- Tcho les potes, à tout à l’heure pour un stream perso’ !
Je coupe le live avant de lancer les pubs. Voilà, j’ai fini mes deux heures d’émission, je vais enfin pouvoir aller manger. Je m’étire un peu sur ma chaise avant de commencer à fermer tous les programmes ouvert sur mon ordinateur. J’entends la porte du box qui s’ouvre derrière moi. Je ne réagis pas, j’ai presque fini. Je sens qu’on m’enlève mon casque que j’ai laissé sur mes oreilles.
- La cam est éteinte ? me demande la voix calme d’Alderiate, derrière moi.
- Oui. répond-je simplement, toujours les yeux rivés sur mon écran.
Je sens ses mains se poser sur ses épaules et ses lèvres qui frôlent mon cou. Je frissonne doucement, et mes yeux se ferment pour profiter de l’instant. Il laisse ses mains glisser le long de mon torse, et je suis obligé d’abandonner toutes mes autres occupations. Mon cerveau est totalement hors de contrôle.
C’est sûrement pour ça, que je n’ai pas entendu les bruits de pas, qui s’approchaient dans le couloir. Par contre, le : « Les gars »... étonné que Dfg a murmuré après avoir ouvert la porte, ça, je l’ai entendu...
Alderiate se détache rapidement de moi et bondit vers l’intrus, le tirant à l’intérieur et refermant la porte derrière lui, se plaçant entre lui et l’entrée. Je fais pivoter ma chaise vers eux lentement en me mordant la lèvre pour ne pas rire devant l’air affolé d’Alde. Je l’avais bien prévenu, pourtant, que n’importe qui pouvait nous surprendre s’il venait me câliner dans un box. Mais il ne m’avait pas écouté. C’était dur de faire semblant de n’être que de simples amis, en journée.
La scène qui se joue devant moi est surréaliste. Alderiate semble chercher ses mots, affolé, et je crois que Dfg a peur lui aussi. Il me lance un petit regard interrogateur, comme pour me demander si je vais bien. Oh. Il pense que... ? Je manque d’éclater de rire et je me contente de hocher la tête en signe de réponse. Bien sûr que oui, je suis consentant.
Alderiate semble avoir finalement trouvé les mots qu’il cherchait.
- Dfg. Tu peux oublier ce que tu viens de voir ?
- Ça... risque d’être difficile ? tente le brun, qui a vraiment l’air appréhender la réaction d’Alderiate.
Et effectivement, ce dernier frappe son poing contre le mur de frustration, avant de secouer un peu sa main endolorie et de se tourner vers moi pour avoir de l’aide. Je lui souris doucement pour essayer de le calmer un peu. J’ai pas trop envie qu’il fasse un trou dans le mur...
- Ça fait deux mois qu’on est ensemble. On ne voulait pas en parler à la base. Tu penses que tu peux garder ça pour toi ?
Dfg me regarde, avant que son visage ne s’éclaire d’un sourire malicieux.
- Bien sûr. Mais je veux les détails.
Je manque de m’étouffer. Quoi ? QUOI ? Quels détails ? Il semble remarquer mon air dérouté et je le vois rougir légèrement.
- Enfin, je veux dire... Comment vous vous êtes mis ensemble...
Je soupire de soulagement. C’est bon, j’ai juste déraillé. En même temps, peut-être qu’il aimerait bien des tips pour son histoire d’amour avec Melon... Merde, il faut vraiment que j’arrête avec ça ! Melon a une copine, en plus !
- Enfin, je vais vous laisser, hein... dit encore Dfg, toujours un peu gêné. Il passe près d’Alderiate, et lui glisse un mot à l’oreille avant de quitter la salle, refermant soigneusement la porte derrière lui. Curieux, je demande :
- Il t’a dit quoi ?
Alde me regarde, un air étonné affiché sur le visage. Il se tourne vers moi et hausse un sourcil.
- Il m’a dit : « Je suis un devin... ».
Un sourire m’échappe. Oui, ça fait des mois qu’il dit qu’Alde et moi on finira ensemble. Il le disait plus pour rire qu’autre chose, mais finalement...
Mon amoureux s’approche de moi et me vole un rapide baiser, avant de quitter la pièce à son tour. Il va falloir qu’on fasse attention...