Je me réveillai en sursaut, hurlant ma terreur. Un liquide froid coula de mes joues, partant de mes yeux piquants, et finissant sur mes mains, crispées sur ma couverture. J'avais encore rêvé d'elle. Je regrettai. Profondément. Jamais elle n'acceptera. Jamais. Je l'ai trompé. Je sentis mes épaules s'agiter soudainement, faisant trembler tout mon être. Un sanglot s'échappa de mes lèvres sans que j'y prête attention. J'étais trop occupée à ressasser mon cauchemar. Je m'en veux... je voudrai m'excuser. Mais je ne peux pas. Elle ne me pardonnera jamais. Et il y a Cékia... je ne peux pas la quitter du jour au lendemain. Ça ne se fait pas. Mais... je ne l'aime pas. Je n'ai jamais aimé Cékia... enfin, si, c'est une bonne amie, mais sans plus. En vrai, si je sortais avec elle, c'était juste pour faire jalouser Kagura. Mais ça n'avait pas marché... peut-être ne m'aimait-elle pas ? Un autre sanglot s'échappai de ma gorge. Je fermai les yeux et laissait mes larmes couler. Soudain, je sentis quelque chose, ou plutôt quelqu'un se coller à mon dos, et un doigt essuyer mes larmes, tandis que l'autre main de la personne me tenait plaquer contre elle. J'ouvris les yeux, surprise, avant de me rappeler d'une chose : je ne suis pas seule dans ma chambre. Mon visage devint rouge de honte, mais je ne pris même pas la peine de me retourner : je savais déjà qui c'était.
"Désolée de t'avoir réveillé, Mistakes...", murmurai-je.
"Chut..." Je sentis le souffle de Mist sur mon oreille, et je frissonnai. "Tu as encore rêvé d'elle ?" Je ne répondis pas, et j'entendis un soupir traverser les lèvres de mon interlocutrice, avant qu'elle ne me serre un peu plus fort contre elle."Arrête de pleurer, s'il te plait... te voir triste me rend triste..."
Je jetai un bref regard au lit qu'occupait Mist, que j'aperçus à peine avec les larmes qui floutaient ma vue. Ce lit là, c'est le lit qu'occupait Kagura, il y a à peine quelques jours. Kagura... la cause de ma tristesse. Je l'ai trompé... elle m'a quitté... Ses longs cheveux bruns lui descendant jusqu'aux fesses, à la fois souples en soyeux, avec ses deux petits mèches bien visible, me manquent. Son visage fin, avec sa peau pâle, abordant des expressions faciales que je comprenais à chaque fois me manque. Ses yeux noisettes, à la fois profonds et d'une extrême beauté, si expressifs et si mystérieux, capables de m'emmener toucher les étoiles et côtoyer les abysses, vivre en enfer et aller au paradis, me manquent. Ses lèvres légèrement rosées, pouvant me faire goûter à une myriade de saveurs, une explosion de bonheur sur ma langue sans même qu'elles ne me touchent, me manquent. Sa voix, douce et mélodieuse, sonnant comme une chanson à mes oreilles, qui peut prendre l'apparence d'une berceuse comme elle peut devenir une chanson triste, cette voix qui m'a dit mes mots qui m'ont coûté tellement chères, me manque. Son corps, le plus souvent vêtu d'un magnifique pull rose et noir en col roulé et d'un pantalon noir, si familiers pour moi, me laissant apercevoir au travers les formes que je désire temps dessiner du bout de mes doigts, serrer contre moi ce magnifique corps, me manque. Elle me manque... Depuis peu, ce lit n'était plus le sien, mais celui de Mistakes. Quand Kagura m'avait quitté, la blonde a bien vu ma détresse, et elle a décidé de venir dormir dans ma chambre, pour me soutenir silencieusement. Et comme elle dormait avec Solfia, maintenant, c'est mon ex qui se retrouvait à dormir avec Sol. Mais dormir avec la brune n'a rien de dérangeant, car elle ne dort quasiment pas de la nuit. (désolée, Sol, mais c'est la vérité T.T).
Mistakes se mis à me bercer doucement, fredonnant une chanson une chanson (Cette chanson). Chaque mots m'arrachaient un sanglots, chaque paroles me coûtaient chers. J'avais tellement envie de m'excuser, mais j'avais peur de sa réaction de Kagura.
"I-il est qu-quel heure ?...", articulai-je entre deux sanglots.
"6h00 du matin."
Aussitôt, je m'en voulu d'avoir réveillé Mist. Je ne servais vraiment à rien, j'étais le pire boulet de l'univers. Je fermai les yeux et me laissai aller sur Mist, qui continuait à chanter. J'avais tellement de chance qu'elle soit là. Tellement... mais pourquoi ne puis-je pas lui rendre la pareille ? Être utile une fois dans ma vie ?
"Mistakes...", reniflai-je en essuyant mes joues inondées, où perlaient l'eau salée, trempant ma couette de tâches mouillées. De toute façon, mes joues vont de nouveau être inondées sous peu. "Je t-t'en supplie... r-retourne de c-coucher..."
"Alors toi aussi, retourne te coucher."
"N-non... j'ai f-faim, j-je vais me che-chercher à manger...", mentis-je.
"Je peux t'accompagner ?"
"C-ça ne sert à r-rien d'y al-allez à deux. On réveillera t-tout le monde."
Elle se protesta pas plus et me lâcha. Je me leva, chancelante sous la centaine d'images qui m'assaillait. Des images d'un ange. J'avais côtoyé un ange, oui. Et j'avais perdu ce même ange. Je me mordis les lèvres pour éviter de laisser échapper un sanglots et j'ouvris la porte, sentant le regard de Mistakes sur moi. Je le refermai assez vite, mais tout doucement pour ne réveiller personne. Je traversai le couloir doucement, faisant bien attention à ne laisser échapper aucun sanglots, me mordillant toujours la lèvre inférieur. Je fis aussi attention à ne pas trébucher sur quelque chose, mes yeux toujours embués mêlés à l'obscurité de la pièce ne me permettait pas de voir très bien. J'arrivais devant la porte menant à la salle principale de notre QG. Le QG des floodeurs. J'ouvris doucement la porte et le ferma ensuite aussi doucement que si elle pouvait tomber au moindre coup de vent. Quand cela fut fait, je laissai le sanglot qui bloquait pas gorge, me laissant le gout salé de la tristesse s'échapper de me lèvres. Personne ne peut m'entendre ici, je peux pleurer en paix. Enfin, c'est ce que je croyais...
"Cerise ?"
Je le tournai brutalement et je laissa échapper un glapissement de surprise : Solfia, les yeux cernés par la fatigue, tranquillement sur le canapé en train d'utiliser son ordinateur, me dévisagea, une expression difficilement déchiffrable au visage _enfin, c'est surtout qu'à cause des larmes, je voyais flou, mais passons.
"Solfia ? Tu ne d-dors toujours p-pas ?", balbutiai-je.
"Toi non plus, à ce que je vois. Ça ne va pas ?"
"T-tu sais que t-tu devrais dorm-mir ?", répliquai-je en évitant la question. "T-tu ne dors q-quasiment pas..."
"Cerise.", dit-elle d'un ton sérieux. "Tu pleures ?"
Je n'osai plus regarder Sol dans les yeux. Oui, je pleurai, et de toute façon, je ne sais pas mentir, alors j'approuvai à contre-coeur d'un signe de tête.
"Ça ne va pas ? Je peux t'aider, tu sais. Je suis là pour ça..."
"N-non. Je n'ai p-pas besoin d'aide. T-toi, t-tu ferais mieux d'al-aller dormir plu-plutôt que de t'inquiéter pour m-moi..", murmurai-je d'un ton pas du tout convainquant. Elle soupira, elle non plus pas convaincu.
"Et puis quoi, encore ? Je n'ai absolument pas besoin de ton autorisation pour m'inquiéter pour toi, et je ne suis pas assez bête pour te laisser seule ici. Tu vas faire une bêtise."
"Je ne suis plus un en-enfant.", rétorquai-je de ma voix fébrile.
"Il n'y a pas que les enfants qui font des bêtises, et il n'y a pas que les adultes qui s'inquiètent pour les enfants. Dis-moi, Cerise, qu'avais-tu l'intention de faire, exactement, à 6 heure du matin, au beau milieu de la nuit ?", me demanda-t-elle d'une voix douce, mais agressive.
"J'allais me ch-chercher à manger.", mentis-je une nouvelle fois, tremblant légèrement.
"Alors ça ne te dérange pas que je reste là ?"
Ne pouvant pas protester, acquiesçai d'un signe de tête, et me dirigeai vers le frigo sous le regard brûlant de Sol. Elle ne m'avait pas interrogé sur la cause de mes pleurs, c'est déjà ça. Je me dirigeai vers la cuisine, et je savais que Solfia me suivait du regard. J'ouvris le frigo, quand soudain, l'air glaciale qui s'en échappa me fouetta le visage, me piquant les yeux et les joues à cause de mes larmes. Il ne restait quasiment rien, à part deux morceaux de fromages, et un verre d'Ice-Tea. Je refermai le frigo en soupirant, ne prenant finalement rien dedans. Pendant un instant, je me dis que je pourrai dire que j'allais chercher à manger, avant de me dire que Sol tiendrait à m'accompagner. Mais je voulais être seule ! Elle m'énervait ! Je serrai mes poings le long de mon corps. Elle n'avait pas le droit de me forcer à rester ici, et j'avais le droit d'avoir mes secrets ! Je me dirigeai de nouveau dans le salon en croisant de nouveau le regard de Sol, surprise. Le torrent de larmes qui coulaient de mes joues s'était tari, et je voyais tout un peu mieux. J'allais dans le placard juste à côté de la télé. Dans le tiroir, il y avait des feuilles blanches, et des crayons. On en gardait toujours... pour Kagura. Mon cœur se serra à cette pensée et de me retins à nouveau de fondre en larme. Pas maintenant, et pas devant Solfia. Je pris un petit paquet de feuilles à carreau, qui se trouvait sous les feuilles blanches, et un crayon, avant de me diriger vers la sortie du QG.
"Où vas-tu ?", me demanda Solfia, surprise.
"Ca ne te regarde pas. J'ai le droit d'aller où je veux, et j'ai me droit de ne pas te le dire."
Avant qu'elle ne puisse répondre, j'ouvris la porte et je sortis, mon paquet de feuilles sous les bras et mon crayon dans ma poche. Malgré le ton un peu sec que j'avais employé avec Sol, je priai pour qu'elle ne se pose pas plus de questions, et ailler se coucher. Mais telle que je la connaissais, c'était peine perdue. Sachant qu'elle se lancerait possiblement à ma poursuite, je me mis à courir, sentant de nouveau les larmes couler sur mes joues. Il faisant encore nuit, et le vent froid et matinal me fouettait le visage, me faisant frissonner, et me piquant mes yeux, ainsi que le passage que dessinait le filet d'eau salé. Je n'étais pas très bien habillé, et j'avais donc assez froid, et pendant un instant, je pensai au pull de Kagura, avant de gémir de douleur, comme si on m'avait frappé. Pendant un instant, je fermai les yeux lors de ma course, avant de ralentir peu à peu et de m'arrêter, au milieu de la rue, gelée, frissonnante. Pas un chat à l'horizon. Je bloquais les feuilles un peu plus et me frottait les avants-bras, mon souffle formant un panache glacé. C'est alors que je me mis à déambuler quelques mètres, avant de m'arrêter devant une maison parmi tant autre, rougie à cause du froid. Je m'excusai silencieusement et j'appuyai avec mon doigt engourdi par le froid sur la sonnette. Je vis lentement les lumières de la maison s'allumer. Ça commença par le haut de la maison, qu devait probablement être la chambre du propriétaire, avant de descendre lentement, jusqu'à ce que la porte, dans un grincement désagréable, s'ouvre, laissant apparaître une fille dont le contour des yeux étaient cernés.
"Cerise ?", bailla la jeune fille.
"Cék-kia. S-s'il t-te plait r-rentrons et j-je t-t'expliquerai...", dis-je, tremblant de tout mes membres.
Aussitôt, elle me laissa passer, et je rentrai immédiatement. Je ne pleurai plus. Elle ferma la porte et m'invita à m'assoir dans le canapé, me disant que j'étais folle de rester dehors par un temps pareil. Elle s'assit sur le canapé en face de moi, l'air un peu moins fatiguée que tout à l'heure.
"Dis, Cerise...", commença Cékia. "A quoi servent les feuilles que tu as là?"
J'hésitai un instant, avant de me lancer : j'étais venu pour ça après tout.
"Je voulais écrire... une lettre..."
"Une lettre ?", s'étonna-t-elle.
"Oui... une lettre, pour Kagura..."
Je tentai du mieux que je pus d'éviter d'éclater en sanglot, me mordant la lèvre inférieur. Je ne pleurerai pas. Pas devant Cékia.
"Mais... tu as divorcé avec Kagu ? A quoi va servir cette lettre ?"
"Justement !", gémis-je. "Elle me manque, Cékia..."
"Dans ce cas, tu peux revenir à elle." Je la regardai, surprise. Quoi ? "Je ne t'en empêche pas. Tu n'es pas ma chose..."
"Elle ne voudra jamais... je l'ai vexé, la dernière fois... je le sais, elle ne voudra plus de moi... plus jamais...", sanglotai-je.
Elle me sourit tristement et s'approcha de moi, s'asseyant près de moi et me prenant dans ses bras, tandis que je me mis à pleurer sur ton épaule.
"Écris ta lettre, au moins. Tu verras bien. Tu sais, si Kagu ne veut pas de toi... je serai toujours là, moi.", dit-elle d'un ton doux, me frottant le dos pour me réconforter.
Oui. Je vais écrire cette lettre. ne sachant pas trop quoi écrire, je décide d'écrire ce qu'il c'est passé, priant pour qu'elle comprenne à quel point je tiens à elle, à quel point je regrette. Si vous lisez ça, c'est que cette lettre est passée entre vos mains. Et j'espère qu'elle passera un jour dans les mains de Kagura, et qu'elle me pardonnera. Même si j'ai peu d'espoir, je ne cesserai de l'attendre. Parce que je regrette. Parce que je l'aime.
Merci d'avoir lu.
(Si cette OS dérange quelqu'un, qu'il me le dise ou se taise à jamais ! //BAM//)