Nous étions dans le bus en direction du lycée comme chaque matin.
Le soleil ne commençait même pas à se lever, les ombres nous entouraient encore.
Ainsi que d'autres passagers, je somnolais à cause du manque de sommeil.
Le bus roulait à allure modérée sur la route de campagne non éclairée, comme d'habitude.
Seulement, cette dernière fut briser d'un coup.
Le véhicule s'arrêta net, nous étions au milieu des champs, sur le chemin entre la maison et le lycée.
L'arrêt inattendu nous réveilla tous et un brouhaha régna dans le bus avec des questions récurrentes telles que : "Où sommes-nous?", "Pourquoi on s'arrête?", On est en panne?".
Le chauffeur nous demanda en criant, sans grande méchanceté, de nous calmer.
Puis l'adulte essaya de redémarrer en vain.
Enfin, la lumière disparut.
Pas uniquement celle à l'intérieur du bus mais également dehors, celle de la lune et celles des villages alentour.
Plus personne n'osait dire le moindre mot.
Je tenais fermement la main de ma voisine de ce voyage même si je ne la connaissais pas.
Nous avions peur et l'opacité accompagné du silence étaient les maîtres d'ici.
Au bout d'un court temps, des sanglots éclatèrent deci, delà.
Puis le voile noir se fit encore plus sombre.
Nous nous sentions et nous faisions engloutir par les ténèbres.
Finalement, des cris étouffés se faisaient entendre, d'abord vers l'avant puis vers l'arrière, là où j'étais.
La nuit nous mangea.