La neige tombait sur nos deux corps enlacés. J'avais très bien compris : tu partais. Tu partais et emportais avec toi une si forte amitié. Tu m'avais promis que tu m'appellerais, tout les jours. Mais je savais que c'était impossible, la France était si loin et tu n'allais pas tarder à m'oublier, je le savais. Les gens nous frôlaient sans même nous prêter attention. Ne tenant plus sous la pression trop forte des sentiments, je me mis à pleurer contre ton épaule. Et tu continuais tes promesses, tu me chuchotais que tout ira bien, que tu m'enverrais des cadeaux et que, dès que l'été reviendra, tu reviendrais avec.
Malgré la tristesse de mes pensées, je ne pus m'empêcher de sourire. Tu étais absolument adorable à t'occuper de moi comme cela, me consoler et me répéter sans cesse que tu ne m'oublieras pas. Un rire nerveux me prit alors que je m'extirpais de ton étreinte et te fixais. Tu me lanças un regard interrogateur et je te répondis par un bisou sur ta joue.
« Qu'est-ce que tu as ? Finis-tu par demander à voix haute.
-Tu es adorable ! Allez, idiot, retourne prendre ta valise, tu vas rater ton train !
-Oh... »
Tu semblais gêné. Tu baissas la tête en te grattant la nuque et je te souris. Tu relevas ta tête, l'air décidé.
« Tu as raison, je dois y aller ! Tu viens ? Demandas-tu en tendant la main vers moi. »
Je la pris en souriant et tu m'entraînas à travers les passants.
Mes larmes s'étaient déjà évaporées, envolées en même temps que mes doutes et mes peurs les plus profonds.