AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
• Salut Invité ! •
•Rejoins notre serveur :Discord ^^
-55%
Le deal à ne pas rater :
Coffret d’outils – STANLEY – STMT0-74101 – 38 pièces – ...
21.99 € 49.04 €
Voir le deal

La pierre et la plume sombres [1/2]

Hache
Hache
Le Roi des Haches
Zodiaque : Verseau
Messages : 1330
Pikadollar : 2202
Vos j'aimes : 57
Date d'inscription : 16/06/2014
Age : 26
Localisation : Dans un monde formidable se situant dans mes rêves juste à côté du monde de psychopathe se trouvant dans ma tête.
Mar 10 Mar - 15:47
Hache
La pierre et la plume sombres

Au début du monde, seuls les végétaux peuplaient la terre. Alors Khonvoum, dieu de la création et Arebati, père du ciel créèrent l'humanité. Pour ce faire, ils prélevèrent et modelèrent l'argile noire des profondeurs de la terre.
Khonvoum, pris d'une grande affection pour ses créatures, leur offrit les animaux comme viande et aide. Il leur fit également don de l'art de cultiver et de la métallurgie.
Nés de la terre, les humains semblaient bien imparfait à la divinité lunaire Arebati qui donna la magie à la moitié d'entre-eux. Hybride entre la terre et le ciel, leurs pouvoirs étaient limité. Alors, Arebati créa l'améthyste, pierre précieuse d'un mauve profond leur permettant de se recharger en magie.
Seulement, fou de rage de cette inégalité et jaloux des louanges que les humains réservaient à Arebati, Khonvoum maudit les améthystes. Ainsi, quiconque les récolterait verrait son espérance de vie diminuer.
Seulement, la magie ne disparut pas. Les mages, plus forts que les charbons, comme ils nommaient les sans-pouvoirs, forcèrent ces derniers à récolter les pierres dont ils avaient tant besoin.
Ainsi, les mages dominèrent et leurs royaumes furent puissants et prospères. Certains mages, plus puissants que d'autres, parvinrent à se hisser au sommet de leurs sociétés.

Dans le grand royaume de Mubuty, une jeune femme fière marchait torse bombé et tête haute. Descendante de l'une des plus influente famille, elle avait des formes généreuses comme toutes les aristocrates. Ses vêtements nobles témoignaient de sa richesse et son rang héréditaire. Elle faisait l'honneur des siens en tant que mage la plus puissante du royaume voire de la terre entière. On disait que sa magie était telle qu'elle pouvait régénérer un membre amputé, créer une barrière arrêtant n'importe quel sortilège et invoquer des flammes dévastatrices.
Néanmoins, elle avait un défaut majeur. Nourrie d'éloge depuis sa plus tendre enfance, elle souffrait d’orgueil et d'un sérieux manque d'empathie.

Mais ce n'était pas fait pour durer.
Les dieux firent bifurquer son destin en la mettant sur le chemin d'une jeune femme.

La noble entra dans une voiture sans chevaux. C'était la magie du conducteur qui permettait au véhicule d'un bois rare d'avancer. L'extérieur était garnis de feuilles d'or tandis que l'intérieur était de soie d'un rouge puissant brodé d'or. Il fallait bien prouver sa richesse aux envieux et sa supériorité face à la plèbe.
Ses domestiques avaient mis trop de temps pour son maquillage consistant en une peinture blanche de formes et placements précis pour indiquer sa valeur. Elle allait être en retard à une réunion importante. La politique et le sort des gens ne l’intéressaient guère mais c'était l'occasion de pavaner face aux autres familles et surtout, de se trouver un bon parti. Pour son futur mariage, elle avait bien le choix. Tous les hommes et toutes les femmes voulaient sa main. Elle avait besoin de quelqu'un de docile, fier, d'un haut rang et qui ne la ridiculiserait jamais. Le reste n'avait guère d'importance. Sa réputation primait. Et pour cela, il fallait être ponctuel.
Pas le choix, elle devait donc couper par le trou. Il s'agit du centre de la ville qui emprisonne ce lieu sale et laid. De forme circulaire, les charbons y vivent entassé comme des nuisibles. Une partie d'entre-eux travaillent comme domestiques ou dans les champs. Les moins chanceux sont à la mine. Ils récoltent les améthystes qui les empoisonnent. Ils sont payé en nourriture, eau saine, vêtements et matériaux.
D'habitude les mages ne traversent pas l'endroit. Ils ne veulent pas être importuné par les odeurs mais n'ont aucune peur des charbons qui sont faibles. Un simple sort de flamme les fait fuir. C'est si burlesque.
Pour traverser, les mages doivent emprunter l'une des quatre portes situées aux point cardinaux. Les portes sont fermées d'un grillage magique infranchissable pour des sans-pouvoirs.

Le grillage grinça puis la voiture de la noble descendit la route pavée dans un bruit désagréable. La porte se referma derrière le véhicule qui continua sa route. Une fois arrivé en bas, le chemin n'était plus que de la terre boueuse parsemée de petit cailloux. Tout bougeait faisant râler la jeune femme. Maintenant, elle se rappelait pourquoi elle ne passait jamais ici. En plus, ça sentait l'animal.
Le cocher voyait enfin la porte de sortie de cet horrible endroit et accéléra. Sa vigilance avait à peine baissée qu'il ne vit pas la personne qui traversa en courant et la heurta. La voiture s'arrêta net. L'inconnu tomba dans une flaque de boue et hurla de douleur.
-Pourquoi on s'arrête ? Et c'est pas bientôt fini ce boucan ? Cria la noble en ouvrant la porte.
Le cocher se courba respectueusement et expliqua calmement la situation en s'excusant.
-Ce charbon est blessé et refuse de se relever, fit-il. Son ton était neutre mais en réalité, il ne savait pas quoi faire et ne contrôlait rien des événements.
La noble s'approcha du blessé et lui ordonna de bouger mais ce-dernier n'écoutait pas. La douleur était telle que la personne n'arrivait pas à réfléchir ou se relever.
La femme soupira. Elle n'avait pas toute la journée et ce charbon était un obstacle trop conséquent pour que la roue puisse passer au dessus.
-Hey la Peste ! Si je te soigne, tu dégage ? Dit-elle d'un ton ferme pour attirer l'attention de la personne qui réagit à peine.
La noble soupira de nouveau et attrapa fermement le bras valide et la souleva sans peine. Elle était chétive. Leurs visages se retrouvèrent proche. La blessée arrêta de crier. C'était une jeune femme aussi, de la même tranche d'âge. Ses yeux noisettes pleins de larmes avaient une lueur joyeuse. C'était étrange dans un tel moment.
La mage récita entre ses dents un sort, celui de soin. Une fine lumière rosée partit de sa main et rejoignit la blessure qui guérit. Le charbon ne ressentait plus aucune douleur et restait surpris de cette guérison si rapide et parfaite. Elle se releva et remercia sa sauveuse en la regardant dans les yeux. C'est à ce moment là qu'elle se rendit compte de qui elle avait en face d'elle. Une partie d'elle lui ordonna donc de fuir mais son cœur, en voyant ces yeux sombres, d'habitude si vifs d'intelligences, être ici pleins de perplexité, lui dicta qu'elle ne courrait aucun risque.
-Va-t-en sale peste ! Intervint le cocher.
Il fut ignoré. La jeune femme s'approcha de l'autre et bien qu'elle avait une tête de moins en taille, elle dominait celle qui était pourtant la mage la plus forte. Cette dernière recula d'un pas à l'approche de l'autre mais elle n'avait pas peur. Elle ne comprenait pas ce qu'elle ressentait. Son cœur était pris en otage, écrasé par des émotions incroyablement puissantes.
-Merci dame Hoatzin, fit l'inconnue en passant à côté de la noble.
Puis elle partit, fière de ce qu'elle venait d'accomplir.
La noble pesta et cracha par terre avant de remonter dans sa voiture. Elle avait encore le temps d'arriver à l'heure.

Sa mère l'attendait devant la grande entrée du manoir de la famille de leur principal rival. Tandis que la famille Hoatzin contrôlait la partie nord de la ville et un peu l'est, les Kandt tenaient en mains le sud. Ils devaient donc garder un œil les uns sur les autres afin de parvenir à étendre leurs influences ou diminuer l'influence de leur rival. Ils étaient en guerre froide, les coups bas étaient communs. Les plus fort l'emporteraient et le sort semblait favoriser les Hoatzin.
-Ah ! S'exclama la dame parfaitement habillée et maquillée selon l'usage, Sassa, ma fille ! J'ai bien cru que tu arriverais en retard.
-Je ne me permettrais pas une telle bêtise, mère.
La femme mûre d'une beauté saisissante néanmoins insuffisante pour faire de l'ombre à sa fille, embrassa cette dernière et en profita pour lui susurrer à l'oreille le conseil de tenter de séduire Cassin, le fils aîné Kandt.
Sassa n'était pas de cet avis. C'était un homme renfrogné, il serait bien difficile à dominer en plus de retirer la satisfaction d'écraser leurs rivaux. Elle pensait plutôt à Ibis, fille unique d'une famille assez influente à l'est ou encore Eurylain, fils d'une famille qui tentait courageusement, mais en vain, de leur faire de l'ombre au nord. Ces deux familles, lors d'un mariage, seraient totalement absorber par les Hoatzin au point de disparaître. Ils possédaient beaucoup de terres, commerces et des parts dans les mines d'améthystes. Des partis intéressants et facile à obtenir et dominer. Voilà ce qu'elle cherchait.
La réunion commença. Tous se placèrent selon les coutumes et bonnes conduites, c'est-à-dire par importance des familles et au seins de celles-ci, du plus âgés au plus jeune.
Ils parlèrent essentiellement de politique et d'une nouvelle problématique. En effet, les charbons travaillant sur leurs terres se plaignaient.
-Alors qu'on leur offre généreusement du travail hors des mines, ces bons à riens osent se rebeller ? S'indigna le père de Cassin.
Comme toujours, il s'emportait facilement et exagérait. Ibis le lui fit remarquer de sa voix douce mais elle le regretta au vu du regard qu'il lui lança.
Sassa intervint pour la défendre. C'était une façon de la mettre dans sa poche et gagner son affection en plus d'en finir avec cette question stupide.
-Ne vous emportez pas pour si peu, commença-t-elle en se levant pour gagner en prestance. Il faut être plus dur avec eux. Le laxisme ne mène à rien. Utilisons la magie et faisons-leurs regretter leurs jérémiades ! Voilà ce qu'il faut faire.
Elle parlait fort et clairement en accompagnant ses mots de gestes durs. Tous approuvèrent. Ils aimaient sa franchise. La manière forte était sa spécialité. Quand on est le plus fort, on a aucune raison de ne pas en profiter pour gagner. Si les autres veulent gagner, ils n'ont qu'à être moins faibles. C'était sa façon de voir les choses ; la loi du plus fort.
Elle était respectée. Même s'ils avaient pensé l'inverse, personne n'aurait osé la contredire. Surtout, ils en avaient peur. Le plus stupide des hommes sait que se mettre en travers de son chemin équivaut à insulter les dieux. Un duel contre elle, c'est se jeter dans les bras de la mort. On racontait qu'un fou avait tenté de l'enlever quand elle avait onze ans et qu'elle l'avait brûlé à mort.
Rumeur fondée qui expliquait l'appréhension d'Ibis à offrir une perle d'ivoire à Sassa. Cette perle qu'elle avait sculpté et qu'elle offrait, tout selon le bon usage. Ce cadeau à la signification forte indiquait à Sassa qu'Ibis accepterait sa demande en mariage, si elle le souhaitait.
La perle offerte, Ibis ne pouvait plus retourner en arrière. Elle était engagée et la promesse de mariage ne serait rompus que si et quand Sassa l'épouserait elle ou quelqu'un d'autre.
La noble avait gagné. Son aide amicale de plus tôt avait donné l'assurance nécessaire à Ibis. Elle pouvait maintenant continuer à chercher un meilleur parti tout en conservant cette sécurité non négligeable. Elle n'avait même plus besoin d'accorder la moindre importance à Ibis puisque son geste était irrévocable.
Elle accrocha la perle à l'une de ses tresses et embrassa la main de sa promise avant de partir rejoindre ses parents pour parler affaires.
Son père était inquiet. La production d'améthyste était en baisse et le problème venait directement de la mine. Il avait besoin d'y envoyer quelqu'un de confiance pour lui faire un compte rendu complet et qui ne fuitera pas à ses ennemis. Sauf que personne ne voulait se salir à aller dans un lieu pareil.
Sassa se porta volontaire. Elle avait des compte à régler avec un certain charbon. Il lui était hors de question de rester sur ce qu'elle avait vécu comme une humiliation. Évidemment, elle garda cela secret et se justifia par une envie d'aider et d'asseoir sa domination.
Son père lui confia donc la mission. Il n'avait rien à craindre. Il savait qu'elle pouvait tout surmonter.

Dès le lendemain, elle fut prête. Elle ne portait ni maquillage, ni bijoux, ni vêtements gracieux. Elle voulait passer incognito.
Une fois dans le trou, elle marcha nonchalamment vers la mine, c'est-à-dire le centre. Aucun de ces pouilleux ne prêtaient attention à elle. Le soleil se levait à peine et ils allaient tous travailler. Bientôt, elle suivait les mineurs. Ceux-ci étaient plus jeune et frêle que les autres. Aussi, leur teint était bien plus terne.
Comment pourrait-elle retrouver un charbon parmi tous ces zombies alentours ?
Lorsqu'elle arriva à la mine, elle ne remarqua rien d'anormal. Des centaines et centaines de mineurs entraient sous terre et se faisaient dévorer par les ténèbres. C'est ce qu'il semblait. Sassa s'approcha d'une des entrées pour mieux voir mais ce fut vain. Et quand un mineur la poussa pour passer, elle se décala vite. Son courage avait des limite et il lui était hors de question d'entrer là. C'était trop sombre, trop étroit, trop mortel.
Le bruit d'un cris retenu attira son attention. Ses yeux croisèrent à nouveau ceux de la jeune femme qui pris ses jambes à son cou. La noble la poursuivit. Elle lança un sort de vent qui déséquilibra l'autre. Face contre boue, elle fut immobilisée par la noble qui la maintenait au sol grâce à un genou dans le dos et ses mains plaquées au niveau des épaules.
-Faites attention quand vous jouez, jeunes filles, dit un homme d'une quarantaine d'années en continuant son chemin vers la mine.
Cela le fit rire et s'époumoner. Il ne lui restait pas un an.
-Tu croyais pouvoir t'en sortir sans payer cet affront ? Son ton se voulait sec pourtant, il tremblait.
-Dans tout les cas je ne vais pas m'en sortir, répondit-elle en murmurant tant que Sassa ne fut pas sure de comprendre.
-Astrild, c'est qui ? Les interrompit une autre.
On ne pouvait croire qu'elle fut adulte. Son apparence juvénile était accentuée par ses cheveux attaché en deux grosses couettes. Sa voix était claire et ne montrait pas de peur. Elle n'avait pas reconnu la noble et pensait simplement à un jeu.
-Salut Nonnette ! Par devant, on se retrouve tout à l'heure.
Astrild avait parlé naturellement. Elle non plus n'avait pas peur. Elle avait bien cru mourir pourtant mais à ce moment, ça lui semblait évident que, pour une raison qui lui échappait, la noble n'allait pas la tuer.
D'ailleurs, cette dernière se releva et la laissa libre.
-Que me veux-tu Hoatzin ?
-Surveille ton langage, charbon ! J'ai un marché à te proposer, dit-elle en bombant le torse pour se donner un semblant d'assurance.
La noble ne comprenait pas. Ne se comprenait pas. Pourquoi, alors qu'elle est d'habitude si fière, ne parvenait-elle pas à dominer cet être inférieur ? Rien n'avait de sens. Pourquoi était-elle là ? Pourquoi avait-elle tant voulu la revoir si ce n'était pas pour se venger ?
-Si tu m'aide, je considérerais lavé l'affront que tu as osé commettre, continua-t-elle puisqu'elle avait son attention. La production de pierre a drastiquement baissée, pourquoi ?
-C'est comme ça, fit l'autre en levant les yeux au ciel.
Cela agaça Sassa qui murmura un sort. Alors, une main géante, violette et fantomatique apparût et agrippa Astrild et la fit tomber à ses pieds. Les ruelles étaient maintenant désertes. Aucun témoin possible.
Astrild fut impressionnée. Elle perdit un peu de son arrogance. Il ne fallait pas non plus qu'elle sous-estime cette noble.
-Oh tu sais, commença-t-elle en se relevant et frottant la boue de son visage. Les pierres deviennent difficile d'accès, y'a eu un éboulement et on fait face à un pic de mortalité comme ça arrive parfois. Ces malchances cumulées mènent à ton terrible drame...
Elle aurait voulu en rajouter mais s'arrêta. La noble semblait avoir du mal à conceptualiser. Des points lui échappaient. Même son imagination baignait dans ses privilèges.
-S'il y en a qui meurent, envoyez-en d'autres ! Dit-elle avec confiance.
Mais cela vexa le charbon qui s'indigna.
-Quoi ? Tu crois quoi ? Qu'on est remplaçable ? Qu'on est un nombre infini ? Qu'on ne rechigne pas à crever dans ces tombeaux ? Si c'est si facile, si c'est pas si terrifiant, t'as qu'à y aller, toi ! Ou ceux comme toi !
-Peu importe.
Elle voulait avoir l'air de ne pas s'en soucier. Néanmoins, ce n'était pas le cas. Elle était décontenancée et ne savait pas quoi répondre du tout. Ses pensées et émotions étaient brouillées.
-Tu as ta réponse alors part.
Astrild était froide. Pendant quelques secondes, elle avait oublié pourquoi elle haïssait ces mages. Ils sont méchants et égoïstes.
-Montre-moi.
-Quoi ?
-La mine. Ta vie. Montre-moi.
-Notre marché est réglé. Je ne te dois plus rien !
-Tu me dois tout car tu m'es inférieure.
-Non !
-Alors bats-toi !
Les traits d'Astrild étaient tiré par la colère. Ils n'en avaient pas l'habitude. C'était une émotion forte. Elle fonça sur la noble, point en avant, déterminée à la frapper au visage.
Néanmoins, Sassa ne se laissa pas faire. Elle murmura un sort et créa une bourrasque de vent qui renversa l'autre. Humiliée, dans la boue, Astrild ne se releva pas de suite. Son cœur battait la chamade. Elle avait eu si peur. Elle venait d'essayer de frapper la mage la plus puissante. Et si elle avait survécu, c'est uniquement parce que cette dernière l'avait épargnée.
-Tu as perdu car je te suis supérieure, ajouta la noble recouvrant son orgueil.
L'autre resta assise par terre, démoralisée.
-Tue-moi, fit-elle. Je vais mourir de toute façon.
Seulement, quand la mage l'approcha, des flammes dans la main, elle eut un mouvement de recul. Sassa ferma le point, éteignant le feu.
-Tu crains la mort mais tu me demande de te tuer. Tu n'es pas logique.
Le charbon se mit à pleurer. Puisqu'elle n'était pas la plus forte, pourquoi cacher ses faiblesses ? Cela étonna grandement la mage. Ça lui faisait mal à elle aussi. De voir cette détresse et cette peine. C'était ça l'empathie ? Ou c'était encore autre chose. Quelque chose de plus fort. Elle commençait à comprendre. Ce qu'elle ressentait. Elle-même et l'autre.
-à quoi bon se battre ? Je vais mourir bientôt, se livra-t-elle. Ce qui nous tue c'est la malédiction des dieux. Personne ne peut gagner contre-eux.
-Je te soignerai.
Astrild releva la tête, choquée. Elle dévisagea la noble qui était totalement sérieuse.
-Si ces dieux croient qu'ils sont plus fort que moi, ils se trompent ! Affirma Sassa. Je vais m'élever au-dessus des dieux et vaincre cette malédiction !
-Tu es folle !
-Je le crois aussi... Mais tu verras. Je réussis tout ce que j'entreprends ! Et j'ai décidé de te sauver alors je te sauverai !
Sa fierté et sa confiance redonna espoir à Astrild. Peut-être avait-elle mal jugé cette femme. En tout cas, elle comprenait que son orgueil n'était pas né ex-nihilo. Cette femme était incroyable.
-Je vais te montrer la mine et ma vie, dit le charbon en se relevant.
Revenir en haut Aller en bas
Hache
Hache
Le Roi des Haches
Zodiaque : Verseau
Messages : 1330
Pikadollar : 2202
Vos j'aimes : 57
Date d'inscription : 16/06/2014
Age : 26
Localisation : Dans un monde formidable se situant dans mes rêves juste à côté du monde de psychopathe se trouvant dans ma tête.
Ven 18 Sep - 17:47
Hache
La noble suivait calmement le charbon. Elle observait sans participer. Comme si elle était absente. Pourtant, son air sérieux montrait qu'elle analysait tout. Y compris les interactions entre les mineurs. Cette Nonnette surtout. Elle semblait très proche d'Astrild.
Quand vint le moment de rentrer dans la mine, Sassa échangea son air neutre pour un plus effrayé pendant quelques secondes. Ce fut néanmoins suffisant à Astrild pour le remarquer.
Elle aurait pu en profiter pour se moquer de la noble. Elle n'en fit rien et préféra lui faire un signe de tête encourageant. L'entrée était sombre et étroite. Le froid y gouvernait avec les ténèbres. Sassa dut batailler contre son instinct afin de ne pas utiliser la magie. Elle se sentait en danger.
Une fois à l'intérieur, ses yeux mirent un peu de temps, plus que les charbons, à s'habituer à l'obscurité. Elle était dans un genre de pièce où était entreposé chaotiquement des lampes à huiles voire uniquement des bougies. Quelqu'un avait dû décider que le rangement était une perte de temps.
La poussière grattait déjà la gorge de la noble. Astrild lui donna une bougie. Et toutes deux suivirent le chemin devenant de plus en plus sombre. La noble imita les mineurs et attendit qu'ils allument pour le faire à son tour.
Sassa avait l'impression d'étouffer à cause de la poussière et de l'étroitesse des galeries. Ces dernières étaient désordonnées et s'enfonçaient de plus en plus sous terre. Ses poumons brûlaient et son cœur battait à rompre son torse douloureux. Elle avait peur comme jamais auparavant. Elle voulait fuir et sa détermination se détériorait à chaque pas vers le fond. C'était une véritable descente aux enfers.
-J'ai compris, fit-elle lorsqu'elle n'en put plus.
Elle avait attrapé la main d'Astrild avec un regard suppliant malgré elle. Le charbon hocha la tête. Les deux femmes remontèrent.

À l'entrée, des hommes discutaient des éboulements de plus en plus fréquent. Les charbons devaient continuer à s'enfoncer s'ils voulaient garder leur quota d'améthystes, mais ils n'avaient pas le temps ni les moyens de renforcer les galeries déjà existantes qui finissaient par s'effondrer entraînant des mineurs. Plus besoin de creuser leurs tombes.
Astrild les ignora et guida la noble jusqu'à son abri. Ce qu'ils appelaient des maisons étaient sales, petites et construites à même le sol. Désordonnées et les unes sur les autres, la plupart manquaient de s'effondrer.
Celle qu'Astrild partageait avec Nonnette n'était pas la pire. Le bois utilisé était pourris par endroit et on pouvait ressentir les courants d'air. Composé uniquement d'une pièce, ça ne contenait guère plus que deux lits, deux chaises, une table et un genre four en terre cuite. Les tissues étaient tâché de sang, probablement à cause de leurs blessures et de punaise de lit.
-Bienvenue, mets-toi à l'aise ! Fit sarcastiquement le charbon en poussant le rideau pour y inviter la noble.
Cette dernière ne répondit pas à la provocation. Même le sol d'ici était boueux. Cet endroit la répugnait. Elle avait du mal à croire qu'on puisse vivre dans de telle condition. Pourtant, c'était le cas et elle ne pouvait plus l'ignorer.
-Montre, fit-elle.
Astrild compris immédiatement. Elle se retourna et enleva son haut. La trace de la malédiction remplissait son dos de filaments noirs creusé à même la peau. C'était aussi douloureux que ça semblait l'être. Comme un rappel chaque seconde de sa condamnation. L’accoutumance ne pouvait suffire à penser à autres choses, à rêver ou à espérer.
Sassa posa sa main sur le milieu du dos, là où ça semblait prendre racine. Puis, elle murmura son sort de soin.
Alors, elle sentit. Le défis qu'elle allait devoir relever. Le soin, son pouvoir se fit aspirer par les ténèbres même sans qu'elle puisse l'arrêter. Comme si la malédiction même voulait emporter la noble avec.
Une fois vidée de toute sa magie, Sassa s'effondra. Elle resta dans la boue quelques instant sous le regard inquiet du charbon. Elle avait besoin de reprendre son souffle et ses esprits.
-Que s'est-il passé ? Demanda Astrild après cinq longue minutes d'attente.
-La malédiction... Articula difficilement la noble épuisée. Elle a inspirée toute ma magie...
Voir la mage la plus puissante aussi vulnérable, traînant à ses pieds dans la boue ne lui fit pourtant pas plaisir. Cette fois, Astrild avait l'ascendance. Elle pouvait choisir d'épargner ou non Hoatzin. Bien que la haine lui traversa l'esprit, l'espoir remplissait à nouveau son cœur. Pour la première fois depuis des années, elle avait arrêté d'avoir mal. Tout le temps où cette main aristocrate avait été posée sur son dos, la douleur avait disparut.
C'était incroyable. Après tout, si quelqu'un était assez puissant pour vaincre les dieux, ça devait bien être cette femme !
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» OS au fil de la plume...
» Tel un fils à sa mère , tel un homme au coeur de pierre ..
» Le Cirque des Bois Sombres
» Une plume endormie - Chapitre 1
» Une plume endormie - Chapitre 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
TheCommunautéSadique :: Petit coin des écrivains :: Vos Histoires :: Nos auteurs :: Hache-
Sauter vers: