A l'instant je viens de ressentir de la colère envers mes amis,
En réalité je suis juste vert de jalousie ;
Vert comme ces haricots à bas prix que j'avais à table,
avec un bout de viande dur et immangeable,
Que ma mère me forçait à avaler,
juste une excuse pour me gronder.
J'étais énervé et satisfait que mes amis n'aient jamais connus ces sacs
[poubelles de vêtements donnés,
Où tu devais choisir un vieux t-shirt démodé et un jeans usé qui te déplaisaient.
J'étais haineux et heureux qu'ils n'aient jamais, à la fin du mois, ouvert leur
[frigo,
pour ne rien y trouver d'autre qu'une bouteille d'eau.
Qu'ils n'aient jamais ouvert leur placard en quête d'un goûté,
Et n'avoir droit qu'à des cracottes périmées.
On manquait de nourriture par contre, on avait toujours assez de tabac.
Dommage que je n'en avais pas d'utilité vu que je ne fumais pas.
Et encore, je n'ai pas évoqué cet hiver où le feu nous a lâché.
Au moins j'étais content d'aller à l'école mais nos hamsters sont mort frigorifié.
Épouse qui tu veux, invite qui tu veux et héberge qui tu veux,
mais tu ne m'obligera pas à accepter des enfoirés comme eux.
J'essaie d'éviter de ma rappeler ces squatteurs qui sont resté cinq longs mois.
Ils ont tout dévasté et même cassé mes jouets, je ne me sentais plus chez moi.
Ces mauvais souvenirs et cette haine, je te les dois,
Tu les a invité et laisser faire, tout est à cause de toi !
Merci pour ma propre chambre mais au lieu de m'engueuler,
si tu voulais que je range, t'avais qu'à m’acheter du mobilier.
Au moins, j'avais un endroit où continuer à m'isoler,
Surtout quand t'insultais mon père et disais vouloir te suicider.
Avec toi, on a toujours manqué d'argent mais je me suis toujours demandé ;
Qu'est-ce que t'en a fait, où est-il passé ? Surtout celui de mon livret.
Quand j'étais sur le point de me barrer, t'essayais de m'acheter.
T'as commencé à délaisser ma sœur pour moi, celui que t'as toujours moins
[aimé.
C'est pour ça que t'utilisais le chantage affectif et que tu me commençais à me
[donner.
Mais c'était déjà trop tard, tu nous avais déjà perdu, tout le monde te le disait !
Je ne me suis pourtant jamais aussi bien portés,
que depuis que j'ai arrêté de te parler.
Je ne suis plus la petite fille seule et larguée,
je suis devenu un adulte fort et bien entouré.
Ma colère. 22 mars 2018.
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Il y a dans mon être,
un coron abritant une famille,
et beaucoup de non-dits,
et de colères et de rancunes.
Il y a des choses
que je ne t'ai jamais dites,
et que je ne te dirai jamais.
C'est de ta faute.
C'est de ta faute si je ne veux rien te dire.
Je veux te jeter ce que je ressens,
à la gueule, comme un crachat,
mais je ne veux plus,
ni te voir, ni t'écrire, ni te dire.
J'ai faim.
J'ai froid.
Je me sens seul.
Je me sens négligé.
Je souffre à cause d'eux.
Je souffre à cause de toi.
Arrête de dormir.
Arrête de fumer.
On se moque de moi à cause des vêtements
qu'on t'a donné et que tu me force à porter.
Il y a d'autres choses
que j'ai à te dire,
et je ne les dirai jamais.
C'est de ta faute.
C'est de ta faute si je les ai oublié.
C'est comme si ma mémoire s'était effacée.
C'est comme si mon être voulait tout refouler.
J'ai l'impression d'avoir perdu mon enfance.
J'ai l'impression d'être né adolescent.
Il y a dans mon être,
un coron abritant une famille,
et très peu de souvenirs,
mais beaucoup de colères et de rancunes.
Il y a des choses à dire. 27 septembre 2019.