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Une année au lycée - Chapitre 8

Floraly
Floraly
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Ven 14 Avr - 16:48
Floraly
Bonsoir !

Oui, vous ne rêvez pas, voici enfin la suite de cette chère fiction, "Une année au Lycée" ! Pour être franche, j'ai pensé moi-même que je n'écrirais jamais la suite, parce que je ne regarde plus du tout les Youtubers/Streamers dont il est question dans cette histoire, et que c'est un peu étrange de continuer à faire des fanfictions avec ces personnages alors que je me suis désintéressé du domaine

Mais à force que les gens me demandent la suite et continuent à lire l'histoire, je me suis mise à hésiter. J'aimais beaucoup l'intrigue que j'avais faite à cette fic, et surtout les nombreux personnages avec les nombreuses possibilités qu'ils engendrent.

Maintenant, voilà. Je poste ce chapitre, dont le début a été écrit il y a bien longtemps, peu de temps après le chapitre 7, en fait. J'ai l'impression que mon style d'écriture à changé depuis ce temps-là, limite qu'il a régressé, et je pense que ça se sent rien qu'entre le début et la fin de ce chapitre...
Quoiqu'il en soit, même si j'ai posté un nouveau chapitre, n'espérez pas que je reprenne un rythme régulier. J'ai d'autres projets en cours, plus mon bac qui arrive bientôt... Bref, beaucoup de choses qui font que je ne sais pas quand j'aurai à nouveau du temps à consacrer à cette fiction. Et puis, il faudra que je revoie aussi le scénario, parce que depuis le temps, tout n'est plus très clair !

Sur ce, mes chers et incroyablement fidèles lecteurs, je vous souhaite une excellente lecture !
Je vous aime fort !
Flo'

*********************************************************

Azenet verrouilla la porte avec précipitation et se laissa tomber contre la paroi rouge qui menait à la sortie. Essoufflé, il regarda la toilette blanche qui lui faisait face, encombrant la moitié de la surface au sol. Son amie de fortune. Finalement, il n’était pas si seul que cela...

Puis il fondit en larmes.

Il se replia sur lui-même comme un animal blessé, se coinçant un peu plus dans le coin de la cabine qu’il avait choisie pour être la témoin de sa douleur. Il avait déjà été blessé auparavant, mais il ne lui avait jamais semblé avoir aussi mal. Tout le monde savait, désormais.

Il sanglota douloureusement en se rappelant des souvenirs, des étreintes. C’était horriblement dur. Azenet avait envie d’ignorer ce qu’il s’était passé, de faire comme si cette dispute n’avait jamais existé, mais il ne savait pas s’il en était capable. Comment faire confiance à nouveau à un ami qui venait d’exposer sa vie privée aux yeux de tous, même en le connaissant depuis aussi longtemps ? Étrangement, Azenet savait qu’au fond de lui il faisait encore confiance à Aypierre, parce qu’une telle amitié ne pouvait pas être balayée si facilement, n’est-ce pas ? Si ? Non, Azenet ne le voulait pas. Il ne voulait pas être seul, il avait besoin d’Aypierre à ses côtés, il voulait ses étreintes, il voulait son rire, il voulait ses mots réconfortants à son égard, ou même, juste discuter avec lui comme avant. Même si c’était pour qu’il se plaigne de sa mère, Azenet s’en fichait. Il avait besoin de son meilleur ami et il le savait. C’était peut-être cela qui rendait l’agissement d’Aypierre si amer, si difficile à encaisser.  Parce qu’il ne voulait pas se dire que sa relation avec Aypierre pouvait être terminée d’une façon ou d’une autre.

- Azenet ?

La voix n’était pas celle qu’il avait espérée. Il essaya de camoufler ses pleurs, mais sa respiration chaotique n’était pas décidée à lui rendre les choses faciles. Le jeune homme entendit qu’on toquait doucement contre la porte de sa cabine, mais il ne répondit pas. Qu’y avait-il à dire, de toute manière ?
- Azenet, je sais que tu es là-dedans...
Évidemment qu’il le savait, on devait apercevoir sa veste à travers la fente sous la porte, et peut-être même que celle-ci dépassait un peu du box, puisqu’il était appuyé contre. Il se mordit d’ailleurs le poing pour étouffer les sanglots qui menaçaient encore de s’échapper. Il ne voulait pas d’autres témoins que cette cuvette de toilettes puant le désodorisant bon marché. Surtout, il n’avait pas besoin d’une autre personne qui se ferait passer pour son ami avant de le trahir à son tour. Azenet voulait juste être seul, ne plus faire confiance à qui que ce soit, et cela le rendait triste car il savait pertinemment qu’il était incapable de vivre isolé du monde. Malgré tout, il était tellement déçu du comportement de celui qu’il avait encore envie d’appeler son meilleur ami, qu’il ne voulait voir personne pour le moment.
- Aze... Aypierre était tendu, il ne le pensait pas... Ça n’excuse pas ce qu’il a dit, mais je suis sûr que les gens auront tout oublié lundi...
Comment pouvait-il bien savoir ce qui avait traversé l’esprit d’Aypierre alors qu’Azenet lui-même peinait à le comprendre ? Il avait envie de croire qu’il le connaissait mieux que quiconque, il avait toujours essayé de se persuader de ça, mais il se rendait compte que c’était faux. Il ne le comprenait plus.

Il n’entendit aucun bruit provenant de l’extérieur de sa cabine, et il retint encore un peu ses larmes. Peut-être devrait-il sortir, rassurer Fukano sur son état, et rentrer pleurer chez lui, sans personne pour déranger sa peine. La petite toilette de sa salle de bain lui paraîtraient aussi plus familière que sa camarade actuelle.

Avec lenteur, il se releva en s’aidant des parois rouges qui l’entouraient. Il allait garder la face devant le rouquin et tout irait mieux. Pour se donner un air un peu moins ravagé, il découpa quelques feuilles de papier-toilette et s’en servit pour éponger ses paupières gonflées. Avec de longues respirations, il prit son temps pour jeter les feuilles humides et se retourna vers la porte, prêt à affronter le monde extérieur. Sa main approcha le verrou, un peu hésitante. S’il disait à Fukano qu’il allait bien, celui-ci ne le croirait pas. Il risquait de vouloir l’inviter à passer la soirée chez lui ou essayerait de  le réconforter, mais Azenet n’en avait pas envie. Il n’avait envie de voir personne, encore moins des amis. La plaie qu’Aypierre avait ouverte barrait encore son cœur et il se sentait vulnérable face à d’autres amis qui pourraient eux aussi choisir de le trahir. Il se sentait seul, perdu. Pourtant, il avait vraiment besoin de se sentir entouré, protégé, mais qui pouvait encore l’aider, maintenant ? Aypierre l’avait trahi, sa mère était malade, ses autres amis ne comprendraient pas...

Au moment où il se disait qu’il devrait peut-être juste arrêter de réfléchir et se laisser aller à ses instincts, un bruit claquant lui provint de l’extérieur de la cabine. Surpris et affolé, il fit un pas en arrière et tomba assis sur le couvercle des toilettes.
- Ah, Fuka ! Je t’ai cherché partout ! Dis, tu saurais pas où est Aze ? Tout le monde dit qu’il s’est disputé avec-
La voix de Zerator se coupa brusquement, sans qu’Azenet ne puisse deviner pourquoi. Sans doute était-ce l’œuvre de Fukano, mais il ne prit pas le temps d’y réfléchir. Les paroles du chanteur résonnèrent dans sa tête et il se plia en deux, ses sanglots le reprenant de plus belle. « Tout le monde dit ». Azenet ne voulait pas qu’on parle de lui, qu’on s’imagine des choses. Par dessus tout, il n’avait pas envie que les gens puissent se rendre compte à quel point il pouvait se sentir seul, désemparé. C’était comme si quelqu’un avait ouvert les portes de son jardin secret et tout le monde se mettait à piétiner  la pelouse qu’il avait passé tant de temps à entretenir. Azenet ne voulait pas croire que la personne qui avait ouvert cette porte puisse être Aypierre.

Il pleurait sans plus pouvoir s’arrêter, tandis que la voix de Zerator résonnait une nouvelle fois. Sans doute que ses témoins indésirables l’avaient entendu et s’inquiétaient pour lui.
- Aze, ouvre la porte.
- Zera, je crois qu’il veut juste être seul, chuchota Fukano.
- Pas question de le laisser seul. T’imagines pas les trucs stupides qu’on peut faire quand on est triste ou en colère. (il haussa le ton) Aze, ouvre cette porte ou je le fais moi-même !
Il toqua contre la porte rouge pour accentuer ses propos. Azenet savait bien que c’était des menaces en l’air, les portes se verrouillaient uniquement de l’intérieur. Il hésita à leur dire qu’il ne ferait rien de stupide et que tout ce qu’il voulait c’était juste rentrer chez lui, seul, en écoutant de la musique, mais son corps parcouru de sanglots lui promettait que s’il essayait de parler, il ne pourrait probablement pas se faire comprendre. Il essaya de souffler pour rendre sa voix moins rauque et réussir à articuler des mots.

Soudain, des bruits lui provinrent de la cabine d’à-côté. Dans un réflexe, il se tourna vers celle-ci mais ne rencontra que la paroi qui séparait les deux toilettes. Son cœur s’arrêta quelques secondes plus tard, lorsque dans un « boom » retentissant, un corps tomba sur ses pieds juste devant lui. Il eut un mouvement de recul, mais il ne pouvait pas aller plus loin que le dossier des toilettes. Zerator lui sourit gentiment et glissa une main dans son propre dos pour déverrouiller la porte.
- Je t’avais prévenu.
Il sortit et l’invita à faire de même. Au moins, la surprise avait eu le don de calmer les pleurs d’Azenet. Celui-ci remarqua le regard médusé de Fukano à l’extérieur et s’il n’avait pas été aussi chamboulé, peut-être aurait-il ri de lui. Zerato le pressa gentiment. Sachant qu’il n’y échapperait pas de toute manière, le jeune homme finit par se relever de sa cuvette, croisant ses bras contre son torse comme s’il avait froid. Il sortit de la cabine et ne repoussa pas l’étreinte de Fukano, ni les caresses qu’il lui prodiguait doucement dans le dos. De toute manière, il devait avoir une mine épouvantable, alors se cacher contre son ami n’était pas pour lui déplaire. Il laissa le rouquin le consoler durant de longues minutes, puis amorça le premier mouvement pour se séparer de lui. Il ne se sentit pas retenu et fit un pas en arrière. Ses deux amis avaient leurs regards focalisés sur lui et il rougit un peu de gêne. D’un mouvement rapide, les bouts des manches de sa veste passèrent sur ses joues pour y essuyer les dernière traces de larmes. Un coup d’œil dans le miroir au dessus du lavabo lui apprit que son nez était carmin et que son visage en général était bouffi et rougi par ses émotions. Il renifla autant pour dégager son nez bouché que pour exprimer à quel point il se sentait ridicule.
- Aze, tu veux venir chez moi ce soir ? demanda Zerator avec calme.
L’interpellé évita tout contact visuel et secoua la tête. Il fixait le vide devant lui, l’air absent.
- J’aimerais juste rentrer chez moi.
- Sûr ? Tu ne dérangerais pas, tu sais. Fuka vient aussi. Mes parents ne sont pas là.
- S’il vous plaît, supplia presque Azenet.
Il accepta le mouchoir que Fukano lui tendait avec gratitude et se retourna pour vider ses narines encombrées.

Une fois qu’il eut fini, une main se posa sur son épaule et la frappa doucement.
- D’accord, mais on te raccompagne.
Ce n’était pas une question et Azenet fut obligé d’acquiescer. Il jeta son mouchoir et reprit son sac dans la cabine où il l’avait abandonné. Zerator et Fukano discutèrent encore un peu, sans exclure le troisième toutefois. Ils attendirent que les couleurs du visage d’Azenet s’estompent un maximum, puis sortirent tous les trois du bâtiment dans lequel il ne restait plus personne. Ils marchèrent, en silence pour le châtain et en devisant joyeusement pour les deux autres. Azenet remarquait bien les regards inquiets qu’ils lui lançaient, mais il les ignorait. Une fois devant chez lui, il leur dit un petit « merci » alors qu’ils le prenaient dans leurs bras l’un après l’autre. Il leur fit même un petit sourire qu’il voulait sincère. Fukano lui dit de l’appeler s’il avait besoin de quoique ce soit. Il eut l’air d’avoir envie de rajouter quelque chose, mais ne le fit pas, se contentant d’un signe de main avant de rejoindre Zerator qui l’attendait déjà un peu plus loin.

Après un soupir, Azenet rentra chez lui. Il espérait sincèrement que sa mère dormait sur le canapé, parce qu’il n’avait pas le cœur à jouer les fils parfaits et aimants ce soir.

Il voulait juste dormir et se réveiller de ce cauchemar.

**

Bboy regarda la porte à la peinture défraîchie qui se tenait juste devant lui. Voilà deux semaines qu’il n’était pas revenu là, et il n’arrivait pas à se décider pour savoir si celui lui avait manqué ou non. Après tout, cet endroit restait sa maison, mais d’un autre côté, s’il n’y avait pas pénétré depuis aussi longtemps, c’était parce qu’il avait de bonnes raisons.

Honnêtement, il ne serait pas revenu s’il en avait eu la possibilité, mais après une semaine à squatter chez Jiraya, il ne pouvait plus se permettre de tirer sur la corde. Et puis, de toute manière, il n’allait pas faire très long. Juste prendre une douche et récupérer quelques unes de ses affaires. Ensuite, il repartirait à la planque et s’y installerait définitivement jusqu’à ce qu’il puisse enfin partir avec Nems. Ce dernier lui promettait qu’ils s’en iraient bientôt, mais le temps commençait à être long pour le pauvre Bboy qui ne rêvait plus que de s’en aller loin de cette ville qui lui rappelait désormais plus de mauvais souvenirs que de bons. Il avait espéré qu’aujourd’hui serait LE jour mais Aypierre avait interféré dans leurs plans et Nems avait trouvé très amusant de faire croire au brun qu’ils n’avaient jamais eu l’intention de partir, rendant la dispute virulente qu’il avait eu avec Azenet inutile. A vrai dire, Bboy s’était senti mal en voyant l’air déboussolé du leader des Patricks lorsqu’il avait appris qu’il les avait suivis pour rien. Contrairement à Nems, il ne prenait pas vraiment de plaisir à voir les autres devenir tristes par sa faute, encore moins Aypierre, mais il n’avait rien fait pour réconforter son ami. Il avait trop peur que Nems le rejette, et il n’avait surtout pas besoin de ça. Il avait déjà failli se le mettre à dos en intervenant pour Funéral, le matin même, et sans doute que de démentir ses propos devant Aypierre l’aurait directement propulsé loin de lui.

Avec un soupir, il finit par glisser sa clé dans la serrure de la porte en priant intérieurement pour que ses parents ne soient pas là, mais il avait peu d’espoir. Sa mère ne travaillait plus depuis qu’elle avait perdu son job, une année auparavant. Il arriva dans le couloir étroit de l’entrée et retira ses chaussures. Des pas lourds se firent entendre en provenance de la cuisine et sa mère déboula dans l’entrée pour voir de qui il s’agissait. Bboy ne broncha pas trop habitué au regard plein de mépris qu’elle lui lança.
- C’est maintenant que tu rentres ? l’interrogea-t-elle, froidement.
- Je te rassure, je vais pas faire long, grogna-t-il.
- Viens par là.
Elle lui fit signe de la suivre dans la cuisine. Il hésita à se rebeller et tracer tout droit jusqu’à sa chambre, mais le peu de conscience qui lui restait le poussa à suivre sa mère. Il arriva dans la pièce au carrelage grisâtre. Les fissures dans les murs ne s’étaient pas arrangées et la table à manger rectangulaire avait dû être poussée dans un coin pour qu’elle n’occupe pas tout l’espace.
- Ton école a appelé. Il paraît que tu t’es battu.
Sa mère touilla rapidement sa sauce dans la casserole qui reposait sur le feu avant d’essuyer ses doigts sur son pantalon pour s’approcher de lui. Bboy ne bougea pas, détournant juste le regard pour ne pas croiser celui plein de haine de sa génitrice. Cette dernière prit son menton sans délicatesse et sembla inspecter le bleu jaunâtre qui se dessinait sur sa mâchoire. Sans crier gare, elle le relâcha et sa main sembla se mouvoir toute seule dans une claque retentissante. Bboy laissa sa tête partir sur le côté et se força à ne pas montrer de réaction, même si sa joue lui brûlait. L’impact avait fait remonter les douleurs des coups qu’il s’était pris dans la matinée.
- Tu disparais durant des jours et les seules nouvelles que j’ai de toi c’est ton lycée qui me les donne, et qu’est-ce qu’ils me disent ? Que tu t’es battu ?
- Tu vas quand même pas te plaindre ? Ça fait deux semaines que t’as pas eu besoin de dépenser un seul centime pour moi.
- Et tes études, tu vas me dire qui les paies ? Ton directeur m’a dit que tes résultats étaient déplorables ! Je vais devoir en discuter avec ton père, mais il vaudrait peut-être mieux que tu trouves un travail et que tu nous rendes l’argent qu’on a dépensé inutilement pour te payer l’école, cracha-t-elle.
Elle retourna à sa cuisine et c’est le moment qu’il choisit pour s’en aller. Sa mère n’avait pas tort, ses résultats étaient déplorables, mais d’aussi loin qu’il s’en souvienne, il n’avait jamais demandé à les faire, ces foutues études. Et il ne se souvenait pas d’avoir déjà été encouragé par l’un de ses parents. En règle général, lorsqu’il rentrait, ils se contentaient de l’ignorer, et il préférait cela, parce que s’ils se mettaient à faire attention à lui, ça ne présageait jamais rien de bon. La femme lui cria de revenir mais il l’ignora pour rejoindre sa chambre.

Celle-ci était toujours dans le même état que celui dans lequel il l’avait laissée, c’est-à-dire en total désordre. Il se dépêcha de prendre un sac et d’y engouffrer plein d’affaires. Il lança un regard envieux vers la salle de bain. Serait-il judicieux de prendre encore un peu de temps pour se glisser sous la douche ? Si son père rentrait, il savait qu’il allait passer un sale quart d’heure et franchement, il en avait tout sauf envie. Sachant que son père revenait souvent très tard le vendredi puisqu’il restait boire des bières avec ses collègues, il se permit le détour par la salle d’eau. Celle-ci n’était pas des plus propres, contrairement à celle de Jiraya dont il avait pu profiter  au cours des derniers jours, mais elle avait un air familier qui le rassurait, quelque part. Il ferma les yeux durant de longues minutes, laissant l’eau chaude apaiser les bleus douloureux que les coups de Skyyart avaient marqués sur son corps. Lorsqu’il sortit, la peau encore humide et chaude recouverte de vêtements propres, deux petits bras vinrent s’accrocher à ses pieds et il sourit en relevant la petite chose qui traînait sur le sol.
- Salut Amélie.
Il la prit dans ses bras et la ramena dans sa chambre. La petite fille avait hérité de la chambre la plus grande, bien qu’elle reste minuscule. C’était pourquoi tout un tas de jouets étaient étalés sur le sol et empêchaient presque la traversée complète de la pièce.

Il posa la petite sur son lit avant de lui sourire gentiment.
- Papa et maman sont gentils avec toi ?
Elle acquiesça vivement. Bboy l’entendait très rarement parler. Pas qu’elle ne sache pas, mais une sorte de timidité l’empêchait de le faire. Il lui caressa les cheveux. Elle allait lui manquer, cette petite blondinette, mais d’un autre côté, sa vie serait plus facile une fois qu’il s’en serait allé. Elle n’aurait plus à subir ses disputes incessantes avec ses parents, et pourrait avoir une nouvelle chambre pour ranger ses jouets.

Dans l’entrée, la porte claqua et le sang de Bboy se glaça instantanément. Il avait trop tardé et il allait en payer le prix. Sans rien laisser paraître de sa détresse intérieure, il refourgua un doudou dans les mains de la petite fille et se glissa à l’extérieur de la chambre en refermant soigneusement derrière lui. La cloison, bien que fine, filtrerait les bruits que la petite n’avait pas à entendre. Il traversa le couloir et comme il s’y était attendu, on l’appela depuis la cuisine. Son estomac se serra et il prit son courage à deux mains pour ne pas s’enfuir comme un lâche. Il n’avait absolument pas envie d’avoir cette discussion, mais s’il refusait de le faire de son plein gré, il y serait sans doute convié par la force.

Arrivé dans la cuisine, il vit la silhouette rude de son père, assise sur l’un des tabourets qui encadraient la table.
- Bboy. Ravi de savoir que tu es toujours vivant, lâcha son père sans exprimer d’émotion.
- Te force pas à être content de me revoir. Je prends mon sac et je pars. Vous n’aurez plus besoin de vous soucier de moi.
- Ah oui ? Et je peux savoir où tu vas vivre, si tu n’as pas l’intention de revenir ?
- Je ne pense pas que ça te regarde.
- Comment ça, ça ne me regarde pas ? Et l’argent pour manger, tu le trouves où ? Hein ?
L’homme s’était levé et en dépit de tous ses efforts, Bboy avait eu un mouvement de recul. Il prit néanmoins un air insolent pour répondre :
- Quoi, tu veux me voler mon gagne-pain, c’est ça ?
Il se retrouva acculé contre le mur. L’haleine de son paternel puait la bière et son regard ne mentait pas. La personne qui se tenait en face de lui n’était plus elle-même, et Bboy se doutait que cela faisait maintenant bien longtemps que c’était le cas.
- Tu deales ? Tu vends de la drogue, hein !? Tu penses que tu ne me fais pas assez honte comme ça ? Hurla l’homme, lui perçant les tympans.
Bboy grimaça de dégoût.
- Non ! Arrête de te faire des films. Il y a d’autres moyens de gagner de l’argent que ce genre de conneries. Peut-être que tu t’en rendrais compte si t’étais pas bourré tout le temps !
- Je ne te permets pas !
Le jeune homme étouffa presque lorsque son père se saisit du col de son T-shirt avec brusquerie. Il ignora ses protestations et le traîna jusqu’à sa chambre où il le jeta sur son lit, claquant la porte derrière eux. Bboy se releva difficilement, le corps pas tout à fait remis de son combat de la matinée. Il eut à peine le temps de se retrouver sur ses jambes qu’il se fit à nouveau projeter en arrière. Alors qu’il tombait à genoux, on lui empoigna les cheveux pour le mettre face à son lit, le bassin collé contre le cadre en bois massif, le torse pressé contre le matelas. Il lutta pour se remettre debout mais un coup dans ses côtes le fit basculer sur le côté et il gémit de douleur. Pourquoi avait-il toujours fallu que son connard de père ait plus de forces que lui ? Alors qu’il voyait double, un bruit métallique lui vint aux oreilles, puis celui d’un frottement sec.
- J’ai toujours voulu avoir un fils dont je serais fier, Bboy. Et regarde ce que j’ai maintenant. Un fils dealer et une fillette qui pense que le monde est merveilleux au milieu de ses Barbies. Qu’est-ce que j’ai fait à Dieu pour avoir une descendance pareille, dis-moi ?
- Je. Ne. Deale. Pas ! Parce que tu crois que t’es un bon exemple pour nous ? Traîner dans les bars, laisser maman s’occuper de la maison toute seule, nous battre ? Tu penses que ça aurait dû donner envie de te rendre fier ?
Bboy regretta presque ses paroles en sentant le premier coup atteindre son dos. Bien sûr, il y était habitué, mais cela faisait longtemps maintenant qu’il réussissait à esquiver ce genre situation. Il voulut se dégager tant qu’il en avait encore la force, mais un deuxième coup brûla sa peau à travers son T-shirt et il retomba lourdement, à moitié affalé sur son matelas.
- A...Arrête, grogna-t-il.
- Oh non. Tu mérites d’être puni pour avoir inquiété ta mère et découché aussi longtemps. Et puis, ça fait un bail, tu ne trouves pas ?
Deux nouveaux coups le firent hurler et il mordit sauvagement dans son duvet pour étouffer ses prochains cris. Oui, cela faisant longtemps qu’il n’avait pas eu à subir ça, et ça ne lui avait pas manqué. A une époque, il s’était même demandé si son père ne portait pas des ceintures que pour pouvoir le torturer un peu à chaque fois qu’il en avait envie.

Normalement, l’homme se contentait de trouver une excuse plus ou moins valable, de l’entraîner dans sa chambre et de lui donner quelques coups, histoire de le soumettre à lui et de lui faire passer l’envie de lui désobéir, mais cette fois-ci, il semblait passer toute la frustration qu’il avait accumulée au cours des dernières semaines sans personnes sur qui crier. Bboy savait que son père se retenait de faire du mal à sa femme ou sa fille, sans doute pour une sorte de galanterie ironique. Mais il ne se privait pas de passer sa rage sur son fils de manière physique et barbare. Il continua sa torture durant de longues minutes, frappant à intervalles irréguliers, et Bboy cessa de lutter, trop abattu. S’il se retenait de crier et gémir, c’était uniquement pour qu’Amélie ne se rende pas compte de ce qu’il se tramait. Il aurait aimé hurler sa douleur, juste pour que sa mère tente quelque chose pour arrêter l’homme fou qui lui servait de père. Mais jamais elle n’était intervenue, même si elle le regardait à chaque fois avec un air coupable lorsqu’il parvenait enfin à se traîner hors de sa chambre.

La douleur lui lancinait le dos. Il savait qu’après un tel traitement, se relever allait lui prendre de longues minutes et il allait peut-être devoir passer la nuit là, histoire d’être suffisamment en forme pour ne pas s’écrouler après quelques pas. Il se consolait en se promettant que c’était la dernière fois qu’il avait à subir une telle chose, qu’ensuite ils s’en iraient, tous les deux, avec Nems, et que sa famille ne pourrait plus jamais lui faire de mal. Ce fut cette pensée qui l’aida à retenir ses larmes et à tenir bon, la tête enfoncée dans son matelas et les doigts agrippés au rebord  de son lit. Son père se lassa enfin et, comme pour finir en beauté, il découvrit le dos malmené de son fils et le griffa d’une main, avant de le fesser et de sortir de la pièce. Bboy resta crispé durant de longues secondes avant de se détendre d’un coup en tentant désespérément de reprendre son souffle devenu chaotique à cause de la douleur. Avec beaucoup de difficultés, il réussit à ramper jusque sur son lit, et se retrouva allongé sur son matelas. Les effets de sa douche avaient été totalement annihilés par la douleur, qui l’avait fait transpirer comme un fou. Il ferma les yeux et voulut se laisser aller au sommeil, mais à peine les eut-il clos que des images revinrent par millier. Toutes ces fois où il s’était retrouvé dans ce même état, humilié sur le sol de cette chambre. Cela avait commencé peu après la naissance d’Amélie, quand son père avait commencé à boire pour une mystérieuse raison et que le patron de sa mère l’avait menacée de la virer pour la toute première fois. Tout cela remontait à quatre ans, maintenant, mais les choses n’avaient cessé d’empirer, à tel point que Bboy ne se rappelait pas des jours heureux qu’il avait à une époque vécus en compagnie de ses deux parents. Ils n’avaient jamais roulé sur l’or, certes, mais autrefois, le peu qu’ils avaient n’empêchait pas leur bonheur.

Le jeune homme laissa ses larmes rouler le long de ses joues, seul et démuni. Il hésita à chercher son portable pour appeler Nems, mais il ne le fit pas, premièrement parce qu’il souffrait trop pour oser bouger, et secondement parce qu’il ne voulait pas que son ami l’entende parler dans un tel état de faiblesse. Déjà qu’il lui reprochait ses hésitations et son manque d’initiative, savoir qu’il se faisait battre à la maison n’allait pas réussir à lui donner plus de valeur aux yeux de celui qu’il considérait désormais comme son seul ami, ou plutôt, son seul allié.

Son esprit était rempli d’idée noir et son corps souffrait le martyr, à tel point que chaque mouvement était un supplice. Il décida de ne plus bouger, du moins, jusqu’à ce que la douleur passe.

Il finit par s’endormir pour une nuit remplie de mauvais rêves et d’horreur.

**

Harry bondit, souleva la balle jusqu’à tendre le bras, cassa son poignet et... La balle frappa le cadre sans entrer dans le panier. Il pesta contre lui-même et contre ce foutu ballon qui, encore une fois, lui causait du tort. Il n’avait jamais été le meilleur au basket-ball, mais la petite cour rattachée à sa maison était un bon endroit pour se défouler. Il devait être aux alentours de minuit, mais Harry n’en avait pas grand chose à faire. Il continuait à dribbler bruyamment sur le sol, à envoyer sa balle sur le cadre qui grinçait à chaque fois qu’il était atteint, à courir dans tous les sens pour s’épuiser. Au diable les voisins, ils se trouvaient dans un quartier aisé, personne n’oserait venir se plaindre ou plutôt, personne n’avait besoin de venir se plaindre. Toutes les maisons étaient ultra-isolées pour étouffer les bruits de la route, alors un pauvre adolescent qui jouait du basket...

Le fait qu’il se retrouve dans cette petite cour était aussi logique qu’ironique. Il venait toujours là lorsqu’il était contrarié et avait besoin de se calmer l’esprit, surtout le soir, quand le sommeil refusait de venir le trouver. L’ironie, c’était que ses pensées allaient toutes vers Azenet et Aypierre, et cette petite cour, en plus d’être son défouloir favori, c’était aussi l’un des endroits dont il gardait les meilleurs souvenirs du temps passé avec ses deux amis d’enfance. À l’époque à laquelle Azenet vivait encore dans le quartier, ils avaient pour habitude de se retrouver là, pour jouer, pour s’asseoir sur le béton graveleux et discuter, ou simplement, pour avoir un point de départ à leurs expéditions grandioses. Harry se rappelait bien des idées qui germaient dans leurs esprits d’enfants, souvent plus dans celui d’Aypierre que des deux autres. Harry approuvait et aidait à la mise en place, tandis qu’Azenet, lui, était toujours plus du genre à essayer de plaider la raison pour leur éviter de faire des bêtises, mais il finissait toujours par se laisser embarquer par les deux autres. Leur relation avait toujours été ainsi. Aypierre comme leader, Harry comme son complice et Azenet comme un suiveur, toujours un peu perdu, mais dont ils ressentaient le besoin de prendre soin. Et en y réfléchissant, Harry se disait que peut-être -peut-être- cette configuration d’autrefois était à l’origine de la dispute de ses deux meilleurs amis, violente, inattendue.

Parce qu’Aypierre, dans son rôle de leader, était habitué à prendre les devants, les décisions. Il avait toujours eu le dernier mot, le choix final, quoique les autres en disent. Et, pour ce qui était la première fois dans les souvenirs de Harry, Azenet avait décidé de le contredire.  Azenet, qui habituellement suivait tout ce qu’Aypierre avait à dire, qui allait dans son sens, l’encourageant même parfois de son soutien inutile... Azenet qui regardait toujours Aypierre avec adoration, qui attendait chaque signe, aussi infime soit-il, de reconnaissance de la part du leader de leur petit groupe...
Azenet...

Harry ne le jugeait pas, loin de lui cette idée, même si parfois, il devait bien avouer qu’il avait envie de prendre un ciseau et de couper cette grosse corde invisible qui rendait Azenet si attaché à Aypierre. Il avait senti quelque chose se retourner en lui en apercevant Azenet se retourner vers le bâtiment, quelques heures plus tôt. Il avait beau avoir définitivement toujours été le plus fragile, Azenet avait sa fierté, et qu’il craque à la suite d’une dispute, surtout si celle-ci concernait Aypierre, avait dérangé quelque chose au fond de lui. C’était tellement irréel, ça sonnait tellement faux... Comment ses deux meilleurs amis en étaient arrivés à une telle extrémité ? Azenet au bord des larmes et Aypierre, se retournant dans la direction inverse pour rejoindre deux personnes qui n’étaient que des amis illusoires... Harry ne comprenait pas.

Lui s’était retrouvé là, au milieu de la dispute, sans savoir quoi faire. Choisir un camp ? À quoi bon. De toute manière, son camp était évident. Au vu des faits, il devait prendre le parti d’Azenet. Et puis, c’était Azenet qui était resté du côté des Patricks, lorsqu’Aypierre avait décidé d’aller faire joue-joue avec Nems et Bboy. Pour Harry, les Patricks, ça avait toujours été le plus important.

Mais alors pourquoi avait-il ressenti cette sensation, absurde, d’avoir le cul entre deux chaises en voyant ses meilleurs amis se séparer. Après tout, c’était la vie. Ce n’était pas comme s’ils étaient encore très proches, surtout au vue du début tourmenté de cette année scolaire. Pourtant, il avait ressenti un besoin sourd d’agir. Mais pour quoi faire ? Courir après Aypierre pour connaître ses raisons et lui demander d’aller s’excuser ? Il l’aurait fait s’il n’avait pas filé avec Bboy et Nems, aussi vite que l’éclair. Suivre Azenet pour tenter de le consoler ? Il n’était pas doué pour cela, et puis, Fukano semblait avoir déjà pris cette place, et sans doute qu’il avait fait mieux que n’importe quoi qu’Harry aurait pu faire.

Il avait beau tourner et retourner la scène dans son esprit, il n’arrivait pas à savoir ce qu’il aurait pu faire. Ce qu’il aurait du faire. Et ça le minait. Tout le minait.
Son impuissance face à la situation, la destruction du lien entre Aypierre et Azenet qu’il avait toujours cru invincible, le fait que ça le mette dans tous ses états alors qu’il n’avait pas l’impression qu’il avait quelque chose à se reprocher dans cette histoire...

Tout le minait, et il tirait, encore et encore, en direction du panier de basket, dans l’espoir que, peut-être, son esprit finisse par s’apaiser et qu’il soit assez fatigué pour s’endormir sans même avoir besoin d’y penser. Mais après une centaine de paniers ratés (et une dizaine de réussis), rien ne semblait avoir changé. De rage, il jeta son ballon sur le sol avant de le rejoindre, s’asseyant lourdement sur le goudron froid, désagréable. Il ne manquait plus qu’il tombe malade, ce serait la cerise sur le gâteau. Il soupira longuement et sortit son téléphone portable de sa poche, nonchalamment. Son écran était désespérément vide, exempt de toute notification, et cela lui rappela douloureusement l’époque où les Patricks n’arrêtaient pas de spammer leur groupe What’s app pour organiser une fête ou juste pour dire des conneries. Dieu, que cette époque lui manquait...

Machinalement, il déverrouilla le portable et ses doigts pianotèrent automatiquement jusqu’à ce qu’il se retrouve sur la fiche de contact d’Aypierre. Pas Azenet. Aypierre. Parce qu’Azenet ne répondrait pas, et même si par miracle il le faisait, il ne lui dirait rien, préférant tout garder pour lui pour éclater un jour, comme il l’avait fait quelques heures plus tôt.

Harry appuya sur le bouton « appeler », sans trop réfléchir. La sonnerie retentit une fois, deux, trois. Harry pouvait presque s’imaginer Aypierre hésiter à décrocher, la main en suspens au dessus de son téléphone. Aucune chance qu’il n’ait pas entendu la sonnerie. Aypierre avait toujours son portable à portée de main. Il était même capable de sortir de la douche pour répondre à un coup de fil, surtout dans une situation pareille, dans laquelle il devait désespérément attendre un appel d’Azenet.
- Allô Harry ?
La voix était faible étouffée. Harry faillit sourire. Son meilleur ami s’en voulait, c’était certain. Avait-il pleuré ?
- Ouais, salut Pierre. Ça roule ?
Un léger silence lui répondit, puis, un léger froissement, de draps ou de vêtements.
- Non...
Harry soupira bruyamment dans son téléphone. Au moins, Aypierre était sincère avec lui.
- Tu veux parler ?
- Je vois pas ce qu’il y a à dire... J’ai merdé... J’ai juste... Merdé.
Harry releva un genou pour y poser le menton, histoire d’être un peu plus à l’aise. Aypierre semblait sur la défensive, peut-être encore victime de ses émotions. Harry aurait pu parier qu’il était en colère contre lui-même, parce que c’était tout à fait son genre, et que ça transparaissait dans son ton.
- Tu es avec Azenet ? demanda la voix faible d’Aypierre, pleine d’espoir caché.
- Non.
- Alors pourquoi tu appelles ? Si c’est pour m’engueuler, je crois que j’ai compris ma connerie, t’inquiète pas pour moi...
Harry eut un sourire amusé. Leur amitié avait-elle changé à ce point, pour qu’Aypierre pense qu’il ne l’appelait que pour lui cracher un flot d’insultes ?
- J’appelle parce que je suis ton ami, Pierre. Il y a beaucoup de chose pour lesquelles je t’en veux, mais je pense que tu t’infliges assez de mal tout seul. Et puis, on est comme les trois doigts de la main, hein ?
Harry n’attendit pas longtemps avant d’entendre le rire discret d’Aypierre à travers le combiné, preuve indéniable qu’il n’avait pas oublié cet après-midi ensoleillé au cours duquel Azenet avait décidé qu’ils étaient aussi soudés que les trois doigts de la main... Jusqu’à ce qu’on lui rappelle qu’un humain possédait cinq doigts par main, et qu’il était temps qu’il retourne dans l’espace.

Il y eu un blanc dans la conversation, léger, comme si Aypierre, de son côté, se rejouait aussi la scène.
- Tu crois qu’il va me pardonner ?
La voix d’Aypierre était à la fois lasse et suppliante. Comme si la réponse d’Harry pouvait y changer quelque chose, alors qu’ils étaient tous les deux bien conscients que la suite des événements ne dépendrait pas de lui. Harry plia les genoux et les entoura d’un bras, réfléchissant quelques secondes, avant de dire :
- Je ne sais pas, Pierre. Il va agir comme un animal blessé et se replier sur lui-même, comme il le fait avec sa mère depuis des mois, enfin, t’en sais plus que moi.
Aypierre sembla méditer sur ces paroles quelques secondes.
- Tu crois que je dois le laisser faire ?
Harry secoua la tête, désabusé.
- C’est toi qui sais, Pierre. Si c’est pour Azenet, tu feras de toute façon le bon choix.
Il entendit Aypierre soupirer, à l’autre bout de la ligne. La situation ne devait pas être facile pour lui non plus. Il était certainement catégorisé comme un connard par tout le lycée et avait perdu l’un de ses meilleurs amis en prime. Ce ne devait pas être évident à gérer. Harry aurait certainement pensé comme tous les autres, s’il ne l’avait pas eu au téléphone. Entendre sa voix, ses questions inquiètes... Ça le rendait humain. Et Harry connaissait bien la fameuse phrase qui disait : « l’erreur est humaine ».
- Quoiqu’il en soit, Pierre, la nuit porte conseil. Et ça aidera sûrement Aze à relativiser un peu, aussi. Tu devrais dormir.
- Facile à dire...
- Demande à Nyal de te chanter une berceuse ?
- Je préfère encore m’assommer en me jetant contre un mur...
Harry pouffa. Aypierre pouvait vraiment être le pire des frères parfois, même si au fond, il adorait sa petite sœur. Comme il adorait tout le monde, en fait.

- ... Merci pour l’appel, quoiqu’il en soit. Ça m’a fait du bien d’en parler un peu... Je t’avoue que je ne savais pas vraiment qui appeler...
- Toujours là pour toi, bro. Ça faisait longtemps qu’on avait pas discuté, juste tous les deux.
- C’est vrai, renchérit Aypierre. Passe à la maison, un de ces jours. Ma mère sera sûrement contente de te revoir.
- C’est ça, c’est ça. Tu me trouveras une petite demi-heure dans ton emploi de temps de ministre ?
- Harry, déconne pas. J’ai toujours du temps pour toi si tu as besoin de moi, ou...
- Stop ! Tu recommences, Pierre. Arrête d’attendre que les gens aient besoin de toi pour t’occuper un peu d’eux. T’es plus qu’un faux bob le bricoleur qui répare constamment les pots cassés des autres. Vraiment. Fais des pauses de temps en temps, vis pour toi aussi un peu !

Il y eut un long silence, durant lequel Aypierre resta silencieux. Harry crut même à un moment qu’il avait raccroché, ou s’était endormi. Mais il finit par répondre, d’une voix claire.
- Ok, je vais faire un effort, promis.
- Tu m’en vois ravi.
- Tu veux qu’on se voit demain matin, alors ?
- Peux pas, j’ai poney...
- Harry !
- Ok, neuf heures chez moi. J’ai besoin d’un adversaire au basket, je dois avoir le même niveau que ma grand-mère tellement j’ai régressé.
- Entendu. À demain. Merci pour l’appel, vraiment.
- Quand tu veux mon pote. À demain. Essaie de passer une bonne nuit.
Harry fut le premier à raccrocher. Il fixa l’écran éteint de son téléphone durant quelques secondes, avant de se relever lentement en s’aidant de sa main libre. Il ramassa sa balle et rentra chez lui, d’un pas plus léger.

Il ne tarda pas à se préparer pour aller au lit et s’y laissa tomber avec une joie exquise. Son cerveau n’était pas plus en paix qu’avant, mais au moins, les pensées qui y tournaient était plus positives, plus optimistes.

Une grimace machiavélique se dessina sur ses lèvres. Cette discussion avait permis à Aypierre de vider un peu son sac, mais pas seulement. Elle avait également fait germer une idée dans l’esprit fertile d’Harry, qui avait vraiment envie de réussir à la mettre en place.

Pour cette fois, ce n’était pas Aypierre qui allait réparer les pots cassés.

C’était lui.
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Hache
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Ven 14 Avr - 17:25
Hache
Salut !
Ahahaha Le bac !! Hhahaha (je suis dans le caca lol).
Plus sérieusement, je ne sais pas si ton style à régressé mais en tout cas, vers la fin... Trop de paroles directes ! Je n'aime pas quand il y en a autant ! ^^

Je ne suis pas sure que ça soit bizarre d'écrire sur des personnages que tu ne suis plus. Après tout, une fois qu'ils sont apparut dans ta fiction, ce sont un peu devenus les tiens, non ?
Enfin, tous le monde est différent par rapport à ses personnages.

Bref, bonne chance pour le Bac ainsi que pour tes autres projets ! Very Happy
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Floraly
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Ven 14 Avr - 21:32
Floraly
Hache :

Bonjour, soeur de bac ! xD

Mmh... Quand tu dis "trop de paroles directes", tu veux dire que je mets trop de dialogue et pas assez de récit ? C'est vrai que c'est un peu plus la dynamique du dernier PDV, qu'il y ait beaucoup de dialogues, mais c'est un peu l'idée. Je me voyais mal décrire les intonations entre chaque réplique parce que ça aurait été répétitif, et comme on est au téléphone, je ne pouvais pas trop gestualiser la conversation... Je sais pas si tu vois... xD
Mais je comprends ce que tu veux dire, c'est vrai qu'habituellement je mets pas autant de dialoguse, mais j'avais l'impression que le rythme était assez soutenu pour qu'on sente la dynamique... Bref, j'essaierai de faire gaffe à ça ^^

ELLE A UNE P*TAIN DE HACHE AAAAAAAAAH a écrit:
Je ne suis pas sure que ça soit bizarre d'écrire sur des personnages que tu ne suis plus. Après tout, une fois qu'ils sont apparut dans ta fiction, ce sont un peu devenus les tiens, non ?

Mmh... Je vois tout à fait ce que tu veux dire, et si je continue cette fiction c'est uniquement dans cette optique-là. Ce qui m'embête plus, en fait, c'est que quand tu écris une fanfiction, tu es aussi hypé par la communauté qui suit la source de tes personnages et du coup tu as un peu des points communs avec eux, tu peux discuter, rassembler les gens qui ont les mêmes centres d'intérêt autour de ta fiction... Mais comme je ne suis plus du tout dans le domaine Youtube et Youtubers comme avant, ça me fait un peu bizarre d'en parler et d'échanger avec des gens qui sont là parce qu'ils aiment ces Youtubers, alors que j'ai pris beaucoup de distance avec tout ça...
Et puis, ce ne sont pas vraiment mes personnages, parce que ça reste de vraies personnes derrière ces noms que j'utilise et que je ne veux pas leur faire faire ou subir n'importe quoi. Déjà Nems je me sens mal pour le rôle que je lui fais tenir, alors...

Merci beaucoup pour ton commentaire ! =D
Bonne chance pour ton bac à toi aussi, j'espère que tu arriveras à te dépatouiller malgré le fait que tu sois dans le caca maintenant ! xD
Byyye !
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Nyal27
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Sam 15 Avr - 9:40
Nyal27
Hello hello !
Ma seule réponse pour ton petit message de début sera : bon courage ! o/

Floooooo a écrit:
C’était comme si quelqu’un avait ouvert les portes de son jardin secret et tout le monde se mettait à piétiner  la pelouse qu’il avait passé tant de temps à entretenir.

> J'aime bien cette expression.

Citation :
- Je t’avais prévenu.

> Zera qui a escaladé le mur XDDD J'aime ce perso putain

Bon, Bboy se prend la dérouillée du siècle. Je sais même plus envers qui je dois avoir de la compassion, j't'avouerais. Le père est définitivement un connard, mais Bboy n'est pas bien mieux...
Floo a écrit:

(...) ensuite ils s’en iraient, tous les deux, avec Nems (...)

> Quel faux espoir...
Flo a écrit:

- Je vois pas ce qu’il y a à dire... J’ai merdé... J’ai juste... Merdé.

> Bon, au moins il s'en rend compte. C'est bien.

Floooooooooo a écrit:
Harry eut un sourire amusé. Leur amitié avait-elle changé à ce point, pour qu’Aypierre pense qu’il ne l’appelait que pour lui cracher un flot d’insultes ?

> C'est triste

Flop a écrit:
- Demande à Nyal de te chanter une berceuse ?
- Je préfère encore m’assommer en me jetant contre un mur...

> XDDDDD ok bonjour le fou-rire dans un moment triste, merci Flo, MERCI HEIN
Flofloflofloo a écrit:

- Peux pas, j’ai poney...
- Harry !

> Mais putain XD

Floooo a écrit:
C’était lui.

> OK j'avoue, je suis méga hypée. J'aime beaucoup le personnage d'Harry que tu nous as concocté, il me plaît bien ! :3

Pas le temps de faire plus, j'ai tout juste eu le temps de lire et de commenter vite fait entre deux, j'ai une petite cousine dont je dois m'occuper et toute la familia, je te raconte pas le bordel ! Quoi qu'il en soit, bon courage petit Fleur avec ton bac ! (:
- Nyal
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Floraly
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Sam 15 Avr - 19:48
Floraly
Nyal :

Bonsoir !

Bon, du coup, je n'ai pas grand chose à répondre à ton commentaire, même s'il m'a fait plaisir, comme d'habitude ! Bonne chance avec ta petite cousine ;P

Bref, merci pour ton commentaire et à la prochaine ! =D
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