A écouter avec cette chanson : https://www.youtube.com/watch?v=LXkV6e3nMyY
Entendre le verrou cliqueter comme un pistolet qu'on recharge me fit sortir de ma transe. Un verrou ? Y'avait pas de verrou dans ma chambre d'hôtel ! Je regardais autours de moi. J'étais dans une petite salle de bain avec des toilettes, un lavabo et un miroir. J'observais mon reflet. je suis essoufflée Mes cheveux châtains clair tressés sur le côté tout emmêlés et un magnifique coquard s'étendait sur ma joue. je ne me souvenais de rien. Mes vêtements étaient sales et déchirés comme si je m'étais roulée par terre. Ma lèvre était fendue et une vive douleur parcourait le bas de ma jambe. Je fis couler de l'eau et me rinçais le visage. Un souvenir fit son apparition. Je me rappelle d'un poing qui file vers ma tête. je m'écarte instinctivement mais pas dans le souvenir. Je masse mon œil au beurre noir. Tous les souvenirs commencent à affluer comme s'ils s'échappaient du robinet. Un coup dans la bouche, un tacle au mollet. Une main tire mes cheveux; J'ai l'impression de devenir folle. Il me semble que des milliers de personnes s'attaquent à moi. J'aperçois mon agresseur. C'est une jeune fille aux cheveux bruns bouclés et aux yeux noisettes. Elle a une marque rouge sur la joue et son regard est furieux. Je la reconnaît enfin. C'est ma meilleure amie. Comment tout cela est-il arrivé ? Aucune idée. J'écoute à la porte. Une sirène d'urgence. Des filles passent dans le couloir. L'une d'elle dit :
"C'est incroyable comment cette fille à mit K.O. l'autre. On a dut appeler les urgences. J'aurais raté ce voyage scolaire pour rien au monde. C'était incroyable. La fille est partie en courant chais pas où après."
J'avais vraiment envoyé ma meilleure amie à l'hôpital ? Une vague de fureur m'envahit. Envers moi même, envers mon adversaire, envers mon reflet qui me jugeait, envers la terre entière et ma vie à la noix ! D'un hurlement furieux, j'envoyait mon poing dans le miroir. Mon reflet se fractura comme un kaléidoscope. La douleur du verre sur mes phalanges me fit crier de douleur. J'attrapais un fragment tombé à terre. Le sang coulait le long de mon bras. Le bout de verre me rentraient dans la peau. Des larmes brûlantes glissaient sur mes joues. De colère, de honte, de tristesse et de dépit. Qu'est-ce que je fous sur cette planète bancale ? Ma vie est une erreur ! Je ne suis pas digne d'exister... Je referme ma main sur le fragment et serre de toutes mes forces. Des coups à la porte m’interrompent.
"Hé oh là dedans ? Ça va ? J'ai entendus des bruits étranges, si vous ne sortez pas, j'enfonce la porte !"
C'est une voix de mec. Pire. C'est une voix de mec que je connaît. Je lâche le bout de verre et ouvre la porte. Le fait que le battant s'ouvre vers l'extérieur, la première chose que l'on voit est le sang sur la poignée. Le jeune homme se précipite à l'intérieur. Je doit faire un beau tableau avec mon coquard et mes mains en sang. Le jeune homme me fixe. Je le fixe. Je n'arrive pas à retrouver son prénom. Il veut faire un pas vers moi mais il marche sur un bout de verre. Il attrape mes poignets et les secoue dans tout les sens en criant :
"Mais qu'est-ce qui t'as prit !?"
Je le fixe d'un regard vide. Mes mains tremblent. Qu'est-ce qui m'as prit ? Je ne m'en souvient même plus. Le regarder se préoccuper de moi me touche. Je me mets à pleure alors il me prend dans ses bras. Je renifle dan son t-shirt. Je pose le menton sur son épaule. Il me murmure quelque chose à l'oreille.
"Je veillerais sur toi"
Il m'embrasse sur le front. Mes mains sanguinolentes sont en train de tâcher sont t-shirt. Il me guide dehors. Me soigne lui même. Ses mains sont délicates. Il est le grand frère dont j'ai toujours eu besoin... Il m'aide à nettoyer la salle de bain. Il me redonne le sourire. Je suis heureuse. Il est mon ange gardien. Je me souviens enfin de son nom.
Baptiste.