La goutte de trop - Chapitre 1

Zerator

L’Action ou Vérité touche à sa fin. Ils sont vraiment calmes avec les actions ce soir et les vérités ne sont pas vraiment difficile à avouer, ce qui rend le jeu beaucoup moins intéressant. Petit à petit, les gens se lèvent et vont commencer des discussions à d’autres endroits pour ne pas perturber la partie, mais bientôt, on ne prend plus la peine de continuer, trop lassé du jeu. Aypierre propose un bière-pong et tous les intéressés se lèvent pour rejoindre une autre table, plus loin. Je les regarde s’en aller et me lève pour aller discuter avec Souls :
« Eh mec ! C’est pas très poli de demander leur salaire aux gens ! Même dans un action ou vérité !  Je le taquine pour lancer la conversation.
- Il n’empêche que t’as répondu !
- Je t’avoue que m’enfiler des verres de bière, c’est pas ma passion !
- Moi oui ! Comme à tous les tardos là-bas ! »
Il m’indique les autres en train de jouer avec la balle de ping-pong derrière nous. Il me propose d’aller les rejoindre et j’accepte avec joie. 

En me levant, j’aperçois Fukano, qui était assis à côté de Souls. Il a le regard perdu dans les vagues et me semble triste. Je n’ai pas tellement le temps d’y faire attention, car mon autre ami me tire le bras pour m’embarquer de force avec lui. Je ris un peu, mais je suis inquiet pour Fukano... Qu’a-t-il bu déjà ? En tout cas un verre avant la partie, et puis pendant le jeu... Deux ? Trois ? Je suis incapable de m’en souvenir. On est arrivé à la hauteur des autres avec Souls et ils nous proposent de se mettre chacun dans une équipe. C’est Souls, Aypierre, Nems et Harry contre Bboy, Jiraya, Xari et moi. Je n’ai aucune idée du niveau de mes partenaires, mais dans tous les cas, c’est nous qui gueulons le plus fort. On dispose neuf verres remplis de bière et d’alcools forts en pyramide à chaque bout de la table et le but est d’y lancer une balle de ping-pong qui doit avoir au moins fait un rebond avant d’atterrir dans un verre. On joue à tour de rôle, une équipe de chaque côté, et si on arrive à mettre la balle dans la boisson, la prochaine personne à jouer dois l’avaler cul-sec. Je fais boire trois verres à Souls qui me lance des regards rageurs alors que moi je n’ai presque rien à ingurgiter. Jiraya se ramasse pratiquement tout, parce qu’il est en face d’Aypierre et que ce dernier sait plutôt bien viser. La partie se termine par une victoire de l’autre équipe et Bboy, en bon chef d’équipe qu’il est, accepte de finir les verres de l’équipe gagnante, comme le veut la règle. 

Les autres commencent à être assez ivres pour danser comme des imbéciles sur la piste et je remarque Fukano, toujours assis sur le canapé. Comme je n’ai pas encore eu l’occasion de discuter avec lui, je vais m’asseoir à ses côtés. Il n’a pas bougé et j’avais peur que ce soit parce qu’il disjonctait à cause de l’alcool, mais il se tourne vers moi et son regard m’a encore l’air lucide, bien qu’il me paraisse toujours étrange. Je lui souris sans trop savoir quoi lui dire, avant de finir par lui demander :
« Tu t’amuses bien ? »
... et de le regretter tout de suite après mettre rendu compte de la lueur triste qui teinte son regard.


Fukano

Une vague de souvenirs tristes datant d'à peine cette après-midi me frappe, dans une mélancolie funèbre, une sorte de chant me prenant la tête pour m'enserrer le crâne. Je sens les larmes me monter aux yeux. Combien de verres ai-je bu ? Même moi, je ne sais pas. Mais l'alcool me prend la tête, partant fouiller à la recherche d'une torture mentale. Mes maux de tête se lient à un chant triste inaudible, qui tape dans ma boîte crânienne. Les autres ont arrêté de jouer. J'ai moi-même arrêté de jouer... et j'ai bu. J'ai bu une nouvelle fois de cet alcool maudit. Mes mains agrippent ma tête douloureuse, griffant mon crâne. Puis je lâche l'objet de ma douleur en m'affalant sur le canapé, retenant toujours l'envie de pleurer. 
J'ignore si les autres sont encore en train de jouer à autre chose ou non. Toujours est-il que la demi-heure qui suit se résume pour moi à ressasser mes souvenirs, en poussant des lamentations silencieuses devant la tristesse qui s'emparait de moi, plus puissante qu'elle n'aurait du l'être à chaque fois. Mes crocs venaient mordiller ma lèvre inférieure, retenant mes larmes, le regard perdu dans le vide. Je me demande si je suis encore lucide ou pas. Ce n'est pas le genre de question que pourrait se poser quelqu'un de non-lucide, je sais. Mais je ressens les effets de l'alcool, tapant ma tête pour entonner un horrible chant, un musique sombre et prenante. 

Puis il y a un mouvement à mes côtés. Je reste quelques secondes immobile, avant de tourner mes yeux ambrés vers la présence chaleureuse à mes côtés. Zerator. Celui-ci décide de m'offrir un beau sourire. Un sourire un peu gêné, comme s'il ne savait pas quoi me dire. Mais il me paraissait heureux malgré tout. Et cette joie fait baisser la mienne encore plus. Après tout, normal qu'il soit heureux, on est a une fête entre Patricks, tout le monde s'amuse, boit, hurle, danse... ils font tous la fête. Alors pourquoi moi, je n'aurais pas le droit de m'amuser, hein ? Pourquoi ?! C'est tellement injuste ! Pourquoi m'a-t-il lâché, comme ça ? C'est ma faute, si on s'est disputé, peut-être ? Tout est ma faute ? C'est injuste !! Tellement injuste !!!... Pourquoi ?

" Tu t'amuses bien ? "

La question me frappe comme s'il s'agissait d'un main, et je retiens tant bien que mal le sanglot qui me monte à la gorge. Je le fixe d'un air triste. Il a vu. Enfin, je l'espère. Dans mon cœur, ma réponse se mélange entre sarcasme et tristesse. Tout se mélange dans ma poitrine pour créer un nœud bloquant ma gorge. Je suis censé lui répondre quoi ? "Oui, je m'éclate, super ! Tout va pour le mieux ! Et pourquoi ça n'irait pas, d'ailleurs ?". C'est un peu trop agressif pour moi, et pour mon humeur actuelle. Cette mélancolie ne laisse pas de place à ma colère, ni aux multiples sarcasmes dansant dans ma tête, attendant que j'en choisisse un à lui balancer à la figure. 
Je le regarde d'un air perdu, ne connaissant pas de réponse à sa question. Puis, lentement, je replie mes genoux à moi, pour créer une sorte de mur entre Zerator et moi. C'est tellement ridicule. Mais là, maintenant, j'ai envie de pleurer. Rien d'autre ne traverse la brume de l'alcool dans mon crâne. Et une larme coule, puis une deuxième. Là, je n'ai plus vraiment la force de les retenir. Je les essuie brusquement, tentant tant bien que mal de stopper le petit torrent qui commence lentement à couler de mes yeux.

Zerator

Il me parait perdu dans ses pensées, comme s’il réfléchissait à sa réponse. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans sa tête, mais son état commence à m’inquiéter de plus en plus. Je continue à le dévisager en attendant une réponse quelconque de sa part ou un geste... Enfin, quelque chose qui me montre qu’il s’intéresse un minimum à ce que je viens de lui demander... Je suis légèrement vexé qu’il m’ignore de cette manière. Mon cœur se serre lorsque je le vois se replier sur lui même. Son regard me fait oublier tout ce que j’ai pu ressentir jusque là, et je commence à me sentir mal... mal pour lui.  Je vois une légère goutte d’eau glisser sur sa joue, suivie d’une seconde, et je n’arrive pas à détacher mon regard de son visage...

Qu’est-ce qu’il lui arrive ?... Je le vois essuyer les larmes qui roulent sur ses joues, comme s’il ne voulait pas pleurer. Je mets quelques secondes à réagir, légèrement retardé par l’alcool que j’ai ingurgité. Je me lève et contourne ses genoux qui me font obstacle avant d’aller m’agenouiller près de lui.
« Fuka ? Fukano, qu’est-ce qu’il se passe ? »
Il n’a aucune réaction à ma question, et ça me tord l’estomac. Je finis par me redresser et le prendre dans mes bras, comme s’il était une grosse peluche. Il semble légèrement surpris et me repousse avec une douceur qui ne correspond pas à ce qu’il vient de se passer. Je croise son regard embué par les pleurs et il se lève pour s’éloigner de moi. Il se dirige à nouveau vers le bar et je me lève pour le suivre. Je ne comprends rien, mais je pense qu’il faut qu’il arrête de boire comme ça. Surtout qu’il n’a pas l’habitude et qu’il risque de finir très mal. Je vois Nems lui tendre un verre que mon ami prend et boit d’une traite. 

Je me précipite vers lui et lui arrache son verre vide des mains. Il me regarde dans sans comprendre et je lui lance un regard sévère :
«  A quoi tu joues Fuka !? » 
Je regarde le fond de son verre. Ce n’était pas de la bière ce coup-ci... 
« Rends-le moi Zera ! J’ai soif ...
- Tu as soif ? Parfait, moi aussi ! Nems, file-moi deux verres, on va se chercher de l’eau. »
Le barman me les tend et j’embarque Fukano avec moi pour lui faire boire autre chose que cet alcool qui le pousse à faire des choses de débile. Je suis énervé. Contre lui, contre moi qui n’ai pas remarqué plus vite qu’il faisait n’importe quoi. Je l’emmène jusqu’aux toilettes et lui rempli un verre avant de le lui tendre. Il me regarde, un peu perdu, et sirote le verre pendant que je m’en prépare un aussi. Je le bois d’une traite et me tourne à nouveau vers mon ami. Il a lui aussi fini son verre et me dévisage.
«  Ça va mieux ? je lui demande calmement.
- Ou...ouais... me répond-t-il finalement après une légère hésitation. »
On retourne tous les deux dans la pièce principale et je le vois s’éloigner un peu pour aller entamer une discussion avec Aypierre, tandis que je vais manger des cacahuètes près du bar. Je m’efforce de garder un œil sur lui, mais pris dans une discussion avec Bboy, je le perds de vue quelques instants. Lorsque je me retourne, ils ont disparu tous les deux...

Mon dieu j'avais rien vu o_o
Shaymon meeeee
J'adore et je vais lire la suite ovo

Le faaaaameu rp ( ͡° ͜ʖ ͡°)