Quelques jours après l'affaire du double meurtre à Camden Town -et aussi de l'aveu de Sherlock sur ses sentiments- (NdA : voir « Je crois que... »), John semblait avoir oublié cet incident. Semblait, seulement, car depuis, il pensait toujours à ce que lui avait dit son colocataire. Il y pensait jour et nuit si bien qu'il ne trouvait plus le sommeil. Si cela le rendait si heureux, c'est parce qu'il l'aimait, hein ? À présent, ça lui semblait clair, tout à fait clair. Toutes ces petites intentions, ces petits mots ou regards échangés entre les deux protagonistes de ce jeu dangereux qu'est l'amour. Il l'aimait. Il a su s'attacher rapidement à l'être exceptionnel qu'était Sherlock Holmes.
« Exceptionnellement con, oui ! Pensa-t-il en voyant le bordel dans leur cuisine. »
Il commença à ranger quand son ami, justement, passa la porte de leur domicile.
« Qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t-il, du mépris et de l'exaspération -surtout de l'exaspération- dans les yeux.
-Je range ! Ce que tu ne sais pas faire à priori, s'énerva un peu John. »
Le brun soupira et alla s'asseoir dans son fauteuil. Ou plutôt se jeter dedans comme il le faisait si bien à chaque fois.
Le blond prit un bocal rempli de... Il ne savait pas...
« Sherlock, c'est quoi ça ? Questionna-t-il en levant le bocal.
-Hé, ne touche pas à ça ! S'exclama le détective. »
Son meilleur ami soupira et vint s'asseoir dans son fauteuil, déjà découragé. Il fixa longuement le violoniste en pleine réflexion avant de se mettre à parler :
« Sherlock, j'aimerai qu'on reparle de...
-L'affaire, le coupa son interlocuteur. Tu n'as pas saisi un truc ?
-Non ! Mais avant l'affaire, ce que tu m'as dit. Tes sentiments.
-Oh.. Oublie ça...
-Je ne peux pas. Ça fait des jours que j'y repense...
-Hé bien arrête.
-Sherlock !
-Quoi ?
-Arrête de te renier ! »
Le médecin ne reçut aucune réponse. Un nouveau soupir. Il regarda autour de lui comme fuyant la vue de l'homme aux yeux bleus et perçants devant lui. Finalement, il posa son regard sur lui et le détailla avec la même intention qu'il détaillait les femmes habituellement. Mais ce n'était pas une femme, c'était bien mieux. C'était Sherlock Holmes, le grand détective consultant aussi sexy qu'arrogant.
Après de longues minutes à regarder le brun sous toutes les coutures, John se décida à se lever et s'approcha de son cadet. Il retira l'ordinateur qu'il avait sur les genoux. Son ami protesta et leva les yeux vers lui. Il se tut face au regard intense du docteur et resta immobile avant que le vétéran ne se décide à l'embrasser. Sherlock ferma les yeux. Ce n'était pas son premier baiser mais il le ressentait tout comme, car c'était son vrai premier baiser, un premier baiser d'amour.
John s'assit sur ses genoux et continua de l'embrasser. Il s'arrêta finalement et s'écarta.
« Je t'aime, chuchota-t-il à l'intention du détective qui paraissait perdu. »
Celui-ci ne se sentait pas prêt à le dire, encore. Il venait seulement de connaître ce qu'était l'amour, l'avait accepté depuis peu et pour la première fois, il venait de réellement le vivre. Première expérience exige, il fallait y aller pas à pas, prendre le temps de ne pas se tromper.
Pourtant, il avait déjà bien changé. Pour lui, ressentir l'amour était impossible. Avant. Mais John lui a montré que ce n'était pas si impossible et que, contrairement à ce que l'on disait, il avait un cœur qui, parfois, pouvait peut-être prendre le dessus sur sa raison...
Accueil 
Ven 8 Juil - 13:06
