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La goutte de trop - Chapitre 6

CitrouillePommePoire
CitrouillePommePoire
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Lun 28 Nov - 18:43
CitrouillePommePoire
Alors salut, c'moi. Partie 6, blablabla, putaclick, abonne-toi, etc..

Donc pour ce chapitre rien qui change, Fuka joué par moi, Kid joué par Floraly... oups, j'ai dit aucun changement ?

Allez, posez pas de questions et enjoyez.

---

Fukano


Je me replie sur le torse chaud de mon ami, m'attendant presque à ce qu'il m'entoure de ses bras. Il n'en fait rien. Normal. Je dois le gêner plus qu'autre chose. Je sanglote, bercé par la respiration de Zerator. Alors, une main passe sous mon museau, et me force à lever la tête que j'aurais aimé laisser enfouie sous mes pattes. Pour honteusement cacher mes larmes, salissant un visage déjà pourri par une certaine personne.

" Fais ce que tu veux, Fuka, mais moi, je vais demander des explications à Seyhial, puisque tu ne peux pas m'en fournir.
-Zera... " Me reproche-t-il de ne pas pouvoir lui fournir ces informations ? Est-ce que mon ami risque d'agacer Seyhial plus qu'autre chose ? Je ne sais pas. Je n'ai plus la force de réfléchir. Je n'ai plus de forces tout court.

Mon ami prend une mine réfléchie. Désormais, je l'observe. Mes yeux mouillés ne se détachent pas de lui. Je suis à la fois curieux de ce qu'il va faire, mais fatiguée au point de ne plus y prêter attention. Mes sanglots, désormais silencieux, ne se sont pas arrêtés pour autant.

Puis Zera me relève. Je me laisse faire. Qu'est-ce que je peux en avoir à faire, de toute façon, désormais ? Il m'installe sur le canapé et place un coussin sous ma tête. Le poids des événements me pèsent sous une forme de fatigue étrange. Je n'ai pas sommeil. Je suis juste engourdi. Mon corps semble peser une tonne. Mes paupières aussi. Je ferme les yeux. Mes sanglots se sont calmés. Les perles d'eau salés continuent à rouler doucement sur mes joues. Mes paupières sont fermées. J'entends les bruits de pas rapides de Zerator. J'entends quelques sonneries calmes, alors que ses pas se sont arrêtés. J'entends une voix grésillante qui provient de son téléphone. Il n'a pas mis de haut parleur. Seulement, mon ouïe me permet d'entendre ce qu'un humain n'aurait pu entendre, sans que particulièrement je prête attention à cet amas de sons sourds. J'entends la voix de Zerator. Ces mots m'importent peu. J'entends l'échange entre l'appareil et mon ami, sans le comprendre. Puis silence...

Un autre grésillement. Un simple mot de Zerator. Et rien d'autre.

Je sursaute à peine lorsque je sens le canapé plier sous le poids de mon ami. Mes yeux s'ouvrent sur l'image d'un Zera exténué, le visage caché entre ses mains, les coudes sur les genoux. Je me sens coupable. C'est ma faute. C'est moi qui l'épuise. C'est moi qui l'embête. C'est de ma faute s'il est comme ça. Je n'aime pas ce Zera. Pas celui fatigué et embêté. Pourtant... c'est moi qui l'agace. La soirée d'hier et cette matinée ont du être aussi pénibles pour lui que pour moi. Alors que lui, il n'a rien demandé... Un sanglot s'échappe de mes lèvres. Un sanglot qui aurait du être une excuse, si j'avais encore la force de formuler mes mots. Puis, d'un geste ralenti, je viens poser une patte sur sa cuisse.
Le temps passe. Il n'a pas réagi. Je ferme de nouveau les yeux. Jusqu'à ce que je le sente enfin toucher ma patte. Je frissonne. Il me semble percevoir ses pensées à travers ce geste. Sa tristesse est palpable. Il a pitié. Il est peiné pour moi. Mais il me fait aussi une promesse. Une promesse que je n'entends, que je ne comprends pas. Mais je ne peux m'empêcher de me sentir à la fois bien et triste. Merci...

Dring ! Je sursaute doucement, tandis que mon ami se lève. Tiens ? Qui peut bien me rendre visite ? Je ne veux personne ! Personne... Je cache mes mains dans mon visage et me replie sur moi-même. J'entends la voix de Zerator. Puis celle d'un autre... Kid ?... que fait-il là ? Il s'inquiète pour moi ? Il veut juste me rendre visite ? C’est Zera qui l'a appelé ? Pourquoi ? Je ne veux pas ! Je ne veux pas !

Des bruits de pas dans le salon. Un court échange entre les deux jeunes hommes. Je ne comprends pas la moitié de leur phrase. Je n'y prête pas attention.

" Fuka... " C'est la voix de Kid. Je me replie encore plus sur moi-même. Puis il y a ses pas qui s'approchent. Mes griffes frottent inlassablement mon crâne, et mes oreilles se plaquent sur ma tête.

J'entends la voix de Zerator. Il dit qu'il va y aller, je crois. Il va me laisser seul ? Seul avec Kid ? Pourquoi ? Il va vraiment aller demander à Seyhial ce qu'il m'a fait, alors ? Il va vraiment m'abandonner ? C'est lui qui a fait venir Kid ? Il pense vraiment que j'ai besoin de quelqu'un pour s'occuper de moi ?

Je daigne enfin ouvrir les yeux, à la fois peinée et curieux. Des questions tournent en boucle dans ma tête. Mais il n'est déjà plus là. Je croise seulement le regard triste que me lance Kid. Je sens sa pitié. Une sorte de reproche, mêlé à de la tristesse, s'installent dans ma gorge pour y rependre un goût salé. Arrête de me regarder comme ça, toi. Tu n'as rien fais. Rien quand Seyhial me reprochait toute sorte de défauts. Rien quand il m'insultait. Tu n'as jamais vu à quel point je souffrais. Ça ne sert à rien de t'en attrister maintenant ! D'un geste brutal, je me lève avec le peu de force qu'il me reste. Et Zerator ? Où est-il parti ? Je veux mon ami ! Je... il m'a peut-être abandonné ? Non, il doit juste être parti questionner Seyhial, je... Mais... il... il est parti ?
Je me laisse tomber de nouveau dans le canapé, pris d'une autre crise de larmes. Mes mains viennent de nouveau cacher mon visage nouvellement trempé. Ma confusion mentale me perturbe plus que jamais.

Je sens de nouveau le canapé plier sous un poids. Les yeux toujours cachés, je murmure le nom de mon ami. Mais je sais que ce n'est que le dessinateur. Il hésite un instant. Il n'ose pas parler. Il ne sait comment taire mes larmes. Il ne devait sans doute pas savoir ce que lui réservait la tâche que Zerator lui confiait. Je poussais un grognement triste. La présence de Kid ne m'arrangeait pas. Je ne faisais qu'embêter un autre de mes amis. Un ami qui me rappelle Seyhial, entre autre. Car, comme tout les Ggmods, à chaque dispute, il était là. Sans rien faire. Je ne me souviens pas l'avoir vu confirmer l'un de ses dires, mais il n'a rien fait non plus. Rien.

" Fuka... ", tenta le dessinateur. " Zerator est parti, et il... " Il s'interrompt, voyant que ma crise de larmes ne se cesse pas.

Rien à faire. Seul le temps pouvait mettre fin à mes pleurs. Le canapé s'allège alors que mon compagnon se levait. C'est ça. Laisse-moi tranquille, Kid. Tu ne peux pas faire grand chose.

Le temps me semble long. Tellement long. Alors qu'en réalité, seulement quelques minutes se sont écoulés. Des minutes douloureuses. Mais elles ont été nécessaires pour stopper mes sanglots incontrôlable. Maintenant, je suis fatigué, sans pour autant avoir sommeil. C'est une torture de devoir rester éveillé alors que la fatigue te tiraille.

Kid rentre dans la pièce. Quand il me voit le fixer, il s'approche de moi, un petit sourire triste ornant son visage. Il devait être parti se désaltérer, ou un truc dans le genre. Il s'assoit à côté de moi, et inspire un bon coup. Puis il se tourne vers moi, l'air soucieux.

" Fuka ? "


Kid


Je marche dans les rues, le froid me glace les joues. C’est le matin. Normalement, je dors le matin. Zerator a eu de la chance.

J’avais l’intention de dessiner, mais il m’avait demandé de venir chez Fukano. Je n’avais pas pu refuser. On ne refuse rien au grand Zerator. Non. En réalité, ce qui m’a inquiété, c’est le ton de sa voix. Ce n’est pas le genre du brun de s’inquiéter pour des broutilles pareilles. D’habitude, il est plutôt du genre à faire une blague qui remonte le moral à tout le monde et on s’en remet. Ou il laisse les autres gérer.

Et puis... Il y avait aussi ce qu’il m’avait dit de l’état de Fukano qui était préoccupant. Ils se disputaient souvent avec Seyhial, à tel point que c’était presque devenu habituel pour tous les membres du Ggmod. C’est vrai que la dispute de hier était particulièrement violente, mais je ne pensais pas qu’elle avait affecté Fukano à ce point. J’allais aller le voir et lui dire que Seyhial ne le pensait pas. Il ne le pensait jamais ce con. Il était juste fou amoureux du mi-animal, ça se voyait comme le nez au milieu du visage. Sauf qu’il était trop gêné pour oser l’avouer et que Fukano le traitait comme un simple ami. Comme tous les autres membre du Ggmod, en fait. Je ne m’explique pas la raison de la colère de Seyhial. Je pense qu’il essaie juste de se faire remarquer comme il peut. Il voulait une relation spéciale avec Fuka ? Il l’a eue. Mais pas comme il le pensait, j’imagine...

Je suis enfin devant la porte de l’appartement Fukano. Onze minutes. J’avais dit dix...
Je rentre ? Normalement, c’est ce que je fais, mais là, il y a Zerator avec lui...
Ma main se lève toute seule jusqu’à la sonnette et j’attends. Des bruits se font entendre dans l’appartement et la clef tourne dans la serrure avant que la porte ne s’ouvre. Zerator se tient devant moi.

Il a l’air fatigué. Je ne l’ai jamais vu comme ça. Il est tellement mal que j’en viens à me demander si je suis venu ici pour le réconforter lui ou Fukano. Il m’invite à rentrer avec un faible sourire et je le remercie. On se dirige vers le salon.
« Zera... Ça va ? » je lui demande, inquiet.
« Fukano n’est vraiment pas bien. Je pense qu-
- Zera, je voulais parler de toi. » Je me suis arrêté. Il me dévisage sans répondre, l’air triste. Je me retourne pour apercevoir Fukano, allongé sur le canapé. Très bien. Je comprends l’état de Zerator, maintenant. Je m’attendais à le trouver triste, oui. Mais pas avec ce visage ravagé par la tristesse et cette déprime que je peux sentir de là où je suis.
« Fuka... » j’essaie de l’appeler.
Il  porte ses pattes sur sa tête et ses oreilles se couchent. Je m’interromps dans ma progression, peiné. Il ne veux pas de moi ... ? Qu’est-ce que j’ai fait ?

« Je vais y aller... Kid, je vais essayer de ne pas faire long. Tiens-lui compagnie, console-le, fais ce que tu peux... S’il te plaît. »
J’acquiesce doucement alors qu’il enfile sa veste sous mes yeux et après avoir lancé un dernier regard peiné à Fukano, il s’en va, me laissant seul avec lui.

Seul avec lui. Je panique un peu intérieurement. Non. Non ! Je ne suis pas capable de gérer ça, moi. Zerator, reviens ! Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi faire. Je suis triste pour lui, vraiment. Mais je n’ai jamais été doué pour consoler les autres. En plus il a ouvert les yeux et maintenant il me fixe. Il est triste. Il est perdu. Il est en colère. En colère ? Mais contre quoi ? Contre Seyhial ? Ça ne ressemble pas à Fukano... Son regard insistant me fait comprendre. C’est après moi qu’il en a... Pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
Avec une légère pointe de soulagement pour moi, il perd la petite animosité qui brillait dans ses yeux.

Il se lève d’un bond. Je sursaute. Son regard se tourne vers la porte. Il cherche Zerator ? Grrr, Zera, pourquoi tu es parti ? Je suis incapable de gérer ça ! Fukano retombe sur le canapé. Je l’entends sangloter alors qu’il a caché sa tête entre ses mains.
Oui, Zerator nous a lâchement abandonné... J’aimerais tellement être assez réconfortant pour savoir quoi lui dire, pour pouvoir le calmer...
Bon... Qui ne tente rien n’a rien...
Je m’assieds à côté de lui. Il murmure le nom de Zerator entre ses sanglots. Non, Fuka, je ne suis pas et je ne le serai jamais... Lui il saurait comment réagir. Qu’est-ce qu’il ferait ? Qu’est-ce qu’il ferait ? Allez, Kid, pense que tu es Zerator !
Non. J’en suis incapable. Fukano est mon ami, mais ce n’est pas de moi qu’il a besoin, c’est de Zerator. Alors qu’est-ce que je fais là ? Je peux essayer de discuter avec lui, peut-être qu’il se calmera en pensant à autre chose... Je tente ma chance.
« Fuka... Zerator est parti, et il... »
La fin de ma phrase disparaît dans les tréfonds de l’oubli. Il ne m’écoute pas, c’est évident. Il pleure trop. J’ai peur. Je ne sais pas quoi faire. Je vais essayer de faire comme avec les enfants, le laisser un moment seul pour qu’il se tranquillise par lui même et ça me permettra d’apaiser un peu la panique qui se saisit de moi...

Je me lève et je pars dans la cuisine. Je connais cet endroit par cœur, mais d’habitude, Fukano tout joyeux batifole dans tous les sens en discutant avec nous. Là, il est assis sur son canapé, désespéré. Du calme, Kid, du calme...
D’une main tremblante, je me sers un verre d’eau. Je le bois d’une traite. Je ne veux pas le laisser trop longtemps... D’un pas hésitant, je retourne au salon. Ses yeux se posent immédiatement sur moi. Il me semble légèrement plus serein qu’avant. Je lui souris légèrement, mais il me fait tellement mal au cœur que je dois paraître bizarre...

Je retourne m’asseoir près de lui. Là, normalement, c’est le moment où je dois lui dire que... Que... Je dois lui dire quoi ? Il est dans cet état à cause de Seyhial, non ? Alors il faut que je lui dise de ne pas prendre trop à cœur ce qu’a pu lui dire cet imbécile. Il n’a jamais pensé un mot de ce qu’il disait, de toute manière. Mais est-ce que Fukano va accepter de discuter avec moi ? Je ne suis pas son cher Zerator... J’inspire un grand coup. Il faut bien que j’essaie.
« Fuka ? 
- Quoi ? coasse-t-il
- C’est... à cause de Seyhial que tu es comme ça ? »
Il me jette un regard noir.
« Il ne pense pas ce qu’il dit, tu le sais très bien...
- Et qu’est-ce qui te permet d’affirmer ça ? T’en sais rien Kid. Moi je sais. Je sais qu’il le pense. Parce que personne n’a dit que c’était faux. Personne. Même pas toi.
- Fuka... »

Alors c’est ça, qu’il me reproche ? De ne pas être intervenu ? C’est vrai que je n’ai rien dit. Parce que leurs disputes incessantes, ça emmerdait tout le monde. Ça laissait une ambiance glaciale. Alors on ne voulait pas prolonger ces moments en prenant un parti. Fukano semble à nouveau au bord des larmes. Je suis désolé pour lui. Je ne pensais pas que ça l’avait autant affecté.
« Je n’ai jamais pensé ça de toi. Et aucun du Ggmod non plus, tu le sais. Seyhial non plus. Il est juste con. »
J’espérais le faire sourire avec ma dernière remarque, mais c’est tout le contraire. Il plie ses mains sur son ventre et grimace en se pliant en deux. Ses yeux se sont crispés en se fermant.
« Fuka ! »
J’ai peur. Qu’est-ce qu’il lui arrive ? C’est de ma faute ? Que ferait Zerator ? Oh et puis zut...

Je mets une main sur chacune de ses épaules, passant un bras dans son dos. Je le masse doucement alors qu’il est reparti dans une crise de larmes. Je l’entends gémir des paroles inaudible entre ses pattes qu’il a mises devant son visage pour se cacher. Je m’appuie un peu contre lui et j’attends. Je lui laisse le temps d’oublier ce qui vient de le faire pleurer...

« Fukano... Fukano écoute moi... »
Pour une fois, ma voix semble l’atteindre et je vois une de ses oreilles se redresser, comme s’il était devenu attentif à mes paroles.
« Chez les Ggmod, on t’aime tous, d’accord. Si tu t’es fait pleins d’amis en dehors de notre groupe, c’est pas parce que tu es ce que Seyhial prétend, c’est parce que tu as un cœur en or et que passer du temps avec toi est quelque chose d’agréable. Ne reste pas sur ce que Sey a pu dire, c’était sous l’action de la colère... »
Ses pleurs ont cessé. Ou alors il pleure en silence. J’en sais rien. Je lui frotte un peu le dos. J’espère que j’ai pu être utile. J’espère qu’il a compris. J’espère qu’il ne m’en veut pas.
« Kid, mumure-t-il en se redressant, je sais que tu essaies de me réconforter. Mais je préfère encore que tu sois franc.
- Je le suis, Fuka. »
Il me dévisage comme pour essayer de savoir si je suis entrain de lui mentir. Soudain je sens ses pattes s’enrouler autour de moi et je reste immobile, sans savoir quoi faire. Il me serre contre lui, comme si j’étais une grosse peluche. Je sens sa respiration se calmer et je me mets à caresser sa fourrure douce. C’est pas trop mon truc, les câlins... Je fais du mieux que je peux. Pour Fuka. Sa respiration s’apaise un peu et je le sens glisser le long de mon torse. Je crois qu’il s’est endormi. Je me décale un peu pour ne laisser que sa tête sur mes genoux.

Je souris de soulagement. J’ai... réussi ? Je sors mon téléphone de ma poche de manière à ne pas réveiller Fukano qui me semble réellement entrain de dormir. J’envoie d’abord un message à Zerator, puis je me connecte sur le groupe de Ggmod. J’hésite à envoyer un message à Seyhial. Juste pour lui dire de faire attention. Juste pour lui expliquer mon point de vue. Parce que la dernière fois, je me suis dit que ce n’était pas utile, et voilà où j’en suis... Mais non. Zerator doit être avec lui, déjà. D’ailleurs, j’espère que tout se passe bien, de son côté...


Fukano


Je me tournais vers Kid, et lui lançais un petit " Quoi ? " pas très agréable. Dans le sens où il se traduirait plutôt par un " Qu'est-ce que tu me veux ? " dans ma tête.

" C'est... à cause de Seyhial que tu es comme ça ? "

Mon regard s'assombrit soudainement. Zera ne t'a donc rien dit ? Il t'a abandonné seul avec moi sans te léguer la moindre information ? Une pointe de tristesse me transperce le cœur, alors que mes pensées vrillent mon crâne. Et bien, devine ! Car moi, je n'ai pas l'envie de t'expliquer, mais pas du tout !

" Il ne pense pas ce qu'il dit, tu le sais très bien... ", continua le dessinateur.

Là, ce n'est plus peine ni fatigue, mais colère qui vient à ma rencontre. Je suis parcouru d'un frisson. Le reproche que j'avais réussi à enfouir se libère. J'ai envie de tout lui cracher à la figure. Absolument tout ce que j'ai sur le cœur. Mais si ça le vexe ?... Oh merde, je m'en fous !

" Et qu'est-ce qui te permet d'affirmer ça ? ", grognais-je d'une voix enrouée par les pleurs. " T'en sais rien Kid. Moi je sais. Je sais qu'il le pense. Parce que personne n'a dit que c'était faux. Personne. " Je me coupe un instant, et je plante mes prunelles ambrés dans les siennes. " Même pas toi.
-Fuka... "

Je suis légèrement surpris de l'expression atterré de Kid. Aussitôt, culpabilité accourt. Elle me crie que je suis un imbécile. Que je n'aurais pas du lui balancer tout d'un coup. Qu'est-ce que j'aurais fais, à sa place, d'ailleurs ? Aurais-je pris le risque de s'attirer les foudres d'un de mes amis ? D'autant plus que j'ai déjà les foudres d'un ami... sans avoir rien fait, que n'être d'autre que moi. Qu'avoir des amis. Je sens mon estomac se tordre de nouveau sous le coup de la tristesse. Il n'avait pas le droit, de tout me déballer comme ça. Ça ne lui ressemble pas... Et c'était tellement violent... et puis, comment peut-il me reprocher ça ? Je sens les larmes me monter de nouveau aux yeux, et ma gorge se nouer dans un sanglot. Mes yeux embués, reflétant ma détresse, se tournent vers Kid. Mais il ne semble pas remarquer. Il me parle.

" Je n'ai jamais pensé ça de toi. Et aucun Ggmod non plus, tu le sais. Seyhial non plus. Il est juste con. "

Ah ouais ? Et comment tu... je me crispe, comme si on venait de me frapper au ventre... tu as déjà vu Seyhial comme ça ? Il... il... j'ai tellement l'impression que... il est sincère. Pourquoi seulement pour moi, il prendrait ce ton, cette violence ? Pourquoi suis-je le seul contre qui il s'énerve comme ça ? Le problème vient de moi ? Où est-ce juste que lui, il ne peut pas me voir ? Qu'est-ce qui le dérange, chez moi si ce n'est ce qu'il m'a balancé à la figure, alors ? Des tonnes d'idées de reproches qu'il pourrait me faire fusent dans ma tête. Aucune n'est agréable. Il me reproche quelque chose, de toute façon. Forcément. Là, j'en suis sûr. Peut-être que ce n'est pas ce qu'il a dit. Mais si jamais il m'en voulait pour autre chose, et qu'il vous l'annonçait clairement... sans doute approuveriez-vous ? Il est maintenant une certitude qu'il pensait quelque chose de moi. Quelque chose de douloureux. Cette certitude me donne envie de crier ma peine, ma rage.
J'entends Kid m'appeler. Moi, ma voix se transforme en un violent sanglot, tandis que je suis parcouru d'un frisson lent et douloureux, me faisant se hérisser l'échine.
Puis je sens une pression sur mon épaule, puis sur la deuxième, alors que je recouvre mes yeux mouillés de mes grosses pattes poilues. Il me les masse. Je marmonne des paroles dépourvues de sens, comme dans un délire, gémissant mes mots comme s'ils m'arrachaient la gorge. Je sens à peine le corps chaud contre le mien. Je suis froid. Je suis vide. Je suis une machine à pleurer. Je ne recherche même pas à arrêter, priant pour que le faite de verser ces larmes permettaient de libérer ma rage. Mais ça ne faisait que me faire souffrir, que me redonner envie de pleurer. Les larmes que je verse ne sont qu'un passage signifiant que d'autres vont arriver.

Et un souvenir place son ombre sur cet amas de tristesse. Un poison.

Un chien. Un chien à la solde des personnalités "cools". Pour paraître cool, lui aussi. Une vraie merde, dans le fond. Ce n'est pas vrai... Un chien à la botte de Pierre, en espérant être plus connu. Non... Le toutou à Zera, parce que comme ça, toi aussi pourras avoir l'air cool. C'est faux. Tu n'es pas cool. Que tu traînes avec eux ou pas, tu reste un merde ! Je suis...

Est-ce que c'est vraiment ce que je suis ?

" Tu es chiant ! J'en ai marre !
-Mais qu'est-ce que j'ai fais, encore ?
-C'est ça. Prends-moi, pour un con !
-Mais... Seyhial ?
-Va le rejoindre, puisque sa compagnie est si plaisante ! J'imagine qu'il y aura aussi d'autre personnalités "cools". Après tout, c'est pratique, d'être le toutou des gens comme ça. J'imagine que tu te réjouis d'être à leur côté, d'ailleurs ! Après tout, tu dois avoir l'air "cool" en traînant avec eux !
-Qu-qu'est-ce que tu racontes, Seyhial ?
-Je raconte que tu n'es qu'un chien ! Un chien à la botte de gens comme Zera et Aypierre ! Tu penses que tu peux paraître cool, avec eux ? Tu penses que tu peux paraître cool, hein ! Et bien laisse-moi tu dire une chose : tu n'es pas cool, juste une pauvre merde ! Alors arrête ton cirque ! "

Seyhial... pourquoi ? Qu'ai-je fais pour m'attirer tes foudres ?

" ... écoute moi... "

La voix de Kid, dont je n'ai pu comprendre que la fin des mots, me tire lentement de mon souvenir.

" Chez les Ggmod, on t’aime tous, d’accord. Si tu t’es fait pleins d’amis en dehors de notre groupe, c’est pas parce que tu es ce que Seyhial prétend, c’est parce que tu as un cœur en or et que passer du temps avec toi est quelque chose d’agréable. Ne reste pas sur ce que Sey a pu dire, c’était sous l’action de la colère... "

Il stoppe son mini-monologue, attendant presque une réaction. Ces paroles semblent se confronter à mes souvenirs. Mes pleurs se sont tus. Je le dévisage en silence, réfléchissant à ses mots, tandis qu'il me frotte affectueusement le dos. Me ment-il ? Sans doute. Après tout, il voulait probablement arrêter mes pleurs avec quelques mots doux. Et le pire, c'est que ça a marché.

" Kid... je sais que tu essaies de me réconforter. Mais je préfère encore que tu sois franc. ", lâchais-je d'une voix hésitante.
" Je le suis, Fuka. "
J'hésite encore. Je plonge mes pupilles ambrés dans les siennes, cherchant le mensonge dans ses prunelles. Mais je ne vois rien. Je n'ai besoin de rien voir, en faite. Peu importe si c'est la vérité ou pas. Je lui fais confiance. Car je me plais, à me dire que c'est la vérité. Cette vérité là me plaît.
Mes grosses pattes attirent Kid contre moi. Je n'ai pas pu m'en empêcher. Je ne veux pas embêter le dessinateur. Mais j'ai eu envie de prendre quelqu'un dans les bras. Et c'est tombé sur Kid. Il ne me repousse pas; je sens même ses doigts passer sur mon crâne et mon échine, entre mes poils crèmes qui recouvrent ces parties là. La fourrure crème est plus douce que celle rousse.

Il ne me faut que quelques minutes pour que Morphée m'emporte, alors que j'étais persuadé de ne pas pouvoir dormir. Et aucun rêve ne vient troubler la paix  de mon sommeil.


---

Alors oui, Kid, a new challenger in comming.
Souvent, les doubles points de vue comme ça, on a l'impression que ça sert à rien, répéter ce qu'a dit l'autre, surtout que le PDV de Fuka finit au même niveau que celui de Kid, mais celui là est plutôt important, alors bon.

Bon bah voilà. Pas trop envie de tué Sey' ?
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