Un coup.
- Y a du saaaang ( Mais je crois que ça va encore...):
Tout son corps se cambra sous l’action du fouet, et il hurla de douleur. Il ne s’était pas attendu à cela. Il avait mal. Le fil avait arraché et brûlé sa peau. Il ferma les yeux de toutes ses forces, espérant que ce n’était qu’un cauchemar très réaliste.
Deux coups.
- Idem:
Retour à la réalité. Le choc l’avait fait se mordre la langue. Le sang laissait un goût métallique désagréable dans sa bouche. Cette pensée réussit à le distraire quelques secondes, mais...
Trois coups.
- Idem:
Il sentit son corps partir en avant, tout juste retenu par les deux hommes qui le maintenaient en position depuis le début. Des larmes de douleurs roulaient de long de ses joues. Il avait l’impression qu’on avait fait couler du métal en fusion sur son dos.
Quatre coups.
- Idem:
Il hurla de plus belle. Il lui sembla entendre quelqu’un le faire en chœur avec lui, mais il n’en était pas sûr. Il n’était plus sûr de rien. Sa vue s’était brouillée. Il tremblait de tout son corps.
Cinq coups.
Ses jambes le lâchèrent. Il n’avait plus aucune force. Il se laissa aller à la douleur, mais les deux hommes refusaient de le laisser glisser à terre. Il avait trop mal. Les larmes trempaient ses joues et allaient se mêler au sang qui coulait toujours dans sa bouche à cause de sa langue blessée.
Il attendit courageusement le sixième coup, essayant de tenir au mieux sans l’aide de ses deux gardes, mais c’était difficile. Ils semblaient discuter dans son dos, mais il ne savait pas de quoi. Il voulait juste que la douleur s’arrête. Il laissa échapper un long gémissement de fatigue, avant de sentir un souffle léger sur son cou.
- La prochaine fois, peut-être nous feras-tu l’honneur de goûter un cookie. Le Maître n’apprécie pas qu’on refuse son hospitalité...
Le ton utilisé était provocateur et empli de reproches. Elle appuya avec force sur son épaule et il s’effondra au sol.
*****
Ils avaient accepté. C’était la seul chose à faire, de toute façon. Ils leur avaient tous hurlé qu’ils étaient d’accord, mais ils avaient continué. Cinq coups, cela avait été le châtiment pour leur refus. Ensuite, ils les avaient tous poussés vers leur coin respectif et ils avaient renvoyé les autres. Pas lui.
Aypierre s’approcha silencieusement de Xari. Il était allongé sur le sol, baignant dans son sang, respirant difficilement. Un homme en noir lui tendit du désinfectant et un bandage. Puis il partit, les laissant seuls tous les deux dans cette grande salle, qui paraissait si vide sans les autres.
Aypierre ne savait pas comment s’y prendre. Il était Youtuber, pas médecin...
Il prit son courage à deux mains et s’agenouilla près de Xari. Il avait les yeux clos. Le plus âgé approcha sa main du visage de son partenaire de binôme. Il la posa doucement sur son front, dégageant légèrement son visage. Un léger filet de sang s’écoulait de sa bouche. Merde !
Il avait dû se mordre la langue...
Il ne pouvait rien faire pour ça.
- Hey Xari... Ils sont tous retournés dans le labyrinthe, il ne reste plus que nous deux. Ils m’ont donné de quoi te soigner, alors je vais essayer de faire au mieux. Je vais te dire ce que je fais pour que tu saches et...
Il continua longtemps son monologue, essayant de garder une voix calme. On lui avait toujours dit que c’était bien de parler aux blessés. Il lui raconta ce qu’il faisait sans interruption pendant qu’il nettoyait la plaie, la désinfectait et la bandait, tant bien que mal, gêné par le fait que Xari soit allongé sur le sol et par ses tressautements de douleur irréguliers.
Il avait trop peur de lui faire mal en le déplaçant. Surtout qu’il semblait avoir fini par s’évanouir. Ou s’endormir. Aypierre préférait la deuxième option. Il passa sa main sous le nez de son ami pour vérifier qu’il respirait toujours. Il y avait peu de chance, mais il préférait être prudent.
Il était exténué après cette soirée pleine de rebondissements. Une fois qu’il eut terminé, il rangea précieusement le désinfectant et les bandages restant dans la poche de son pantalon. Il les utiliserait pour Azenet, lorsqu’ils le retrouverait à la sortie.
Mais avec Xari dans cet état, ils ne pourraient pas aller bien loin. Aypierre soupira et partit dans le fond de la salle. Il poussa deux canapés jusqu’à son ami, toujours au sol. Il s’allongea sur l’un d’entre eux. Il laissait le deuxième pour Xari, au cas où il se réveillerait durant la nuit et voudrait se déplacer. Le plus âgé n’avait aucune idée des séquelles que cette torture allait laisser... Il préféra ne pas trop y réfléchir et ferma les yeux, avant de plonger dans un sommeil tourmenté.
*****
A la sortie, Azenet, Alderiate et Zerator attendaient toujours que leurs amis les rejoignent. Le grand baraqué tournait en rond, en attendant que quelque chose se produise, alors que les deux autres s’étaient assis sur le sol, adossés au mur. Zerator était appuyé contre Azenet et tremblait doucement. Il était comme ça depuis qu’ils étaient revenus. Le châtain aurait bien aimé lui passer un bras autour des épaules pour le réconforter, mais il arrivait à peine à le lever. Il se contenta d’attraper la main de son ami et de lui caresser la paume avec son pouce. Zerator le regarda, l’air absent, le regard vide. Il ressassait probablement les images qu’il venait de voir. Sauf qu’il le faisait en boucle, depuis au moins une heure.
- Zera, arrête... murmura Azenet.
Il n’eut pas de réponse. Son ami était bel et bien dans un autre monde. Il le sentit tout de même exercer une pression sur sa main. Mais ce n’était pas suffisant.
- Alde, il faut qu’on fasse quelque chose pour Zera... dit-il plus fort, pour que l’autre entende.
Ce dernier se tourna vers lui et s’apprêta à parler, mais...
Il s’effondra au sol. Les yeux d’Azenet s’agrandirent. Zerator sembla reprendre ses esprits.
- Ne bouge pas.
Il se leva et partit vers le corps inconscient de leur ami. Il s’accroupit à peine près de lui qu’il put déjà assurer :
- Il est juste évanoui. Je...
Il porta sa main à son cou. Azenet le regarda sans comprendre.
- Merde... dit il.
Il arracha quelque chose de sa peau et le lui montra. Une fléchette. Comme celle qui avait endormi Dfg... Sous les yeux angoissés du plus jeune, Zerator tomba à son tour. Il se retrouvait seul. Avec deux amis à protéger.
Quelques secondes plus tard, une silhouette blanche sortit d’un couloir adjacent et s’approcha de lui. Cette démarche, ces cheveux blonds... C’était elle... La même qui venait de faire vivre un supplice à Xari... Elle venait pour lui ?
Ses membres furent pris d’un frisson incontrôlable alors qu’elle enjambait le corps inconscient de Zerator. Elle arriva à sa hauteur et s’accroupit devant lui. Elle retira sa capuche, laissant apparaître son visage, éclairé à la lumière faible du labyrinthe.
Elle était belle. Ses cheveux blonds retombaient sur son épaule fine, noués en une longue tresse, qui laissait son front large découvert. Ses deux yeux vert émeraude presque artificiel le fixait avec une légère lueur inquiète. Ses traits étaient tirés en une petite grimace désolée. Puis un sourire calme se dessina sur son visage, laissa apparaître de petite fossettes sur ses joues légèrement rebondies.
- Bonjour Azenet, comment tu te sens ? Demanda-t-elle.
Il la dévisagea quelques secondes. Que lui voulait-elle ? Il avait du mal à reprendre son souffle. Il détacha ses yeux des siens et les laissa dériver vers ses camarades. Elle suivit son regard et se retourna.
- Ne t’inquiète pas, ils sont juste endormis. Ils se réveilleront dans une demi-heure.
Le jeune homme n’en revenait pas. Pourquoi était-elle devenue gentille tout à coup ?
Elle sortit un flacon de sa poche, un chiffon et un rouleau de bandage.
- Je peux voir ton bras ?
Elle n’attendit pas la réponse et le prit délicatement dans ses mains, avant de commencer à retirer le bandage fait par Dfg le premier jour. Il était sale et couvert de sang. Elle le roula en boule et le jeta sur le côté.
Elle grimaça. La blessure était salement infectée. La peau tout autour des marques de crocs était devenue violacée. A l’intérieur de la plaie se dessinait une petite poche brunâtre. Azenet détourna le regard, dégoûté. Il l’entendit sortir autre chose du petit sac qu’elle avait emporté. Puis quelque chose de froid toucha la blessure. Il sursauta légèrement avant de se tourner pour voir ce qu’elle faisait.
Elle était en train d’étaler de la crème désinfectante sur sa plaie. Elle en mit une bonne couche avant de refermer son pot. Elle leva les yeux vers lui et leurs regards se croisèrent. Elle semblait sincèrement inquiète. Comment avait-elle pu changer radicalement d’intention en moins de deux heures ? Elle reprit son bras dans sa main froide et commença à l’entourer de bandage avec attention. Elle veilla à ne pas trop serrer et fit tenir le tout avec une épingle à nourrice. Une fois qu’elle eut fini, elle rangea tout son matériel dans son sac, sauf le petit pot de crème, qu’elle laissa traîner près du jeune homme. Elle jeta un coup d’œil soucieux à Zerator et Alderiate, toujours inconscients, avant de se retourner vers lui.
- Ecoute-moi, Azenet. Pour l’instant, tu ne risques rien. Mais sois prudent, la chance peut tourner...
Elle lui sourit doucement. Il ne comprenait pas le sens de ses paroles, mais il lui sourit en retour. Il serait prudent. De toute façon, il l’avait aussi promis à Aypierre. Elle se leva à s’apprêta à partir.
- Attends ! dit-il.
C’était la première chose qu’il disait depuis qu’elle était arrivée, sa voix était légèrement enrouée. Il toussota.
- Tu... travailles pour lui ?
Elle le regarda et hocha la tête.
- Ne pose pas trop de question Azenet. Ça pourrait être dangereux.
Elle mit son sac sur son épaule et repartit d’où elle était venu.
C’était... Étrange... Pourquoi blesser Xari et venir le soigner ensuite ? Il ne comprenait pas la logique dans tout cela. Et il n’aimait pas ne pas comprendre.
Il attendit patiemment que ses deux compagnons se réveillent pour leur raconter ce qu’il venait de se passer et leur demander leur avis. Il verrait bien.
*****
Elle avait ramené ses genoux contre son ventre, et posé ses pieds sur la chaise de bureau noire sur laquelle elle était assise. Elle sanglotait doucement, le visage caché dans ses mains. Elle était seule dans la pièce aux écrans. Ils étaient tous allé manger. Pas elle. Elle s’était proposée pour rester les surveiller. Ce serait trop bête qu’ils se fassent mal, hein ? Enfin, qu’ils se fassent mal sans SON accord.
Ses sanglots redoublèrent. Comment avait-elle pu faire cela ? Elle entendait encore ses cris résonner dans sa tête. Elle lui avait fait du mal. Elle avait blessé quelqu’un. Elle s’en voulait énormément. Il n’avait rien fait. Il ne l’avait pas mérité. Mais elle n’avait pas eu le choix. Elle avait dû obéir.
Obéir.
Elle s’était engagée auprès de cet homme qui semblait se délecter de la souffrance et du malheur des autres. Mais elle, elle ne voulait pas qu’on leur fasse du mal. Elle était attachée à eux. Elle refusait de les voir être torturés ainsi. Elle ne pouvait surtout pas assumer le rôle qu’IL voulait lui donner. Elle devait les protéger, le plus possible. Mais pour cela, il fallait qu’IL ait confiance en elle. Elle prit une grande inspiration. Elle allait devoir continuer à jouer le jeu de la méchante...
Elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle sursauta. Non ! Il ne fallait pas qu’il la voie comme ça...
- ça va aller, tu sais, tu n’es pas la seule à qui c’est arrivé...
Elle leva les yeux, intriguée.
Un des sbires du maître se tenait là, en lui souriant gentiment sous son masque. Il avait l’air sincère. Elle lui rendit son sourire. Il déposa une assiette devant elle, et repartit tranquillement. Ainsi donc, elle n’était pas la seule à être contre ce genre de pratique... Voilà qui allait l’aider à les protéger...
**
La porte s’ouvrit brusquement et elle sursauta. Il s’approcha d’elle.
- Je suis fière de toi, ma petite ! En plus cette phrase que tu as rajoutée !
Il frissonna de plaisir. Elle se retint de toute ses forces pour ne pas lui lancer un regard plein de dégoût. Au lieu de ça, elle lui servit un magnifique sourire en coin, satisfait.
Il se dirigea ensuite vers les écrans.
- J’adore le drame. La façon de crier de Jiraya quand on l’a fouetté... Et surtout les séquelles que ça a laissé ! Regarde comme Zerator est brisé. Et Jiraya... Melon et Azenet qui essaient désespérément de les rassurer alors qu’ils sont tout autant au fond du gouffre... N’est-ce pas magique...
Il soupira de bonheur. La jeune fille faillit vomir. Elle se retint, se forçant à penser à autre chose. Elle jeta un dernier coup d’œil à la feuille pleine d’annotations qu’elle avait devant elle.
- Maître. J’ai regardé le planning pour le prochain jeu. Ne pensez vous pas que Dfg a déjà eu sa part ?
- Comment cela ?
- Eh bien, les autres ont aussi...
- Je m’en fiche des autre, la coupa-t-il, il faut que tu comprennes, jeune fille, que dans cette histoire, il y en a qui sont beaucoup plus jouissifs à torturer. Les autres ne sont que de la chair à canon, destinés à me permettre de manipuler les autres. C’est le cas de Xari, par exemple...
Un sourire sadique se dessina sur son visage.
La jeune fille le regarda avec incrédulité. Heureusement qu’il était trop occupé à régler quelque chose sur un écran et qu’il n’observait pas la réaction de la jeune fille. Elle se serait trahie.
Il était impensable qu’elle le laisse faire. Mais que pouvait-elle face à un homme complètement fou et riche, qui possédait toute une armée de sbires prêt à tout pour lui. Elle eut un maigre sourire en se souvenant de l’homme qui était venu lui apporter de la nourriture quelques minutes auparavant. Elle allait monter sa propre armée. Elle regarda sur un écran Aypierre soutenir Xari alors qu’ils essayaient de rattraper le retard qu’ils avaient pris sur Melon et Jiraya. Elle ne les laisserait pas tomber.
- Je veux du sang. dit soudainement le Maître.
- Vous avez déjà eu celui de Xari aujourd’hui, Maître. répondit un de ses hommes.
- Je sais. Mais j’en veux plus. Je veux du sang. Je veux de la torture. Je veux de la trahison. Je veux de la mort.
Il avait appuyé chacun d’entre ses mots avec une passion non dissimulée. La jeune femme ne put retenir un frisson.
Hors de question.
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Voilà voilà !
J'suis pas douée en scène de torture, hein ?
Alors, selon vous, qui est la blonde ?
Celui qui trouve, je lui file un des cookies qui sont restés parce que Xari en a pas mangé !
(Hein !?)Bref, merci d'avoir lu ! <3
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Jeu 1 Oct - 16:36
) (Titi: ... ... S'il te plaît... on est non sadique avec Lou... bon, sinon... qui est cette fille/femme blonde? Une gentille, ok. Mais qui? Une youtubeuse? 
