PDV Luni
Je relevais la tête vers la fenêtre d’où nous avions sautées, mais personne n’osait nous suivre. Tant pis, j’avais fais ce que je pouvais. Alors que je me hissais tant bien que mal sur mes jambes et que j’essayais d’essorer ma robe, j’entendis des bruits d’éclaboussures derrière moi. Malgré l’obscurité, je crus reconnaître les personnes qui avaient essayé de combattre la créature. Ils étaient trois, je crois. Je repris ma sœur dans mes bras, même si mes muscles étaient courbaturés et que je ne savais pas si je pourrais aller plus loin. Alors que les individus derrière moi venaient de rejoindre la berge, on entendit un grognement bestial et le bruit d’un coup porté dans un mûr, avec des débris tombants lourdement sur le sol. Le bête sortit de la maison et tourna la tête vers nous. Sans que je ne comprenne vraiment ce qu’il se passait, un garçon prit ma sœur sur son dos et un autre m’incita à courir. Mon cerveau ne savait plus quoi faire, alors je les suivais. On contourna le bâtiment, suivis par la chose derrière nous. Attachés à un arbre, des chevaux paniqués par les bruits et les flammes hennissaient. La seule fille que j’avais pus identifier dans le groupe les détacha rapidement. Mes jambes bougeaient toutes seules, si bien que je montais automatiquement derrière la fille.
Je me souviens d’avoir senti les secousses des foulées de l’équidé, puis d’être plongée dans le noir.
PDV Asallé
Lors de la réception, j’avais dansé avec le même homme qui ne voulait pas me lâcher. Lorsque j’avais, non sans mal, réussit à m’éloigner, j’avais rejoint Mathilde qui était toujours avec un jeune homme aux cheveux noirs. Je commençais vraiment à étouffer avec tous ces invités, et j’espérais que je pourrais bientôt m’éclipser en douce. Ensuite, la créature à deux têtes avait semée la panique parmi les invités, et j’avais été poussée vers la sortie dans les premières. J’avais à peine eu le temps de retrouver Mathilde que le sol s’effondra sous les pieds de quelques personnes et bloqua la sortie à d’autres. De la fumée commençait à prendre forme à l’arrière de la maison, et la bête s’énervait chaque secondes un peu plus. J’avais cherché Seher et Luni, mais je ne les avais pas trouvées, et je m’inquiétais chaque minutes un peu plus à leur sujet.
Les gens restaient bêtement devant la maison, comme s’ils attendaient que le monstre vienne les manger vivants. Alors que j’allais commencer à bouger afin de partir, nous avons entendu un bruit sourd et la bête est sortie de la maison. Elle s’est mise à courir, s’est arrêtée quelques secondes, nous a regardé et s’est précipitée vers nous. J’avais tout de suite retiré mes talons, puis j’avais senti une main m’attraper par le poignet, et me tirer violemment vers deux chevaux qui ruaient, de peur sans doute. Il me poussa vers l’un, ainsi que ma sœur que j’avais entrainée avec moi. Sans vraiment comprendre pourquoi, nous montions sur nos montures et l’homme, si le peu de lumière qu’apportaient les flammes ne mentaient pas, donna une claque à notre cheval et au sien afin qu’ils s’élancent au galop.
PDV Luni
Je me réveillais en sursaut. Je clignais plusieurs fois des yeux. J’étais dans ce qui semblait être une tente, et dehors, le soleil devait déjà illuminer le pays depuis quelques heures en vu de la lumière perçant le fin tissu. Je portais un T-shirt rouge et un leggings noir. Mes cheveux étaient détachés et Seher dormait dans un sac de couchage à mes côtés. Puis, je me souvins des évènements d’hier, et mon ventre se noua. Où étaient Mathilde et Asallé ? Allaient-elles bien ? Je secouais la tête en chassant des scénarios effrayants de ma tête. Étaient-ce les aventuriers qui m’avaient mise dans cette tente ? Une seule façon de le savoir. Je me levais doucement afin de ne pas réveiller ma sœur. J’eus du mal à retrouver mon équilibre à cause des mes membres qui semblaient se réveiller d’un long sommeil. Je vis des bottes noires dans un coin, et je supposais qu’elles étaient pour moi, alors je les enfilais silencieusement.
J’ouvris la fermeture éclair de la tente et sortis. Je fus vite éblouie par les rayons du soleil et la chaleur agréable n’avait rien à voir avec celle des flammes. Je balayais du regard les alentours ; devant moi se trouvait des cendres, sans doute avaient-ils fait un feu pour se réchauffer après la baignade improvisée, trois autres tentes étaient placées en cercle et les cheveux étaient attachés à un tronc d’arbre. Je distinguais une silhouette à travers la toile à ma droite, et deux personnes s’occupaient des chevaux. Désormais, puisqu’ils n’étaient plus dans la pénombre et que mon esprit était clair, je pouvais les détailler parfaitement. La fille avec qui j’étais montée à cheval était blonde, presque rousse, et ses cheveux étaient incroyablement bouclés. Ses yeux verts pétillants passaient du garçon à ses côtés jusqu’au cheval blanc qu’elle s’appliquait à brosser. Elle avait presque la même corpulence que moi, alors j’en déduisis que les vêtements propres que je portais les appartenais.
Le garçon avait les cheveux et les yeux bruns, ainsi que la peau matte. Il n’avait pas l’air très féroce et faisait la taille de la blonde à côté de lui.
Je ne savais pas vraiment quoi faire entre retourner faire semblant de dormir en attendant le réveil de ma sœur ou aller leur parler. J’hésitais encore lorsque la fille posa son regard sur moi. Je ne savais pas vraiment si elle souriait ou si elle grimaçait, mais elle adressa deux mots à son compagnon et ils s’approchèrent de moi. Elle s’arrêta devant moi et s’adressa à moi, sans vraiment me regarder dans les yeux.
« Bonjour, comment allez-vous ? Vous vous sentez bien ? »
Ils avaient l’air gênés, et je les comprenais. N’importe quel bourgeois hautain leur aurait intimé de faire toutes sortes de choses, et ils auraient été forcés de le faire. J’étais moi-même gênée qu’elle me vouvoie alors qu’elle m’avait sauvée la vie.
« Euh…ça va. Mais…euh…vous pouvez me tutoyer. Je m’appelle Luni. »
Ils semblèrent surpris de ma réponse. Évidement, ils devaient connaître mes parents qui étaient parmi les plus riches du pays, donc se dire que leur fille faisait ami-ami avec eux devait les choquer quelque peu.
« Oh…euh, très bien. Je m’appelle Méli, et lui, c’est Tim. »
Un silence gêné s’installa entre nous, jusqu’à ce que le garçon que j’avais vu dans la tente n’arrive.
« Je m’appel Léo. Tu te souviens de ce qu’il s’est passé hier ? »
Je me retins de sourire devant les airs encore plus choqués de ses amis, qui ne devaient pas s’attendre à ce que Léo s’adresse ainsi à moi. Il était un peu plus grand que Tim, avait des yeux verts émeraude et ses cheveux étaient blonds. Il semblait avoir du répondant et ne pas avoir froid aux yeux.
« Oui. »
Je me mordis la lèvre. Je ne savais toujours ce qu’étaient devenues Mathilde et Asallé.
« Où sont ma jumelle et mon autre petite sœur ? »
«Elles devraient être avec nos amis, enfin, je crois. »
Ils croyaient ? Rassurant, vraiment.
« Luni… ? »
Je me retournais pour trouver ma sœur encore un peu endormie qui se frottait les yeux et bâillait. Elle courut vers moi et me fit un câlin que je lui rendis. J’entendis derrière moi Léo s’adresser à Méli.
« Il faudrait aller chercher du bois, et de la nourriture. »
« Le bois ne sera pas un problème, mais pour trouver de la nourriture… »
Je me retournais vers eux.
« On peut aller en chercher en ville. Certains bourgeois en donnent gratuitement, ou pour très peu de pièces. »
Ils se regardèrent. Évidement. Les aventuriers ne sont pas bien vus en ville et ils payent à chaque fois très chère pour le moindre petit morceau de viande.
« Euh…je crois que la ville la plus proche est à moins de dix minutes…je…pourrais peut-être m’y rendre ? »
Tim hocha la tête.
« Ouais, on va faire comme ça. Et puis, j’irais chercher du bois pendant que Léo et Méli resteront avec ta sœur. »
J’hochais la tête et me tournais vers Seher.
« Tu seras gentille, hein ? Je reviens dans pas longtemps, promis. »
Léo me tapota l’épaule et me tendit une dague.
« Au cas où. »
Je voyais bien qu’il ne pensait pas que j’arriverais à m’en servir, mais il risquait d’être surpris. Je glissais la dague dans la poche de mon leggings et commençais à partir en direction de la ville la plus proche.
Accueil 
Sam 4 Juil - 15:42
