Trois petit textes

« DE TOUTE FAÇON MA VIE N’EN VAUT PAS LA PEINE ! Hurla Newtiteuf enfermé dans la salle de bain. »
Cela faisait bien dix minutes qu’il y était, répétant qu’il voulait mourir. Pourtant, son meilleur ami savait que c’était faux, que c’était juste le désespoir.
« Ouvre moi Julien, dit avec douceur le brun. »
Il ne reçut aucune réponse. Il attendit alors. Vingt secondes, trente secondes… Son cœur accélérer. Il décida d’enfoncer la porte et ce ne fut qu’au bout d’une dizaine de vaines tentatives qu’il y parvint. Il vit alors le châtain, dos à lui, secoué par de violents sanglots silencieux. Il s’approcha à pas feutré. L’homme à lunettes aperçut alors du sang au sol. Le sien ne fit qu’un tour. Il passa devant son ami et retira la lame de ses mains, se coupant légèrement les doigts. NT se prit la tête dans ses mains et pleura de plus belle, plus bruyamment. Le plus jeune enroula ses bras autour de ses épaules et le serra contre lui. L’aîné nicha sa tête dans son cou et tenta de se calmer, en vain. La main du cadet vagabonder les cheveux châtains de Newtiteuf, ce qui eut pour effet de l’apaiser. Au bout d’une vingtaine de minutes ainsi, les yeux du plus vieux se tarirent et Unsterbliicher s’écarta pour sécher les dernières larmes sur les joues de son compagnon.
« Sébastien… pourquoi ? Pourquoi restes-tu à mes côtés alors que je fais les pires conneries du monde ?
-Parce que tu es mon ami Julien voyons ! »
Le sus nommé paraissait peu convaincu par les paroles de son ami. Il savais qu’il mentait. Il arqua un sourcil et le plus jeune compris. Ses joues se teintèrent progressivement de rouge rien qu’à l’idée de lui avouer les sentiments qu’il éprouvait à son égard.
« Plus sérieusement ? »
Pour simple réponse, NT sentit deux lèvres sucrées se poser sur les siennes. Et ça lui suffisait.

« J’ai peur ! Gémis Fukano.
-Calme toi Thomas, il faut que tu ailles porter plainte !
-Je… j’…
-Tu veux qu’on y aille ensemble ?
-Mais… tu habites à Montpellier ! C’est bien trop loin !
-Ne bouge pas, j’arrive !
-Ma… »
Le plus jeune ne put finir sa phrase que l’appel skype se coupa. Il se mit en boule dans un coin de son appartement et sanglota. Du sang perla au coin de ses lèvres sans pour autant qu’il l’essuie. Il était deux heures du matin et son meilleur ami allait faire la distance Montpellier-Paris ? On dirait un scénario d’un mauvais film à l’eau de rose… Mais ça ne déplaisait pas au rouquin. Il avait toujours apprécié cette folie chez son acolyte. Cette spontanéité sans fondement. Le brun, lui, avait déjà préparé un petit sac et avait acheté son billet. Il se rendit à la guerre et pesta contre les gens qui lui barraient la route. Il réussit à embarquer à temps dans son train et s’installa confortablement pour les longues heures de voyage qui s’annonçait.
ELIPSE DU TRAJET
Zerator arriva devant la porte de son cadet et frappa. Un faible « entre » lui répondit. Il s’exécuta et se précipita sur la boule de poil recroquevillée sur elle-même, posant son sac sur le canapé. Il le serra contre lui et caressa son dos.
« Calme toi Thomas, je suis là… Ne t’en fais pas. »
Il regarda sa montre.
« On ira porter plainte quand le poste sera ouvert.
-D’a-d’accord.
-Tu te rappelle du visage de tes agresseurs ?
-Non.
-Tu saurais les reconnaitre ?
-Peut être. »
Fukano gardait les yeux baissés. Son ami le força à relever la tête pour croiser son regard azur rassurant. Il lui sourit. Pris d’une pulsion, le cadet pressa sa bouche contre celle du brun et posa sa main sur sa nuque. L’aîné sentait milles sensations l’envahir et ce n’était pas pour le déplaire. Son acolyte s’écarta rapidement.
« D-désolé ! »
Zerator embrassa de nouveau le jeune homme avant de susurrer à son oreille :
« Je t’aime.
-Moi aussi, répondit le roux sur un ton semblable. »
Et il s’embrassèrent encore et encore.

Aypierre emmena son jeune ami Azenet dans une clairière d’une forêt dense. Il avait deux épée brillantes serties d’un diamant pur sur le pommeau. Les lames aiguisées causaient des frissons au plus jeune rien qu’en les voyant. Le châtain tendit l’une des armes à son cadet qui la prit en tremblant.
« Allons ! N’aies pas peur Azenet ! Elle ne va pas te manger ! »
Le plus petit se calma tant bien que mal. Ses deux mains tenaient le manche de l’épée. L’aîné en fit de même et cria « défense » avant de lever son épée et de l’abattre sur son ami. Celui-ci releva instinctivement la lame pour se protéger et poussa le glaive adversaire loin de son visage.
« Attaque ! »
Azenet s’exécuta et fit valser sa lame aux environs des chevilles de son compagnon. Il sauta au dessus en observant la prise de son ami. Il soupira.
« Stop.
-Quoi ? J’ai fait quelque chose de mal ?
-Ton épée Azenet !
-Ben… quoi ?
-T’as pas vu comment tu la tiens ?! Tu vas te blesser ! »
Sur ces mots, Aypierre laissa tomber son arme et se glissa derrière le brun. Il posa ses mains sur les siennes et colla son torse à son dos. Le plus petit rougit face à cette proximité mais ne dit rien. Le plus vieux l’aida à mieux maintenir son épée et lui montra les différences entre l’ancienne prise d’Aze et celle d’Aypierre. L’élève comprit lorsque son poignet se tordit. Il lâcha le glaive sous la douleur inattendue en gémissant.
« Tu as compris ? Questionna le châtain. »
Le brun hocha la tête.
« Bien, on reprend. Défense ! »
Le cadet se défendit plus habilement cette fois ci. L’entraînement continua plusieurs heures. Enfin, Aypierre voulut bien faire une pause. Les deux amis s’assirent alors près d’un arbre, l’un à côté de l’autre, et fermèrent les yeux pour profiter du chant des oiseaux et de la brise dans leurs cheveux. Naturellement, la main du plus vieux vint se poser sur celle du brun et leurs corps se rapprochèrent, comme attirés. Ils s’enlacèrent et prononcèrent ensemble les mêmes mots :
« Je t’aime. »
Avant de sceller leurs lèvres en un doux baiser.