Xari ouvrit les yeux faiblement. Son dos le faisait horriblement souffrir. Il était allongé sur une surface dure qui... remuait ? Le jeune homme regarda autour de lui. Où était Aypierre ? Il était resté avec lui la soirée précédente... Il chercha, mais il ne vit que de l’eau, tout autour de lui. Il reprit ses esprits. Où était-il ?
Il se releva difficilement. Il avait mal. Mal au ventre, mal au dos, mal à la tête. Il inspecta la petite barque sur laquelle il se trouvait. Il était perdu au beau milieu de ce qu’il lui semblait être la mer. Ou peut-être n’était-ce qu’un lac. Avec une grimace de douleur, il se pencha au dessus de l’eau et trempa son doigt à l’intérieur avant de la goûter. Non. Pas une mer. Ce n’était pas assez salé...
Sa barque était assez grande pour qu’il puisse s’y allonger. Il s’y trouvait un simple banc en bois pour s’asseoir d’un côté, sur lequel étaient posées des rames. Il grimaça. Il serait incapable de les utiliser. Derrière le banc, il aperçut une boite en bois. D’un pas hésitant dû à l’instabilité du bateau, il s’en approcha. Il tenta de l’ouvrir mais elle était solidement fermée. Il força et retint un gémissement de douleur. Il se sentait faible. Tellement faible. Il réussit finalement à retirer le couvercle de la boite et inspecta son intérieur. Deux couvertures, du pain, de l’eau, des cervelas et quelques pommes. C’était mauvais. Cela signifiait qu’il allait probablement passer plus d’une journée dans cette petite barque.
Une question l’inquiétait surtout. Il avait des rames. Il avait de quoi se nourrir. Mais qu’est-ce qu’il était sensé faire ? La réponse lui vint à l’esprit : retrouver l’abri, comme dans la forêt, comme à la sortie du labyrinthe. Sauf qu’il ne parvenait pas à déterminer qu’est-ce qui faisait office d’abri. Une île sur ce lac ? La rive ? Il n’en savait rien.
Il se sentait seul. Horriblement seul. Il se demanda comment allaient les autres. Il aurait bien aimé être avec eux... Au moins avec une personne... Aypierre, Zerator, Melon, Dfg, Chap, Jiraya... Jiraya... Le haïssait-il ? Probablement pas. Ils n’étaient pas du genre à se faire la tête très longtemps. Mais leur altercation de la veille avait été douloureuse. Xari avait pris conscience que c’était entièrement de sa faute, mais sa fierté l’empêchait de l’avouer. Et puis... Il voulait croire qu’il avait eu raison, que la blonde n’était pas réellement Chelxie. Parce que ça faisait mal. Extrêmement mal. Savoir qu’une amie qui lui était autrefois chère avait pu tous les trahir et lui en particulier était douloureux et cela le faisait souffrir bien plus que toutes ses blessures physiques. Il n’en voulait pas à Jiraya, mais à Chelxie, si c’était bien elle, il en voulait énormément.
Il s’assit sur le sol de son petit bateau et enfouit sa tête entre ses mains. Il ne savait plus réellement où il en était. Il avait provoqué son meilleur ami à tel point qu’il en était venu aux mains, son corps était tellement blessé que chaque mouvement lui demandait un effort surhumain et par dessus tout, il se retrouvait seul, sur une barque, perdu dans un endroit qu’il ne connaissait qu’à peine.
Il leva les yeux au ciel et regarda les nuages. Il ne lui restait plus qu’à attendre. Attendre qu’un de ses amis le retrouve.
Ou qu’on vienne lui arracher le peu de force qu’il lui restait.
*****
Fukano s’était adossé contre le rebord du bateau, le cœur battant. Non. Non. NON. Tout, mais pas ça... pas ça... Il gémit et réussit enfin à détacher ses yeux du visage endormi de Chap. Il se prit la tête entre les mains. Il ne voulait pas... Ceux qui l’avaient enfermé là savaient qu’il souffrait d’avoir du lui faire du mal. S’ils voulaient, ils pouvaient le forcer à le faire encore. Encore. Non... Il se leva d’un coup sec. Il fallait qu’il parte. Il devait s’enfuir d’ici, avant qu’il ne doive le blesser à nouveau. Mais autour d’eux, il n’y avait que de l’eau, à perte de vue. Aucune possibilité de fuite ne se dessinait à l’horizon.
Le rouquin songea quelques secondes à partir à la nage, mais c’était beaucoup trop risqué. Il remuait dans tous les sens appelant dans des murmures le nom de Zerator, sachant pertinemment que le brun ne pourrait pas lui venir en aide. Pas cette fois-ci...
Il inspira longuement et tenta de reprendre ses esprits. D’un pas lent, il se mit à inspecter le bateau. Ils avaient de quoi tenir un jour où deux en terme de nourriture, mais Fukano espérait de toutes ses forces que ce ne serait pas trop long...
Il s’assit sur le banc de la barque, le corps inconscient de Chap près de ses pieds. Il ne savait pas quoi faire... Il remarqua les légers tremblements du corps du châtain. Il avait froid ? Il s’accroupit près de lui et posa une main sur le bras de son ami. Il était glacial. Il se releva et partit chercher une des couvertures qu’il avait trouvées dans un coin du bateau. Il l’étendit sur Chap et ajusta les bords. Il s’assit en tailleur près de lui.
Comment allait réagir Chap en se réveillant ? Est-ce qu’il aurait peur ? Est-ce qu’il serait heureux de le voir ? Non... Fukano ne pouvait pas se permettre de penser cela. Le châtain ne serait pas content de le voir, pas après ce qu’il lui avait fait. Chap grelottait toujours et Fukano posa sa main sur le plancher du bateau. Il était gelé lui aussi, normal que son ami ait froid...
Il retira la couverture qui couvrait le corps du châtain et le souleva légèrement pour caler la couverture sous lui. Sauf qu’avec le poids de Chap dans ses bras, le bateau s’inclina et déséquilibra Fukano qui tomba en arrière et se râpa le dos contre le rebord en bois de la barque. Il tenait toujours le châtain dans ses bras, ayant refuser de le laisser tomber au sol. Il se fit violence pour ne pas le repousser violemment, brisant ce contact physique qui l’effrayait. Il ferma les yeux, attendant la réaction de Chap suite à ce qu’il venait de se passer, mais voyant que son ami ne disait rien, il les rouvrit. Le visage du châtain était toujours paisible, la chute ne devait pas l’avoir réveillé... C’était possible ?
Il rougit légèrement en se rendant compte de leur position. Chap était à moitié allongé sur lui, sa joue contre le torse du rouquin. Fukano avait ses bras autour du corps tiède de son ami, l’empêchant de basculer sur le côté. Il hésita quelques secondes à le déplacer pour le remettre dans sa position initiale, mais son dos lui faisait mal et ses bras tremblaient tellement qu’il ne pensait pas en avoir la force. Il se décala un peu pour attraper la couverture qu’il avait faite tomber et il s’en servit pour recouvrir Chap. Il sentit le jeune homme remuer un peu et se blottir plus contre lui. Ses joues s’empourprèrent, mais il ne fit rien. Il regarda son visage endormi.
De grosses larmes se mirent à perler au coin de ses yeux et ne tardèrent pas à dévaler ses joues en cascade. Alors c’était ça ? Ils allaient le faire s’attacher à nouveau à Chap pour le poignarder une nouvelle fois en le lui arrachant ? Il serra un peu plus ses mains sur le corps de son ami. Il avait envie de hurler.
Très bien. S’ils voulaient jouer à cela, il y jouerait. Mais lorsqu’ils le forceraient à blesser le châtain, il s’en empêcherait, par n’importe quel moyen...
*****
Il dormait. Cela faisait du bien après toutes ces émotions et toute la fatigue qui l’avaient gagné. Le sol était dur et froid. Il ne se souvenait pas s’y être endormi, mais il avait sans doute dû tomber du lit durant la nuit. Une légère brise soulevait ses cheveux et sa main trempait dans une petite mare d’eau. Ce contact le réveilla. Il remua son membre et le retira de l’eau. Il se rendit compte que quelque chose clochait et ouvrit ses yeux azur. Il était couché sur une planche de bois avec une inclinaison étrange. Non. Pas une planche de bois, un bateau. Un bateau avec de l’eau à l’intérieur. Il ne mit que quelques secondes à comprendre ce qu’il se passait et essaya de boucher le trou qui s’était formé dans la coque à l’aide de ses mains. La pression de l’eau était trop forte. Sa barque coulait lentement, sans qu’il ne puisse rien n’y faire. Son embarcation finit sa course au fond du lac et il resta à la surface, ses habits s’imprégnant du liquide transparent et glacial.
Il battit des bras pour garder la tête hors de l’eau et chercha de l’aide autour de lui. Mais rien. Rien d’autre que de l’eau. Il se retint de toutes ses forces pour ne pas paniquer. Ses membres s’engourdissaient à force de rester sur place. Son cerveau travaillait à toute vitesse. Que devait-il faire ? Inspirant une grande bouchée d’air, il se mit à nager, en ligne droite dans une direction au hasard. Il ferait des pauses pour repérer s’il ne voyait pas quelque chose auquel se raccrocher, ou quelqu’un, mais il avait peur. Peur de mourir d’épuisement avant de trouver de l’aide. Il ne voulait pas mourir noyé. Il ne voulait pas mourir.
Il chassa toutes ces mauvaises pensées de son crâne et se concentra sur ses mouvements. Il fallait qu’il les optimise au maximum, pour aller le plus loin possible. Il allait s’en sortir.
Il s’en faisait la promesse.
*****
Il ramait depuis qu’il s’était éveillé à bord de ce maudit rafiot. Jiraya commençait à en avoir marre lorsqu’il l’avait aperçu. Le grand bateau. Il s’en était d’abord méfié, se demandant ce qu’il pouvait bien contenir, avant de voir Zerator, agiter ses bras sur le pont pour attirer son attention. Il avait sourit et avait plongé ses rames dans l’eau de plus belle pour s’approcher de la grande embarcation. Il y était parvenu et avait grimpé à l’échelle, emmenant la boite en bois avec lui. Une fois arrivé en haut, Zerator l’avait étreint, heureux de le revoir.
- Bienvenue dans mon palace ! Ça change de ta petite barque, hein !
- Tu l’as dit ! Il est énorme ton bateau !
Il regardait autour de lui sans y croire. Zerator lui raconta qu’il s’était réveillé là et lui demanda ce qui était arrivé pour lui. Puis, le brun lui expliqua son réveil sur le bateau et il lui fit visiter l’intégralité du bâtiment, prenant une voix de guide touristique, usant d’un humour et d’une légèreté qui lui était propre. Jiraya admirait la capacité de Zerator de faire des blagues même dans une situation aussi étrange et dangereuse. Le brun réussit à lui faire oublier quelques instants qu’ils étaient prisonniers d’un homme qui ne leur voulait que du mal, le laissant croire qu’ils étaient juste entrain de faire une balade en mer, entre amis, et que les autres allaient bientôt arriver. Sa dispute avec Xari, les blessures de Chap et Azenet, le stress de la fausse mort de Dfg... Tout semblait lointain alors que Zerator le traînait dans tout le bateau d’un air enthousiaste.
Ils finirent leur promenade sur le pont et ils s’accoudèrent à la barrière, attendant avec impatience la venue de leurs amis. Ils espéraient qu’ils n’allaient pas tarder. Et par dessus tout, qu’il ne leur arriverait rien de fâcheux.
*****
Il émergea avec difficulté, se souvenant de sa discussion avec Alderiate du jour précédant. Il n’avait pas du tout envie de bouger et cacha le fait qu’il était réveillé en gardant les yeux fermés. Petit à petit, ses sens s’éveillèrent et il commença à prendre conscience de ce qu’il entourait. Il avait chaud, une chaleur agréable, celle que l’on rêve de ne pas quitter le matin en se réveillant. Il devait être appuyé contre quelque chose, car il n’était pas allongé à proprement parler. Il était plutôt... Assis ?
Il mit quelques secondes à comprendre qu’il était appuyé contre le corps chaud d’une personne vivante. Il se sentait protégé. Il enfouit légèrement son visage contre le T-shirt de celui qui lui servait de matelas, en quête de l’odeur rassurante d’Alderiate. Il fut surpris en reconnaissant celle légère de Fukano. C’était... impossible. Le rouquin osait à peine le regarder, pourquoi l’aurait-il pris dans ses bras ? Il aurait aimé vérifier, mais il avait trop peur d’ouvrir ses yeux. Il avait trop peur que ce ne soit qu’un rêve. Il voulait croire que Fukano le tenait réellement dans ses bras. Il entendit un léger soupir sortir de la bouche du jeune homme qui le tenait contre lui. Chap voulait savoir.
Il ouvrit faiblement les yeux et les referma presque aussitôt, aveuglé par la lumière trop puissante du soleil. Par réflexe, il gémit légèrement et cacha ses yeux contre le torse de celui qu’il avait identifié être Fukano. Il sentit l’une des deux mains qui retenait son dos glisser jusqu’à ses cheveux.
- Chap ? l’appela la voix douce du rouquin.
C’était bien lui... le châtain se demanda si c’était un rêve... Il se redressa légèrement pour apercevoir le visage de son ami.
Les yeux de Fukano étaient rougis par ce qui avaient dû être des larmes mais son regard était bienveillant.
- Ça va ? lui demanda son ami calmement.
- Est-ce que... je suis dans un rêve ?
- Non... répondit le rouquin en riant légèrement.
Chap laissa sa tête retomber contre le torse de son ami qui lui caressa doucement les cheveux. Ils écoutèrent le bruit des vagues durant quelques secondes, avant que le châtain ne reprenne la parole.
- Fuka... Pourquoi tu... Pourquoi tu me fuyais ?
Un moment de silence suivit cette question, comme si la rouquin réfléchissait. Il finit par soupirer doucement.
- Parce que j’avais trop peur qu’ils ne me forcent à te faire du mal... Encore...
- C’est égoïste, tu sais... dit alors le châtain, surprenant l’autre, j’avais besoin de ton réconfort et au lieu de ça, je n’ai eu que la culpabilité de t’avoir détruit...
Il avait été franc. Cela le surprenait lui-même, à vrai dire, mais il ne voulait pas que tout ceci recommence une nouvelle fois, quoiqu’il arrive. Alors Fukano devait savoir. Ce dernier bredouilla :
- Je... Je n’avais pas pensé comme ça, Chap, dé... désolé...
- Je m’en fiche, Fuka, mais... Ne recommence pas, d’accord ?
- Jamais.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Chap et il se laissa bercer quelques minutes par Fukano, avant de s’inquiéter légèrement.
- Fuka... Où est-ce qu’on est ?
Il attendit sagement une réponse de son ami, mais en se rendant compte qu’elle ne venait pas, il se redressa à nouveaux. Des larmes silencieuses roulaient le long des joues du rouquin. Chap sentit son cœur se serrer et il se débarrassa de la couverture qui le recouvrait pour venir prendre Fukano dans ses bras. Ce dernier se laissa faire, resserrant son étreinte sur lui.
- Chap, je suis... Je suis tellement désolé... Je n’ai jamais... jamais voulu te faire de mal...
- Je sais, Fuka, je sais.
- Non... Je t’ai... Je t’ai fait du mal et ils vont... ils vont me forcer à t’en faire encore... Je ne veux pas... Je ne veux pas...
- Tout va bien, Fuka... Je sais que ce n’était pas ta faute, d’accord ? Mais j’avais peur... Peur d’être à nouveau trahi, tu comprends ?
- Ou.. Oui... sanglota encore Fukano.
Ils restèrent ainsi de longs instants, se réconfortant l’un l’autre. Un énorme poids venait de s’enlever de la poitrine de Chap. Fukano et lui étaient réconciliés. Pour le meilleur.
Et pour le pire.
*****
Elle tournait en rond, frénétiquement, dans cette petite salle aux murs gris et délavés. Ce fichu Maître avait le sens de la mise en scène. Il l’avait faite enfermée dans ce qu’il avait appelé le cachot et qui n’était en réalité qu’une pièce annexe du souterrain.
Depuis, elle attendait, frustrée par le peu d’informations qu’on lui donnait. Depuis qu’elle avait vu Jiraya bondir sur Xari sur l’écran, elle n’avait plus eu de nouvelles de ses amis. Enfin, si elle pouvait encore les définir comme cela après le discours qu’avait tenu Xari. Elle soupira. Elle savait Jiraya et Melon de son côté, ainsi que peut-être Dfg, étant donné sa relation avec le châtain. Mais pour les autres, elle n’arrivait pas à savoir lesquels étaient de quel côté. Comme elle n’avait rien d’autre à faire, cela faisait des heures qu’elle essayait de le deviner, sachant pertinemment qu’elle ne pourrait jamais trouver la réponse seule.
Elle avait retiré ses lentilles, le vert artificiel laissant à nouveau place à ce brun terne qu’elle n’avait jamais réellement aimé. Ses trompe-l’œil n’avaient pas suffit à la garder camouflée. Elle se demanda où en était la résistance. Sans elle, arriveraient-ils à faire sortir les prisonniers ? Certainement, mais ce serait bien plus difficile.
Elle sursauta en entendant la porte s’ouvrir. Un homme pénétra dans sa « cellule ». Elle le regarda approcher, méfiante. Il n’avait pas l’air hostile, mais elle ne le reconnaissait pas.
- Je suis désolé, Chelxie... dit-il
Elle le dévisagea sans comprendre, alors qu’il lui attrapait les poignets et les fixait dans son dos.
- Il a découvert pour Chap, malgré tous nos efforts...
La jeune fille s’immobilisa. Elle était fichue. Le Maître l’avait laissée s’en sortir à plutôt bon compte, dans l’affaire Dfg. Mais visiblement, il venait de se rendre compte de sa deuxième fraude...
Le sbire qui était venu la chercher la força à se mettre en route. Ils traversèrent les couloirs que Chelxie avait appris par cœur. Il l’emmenait droit vers la salle aux écrans. Son cœur battait à tout rompre. Elle avait peur. Qu’allait-il lui faire ? La torturer ? La tuer... ? D’un coup sec, elle fut poussée à l’intérieur de la pièce. Le Maître l’attendait, les yeux luisant de colère.
- Bonjour, Chelxie... Alors comme ça, tu m’as fait des cachotteries ?
Il mit en route une vidéo sur l’écran principal et elle se revit, tirant Melon par le bras et lui expliquant la manière de sauver Chap.
- J’aurais du m’en douter, tu sais. Mais j’ai préféré croire que ce n’était qu’un coup de chance... Oui, je voulais me dire que Melon était un génie... Ou qu’il savait parler aux bêtes... Mais non.
Il s’approcha d’elle et le pied de l’homme heurta violemment les côtes de la jeune fille, lui coupant le souffle quelques secondes. Elle gémit. Il lui empoigna les cheveux et lui tira la tête en arrière, exposant sa gorge. Il glissa son visage à l’oreille de la blonde.
- Je pourrais te tuer, ici et maintenant pour cet affront, mais... Je vais laisser le destin décider pour toi...
Il la poussa d’un coup sec et elle s’effondra à terre. Elle était prise de tremblements incessants. Alors il allait la tuer ?
Elle sentit des bras fermes la soulever. Elle se laissa faire, sans résistance mais sans volonténon plus. Elle allait mourir, de toute manière. Mais les paroles de l’homme restaient gravés dans sa mémoire. De quel destin avait-il voulu parler ? Elle s’accrochait à cet infime espoir que quelque chose pourrait encore la sauver et se maudissait intérieurement de vouloir encore y croire.
Ils la traînèrent longtemps dans les couloirs, puis dehors. Elle ne savait pas où ils l’emmenaient. Elle était à demi-consciente, trop torturée mentalement par ce qui risquait de lui arriver. Elle avait peur de souffrir... Elle reprit pleinement ses esprits lorsqu’elle entendit une voix retentir près d’elle.
- Alors, Chelxie... Est-ce que tu as déjà tenté d’être un poisson ?
Elle regarda tout autour d’elle. La troisième épreuve. Elle était sur un bateau à moteur, probablement dans le même environnement que celui dans lequel était sensé se dérouler le troisième jeu. Mais comment être certaine que le Maître n’avait pas changé ses plans ? Elle se sentit soulevée et elle se retrouva suspendue au dessus de l’eau.
- Souviens-toi, Chelxie. Une vie, pour une vie. Lâchez-la.
Elle se sentit tomber. L’eau glaciale lui transperça la peau. Ils allaient la laisser là et repartir ? Le destin... Elle allait devoir essayer de trouver l’un de ses amis pour qu’il la prenne avec lui ? Elle se mit à battre des bras pour remonter à la surface. L’eau lui piquait les yeux qu’elle s’efforçait de garder ouverts. Elle allait atteindre son objectif mais elle sentit une main appuyer sur son crâne et la renvoyer au fond de l’eau. Elle paniqua. Elle tenta de contourner le bateau pour aller plus loin et recommença son ascension. Mais à nouveau, elle fut repoussée vers le fond. Elle essaya désespérément de s’accrocher à l’homme qui s’évertuait à la faire couler, sans succès. L’air commençait à lui manquer. Elle fit deux nouvelles tentatives, couronnées chacune d’un échec cuisant. Elle se mettait à suffoquer, à bout de souffle. Son corps demandeur d’oxygène la força à inspirer mais autour d’elle ne se trouvait que de l’eau. Elle sentit le liquide glacial couler dans sa gorge et se glisser dans ses poumons. Elle était entrain de se noyer. Elle se mit à battre des bras de toutes ses maigres forces restantes pour atteindre la surface. Mais rien n’y faisait, elle arrivait à peine à distinguer le haut du bas. Elle suffoquait. L’eau se glissait dans sa gorge sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte. Elle n’avait aucune idée du temps qui s’était écoulé et cela lui importait peu. Elle allait mourir ici, noyée, et l’un de ses amis retrouverait son corps flottant à la surface. Si elle en avait eu la force, elle aurait pleuré, mais elle n’en avait plu, alors, avec une dernière pensée pour ses amis qu’elle n’avait pas pu tirer de là, elle se laissa aller dans l’eau glacée.
Elle sentit à peine les deux bras qui saisirent son corps faible et la poussèrent vers la surface. Elle n’eut aucune conscience que quelqu’un la tirait et la hissait avec difficulté sur une petit embarcation.
Elle n’avait plus la notion de rien, plongée entre la vie et la mort.
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Coucooooou !
Voilà mon chapitre 13 !
Qui a sauvé Mlle Xie ? Un participant ? Un membre de la résistance ? Le Maître prit de remords ?
Qui est l'homme dont le bateau a coulé ? Va-t-il s'en sortir ?
Le Chapka sera-t-il une nouvelle fois détruit ?
Zerator, sabotera-t-il le batal sur lequel il se trouve actuellement ?
Toutes les réponses dans le chapitre 14, quand j'aurai le courage de l'écrire !
Uala.
Je vous nem.
Flo'