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Chapitre 2 : Contact hésitant
« Euh… Oh Sehun, c'est bien ça ? »
Mon sourcil droit trônait au plus haut point de mon front, tandis que le gauche s'affaissait lourdement sur mon œil.
C'est une blague, hein ? Fais pas comme si tu savais pas qui j'étais, t'as quoi avec moi bordel ? C'est ce que je mourrais d'envie de lui dire, mais ces mots ne semblaient pas décidés à franchir le seuil de mes lèvres. Cette situation était plutôt gênante, en fait, et mon visage impassible renforçait ce sentiment. Je n'étais pas motivé à formuler la moindre réponse, et il semblait tétanisé.
Suis-je donc si effrayant ? Ricanais-je intérieurement. Les quelques secondes de patience semblèrent durer une éternité. Lorsque le bruyant son de la délivrance retentit, je ne perdais pas plus mon temps et partis sans attendre de la salle d'ennui, laissant Lu Han planté là.
Désolé, mais y'a des trucs plus importants qui m'attendent.Une fois dehors, je me dirigeai machinalement et tranquillement vers la salle de mon prochain cours, mais une chose étrange m'enserrait l'estomac. Une sensation désagréable, insupportable. Le monde tournait autour de moi, et j'appuyai ma main contre le mur de briques pour m'éviter de finir au sol.
Encore ces foutus vertiges, hein ? J'ouvris difficilement mon sac, et un rapide coup d’œil à mon emploi du temps me fit comprendre que je n'allais rien rater de très important. Ainsi, mes jambes décidèrent seules du chemin à prendre : les toilettes. Je mourais d'envie de mettre ma tête sous le robinet et de la laisser s'aérer à la fenêtre. Les quelques mètres me séparant de la fameuse pièce furent bien compliqués à parcourir, mais mes bras frêles finirent par se raccrocher à l'encadrement de la porte. Je voulus rester un moment ainsi afin de reprendre mes esprits, mais mes membres ne semblaient pas du même avis. Ils ne tardèrent pas à lâcher, me faisant m'étaler gracieusement sur le rebord de l'évier. Une douleur sourde et des fourmillements désagréables se propagèrent dans mon coude, qui avait rencontré le coin pointu du meuble de bois. Je grimaçai sous la sensation, étouffant ma plainte entre mes dents. Mon bras valide se tendit de lui-même vers le robinet et je plaçai ma tête sous la coulée d'eau glaciale, soupirant de soulagement. Je laissai le liquide glacé couler dans ma gorge, mais je regrettai aussitôt d'avoir rempli mon estomac capricieux. J'avais la brûlante envie de régurgiter mon maigre repas du midi. J'étouffais. Je sortis ma tête de la cuve de céramique, ouvris la fenêtre et laissai les bourrasques décoiffer mes cheveux, prenant quelques goulées d'air frais au passage.
Tu les as bien cherchés, ces vertiges.Lorsque je me reculai de la fenêtre, ma tête se mit à tourner comme un carrousel déraillé. Les murs de la pièce ne devenaient plus qu'une fumée blanche et vague. La sensation de soulagement n'avait duré qu'un instant, et j'étais revenu au plus haut niveau de malaise. Je m'affaissai, adossé au mur en dessous de la fenêtre. Si je ne me levais pas très vite, j'allais... Je portai une main à ma bouche, gonflant mes joues sous le haut-le-cœur. Un goût âcre traînait au fond de ma gorge, et des sursauts prenaient le contrôle de mes épaules. Je me redressai lentement, me tenant le plus droit possible. Mes jambes frêles se dirigèrent lentement vers un cabinet avant de tomber lourdement devant les latrines. Le maigre contenu de mon estomac ne tarda pas à s'y déverser, des larmes rejoignant ce mélange infâme au fond de l'eau. Je relevai la tête, peinant à garder mes yeux ouverts. J'attrapai aveuglément le rouleau de papier avant d'en dérouler quelques feuilles afin de m'essuyer le menton. Mon malaise s'était transformé en une fatigue profonde. Je voulais dormir. Je voulais partir.
Je voulais fermer les yeux et ne plus jamais les rouvrir.
Je posai ma tête contre la paroi du cabinet, mes sens s'amenuisaient lentement. Ma vue se troublait, le silence devenait un bruit strident, mes membres étaient lourds et anesthésiés. Je tendis ma main vers la porte afin de l'ouvrir, mais elle ne bougea pas. La touchais-je vraiment ? Je ne sentais plus aucun contact au bout de mes doigts, mais mon ouïe déformée put tout de même reconnaître les crissements graves typiques d'un rouleau d'adhésif. Avant de sombrer dans l'inconscience, la seule phrase que j'entendis fut :
« Douce vengeance. Bonne journée, la pédale. »
Puis, ce fut le noir.
***
Mes paupières lourdes et gonflées s'ouvrirent dans une lenteur extrême. J'avais l'impression d'avoir dormi plus d'un siècle. Les fourmillements quittèrent peu à peu mon corps, et l'horrible sifflement de mes oreilles finit par se taire. Je me sentais dans ma bulle, dans un état de béatitude complet. Lorsque mes esprits me furent revenus, je remarquai que je n'étais pas seul dans les toilettes. Un dialogue pour le moins particulier vint à mes oreilles.
« Tu sais, t'es un peu bizarre quand même. Si j'avais été toi, y'a bien longtemps que je l'aurais fait !
- Mets-toi deux secondes dans ma tête et réfléchis, Minseok. C'est... C'est pas aussi simple !
- Quand même, il a deux ans de moins que toi... Tu devrais pas être aussi intimidé ! Tu... »
Il s'arrêta net.
« Tu sens cette odeur, Luhan ? »
Lu...?« Ouais, ça vient de ce cabinet... fermé avec de l'adhésif ? »
Soudain, je compris d'où venait cette odeur qui m'empestait depuis mon réveil. Je me penchai pour regarder à l'intérieur de la cuve : ce n'était pas franchement joli à voir.
Ça me donne limite envie d'en rajouter. Je tirai lentement la chasse avant de demander d'une voix rauque et faible :
« Euh, les gars...? Vous pouvez m'aider ?
Un silence se fit avant que la voix la plus grave annonce :
- Je m'en charge. »
Un léger stress s'était glissé dans mon ventre. J'avais vraiment beaucoup de chance qu'ils soient là, mais que pourrais-je bien leur dire ? Je saisis mon téléphone tandis qu'un de mes sauveurs enlevait l'adhésif dans un crissement atroce. Je me regardai dans le reflet de l'appareil : les yeux rougis, gonflés et cernés, la mine abattue, les cheveux désordonnés... J'étais loin d'être présentable. L'horloge digitale affichait 17:58. J'étais donc resté inconscient durant presque deux heures ? J'eus à peine le temps d'arranger ma coupe que la porte s'ouvrit doucement, laissant apparaître un homme visiblement plus âgé. Il avait des cheveux noirs coupés court et remontés au gel, ainsi qu'une mine enfantine et radieuse, qui devint inquiète à ma vue. Celui que je devinais être Minseok me tendit son avant-bras, que j'attrapai aussitôt. Il me demanda d'une voix rapide et troublée :
« Qu'est-ce que tu fais là ? Il s'est passé quoi ? T'as pas l'air bien, tu veux de l'aide ?
Ma migraine ne sembla pas apprécier ce flot de questions, et je portai ma main à mon front brûlant. Mon cerveau tournant à plein régime trouva rapidement un mensonge quant à ma situation :
- Je... Des gars de ma classe m'ont fait une blague de mauvais goût. Merci de m'avoir sorti de là.
Ce n'est pas vraiment un mensonge, au fond. Une bouille innocente que je ne connaissais que trop bien surgit de derrière l'épaule de mon interlocuteur. Il avait des pommettes hautes et une lueur angoissée au fond des yeux. Il insista d'une voix légèrement balbutiante :
- Tu es sûr que ça va ? Tu n'as vraiment pas bonne mine, on peut t'emmener à l'infirmerie peut-être ?
Je lâchai un petit soupir.
- Non merci... Luhan, je t'assure que ça ira. Désolé, je vais rater mon bus...
Il afficha un air surpris et gêné pendant une courte fraction de seconde, mais s'entêta tout de même :
- On prend le même bus, si je me souviens bien…
- … on peut au moins t'accompagner ? compléta son ami. »
***
Comment ais-je bien pu me retrouver dans ce merdier ?J'étais là, debout dans le froid du soir, à attendre mon bus avec des gens que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Minseok et Luhan, deux élèves de terminale, si j'avais bien compris. Mon regard se posa sur le blond.
Mon doux stalker. Heureusement pour lui, je faisais comme s'il ne s'était rien passé en permanence, et le blond ne l'évoquait pas non plus. Ils semblaient réellement s'inquiéter pour moi, malgré le fait que je leur étais inconnu (ou presque).
L'être humain est-il réellement capable de tant de gentillesse ? Ou alors font-ils ça par intérêt ? Je soupirai intérieurement.
Si seulement je n'avais pas tant de mal à donner ma confiance. Le frottement désagréable des pneus sur le bitume sec se fit entendre, et je montai dans le bus accompagné de mes deux hyungs. Après avoir passé ma carte à la borne, je tentai de me défiler en allant me cacher derrière l'amas d'étudiants, mais la main légère du blond m'attrapa et me força à m'asseoir en face de Minseok et lui. Ce dernier me reprocha d'avoir voulu m'échapper, râlerie à laquelle je répondis par un maigre et vague sourire. Les deux amis se mirent à discuter, et j'évitai le plus possible la conversation.
« Tu n'es pas très bavard, dis donc ! Me fit remarquer l'homme aux cheveux noir de jais.
- M'ouais, j'aime pas trop parler, éludais-je.
Luhan hésita avant de parler.
- Pourtant, ce n'est pas comme ça que Chanyeol t'a décrit...
Mon sang ne fit qu'un tour. Je me penchai rapidement vers le chinois, inquiet de ce que cet abruti avait bien pu sortir.
- Quoi ? Tu connais Channie ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
Il sembla gêné et recula légèrement avant de poursuivre.
- Oui, on est dans la même classe en option musique… Il m'a dit que tu as beau avoir l'air froid, tu es quelqu'un de très gentil, amical et bavard, que c'est pour ça qu'il t'appelle « Senshine » et que tu es, je cite, « quelqu'un de terriblement craquant lorsqu'il fait des gestes mignons ».
Ma main s'abattit sur mon front dans un claquement bruyant.
Qu'est-ce qu'il a encore fumé, celui-là ? Luhan attendait visiblement que je réagisse. Soit pour acquiescer, soit pour contredire vainement mon ami. Je soupirai audiblement, laissant ma main retomber mollement sur ma cuisse.
- J'ai rien à répondre à ses conneries. »
Ils pouffèrent tout deux. J'espérais vraiment qu'ils prenaient les dires de Chanyeol au second degré, je n'avais pas la moindre envie qu'on me voit sous l'angle de sa description. Ils passèrent le reste du trajet à parler, et je me mêlai une fois de plus le moins possible à leur conversation. Je fixais le paysage par la fenêtre, laissant mon esprit voguer dans les nuages. Je m'imaginais des phrases, des sons, des images, des couleurs, des odeurs, et je fermais inconsciemment les yeux pour mieux les percevoir. Au bout de plusieurs minutes, mon corps était devenu lourd. Mes sens s'amenuisaient lentement, et mon imagination m'emporta bien vite, m'accordant quelques minutes de sommeil, la tête appuyée sur la vitre.
Une main vint délicatement me secouer l'épaule. J'ouvris rapidement les yeux, ma conscience revenant brutalement. Luhan retira timidement sa main, me disant doucement que nous étions presque arrivés. Minseok et lui cachaient à grande peine leur sourire amusé. Mon visage endormi était-il si distrayant ? Une minute. Puis deux. Puis trois. Je soupirai, tournant ma tête vers la vitre pour observer mon reflet. Ces gamins rigolaient pour cette trace rouge présente sur ma tempe ? Vraiment. Mon regard revint sur eux, affichant ma légendaire mine blasée. Sauf que c'eut l'effet inverse de celui escompté, puisqu'ils éclatèrent de rire. Je haussai un sourcil, désespéré. Je ne savais pas quoi répondre, et je n'étais même pas sûr d'en avoir envie.
Sont-ils de vrais gamins, ou suis-je trop mature ?Le bus freina lentement dans un cri strident et désagréable, m'arrachant une grimace. Nous nous levâmes et il ne nous suffit que d'une seconde pour finir coincés dans l'amas d'inconnus. Le troupeau se pressait vers la sortie, chaque bête ne pensant qu'à elle et bousculant les autres. L'air frais ne tarda pas à me fouetter le visage, et je me décalai rapidement de la sortie pour ne pas boucher le passage. J'eus droit aux recommandations de Minseok quant à ma santé, et au timide au revoir de Luhan. Ces deux-là étaient vraiment des personnes… particulières. Je soupirai de fatigue en les regardant s'éloigner un temps, puis je franchis les quelques mètres qui me séparaient de l'entrée de l'appartement. L'odeur nauséabonde de la cigarette assaillit mes narines, et je me dépêchai de monter les marches, passant devant quelques déchets et préservatifs usagés.
Si seulement on pouvait déménager… pestais-je en mon for intérieur. J'arrivai bientôt au troisième étage, et sortis mes clefs pour en glisser une dans la serrure de mon appartement. Mais lorsque j'allais la tourner, elle resta coincée. J'appuyai sur la poignée, et la porte s'ouvrit silencieusement. Je levais les yeux au ciel.
Channie, pourquoi faut-il toujours que t'oublies de fermer ?Je rentrai, me défaisant de mes chaussures et de ma veste, que je rangeai soigneusement dans les meubles prévus à cet effet. Je m'étirai, tendant l'oreille à l'entente du mélodieux son qui résonnait dans le logement. C'était une de nos compositions jouée au piano,
'Monster'. Je furetai discrètement vers la chambre de mon colocataire, et me glissai dans l'entrouverture de sa porte. Je souris à sa vue.
Il a l'air tellement heureux et ailleurs, quand il joue… Songeais-je. Je posai une main sur son épaule et il sursauta, comme prévu. Il se retourna, les yeux grands ouverts.
« Tu m'as fait peur, trouduc' ! S'exclama-t-il.
- J'ai vu ça.
- … T'as l'air fâché. J'ai fait une bêtise ? Minauda-t-il.
- Deux, pas une.
Il déglutit.
- Premièrement... (je lui fouettai le dos avec mes clefs) Ça t'arrive de fermer quand t'es seul ? N'importe qui aurait pu rentrer !
- Pardon 'man.
Je grimaçai.
- Deuxièmement. Ça te prend souvent de parler de moi aux autres, pour dire de la merde qui plus est ?
Il blêmit et ricana faussement.
- Je vois pas de quoi tu parles, Sehunnie…
- Bien sûr que tu le vois, ce Luhan ! C'est marrant de mentir, hein ?
Il sortit les partitions de
'Love Me Right', notre morceau en cours, et les agita sous mon nez.
- Tu voudrais pas plutôt qu'on reprenne la compo' ? (il rajouta en marmonnant) Et puis j'ai pas tellement menti…
Je soupirai, faisant mine de n'avoir rien entendu, exaspéré. Celui-là, vraiment…
Je ne refusai tout de même pas sa proposition, ce morceau m'ayant trotté dans la tête toute la journée. Il parut content en voyant les paroles terminées pendant l'heure de permanence, et nous fîmes plusieurs essais. Je rigolais quand il faisait une fausse note, il m'imitait moqueusement lorsque je me mettais à bafouiller, nous finissions par nous frapper à coup de partitions… J'aimais vraiment ces moments avec Channie, lorsque nos rires comblaient le silence triste de notre studio. Je ne faisais que prendre davantage conscience de l'importance que mon meilleur et seul ami avait pour moi. Au bout d'une heure ou deux, une fois que nous fûmes lassés de nos échecs, Chanyeol me demanda d'un air absent :
« Senshine, t'es sûr que ça va, en ce moment ?
Je haussai un sourcil, perplexe.
- Bah ouais... Qu'est-ce qui te fait penser le contraire ?
Il prit un temps avant de répondre.
- Je sais pas, j'ai du mal à te reconnaître en dehors de chez nous. Tu sembles toujours renfermé et effacé, alors que… Enfin, t'étais clairement pas comme ça il y a deux ans, au collège. Il s'est passé un truc, entre-temps ?
Je souris et lui ébouriffai ses cheveux bruns et frisés comme le soyeux pelage d'un mouton.
- Tu divagues mon vieux, tu devrais dormir, si tu veux mon avis. Je me porte comme un ange.
Il marmonna un léger « s'tu le dis » et me laissa partir sans plus de questions vers ma chambre. Une fois dans celle-ci, je déposai lourdement mon sac contre mon bureau et restai debout, immobile. Un long soupir franchit le seuil de mes lèvres. Mon radio-réveil affichait dix-neuf heures tapantes en grosses inscriptions rouges. Mon corps ne tarda pas à me réclamer sa deuxième douche de la journée, cet organisme capricieux refusant la moindre saleté. Je lui obéis sans faire d'histoires, sortis de ma caverne et marchai jusqu'à la salle de bains pour mettre ma tête sous l'eau glacée. Je posai mon front contre la paroi de carrelage, le jet en cascade aspergeant mon dos. Mes pensées se faisaient encore une fois la malle, laissant mon corps dénudé pantelant et anesthésié. Mon esprit voguait au rythme des paroles de Chanyeol qui résonnaient encore en moi. Je repris finalement mes esprits et sortis de la cabine, les membres engourdis. Je m'habillai rapidement d'un pyjama chaud, et entrepris de sécher la masse multicolore s'étalant sur mon front telle une gracieuse algue. Mais lorsque mon regard accrocha celui de mon reflet, je me figeai. La serviette sur le sommet de mon crâne retomba lentement sur mes épaules. Des cernes noirs et profonds décoraient mes yeux ternes et assombris, et mes joues creusées révélaient un visage qui n'avait que trop peu souri. Mes paupières se fermèrent d'elles-mêmes.
Channie, si tu savais à quel point je ne me reconnais plus non plus...---------------------------------------------------------
Hello, c'est très le retard o/ Je vous prie de m'excuser, mais l'inspiration jouait à cache-cache avec mon temps disponible ;-; Ce chapitre a enfin vu le jour, mais on ne peut pas dire que j'en suis fière, je m'excuse pour sa piètre qualité ;_; Je tiens à remercier ma bêta-lectrice et ses marqueurs rouges&verts qui prennent le temps de corriger mes bêtises Le rythme de parution ne risque pas d'aller en s'améliorant, mais j'espère que vous serez tout de même là pour attendre la suite :3 Des bisous ! ( Et joyeuses Pâques !
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