? :-Mme Raty ?
Ces mots me firent frissonnés. Dès le moment où j’avais quittée, j’avais fais le rapprochement entre la ronde des policiers et ma déconnexion si soudaine. J’hésitais, essayant de me représenter les policiers, derrière moi. Je me levais et me tournais vers eux, prenant une voix aussi neutre que possible.
Moi :-Oui ?
Depuis que j’avais commencé à jouer illégalement, j’étais préparée à cette situation, à ce que je devais dire et comment réagir, mais je sentis ma gorge se nouer. Qui ne le serait pas, à cet instant ?
Policier :-Vous allez devoir me suivre jusqu’au poste de police, où vous serez interrogée. Vous savez pourquoi, je pense.
Il me fit signe d’avancer vers lui. Ils étaient deux, mais jamais je ne pourrais m’enfuir. Alors j’obéissais, cherchant comment m’en tirer.
On descendit dans la rue, où attendait une voiture de police. On me fit monter dedans, et les officiers montèrent devant. On démarra, et celui qui conduisait me regarda dans le rétroviseur.
Policier :-Au fait, je me suis toujours demandé pourquoi vous, les ‘’geek’’ risquiez votre vie là-dedans ? C’est bête, non ?
Moi(en marmonnant) :-Surement…
Son collègue était occupé sur son téléphone, il ne semblait pas écouter ce que l’on disait. Moi non plus, je ne faisais pas attention à ce qu’il disait. Je regardais la ville défiler par la fenêtre, pensant à ce que faisaient les autres, dans Minecraft. J’espérais que Léo ou Nizzy ne viendraient pas me chercher chez moi, qu’ils continueraient à chercher ce pyromane.
Je stressais, j’avais envie de sauter de la voiture et m’enfuir en courant. Pas seulement m’enfuir de l’interrogatoire qui allait bientôt se dérouler, mais aussi m’enfuir de ce monde où je devais être une ‘’hors la loi’’ pour réussir à être indépendante. On pourrait croire que c’est simple, mais en fait, non. Savoir qu’à tout moment, en mourant dans un simple jeu, on pouvait mourir dans la réalité, ça me faisait peur. Mais pourquoi faisons-nous ça ? Pour l’argent, mais n’est-ce-pas risqué ? N’y a-t-il aucun moyen pour nous de s’en sortir sans enfreindre une loi et sans risquer notre vie ?
Je me rappelle, lorsque Léo m’avait posé cette question, à nos débuts, je lui avais répondu ‘’De toute façon, on finira par mourir. Et il faut bien gagner sa vie, alors pourquoi pas en faisant ce que l’on aime ?’’ Mais maintenant, je n’en étais plus aussi sûr. En même temps, toutes les bases et les piliers que j’avais construis dans ma vie semblaient s’effondrer, un à un. Je savais qu’un jour, j’allais craquer.
Le temps de mes réflexions, nous étions déjà au poste de police. Je descendis, et on me plaça dans une salle, en compagnie de plusieurs personnes, sans doute des autres ‘’geek’’ victimes de la ronde. Trois policiers entrèrent, tenant un homme qui se débâtait pour qu’on le lâche. On l’attacha avec des menottes sur le banc, près du mûr. L’homme devait avoir la quarantaine, comme la plupart des gens présents dans la salle. Une femme, dans le fond de la salle, s’adressa à lui.
F :-Pourquoi tu te débats ? Ca ne sert à rien, après tout. Et puis, tu as juste à bien te défendre à l’interrogatoire, et on te relâche.
L’homme ricana. Mais pourquoi ? La femme avait pourtant sans doute raison, non… ?
H :-Quelle bonne blague ! On te relâche si c’est ta première fois, en te confisquant ton matériel. J’avais un ami qui faisait ça depuis que les jeux vidéo étaient illégaux. Je peux te dire que je ne l’ai jamais revu.
Je faillis vomir en entendant ça. J’avais commencé presque au début, un peu avant que ça ne soit illégal…
Moi :-Ils l’ont…tué ?
Ma voix était brisée, je n’allais pas pleurer, sans doute pas, mais je devais être aussi pâle que de l’aspirine, car le mec me toisa, réfléchit quelques secondes et me répondit.
H :-Peut-être pas. Mais surement condamné à vie, ouais. Mais ne t’inquiète pas, tu es jeune, belle et en pleine forme, ils vont te relâcher !
Il explosa de rire. Je le foudroyais du regard, ne trouvant pas la situation hilarante, et ne prenant pas ses paroles pour un compliment.
H :-Oh, ça va ! T’es bien coincée pour une jeune !
Je levais les yeux au ciel, puis lui tournais le dos, afin de lui faire comprendre que la discussion s’arrêtait ici.
Les minutes semblaient des heures, et n’ayant aucun repère temporel, il me sembla passer plusieurs heures dans la salle. Les gens passaient à l’interrogatoire un à un. Je me rongeais les ongles, j’avais peur, oh que oui ! Mais j’entrepris de me calmer lorsque je vis qu’il en restait presque personne, ce qui voulait dire que mon tour arrivait à grands pas.
Enfin, on vint me chercher. Dans la salle d’interrogatoire, il y avait une horloge, laquelle indiquait 16h30. Sachant que je m’étais déconnectée vers 14h30, je n’étais pas ici depuis très longtemps, en fin de conte.
A ma grande surprise, j’étais calme, je ne tremblais pas, j’avais même l’impression d’être détendue lorsque le policier arriva.
P :-Très bien…Luni,-je t’appellerais par ton prénom durant l’interrogatoire- tu es accusée d’avoir joué de manière illégale en enfreignant la loi. Le niez-vous ?
J’aurais été tentée de faire comme dans certaines séries, où le suspect déclarait ne pouvoir parler qu’en présence de son avocat, mais la plupart du temps, cette attitude montrait quelque chose de suspect, alors je ne dis rien sur ce sujet.
Moi :-Oui. Je n’étais pas entrain d’enfreindre la loi, monsieur. Je n’étais qu’entrain d’écouter de la musique.
P :-Pourtant, les policiers vous ayant surpris affirment que vous étiez sur un jeu vidéo à leur arrivée.
Moi :-Non, je vous affirme le contraire. Preuve en est, je les ai entendus entrer et me suis levée quand ils ont fait irruption dans ma chambre.
Le policier hocha la tête et sortit.
J’étais étonnée de la lucidité avec laquelle j’avais sortit ces mensonges. En fait, la facilité que j'avais eu à mentir me faisait un peu peur. Je soupirais et fixais l’horloge anxieusement. Quand elle indiqua 17h, l’homme revint.
P :-Bien. Après mure réflexion, vous êtes innocentée. Néanmoins, votre matériel vous sera confisqué. Suivez-moi.
Je faillis crier de joie. Mais le problème du matériel était plus embêtant, bien que j’aie une idée derrière la tête. On me fit sortir, et on me raccompagna chez moi. Ma voisine de palier était une ex joueuse illégale qui avait conservé son matériel. Je lui avais sauvé la vie dans Minecraft, suite à cela, elle avait arrêté les quêtes mais m’avait promis de m’aider dans un cas comme celui-ci.
Alors, une fois la voiture de police repartie, je montais jusqu’à son palier, mais m’arrêtais net devant sa porte. Était-ce vraiment ce que je voulais ? Je veux dire, je voulais bien sûr venger Frigiel, mais risquer ma vie là-dedans… Je laissais couler une larme, mais me repris rapidement. Je n’avais pas le droit de flancher, pas maintenant. Je toquais chez Mina, bien que je fusse hésitante. Elle ouvrit, l’air surprise. Elle dut lire sur mon visage, car elle me laissa entrer immédiatement avant de refermer la porte derrière moi.
Moi :-Mina, j’ai besoin que tu me prête ton matériel, c’est urgent, je t’expliquerais quand je reviendrais. Et si la police revient, il faut que tu me déconnecte, comprit ?
Elle hocha la tête et sortit rapidement ses équipements, les branchant et les allumant rapidement. Elle me tendit son casque, que j’enfilais, puis je m’assis sur sa chaise et me connectais, espérant pouvoir retrouver assez vite les autres.
Connexion.
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Et voilà, enfin le chapitre 7 de *L'incendie* o/
Passez voir le PDV d'Asa :3
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Jeu 2 Avr - 19:41
