Je croise les bras sur mon torse, réprimant un frisson. J’ai enfin fini mon stream nocturne et je peux rentrer à la maison. Alderiate m’a dit qu’il m’attendait et qu’il gérait le souper. Il n’y a pas à dire, entre nous deux, c’est lui qui cuisine le mieux ! S’il n’était pas là, je crois que je mangerais au fast-food pour tous les repas... Rien que d’y penser, j’en bave... J’ai tellement faim !
Quand j’entre dans l’immeuble, je croise le concierge qui me regarde avec des yeux révulsés. Quoi ? Il n’aime pas que je rentre autant tard ? Je peux le comprendre, mais je ne vois pas comment je pourrais faire autrement...
Je prends l’ascenseur jusqu’à notre étage. Une fois devant la porte, je sens un doux fumet parvenir à mes narines. Qu’est-ce que j’aime Alderiate... Je déverrouille ma porte et j’entre dans notre appartement. Je sais pas ce qu’il m’a cuisiné, mais si c’est pas prêt tout de suite, je vais commencer à manger tout ce que je trouve !
Je rejoins la cuisine et je reste quelques minutes dans l’encadrement de la porte, sans comprendre.
Alderiate est appuyé contre le plan de travail, une main appuyée sur les yeux, comme si... Non, c’est pas possible... Je m’approche de lui.
- Coucou Alde...
Il sursaute et renifle avant de retirer sa main se ses yeux pour croiser les miens, inquiets.
- Ah, salut, Chap, t’es en avance !
Il esquisse un sourire peu convainquant. Ses joues et ses yeux sont rougis. Je peux apercevoir des traces de... larmes ? sur sa joue. Je me rends subitement compte que je ne l’avais jamais vu pleurer. Ça doit être grave...
- Alde... Ça va ? je lui demande, troublé.
- Oui, oui ! C’est... c’est pas ce que tu crois...
Sans pouvoir me retenir, je lui saute dans les bras. Je n’aime pas le voir triste. Je le serre fort contre moi.
- Chap... Chap ! m’appelle-t-il doucement.
Je ne le lâche pas, mais je l’écoute attentivement. Un petit rire s’échappe de sa gorge. Je ne comprends pas.
- J’me suis juste fait avoir pas une de ces conneries d’oignons, t’inquiète pas pour moi...
Oh... Alors... ? Je me détache de lui, un peu énervé.
- Et t’aurais pas pu me le dire tout de suite, abruti ! Au lieu de me laisser me faire du soucis pour rien ! je hausse le ton.
Il me sourit et amène une main à son œil pour essayer de chasser les picotements qu’il doit ressentir. Je l’en empêche.
- Si tu y touches, ce sera pire.
Il râle un peu et se retourne pour finir de préparer le repas. Je l’assiste comme je peux, obéissant à ses directives.
Il m’a fait peur, le con.