Je soupirai sous la chaleur. Quelle idée de faire démarrer les vacances pendant l'été ! Je les aurais préféré pendant l'hiver, alors que je pouvais me blottir sous la couette avec un chocolat chaud dans une main et l'autre occupée à caresser Noctali. Enfin bon.
J'essuyai une fois de plus la sueur sur mon front. En plus, les grandes vitres n'isolaient pas du tout contre la chaleur. Tandis que je me plaignais mentalement de la chaleur, Aypierre pénétra dans la salle, un léger sourire moqueur aux lèvres. Qu'avait-il prévu le saligaud ?
Il nous pointa les râteliers d'un geste de la main et attendit patiemment que nous nous armions des armes diverses et variées accrochées aux supports.
Je choisis deux longues épées et fis quelques moulinets avec. Je craquai mes cervicales en penchant la tête à droite et à gauche. Je m'avançai vers un coin de salle inoccupé.
Et la séance débuta.
La sueur recouvrit rapidement mon corps et mes coups perdaient peu à peu en grâce et en vivacité. Je fatiguai. Et finis par m'arrêter, soupirant. Quel intérêt de se battre avec l'air ? J'avisai un mannequin installé à ma droite. Je me tapis aussitôt, et observai son armure à la recherche d'un point faible. Là ! Une fine interstice entre le col et l'épaule. Je sautai brusquement et y enfonçai l'une de mes lames. Imaginant que ce pauvre mannequin était vivant, je me penchai pour esquiver un coup imaginaire et fis une roulade vers la gauche pour me situer derrière mon ennemi. J'enchaînai avec une attaque circulaire qui faucha ses jambes. Il tomba au sol en un bruit étouffé. J'entendis le bruit caractéristique d'une lame sortant d'un fourreau. J'eus un maigre sourire et me relevai en un salto arrière. Juste à temps : Aypierre venait de faire une entrée surprise dans mon entraînement. N'allez pas croire à du favoritisme, il faisait ça à tous ses élèves. Nous commençâmes à nous battre, virevoltant de-ci de-là.
Au bout d'un certain temps il s'écarta, légèrement essoufflé et les joues rouges. J'étais dans le même état, si ce n'est pire. Il eut un sourire de satisfaction et s'éloigna en direction d'un autre adversaire.
Je continuai de m'entraîner seule.
Plus tard, alors que notre maître venait de sonner la fin de notre éprouvante séance, je sentis quelque chose me serrait brièvement la main droite. Je tournai discrètement la tête vers cette direction et je vis Jade qui me regardait. Elle pointa discrètement son nez puis moi. Je fronçai les sourcils et tâtai la peau située en dessous de mon nez. Je retirai ma main tachetée d'une goutte de sang. "Oh non.." pensais-je en voyant la tête déconfite et légèrement inquiète de ma soeur. Je m'essuyai d'un revers de manche, laissant quelques traces de sang sur celle-ci. Je hochai légèrement la tête en direction de Jade pour la rassurer. Ce n'était qu'un petit peu d'hémoglobine, on allait pas s'alarmer pour si peu, non ?
Nous rentrâmes ensembles, alors que Aypierre me signifiait d'un mouvement de tête qu'il allait rester un peu. Sûrement pour départager ses élèves. Dure tâche. Je haussai mentalement les épaules. Il devait y être habitué, après tout. Nous arrivâmes devant chez nous. Jade déverrouilla la porte, m'invitant à entrer. Je secouai la tête en souriant. C'était la pleine lune, et je ne dormais jamais la pleine lune. Pourquoi ? Aucune idée. Du coup, j'en profitai pour explorer les bois situés pas loin de chez nous. Je me mis en marche, Noctali à mes côtés. Nous nous dirigeâmes vers une clairière précise, en pente. C'était un excellent point de vue sur la petite ville où nous habitions. Je m'assis sur le bord de la "falaise", les jambes pendantes dans le vide. Je restai là, pendant toute la nuit à observer le ciel avec Noctali blottie contre moi.
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Oui, il est petit. Oui, je m'excuse. Mais c'est pour vous faire plaisir que je le poste maintenant x)
NyalQuiVaSeCacherDansUnBunker.