Mon réveil sonne et je l’éteins d’un coup de main rageur.
Je voulais dormir, moi... Mais le travail m’appelle.
Je me redresse et me lève, enfilant les quelques vêtements que je portais déjà la veille. Je baille à m’en décrocher la mâchoire. Je jette un coup d’œil à mon oreiller et à mes draps. J’aimerais bien y retourner...
J’entends du bruit dans la cuisine. Étrange, je pensais être seul... Alderiate va travailler plus tôt que moi, normalement. Généralement, lorsqu’on ne dort pas ensemble c’est parce que je finis plus tard le soir et il se réveille plus tôt le matin. Alors pour ne pas se déranger et avoir des heures de sommeil respectables, on fait chambre à part. Mais là, je ne comprends pas pourquoi j’entends des bruits à l’extérieur de ma chambre. J’en sors, encore endormi.
Alderiate me voit arriver et il me sourit calmement. Je le dévisage quelques secondes et regarde frénétiquement mon téléphone.
- Mais, Alde... Tu devrais pas être au bureau ?
Il me regarde et éclate de rire.
- Toi, t’es vraiment pas réveillé, hein ? On est en week-end, je te rappelle !
Oh. Merde. Je me frappe la tête et je m’assieds à table, sans rien prendre à manger. Je croise mes bras sur la nappe et j’enfouis ma tête à l’intérieur. Dire que j’aurais encore pu dormir...
Je crois qu’Alderiate a compris ce qu’il se passe dans ma tête, parce que je sens ses mains se poser sur mes épaules.
- Retourne dormir, Chap !
Je grogne. Je n’ai pas le courage de bouger... Alderiate me secoue un peu et je finis par relever la tête. Il m’ébouriffe les cheveux et je ne réagis pas.
- J’peux aller dans ton lit ? je lui demande finalement.
Il est plus grand. Et plus confortable. Il porte son odeur, en plus... J’entends Alderiate rire légèrement.
- Oui, vas-y.
Il s’approche de moi et je sens son souffle chaud dans mon cou.
- Tu veux que je vienne avec toi ?
Je souris.
- Si tu viens, je suis pas sûr qu’on va réellement dormir...
- Pas faux...
Il retourne boutiquer des trucs près du potager, alors que je me lève et que je me traîne comme une larve jusqu’à sa chambre. J’enlève les vêtements que j’ai enfilés il y a à peine dix minutes et je me faufile sous ses draps encore chauds. J’enfouis ma tête dans son coussin et je m’endors presque immédiatement.
Je me réveille trois heures plus tard. Alderiate est en pleine partie de Lol. Je reste un peu dans son lit, observant son écran. Il vient de perdre. Il m’a entendu remuer et se retourne vers moi, m’offrant un joli sourire.
- Bien dormi ?
- Mouiiiiii... dis-je en m’étirant.
Il quitte sa chaise de bureau et vient s’asseoir sur le lit. Il me regarde quelques secondes avant de dire l’air amusé :
- Maintenant que tu es réveillé on peut aller faire les courses...
A ces mots, je me planque sous les draps et je me roule en boule. Personne ne me voit. Je n’irai pas faire les courses.
Je sens un poids venir m’écraser, m’empêchant de bouger. J’étouffe légèrement.
- Alde ! T’es lourd ! Je crie.
- Oh, tient, mon lit m’insulte. C’est pas très gentil, monsieur le lit...
Je me débats de toutes mes forces avant de me résigner.
- D’accord, je viens faire les courses avec toi ! Mais enlève-toi !
- Mon lit veut venir faire les courses avec moi ? Répète-t-il, comme étonné.
- ALDE ! Je crie pour qu’il s’enlève.
Il finit par se retirer en riant, et soulève le drap qui cachait mon visage. Je suis rouge comme une tomate à cause du manque d’air et de la chaleur. Il m’embrasse rapidement et sort de la pièce.
- On part dans dix minutes !
Je boude un peu. J’essaie de me convaincre de me lever, mais finalement, l’appel de la flemme est trop grand. Je me recouvre à nouveau de la couverture et je ferme les yeux.
Qu’il se débrouille, moi, je dors.