/06/2014
Age : 25
Localisation : Là où tu n'es pas ("bark") ; https://communautesadique.forumactif.fr/f391-raikya
Mar 17 Mar - 17:39
Raikya l'Alchimiste
Mich.

Je pense que tu l'as tout simplement draumatisée. La pauvre ...

Eh? Je ne jouit pas particulièrement de la mort d'un personnage, c'est juste l’atmosphère en général que j'adore. Tous les éléments ensemble... et oui, tu l'a peut être pas remarqué (avec mon remake ça se voit pas ^^') mais je suis aussi "sadique" car j'eprouve aussi du plaisir à la souffrance de certains personnages (des miens ou d'autres) ou en tout cas j'en vois la nécessité pour l'histoire.

Ah tu as peur de moi tout à coup XD ? Je voulais dire que je comprenais sa peine et sa douleur. Sa colère surtout. Et je comprends la situation en général. D'ailleurs, je me demande souvent... si des gens se trouvaient vraiment enfermés avec pour obligations de se tuer, le ferait-il? Il y a pleins de films, séries, livres, qui prédisent un scénario sanglant... c'est une sorte de fatalité, sans doute.

Oh je n'étais pas sérieuse quand j'ai dit "vampire". C'était bien sur une métaphore de sa soif de sang. De sa faim de souffrance, à cette petite potaro.

Ahah. Mais Potaro va mourir, ça j'en suis presque sur. Peut être que Zelvac va être consumé lui aussi par ce jeu cruel ? Hein? C'est lui qui va la tuer ?

C'est surtout un plaisir de te lire :coeur:
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Mar 17 Mar - 19:27
M.S.
Raikya :coeur:

"Je pense que tu l'as tout simplement draumatisée. La pauvre ... " XD et toi tu m'as tué ! Elle va dresser son armé contre moi et venir me tuer.

"je suis aussi "sadique" car j'eprouve aussi du plaisir à la souffrance de certains personnages (des miens ou d'autres) ou en tout cas j'en vois la nécessité pour l'histoire. " Très bien, je vais t'initier au Machiavélisme, ou l'on sacrifie tous à l'intrigue, tous, les personnages préférés aussi, si bien que l'on fini comme moi avec ceux que l'on n'aime pas XD. En tous cas maintenant c'est très claire, pour l'épilogue, je sais quoi te rédigé... ( tu te souviens ? je compte finir la CHM sur une fin ambiguë qui laisse la possibilité d'épilogues différents, - je vous proposerais d’ailleurs, si vous le voulais, de rédiger le votre à votre façon, ce sera super cool de les confronter. Pour ma part je vais en faire deux, un heureux, mais pas totalement et un malheureux, mais pas totalement ( car je n'aime pas les trucs manichéens, et les happy ends complètes ou bad end sans rien de philosophique ) et les différents points de vue qui seront dedans seront destiné à ceux qui m'ont soutenue dans cette histoire, dont tu fais partie... Juste une petite question :
tu préfères :
HOLYCUBE avec: Thoyy, Aurelien_Sama, ShoukaSeikyo et un ou peut être deux autres que tu peux choisir (Roi_Louis , Fanta, Relient, Rayenryuu ou Edorock)
OU
REDSTEAK avec EpeeForte, Zephirr, thoy plus deux personnages mystères que je ne dévoilerais pas...


je ne sais pas... Mais je crois qu'il est dans la nature humaines de vouloir survivre, même au prix de la mort des autres, malheureusement. Mais il y aura toujours des gens généreux, bons, intelligents qui ne feront jamais mordre leur propre intérêt sur celui d'autruit.

Oui, pour "vampire" j'avais bien comprit et je suis d'accord, d’ailleurs j'utilise le terme dans le texte.

J'adore tes suppositions ! je les adore tellement que je vais te poser d'autres questions par rapport à ce que tu m'a dit pour juste savoir ce que tu en penses ! ne tire aucune conclusion de mes questions, elle ne vont n'y t'aider ni te perdre.
1 Apparemment tu es certaine que Potaro va mourir; mais pourquoi veux tu que ce soit quelqu'un qui la tue ? ( tu disais Fukano et Zelvac ... )
2 On n'a pas parler de Siph depuis longtemps pourtant tu crois qu'il va se suicider, pourquoi ?

Merci beaucoup d'être la ! c'est super encourageant ! Merci !
Revenir en haut Aller en bas
Aliona Tma
Aliona Tma
Endergirl maléfique
Zodiaque : Cancer
Messages : 2250
Pikadollar : 2161
Vos j'aimes : 110
Date d'inscription : 16/06/2014
Age : 23
Localisation : /tp home
Mar 17 Mar - 20:02
Aliona Tma
Comme toujours, je n'arrive pas à mettre de mots sur ce chapitre... Mes mains tremblent alors que j'essaye d'écrire ce message. Elles volent sur le clavier à la recherche de lettres à mettre ensemble. Tout cela pour former une sorte de cohérence entre les séries de mots. Alors que j'entends le clavier me supplier d'arrêter, je réfléchit toujours... "Qu'est-ce que je ressens ?"
Tu ne peux pas savoir à quel point que suis triste, joyeuse, émue, meurtrie... Et certains sentiments n'ont pas de noms. Comme si on ne les éprouvaient que si peu souvent qu'ils sont trop insignifiant pour avoir cet honneur. Mais tous ensemble, ces mots manquants en forment un autre : "Impuissance". Cette sensation, je l'ai toujours haïe. Autant que je hais ce sentiment qu'on appelle l' "amour". Peut-être même plus.
Ne viens pas me dire que tu es contente que ça me fasse de l'effet parce que je le sais déjà et que ça va juste me détruire intérieurement...


Raikya l'Alchimiste a écrit:
Je pense que tu l'as tout simplement draumatisée. La pauvre ...

Vous ne parlez pas de moi j'espère...
Revenir en haut Aller en bas
Raikya l'Alchimiste
Raikya l'Alchimiste
Apprenti Sadique
Zodiaque : Bélier
Messages : 1228
Pikadollar : 1574
Vos j'aimes : 74
Date d'inscription : 15/06/2014
Age : 25
Localisation : Là où tu n'es pas ("bark") ; https://communautesadique.forumactif.fr/f391-raikya
Mar 17 Mar - 20:16
Raikya l'Alchimiste
Mich

Je ne connais ni l'un ni l'autre. Ce sont des teams ? Je ne suis vraiment que très peu de joueurs tu sais. (en fait, plus que siphano et SuperBrioche maintenant. Et je ne regarde même pas tous leurs let'splay u__u)
Vraiment, dans les noms que tu m'as cité je ne reconnais que "Aurélien_sama" que j'ai déjà entendu quelque part, et Fanta u_u
Donc je pourrai pas te dire !

1 evidemment il est aussi possible que Potaro veuille rejoindre Natek... mais avant cela, il aurait fallu qu'elle tue tous les participants restants de la CHM, vu comment elle est Berserk là ! Et, pour l'histoire je pense que ce n'est pas correct de faire tuer toutes les personnes restantes par une seule furie.
2 Siphano ne sait pas encore que Leo est mort, non? Même si Zelvac est encore vivant, je pense qu'il ne supportera pas ça. C'est tout.
Dans ce scénario je verrai bien Zelvac comme dernier survivant. Tu vois, le responsable de la CHM, qui reste vivant quand tout le monde est mort ...
Revenir en haut Aller en bas
Raikya l'Alchimiste
Raikya l'Alchimiste
Apprenti Sadique
Zodiaque : Bélier
Messages : 1228
Pikadollar : 1574
Vos j'aimes : 74
Date d'inscription : 15/06/2014
Age : 25
Localisation : Là où tu n'es pas ("bark") ; https://communautesadique.forumactif.fr/f391-raikya
Mar 17 Mar - 20:37
Raikya l'Alchimiste
Aliona l'endergirl a écrit:


Raikya l'Alchimiste a écrit:
Je pense que tu l'as tout simplement draumatisée. La pauvre ...

Vous ne parlez pas de moi j'espère...

Je pensais que ça te reveillerai un peu si je disais ça. Ca a marché ! XD
Revenir en haut Aller en bas
Aliona Tma
Aliona Tma
Endergirl maléfique
Zodiaque : Cancer
Messages : 2250
Pikadollar : 2161
Vos j'aimes : 110
Date d'inscription : 16/06/2014
Age : 23
Localisation : /tp home
Mar 17 Mar - 21:18
Aliona Tma
Raika,


Ce n'est pas tellement le fait que tu dises ça qui m'a réveillé mais plutôt le fait que Michel avait le droit à un commentaire de ma part et je trouve que ne pas lui en donner pour un si beau teste aurait été un injure à son travail
Revenir en haut Aller en bas
Raikya l'Alchimiste
Raikya l'Alchimiste
Apprenti Sadique
Zodiaque : Bélier
Messages : 1228
Pikadollar : 1574
Vos j'aimes : 74
Date d'inscription : 15/06/2014
Age : 25
Localisation : Là où tu n'es pas ("bark") ; https://communautesadique.forumactif.fr/f391-raikya
Mer 18 Mar - 14:01
Raikya l'Alchimiste
Aliona... bien sûr...
Je disais ça de façon tout a fait ironique bien sur. Enfin, j'essayais d'avoir de l'humour. Apparrement, c'est raté u_u
*va se cacher*
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Mer 18 Mar - 15:27
M.S.
Raikya

Alors je ne sais pas comment t'aider à faire ton choix, car je ne peut pas te dire ce qu'il y a dedans... Mmm que t'en dire... Dans ce que je prévois de faire : Holycube, c'est un groupe d'amis, rien de particulière à pars une très bonne entente; et Redsteak c'est une sorte d'assemblé, de club d'amis où l'on travail sur la Redstone, C'était un groupe où été Aypierre et Shorty, donc on va en parler, mais on va aussi parler redstone.
Et puis si cela t'est égale, je choisirais pour toi le moment venu.

2, non Siphano ne sais pas que Léo est mort. Il a été tué dans le Nether par Ectalite et depuis ce jour Siph n'a plus eut de base fixe, donc il n'a pas reçus le papier...

1, 2 et 3 ; j'ai beaucoup aimé que tu me mettes ta réflexions car celle ci suit parfaitement ma logique et si ce n'est pas vrai, cela aurait très bien pu être la suite de la CHM. Tu as eut un résonnement qui aurait très bien pû être le mien, et c'est cela qui est vraiment drole ! Merci beaucoup de l'avoir mit, j'adore vraiment quand on fait cela !
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Mer 18 Mar - 15:29
M.S.
Raikya l'Alchimiste a écrit:
Aliona l'endergirl a écrit:


Raikya l'Alchimiste a écrit:
Je pense que tu l'as tout simplement draumatisée. La pauvre ...

Vous ne parlez pas de moi j'espère...

Je pensais que ça te reveillerai un peu si je disais ça. Ca a marché ! XD

XD Tu es une magicienne Raika. Tu nous fait sortir des Aliona de ton chapeau. :wah:
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Mer 18 Mar - 16:12
M.S.
Aliona

Alors je vais commencer ma réponse par : je suis
Code:
contente que ça me fasse de l'effet
XD . Tu m'a un peu tendu la perche, quand même ! juste un peu... Mais de toute manière je l'aurais dit quand même parce que c'est plus que vrai : C'est la vérité.
Bon plus sérieusement, moi, je suis réellement contente quand le texte fait de l'effet car cela montre qui est assez bien écrit, en tous cas au point de suscité des émotions, ce qui est capitale.

Ensuite j'ai une question, comment peut tu être
Code:
joyeuse
?? Je sais pas, mais ce n'est pas la partie pour moi qui évoque le plus le joie... Juste deux morts dont Skillnez qui emporte avec lui beaucoup d'espoir car c'était sur ses épaules que reposait l'héritage d'Aypierre... Et aussi un folle meurtrière qui s’avance vers le bunker... bien qu'elle ne l'ai jamais été - où du moins complètement - ce n'était pas le passage où la CHM était le plus paisible.

Code:
ça va juste me détruire intérieurement...
oh oui !

Bref, ne te laisse pas embêter, je suis méchante.En tous cas cela m'a fait vraiment plaisir que tu passes, que tu sois toujours là fidèle au poste et que tu continue à me laisser ton petit commentaire qui m'est très précieux ! Cela fait on ne peux plus plaisir de t'avoir parmi les lecteurs et je suis toujours ravie de te retrouver, car tu es trop cool ! Merci pour ton commentaire et à la semaine prochaine pour la suite, que je suis gentiment en train de vous concocter.

Raikya l'Alchimiste a écrit:
Je pense que tu l'as tout simplement draumatisée. La pauvre ...

Code:
Vous ne parlez pas de moi j'espère...

Non, pas du tous, jamais de la vie. Il n'y a juste personne d'autre à qui cela pourrais s’adresser... XD
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Mer 18 Mar - 16:14
M.S.
Aliona

le fait que Michel avait le droit à un commentaire de ma part et je trouve que ne pas lui en donner pour un si beau teste aurait été un injure à son travail[/quote]

OOOOHHHHH merci :coeur: je te naime !
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Mer 18 Mar - 16:15
M.S.
Raikya l'Alchimiste a écrit:
Aliona... bien sûr...
Je disais ça de façon tout a fait ironique bien sur. Enfin, j'essayais d'avoir de l'humour. Apparrement, c'est raté u_u
*va se cacher*

Non, ça à marcher, moi ça m'a fait rire !
Revenir en haut Aller en bas
Aliona Tma
Aliona Tma
Endergirl maléfique
Zodiaque : Cancer
Messages : 2250
Pikadollar : 2161
Vos j'aimes : 110
Date d'inscription : 16/06/2014
Age : 23
Localisation : /tp home
Mer 18 Mar - 16:16
Aliona Tma
Arrêtez de vous moquer de moi ! *part bouder dans son coin*
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Mer 18 Mar - 16:17
M.S.
Aliona l'endergirl a écrit:
Arrêtez de vous moquer de moi ! *part bouder dans son coin*

Mais non ! reste ! On ne se moque pas de toi ! C'est parce que l'on t'aime bien ! On ne le ferait pas, si on ne t'aimait pas !
Revenir en haut Aller en bas
Raikya l'Alchimiste
Raikya l'Alchimiste
Apprenti Sadique
Zodiaque : Bélier
Messages : 1228
Pikadollar : 1574
Vos j'aimes : 74
Date d'inscription : 15/06/2014
Age : 25
Localisation : Là où tu n'es pas ("bark") ; https://communautesadique.forumactif.fr/f391-raikya
Mer 18 Mar - 16:41
Raikya l'Alchimiste
Mich
Je... je te laisse choisir. Même si j'ai un peu peur de ce que tu vas faire XD

Aliona > c'est la faute de Michel, c'est son histoire !
*va faire ses bagages et fuit part sur les routes, turlulu, avec un chien et un cheval*
On se moque pas voyons Surprised
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Mer 18 Mar - 16:48
M.S.
Raikya

Très bien. Twisted Evil Tut peux me faire confiance, je leur servirais une ... traitement de faveur... qui leur sera tous particulièrement destiné... Etant donner que ces dans le second épilogue, et que je t'ai rapprocher des sadiques, tu peux en voir déjà la tonalité, mais je ne dis rien. Peut être que je te pauserais d'autre question, mais de toute façon les épilogues n'arrivent pas avant l'été.
En fait cela ne va pas vraiment être moi qui va choisir, car je veux savoir avant si Lielea a une préférence, mais si non, je tranche. De toute manière, j'ai déjà les idées du sort qu'ils vont subir, et le Choix de Lielea n'influe aucunement ta partie.

Code:
Aliona > c'est la faute de Michel, c'est son histoire !

J'arrive pas à le croire !!! sale traître ! tu vas voir ce que tu vas voir. Tu ne perds rien pour attendre ! *se lance à sa poursuite

XD T'est trop drôle comme fille.
Revenir en haut Aller en bas
Raikya l'Alchimiste
Raikya l'Alchimiste
Apprenti Sadique
Zodiaque : Bélier
Messages : 1228
Pikadollar : 1574
Vos j'aimes : 74
Date d'inscription : 15/06/2014
Age : 25
Localisation : Là où tu n'es pas ("bark") ; https://communautesadique.forumactif.fr/f391-raikya
Ven 20 Mar - 17:24
Raikya l'Alchimiste
Mich,

Je ne les connais pas, mais je les plains u_u
Enfin, un peu. Pas trop non plus...

Et non, tu ne me retrouvera jamaaais, je suis partie à Zanzibar apprendra à danser avec mon âme è_é *se que je raconte n'a aucune logique, achevez moi ;-Wink
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Ven 20 Mar - 22:29
M.S.
Raikya

Tu as raison de les plaindre, mais je crois que cela va te plaire. Au fait, je t'ai choisit RedSteak, car notre cher Aypierre y a, dans le mort, une place toute particulière... Enfin bref, les problèmes sont en vues comme les nuages à l'horizon avant l’apocalypse.

"achevez moi" oh, cela, tu peux compter sur moi ! Twisted Evil Faut jamais demander cela à un sadique, c'est lui tendre une trop belle occasion.
Revenir en haut Aller en bas
Aliona Tma
Aliona Tma
Endergirl maléfique
Zodiaque : Cancer
Messages : 2250
Pikadollar : 2161
Vos j'aimes : 110
Date d'inscription : 16/06/2014
Age : 23
Localisation : /tp home
Ven 20 Mar - 22:31
Aliona Tma
dans le mort ?
Je n'ai pas du tout suivi ce que tu voulais faire avec Holicube ou Redsteak...
Perso, j'aime autant les deux parce que Zephirr et Pierre y sont xD
Une pitite explication ? *yeux kawaii*
Revenir en haut Aller en bas
avatar
M.S.
Petit Sadique
Messages : 922
Pikadollar : 1505
Vos j'aimes : 83
Date d'inscription : 16/06/2014
Sam 21 Mar - 0:04
M.S.
Aliona

Aypierre est mort . Ne le savais tu pas ?  :coeur:  "le" est juste une faute de frappe pour "la". Je voulais dire par la que même dans la mort, il aura une très grande influence, très grande et très particulière.
Je sais qu'Aypierre et Zephirr sont dans les deux en vrai, mais dans ce que je vais en faire, ils ne vont être que dans Redsteak. L'intrigue le veux. Elle veut aussi que Bill ne soit pas à Holycube, mais enfin c'est deux points là ne sont pas très fixés. Je sais ce que je vais faire principalement, mais il me manque encore certain détail, donc il est possible que cela change.

Pour la petite explication, cela concerne la fin de la CHM. La fin est... On va dire ... ambiguë. Je n'aime pas le fin où tous est clair, tous est net et facile. Pour moi, cela ne peux pas se finir sans laisser des questions, des mystères irrésolus, car dans la vrai vie, jamais rien ne se finit d'un seul coup comme cela si facilement et il restera toujours des question sans réponse. Donc, la fin de la CHM, sera... énigmatique ( si c'est bien réussit - je l'espère ) et donc laissera beaucoup de solution possible, de suite possible. Après le dernière chapitre de la CHM, je pense laisser deux mois, deux mois durant les quels chacun pourra inventer sa suite, son explication, l'écrire et la poster. On pourra donc voir ce que les autres ont fait, lire, comparer, regarder, voir les différences de point de vue et d’avis, où les ressemblances ext... Tous le monde est invité à participer, toi aussi si tu le veux. les questions seront celle que l'on se pose à la fin : exemple "comment expliquer la CHM ? Pourquoi le maître du jeu à fait cela ? Qui il était ( pour ceux qui n'auront as trouver....) et surtout QU'EST CE QUI SE PASSE APRES ? Quelle est la réaction des autres, à l’ouverture de la CHM ? Comment les gens du monde extérieur, les amis, les proches, réagissent t'ils ? ext...
En fait se seront les questions que vous vous poserait ( donc vous aurez une liberté totale de la voix à suivre car vous ne vous poserez pas forcément les mêmes questions et de toute manières vous n'imaginerez pas les mêmes réponses ) Toutes les réponses que vous apporterais seront forcément justes, car il n'y aura pas de fin officiel ( la vrai fin est celle du jour 14 )
Cependant, je ne vous laisserez pas totalement sans réponse, après deux mois ( il faut laisser le temps quand même ) je mettrais en ligne deux épilogues, un qui se fini bien, l'autre non. Se seront des réponses possibles sans être la réponse, car il n'y aura pas de réponse unique et celle que vous aurez écrite tiendront autant lieu de réponse que celle que je mettrais en ligne.
Il y aura donc deux épilogues, où je fais intervenir le monde extérieur (ou pas ) et d'autre youtuber, que je ne pouvais malheureusement pas intégrer à la fiction car ils n'ont pas participés à la CHM. Dans ses deux épilogues, il y aura différente, petite aventures/nouvelles qui en fait les constituerons comme un tous. Et chacune des ces nouvelles seront destinées à quelqu'un en particulière, quelqu'un que je voudrais remercier par exemple pour ses commentaires, réguliers qui m'ont toujours fait plaisir et encouragé. Raika aura sa nouvelle, Lielea aura le sienne et toi aussi. Elles seront chacune spécifiquement dédié à vous et vous pourrez beaucoup y intervenir car je les construirais en fonction de ce que je connais de vous, mais aussi des réponses que vous aurez faite à mes questions. Par exemple,  il y aura dans celle de Lielea une description de montagne, elle sais pourquoi Wink C'est pour cela que je posais ces questions à Raika, c'est en vus de son texte.
Pour toi, je sais à peu près aussi ce que je veux faire... Tu n'est pas une sadique, il ne faudrait pas quelque chose de trop brutal, contrairement à Raika, où je peux y aller sans crainte. Mais pas un truc totalement heureux, car j'aime te faire un peu souffrir... Est ce que tu peux me donner par exemple tes 5 premiers Youtubers préférés ou les personnages préférés de l'histoire, que je choisisses les protagonistes... Tu peux tous me les citer ( même si je les ai tuer lors de la CHM, OSEF ) sauf : Aypierre et Zelvac.

Donc voila, tu connais le projet que je suis en train d'organiser, et pourquoi je posais ces questions à Raika. Cela peut te paraître un peu confus, c'est pas grave, tu comprendra mieux quand le moment sera venus. Au jour 14, je ferais une annonce "officielle" pour organiser le premier point, où je resexpliquerais bien tous. Quand au texte qui te concerne, tu n'as rien à faire et rien à comprendre, juste à répondre à mes questions quand je t'en pauserais. Tous cela te paraîtra surement très bizarre, mais je ne vais rien te raconter, c'est la surprise et mon cadeau remerciement pour ta présence et tes encouragements !
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
Sujets similaires
-
» Et si la CHM s'était passée autrement ?
» Et si la CHM s'était passée autrement ?
» Et si la CHM s'était passée autrement ?
» Et si la CHM s'était passée autrement ?
» Et si la CHM s'était passée autrement ?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
TheCommunautéSadique :: Petit coin des écrivains :: Vos Remakes :: Nos auteurs :: Michel Strogoff-
Sauter vers: