Bonjour !
Ça fait un bout de temps !
Voici la suite de "A+ en lan", que je gardais bien au chaud depuis tout ce temps. Au départ, je voulais la modifier, mais finalement, je vous la donne telle quelle, parce que je n'aurai jamais le courage de la modifier. Je l'ai écrit il y a trop longtemps, je ne suis plus assez dans l'ambiance :/
C'est pas du grand art, mais j'espère que vous apprécierez le divertissement !
Flo'
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- Allez les gars, on lance la première game, vous êtes prêts ?
La voix de Dfg venait de résonner dans mes oreilles et j’exprimai mon approbation en chœur avec les trois autres. Nous étions confortablement installés devant nos écrans, souris à la main, les doigts sur le clavier. J’entendis Chap glousser dans mon casque et je me penchai un peu vers lui pour apercevoir l’écran de son ordinateur sur lequel il pointait son doigt. Il me montrait un Tweet de Narkuss qui, comme à son habitude, le trashtalkais. Il se mit à taper une réponse des plus idiotes tandis que commençait la phase de pick et ban. Je me concentrai enfin sur la partie et j’intimai à Chap de faire la même chose. Il ferma sa page Twitter en râlant avant de nous annoncer le champion qu’il voulait jouer. Nous n’aurions pas de soucis à vaincre l’équipe adverse, j’en étais convaincu et les autres aussi, mais pour se mettre dans le bain, nous faisions tous l’effort de jouer au mieux. La partie se termina sans surprise et nous partîmes serrer la main des vaincus, les félicitant tout de même pour le match.
Nous n’avions que très peu de temps avant la partie suivante et je m’étirai longuement. Dfg discutait calmement avec Brigels à propos d’une erreur qu’ils avaient faites au début du jeu précédent tandis que Melon, de l’autre côté de Chap, regardait son Facebook.
- Eh les gars !
La voix amusée de Chap me sortit de l’étrange mutisme dans lequel je m’étais plongé, fatigué.
- Sardoche nous propose d’être notre coach pour la lan, on accepte ?
- Non. On a déjà Jbzz, on va le vexer si on le remplace si facilement, refusa Melon.
- Oui mais il est pas là ! De toute manière, Sard’ a bien assez à faire, mais ça aurait pu faire le buzz !
- Toujours à essayer de faire le buzz, hein ? demandai-je d’une voix ironique.
Il se tourna vers moi et je pus apercevoir du coin de l’œil le sourire amusé qui avait pris place sur son visage.
- Moi ça m’arrange qu’il ne vienne pas, au moins Chap sera un minimum concentré... soupira Brigels.
Mon voisin se tourna brusquement vers lui. Et Brigels lui fit un petit signe de la main provocateur depuis l’autre bout de la table sur laquelle nos ordinateurs étaient alignés.
- C’est diamant trois et ça parle ? demanda Chap, légèrement piqué au vif, même s’il faisait passer cela pour de l’humour.
- Excuse-moi, mais c’est pas moi qui ait fait attendre tout le monde hier soir parce que « J’ai pas vu l’heure ».
- J’ai encore le droit de parler avec mes amis, non ?
- Oh, les gars, tempéra Dfg, on a dit qu’on arrêtait avec ça, ça peut arriver à tout le monde.
- Bah la prochaine fois, on se casse sans lui, grogna Brigels, visiblement énervé.
Chap allait répondre mais je posai ma main sur son épaule pour l’en empêcher. Ce n’était vraiment pas le bon moment pour qu’une dispute éclate dans la team. Frustré, il obéit à mon ordre silencieux. L’atmosphère était devenue lourde. Notre deuxième match allait bientôt commencer. C’était contre la meilleure équipe de notre pool, nous étions sensés être au maximum. Je réfléchis à toute pompe, avant de me tourner vers Chap, un léger sourire au coin des lèvres.
- Toute façon, j’ai déjà puni Chap pour hier, cette nuit.
Je vis trois, non, quatre ! visages se tourner dans ma direction, légèrement choqués pour certains. Mon voisin me dévisage avant de soupirer.
- Ah, tu parles des patates que tu m’as mises pendant la nuit !
- Ouaip.
- Oh purée Alde, j’ai vraiment eu peur là ! s’exclama Melon, ce qui me fit éclater de rire.
- Ben alors, on a l’esprit mal tourné ?
Il rougit à ma remarque et je ris de plus belle, bientôt suivi par les autres. Les conversations reprirent comme si le malaise plus tôt n’avait jamais existé. Je souris, satisfait. J’avais réussi.
La matinée se déroula sans accroc et nous finîmes en seconde position de notre pool. La lan n’avait pas de retard, c’était plutôt exceptionnel. La pause de midi arriva bien vite et nos ventres se mirent à gargouiller dans des bruits camouflés par le brouhaha ambiant, qui nous forçait à hurler pour nous entendre. Nous décidâmes d’aller manger tous ensemble à l’extérieur. Chap devait aller chercher une souris chez Lrb car la sienne avait des petits ratés qui nous avait valu un baron Nashor. Lorsque je vis son regard légèrement angoissé se poser sur la foule de visiteurs derrière les barrières après que Dfg lui ait proposé de nous rejoindre au Mc Donald, je lui proposai de rester l’attendre, ce qu’il accepta avec joie. Ils partirent donc tous, me laissant seul près des cinq écrans de l’équipe. Je m’amusai à lire mes messages Twitter, je lus quelques informations sur les équipes que nous allions devoir affronter l’après-midi, je regardai aussi où en était l’équipe de Lrb, et puis... Le temps commença à devenir long. Un quart d’heure que je l’attendais. Il m’avait promis de se dépêcher. J’attendis encore. Dix minutes de plus s’écoulèrent et après m’être mis à me demander quel goût pouvait bien avoir ma souris tellement j’avais faim, je me levai pour partir à la recherche de mon ami châtain.
Je me dirigeai vers la table sur laquelle se trouvait la ZrTeam. Il devait bien être par là-bas, de toute manière. Il n’y avait qu’un seul chemin.
Et puis je l’aperçus. Je me stoppai net dans mon parcours. Mes poings se serrèrent. Je laissai mes yeux dévier à ma montre. Trente minutes. Une demi-heure que je l’attendais, mort de faim, et lui, il devisait tranquillement avec Sardoche. Je me mordis la lèvre pour ne pas crier. J’avais envie de lui coller une droite monumentale. Parfois, j’avais vraiment du mal à savoir à quoi pensait cet abruti de Chap. D’un pas décidé, je m’approchai de lui, les épaules légèrement tremblantes de colère. Il allait m’entendre, ce petit imbécile. J’espérais au fond de moi qu’il avait une très bonne excuse, mais mes espoirs devinrent poussière lorsque mes yeux croisèrent les siens. Il attendit que je sois assez proche avant de lancer un :
- Hey, Alde !
Même pas un petit « désolé », rien. J’avais envie de le prendre par les épaules et de le secouer avec vigueur. Est-ce qu’il avait seulement un cerveau ? Je ne répondis pas, me contentant de le fixer froidement.
- J’allais justement venir. Tu sais que Sardoche a...
- Je m’en fous.
Il cligna des yeux, surpris. Ce n’était vraiment pas mon genre de réagir comme ça. Surtout pas avec lui. Mais cette fois-ci, il avait poussé le bouchon trop loin.
- Alde... Ça va ? osa-t-il me demander, prudent.
Ses yeux trahissaient une certaine inquiétude, mais je m’en fichais. J’essayai de moduler le cri de rage qui menaçait de sortir de ma gorge en une simple phrase, froide et contrôlée.
- Ça fait une demi-heure que je t’attends pour manger, mec.
Le reproche parut le surprendre. Bien évidemment, il n’avait pas de montre sur lui, l’imbécile et il avait été trop absorbé par sa conversation avec Sardoche pour se rendre compte du temps qui passait.
- Bon, je crois que je vais le suivre, sinon il va ruiner nos cultures de manioc, dit Chap à son éternel meilleur ami Sardoche, sur un ton léger.
Pour le coup, j’eus réellement envie de lui bondir dessus, mais je me contins. Sans le lâcher du regard, je contrôlai à nouveau ma voix.
- T’es vraiment qu’un connard.
Je le vis se raidir et se tourner vers moi. Je l’insultais très souvent pour rire, c’était un peu un jeu entre nous. Mais là, je pensais vraiment ce que je venais de dire. Il n’était pas capable de voir que j’étais en colère ? Qu’il venait de me planter pendant une demi-heure pour discuter avec un ami avec lequel il avait déjà parlé toute la soirée précédente ? Je me sentais trahi. Parce que j’aurais très bien pu partir avec les autres pour manger plus rapidement, mais j’avais refusé de le laisser affronter seul les viewers qui l’effrayaient.
Je sentis une main se poser sur mon épaule et je revins à la réalité pour voir les yeux de Chap se plonger dans les miens. Ils avaient une lueur étrange. Il me semblait inquiet. Sardoche me regardait comme si j’allais lui bondir dessus à tout moment. Je vis un léger sourire éclairer le visage de mon collègue et j’entendis sa voix légèrement angoissée bien que calme.
- Viens, Alde, on va manger.
Je ne lui laissai pas le temps de commencer son mouvement vers la sortie et me dégageai brusquement. Il me regarda, légèrement surpris.
- Non, j’ai plus envie, crachai-je.
Je m’enfuis dans la direction opposée et il ne me retint pas. Si j’avais été un peu plus sentimental, j’aurais eu envie de pleurer. Mais je ne l’étais pas. J’avais juste envie de cogner quelque chose. Ou quelqu’un.