SAUT TEMPOREL, ÂGE : 19 ans ½ (Kelly) et 18 ans (Clémence, moi)
J'attendais devant chez elle. Elle était en train de se préparer. Cela faisait longtemps qu'on ne s'était vu ni vraiment parlé à part pour prendre quelques nouvelles, depuis sa sortie du lycée, lorsqu'elle a commencé à travailler. Quand mes parents m'avaient demandé ce que je voulais pour mes 18 ans, je leur ai répondu que je voulais la voir et passer une soirée à deux, simplement. Évidemment, j'ai aussi une fête. Fête pour laquelle elle n'avait pu se libérer pour venir. Et je comprenais, là n'était pas le problème. Je ne lui en voulais pas et j'étais même heureuse qu'elle ai trouvé un boulot. Mais là, maintenant, elle était libre et je comptais bien la garder toute la soirée rien que pour moi, sans qu'il n'y ait le boulot ou l'école entre nous. C'était en gros notre premier rencard depuis que nous étions adulte. J'étais... surexcitée... Ouais, c'est totalement ça... Un bruit de porte me sortit de ma rêverie et je me tournais vers la demoiselle qui se tenait dans l'encadrement de porte. Je lui souris, elle me sourit. Elle était toujours aussi belle, si ce n'est plus. Nous nous fîmes un gros câlin de retrouvaille rempli d'émotions avant que me mère ne klaxonna. Oui, oui, ma mère. C'était elle qui nous conduisait au restaurant où nous avions prévu d'aller. Le trajet se passa en silence. Pourtant, je voulais lui dire tellement de choses. J'attendais juste que nous soyons seule. Enfin, elle nous largua devant « El ristorante », un resto italien. Nous entrions et je demandais la table que j'avais réservée. Nous nous asseyions en prenant la carte.
« Comment ça va depuis le temps ? Demandais-je d'un air désintéressé.
-Bien, me sourit-elle. Et toi ?
-Très bien, aussi. Tu travailles toujours ?
-Ouais, c'est crevant ! Et toi ? Ton bac se présente comment ?
-Très bien. J'ai eu des bonnes notes, même en philo ! Faut dire que j'ai un prof pas trop mal.
-T'as de la chance, ria-t-elle. »
Nous continuâmes de parler en regardant distraitement la carte. Je choisis une pizza jambon fromage et elle des pâtes bolognaises. La soirée se passa dans les rires (et les chants //PAF//). Nous nous racontions tout ce qu'il s'était passé ces derniers temps. Lorsque nous partions, après que j'eus payé, ma mère était revenue nous chercher. Elle la déposa avant -forcément- et nous nous fîmes encore une fois un énorme câlin et un bisou avant que je ne retourne à ma voiture en souriant, non sans lui jeter un dernier regard.