A peine ais-je vu les flammes que je suis descendus de mon cheval, et j’ai courus vers la ville. Les autres faisaient la même chose. Arrivée à l’entrée de Milkdome, la fumée envahissait déjà la plupart des rues, réduisant notre visibilité.
Des gens couraient dans tous les sens. On entendait des cris, et marcher devenait difficile à cause des personnes paniquées courant dans tous les sens.
Siphano : Calmez-vous ! Il faut sortir de la ville rapidement !
Il avait crié de toutes ses forces, mais personne ne l’écouta, les habitants de Milkdome essayant surement de sauver une partie de leurs affaires.
Nous étions arrivés trop tard…
Les flammes dansaient devant mes yeux, formant des arabesques folles, envahissant le peu de raison que j’avais.
Mais ce spectacle était si magnifique…
Les flammes se propageaient si vite… Elles dansaient, et…
Je me rendis soudain compte que j’étais à côté de Luni. Mon cerveau avait du mal à fonctionner, tous les cris me déconcentrant.
Je dois rester concentrée. A tout prix, si cela peut sauver des vies.
Nizzy, à environ un mètre devant nous, s’arrêta d’un coup, ayant entendu –comme nous- un cri d’enfant. Elle se dirigea vers la maison en feu ou on avait entendu le cri. J’essayais de la rattraper, mais la foule m’en empêchait. Les flammes se développaient trop vites pour qu’elle puisse rentrer et sortir…
Elle entra dans la maison, et se retrouvas presque aussitôt enfermée, entourée par les flammes.
Un frisson me parcourue, entourée par la foule, je ne pouvais presque pas bouger, mais j’essayais tant bien que mal de me diriger vers cette petite maison.
Nizzy était bloquée dans cette maison avec une autre fille. Je croisai son regard terrifié, qui me cloua encore plus sur place.
Brioche : NIZZY !
Son cri me fit sursauter, et je le vis contourner la foule.
Il courut le plus vite possible… S’il se coinçait avec elle ?
Il passa par derrière la maison, et par quelques blocs brulés où cassés, il put rentrer. Il se plaça à côté de Nizzy, et prit la petite fille qui avait crié dans ses bras, et sortis directement, par le même endroit.
La foule s’était légèrement dispersée, la plupart des gens ayant réussis à sortir de la ville, je réussis à me diriger vers lui. Il posa la fille par terre, avant de prendre Nizzy dans ses bras, les yeux brillants de larmes.
Il avait dut tellement s’inquiéter pour elle…
Il la serra contre lui, et l’embrassa passionnément.
Brioche : Ne me refait jamais ça !
Nizzy : Promis.
Ils sont si mignons…
Je reprends tranquillement mes esprits. La plupart de la population est à l’extérieur de la ville en feu, mais certaines personnes essayent de braver les flammes pour sauver des objets.
Minecraft n’est pas seulement un jeu… C’est une deuxième vie…
Léo prit les devants, et la parole.
Léo : Il faut faire des groupes, un pour évacuer les gens, et l’autre pour chercher s’il reste des personnes bloquées dans les maisons !
Moi : D’accords, mais je suis avec Nizzy et Brioche !
C’était simple, je ne voulais pas être avec Siphano. Ni avec Luni… S’il l’aimait, il pouvait rester avec elle.
Et je pense que laisser Léo avec eux les empêcheraient d’aller trop loin…
Enfin, j’espère…
Parce que je n’en ai pas envie…
Luni : Ok.
Petite Fille : Et moi, alors ?
Je l’avais complètement oubliée… La pauvre. Elle s’était mise en face de moi, comme si elle attendait une réponse de moi, spécialement.
Ses cheveux bruns faisaient ressortir ses grands yeux verts. Elle était vraiment mignonne…
Moi : On va d’abord sortir de la ville. Après, nous chercherons tes parents, d’accord ?
Petite Fille : Oui…
Elle baissa la tête, comme si ce que j’avais dit ne lui plaisait pas. Mais je me fais sans doute des idées…
Elle doit avoir peur que ses parents soient morts…
Personne ne protesta, et Luni, Léo et Siphano partirent chercher des survivants dans les maisons.
Je restais un moment clouée sur place, alors que Nizzy et Brioche commençait à rassembler les dernières personnes présentes, les obligeants à partir.
Au final, je pris la main de la petite fille dans la mienne, et en la serrant fort, je me dirigea vers une personne au hasard.
Toutes les personnes restantes avaient perdu quelque chose lors de cet incendie…
Un objet…
Un foyer…
Un souvenir…
Un proche…
La vie…
Je ne comprends pas comment quelqu’un peut provoquer ça, volontairement.
Les ruines déjà formées… Les familles brisées… Décimées… La beauté d’une ville perdu…
Cela ne lui fait-il rien ?
Il faut vraiment être un monstre…
Je virevolte, courant entre les gens, réconfortant de mon mieux.
Mais comment réconforter l’inconfortable ?
Dire que ce qui est perdu ne réapparaitra jamais ?
J’explique de mon mieux la situation, la petite fille me rassurant au contact de sa main.
Mais comment expliquer l’inexplicable ?
Que malgré tous les souvenirs existants, il faut tout abandonner, à cause d’une seule personne ?
Malgré que je ne sois pas concernée, la douleur des personnes me bouleverse. Comment dire à une personne qui vient de perdre tant, qu’il faut partir ?
Et tout laisser en arrière… Oublier les souvenirs qu’il y a…
La petite main de cette fille aux grands yeux verts me réconforte, et je ne peux m’empêcher de la serrer fort.
Mais… Que fait-elle ici ?
Jamais des parents n’auraient laissé une enfant avoir accès à Minecraft… Pas aussi jeune…
Habitaient-ils tous ici ?
Mais alors, pourquoi était-elle seule dans cette maison ?
Il faut que j’en sache plus…
Moi : Quel âge as-tu ?
Petite fille : Je vais avoir 11 ans dans deux mois.
Elle est tellement jeune pour être embarquée dans une histoire comme celle-ci…
Moi : Comment tu t’appelles ???
Petite fille : Je suis Epona…
Je ne vois plus personne autour, et je m’accroupis pour être à sa hauteur. Ses yeux verts me donnent envie de la prendre dans mes bras.
Je ne la connais même pas que je m’attache déjà à elle.
Moi : Epona… Qu’est-ce que tu fais là ?
Epona : Mes parents ont étés emmenés par la police alors qu’ils étaient sur leurs ordinateurs… J’ai voulu voir ce qu’ils faisaient…
Moi : D’accord… Ne t’inquiète pas, ok ? Nous allons te ramener chez toi…
Epona : Merci, mademoiselle !
Moi : Appelle-moi Asallé…
Elle me fit un grand sourire, qui me fit flancher…
Je me redressai, et repris sa main, avant de quitter la ville, laissant les ruines des grandes maisons derrière moi.
Milkdome étais une des seules villes qui ne se cachait pas, comme si Minecraft étais toujours légal.
C’était aussi une des plus belles, une des plus fructueuses…
Irremplaçable.
Il avait frappé fort, l’imbécile.
Mais si la peur flamboyait dans mes yeux, ce n’étais pas à cause de cet incendie. Mais plutôt à cause de ce qu’avais dit Epona.
Ses parents, arrêtés par les forces de l’ordre… Par l’Etat…
La police faisait donc une ronde.
Je devais vite prévenir les autres. Si jamais un de nous se faisait attraper… Je n’ose pas imaginer… Si cela devait arriver… Comment réagirait-il ? Et les autres ?
Je revins à la réalité à cause du silence.
Le brouhaha des personnes évacuées avait soudain cessé, laissant place à ce silence, très pesant.
Qui fut soudain rompu par des bruits de chevaux. Un homme avec une veste chaude partait de la ville avec un rire fou, passant juste devant nous. Il laissait derrière lui une trainée de feux grâce à un briquet.
Je croisai un instant son regard, et son air moqueur me donna immédiatement envie de courir après lui. Ses cheveux bruns furent la seul chose qui me frappa réellement, tellement il allait vite…
Le voir me fit me crisper. La prochaine fois que je le verrais, je vais le…
Epona : Asallé… Tu me fais mal…
Je n’avais pas pensé qu’à un moment, à force de me crisper, sa main allait souffrir.
Moi : Désolée, Epona.
Je lâchai sa main prestement, quand j’entendis des voix.
Le groupe de Léo était de retour, sans personne. Je savais très bien ce que cela voulait dire. Aucun survivant n’avait été trouvé…
Nizzy se tourne vers Epona, quelques secondes après m’avoir rejoint, et commence à discuter avec elle.
La deuxième personne à qui je n’avais pas envie de parler se tourna vers moi, à ce moment là.
Luni : Je peux te parler ? Seule à seule.
Je n’ai pas envie de lui parler. Mais bon, le groupe n’a déjà pas une très grande ambiance.
Moi : Oui.
On marche un peu plus loin, à l’écart du groupe qui s’est reformé.
Luni : Qu’est-ce qu’une petite fille fait ici, toute seule ?
Moi : Ses parents se sont fait arrêtes par la police, et elle a voulu voir ce qu’ils avaient fait.
Luni : Comment s’appelle-t-elle ?
Moi : Epona, elle va avoir onze ans dans deux mois.
Luni : Tu as vu le mec avec son cheval ?
Moi : Oui. C’était lui ?
Luni : Je pense.
Je hoche la tête, ça ne pouvait pas être quelqu’un d’autre.
Je sais qu’elle n’est pour rien dans le geste de Siphano, mais je ne peux m’empêcher de lui en vouloir aussi.
Je ne sais pas à quoi joue Siphano, mais il a de grande chance de me perdre à tout jamais, si c’est ce qu’il veut, et Luni y participe…
Je tourne les talons sans attendre qu’elle rajoute quelque chose, horriblement jalouse.
En revenant, je vois Siphano s’accroupir devant Epona.
Siphano : Il faut que tu rentres chez toi. Ce n’est pas sur ici…
Epona : Mais je veux rester ! Il n’y a personne chez moi ! Je sais me battre !
Siphano : Vraiment ?!
Il lui tend une épée, sortant la sienne.
Qu’est-ce qu’il fout ?
Siphano : Fais voir.
Epona le regarde fièrement, et prend l’épée, se mettant en position.
Siphano aurait-il oublié qu’il peut la blesser gravement ? C’est une enfant…
Et puis, je suis attachée à elle. Parce qu’au fond, elle me rappelle mon petit frère…
Je m’interpose entre les deux combattants, énervée.
Moi : Mais ça va pas dans ta tête ?! Tu pourrais la tuer ! Espèce d’inconscient ! Tu sais très bien que tu as un bon niveau !
Il lève les yeux au ciel, comme si ce n’était rien.
Siphano : Roh, c’est booon...
Je me tourne vers Epona.
Je sais que ce que je vais faire est horriblement irresponsable…
Mais elle ne peut pas faire autre chose, comment pourrais-je la laisser seule ?
Même si elle risque d’être en danger avec nous…
Je ne veux pas qu’elle parte.
Moi : Si tu sais te battre, alors garde cette épée, et reste avec nous.
Epona me regarde, étonnée, puis se mets à sauter de joie.
Epona: Cool ! Merci ! Merci ! Merci !
La voir dans cet état me fait sourire, et j’entends quelque rire.
Finalement, tout ne se passe pas si mal…
Je me tourne, au moment où Luni embrasse Léo.
« Boum, dans ta tête, Siphano »
Je ne peux m’empêcher de sourire, mais cet excès de joie disparait soudainement.
Au moment où Luni disparaît.
Il n’y a pas de doute sur la raison…
Déconnexion.
Et voilàààààà !
Deux chapitres en une semaine, c'est pour s'excuser de la looooooongue absence <3
J'espère que ça vous plait toujours C:
N'oubliez pas les ptit plus *sors*
Ca m'fait plaisir *^*
Cordialement,
La YTB money
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Sam 3 Jan - 13:59
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