Résumé du dernier chapitre :
Cello est partie à Venise après l'apparition de Nizzy pour aller chercher les boucles d'oreilles clé de fa. Elle s'est rendue au concert de M. Musiconni, le mystérieux chef d'orchestre.
Les spectateurs applaudissent. Je suis sûre que si je hurlais quelque chose, personne ne m'entendrait. J'attends les boucles d'oreilles clé de fa. Le piano...il se met à briller ! Enveloppés par une bulle scintillante, les bijoux en forme de clé de fa surgissent au dessus de l'instrument. Ils se dirigent vers Musiconni, qui les regarde avec fierté. Puis soudain, les boucles d'oreilles se dirigent vers le public. Elles me survolent, continuent leur trajectoire vers une fille aux cheveux châtains. Elle se met à briller d'une lueur que je ne reconnaîs pas. La fille ferme les yeux, confiante. Les spectateurs ont l'air effrayé. En même temps, ce n'est pas tous les jours qu'on assiste à ce genre de spectacle ! Moi pour ma part, j'avoue être un peu déçue et jalouse. J'espérais au fond de moi qu'elles me reviennent, moi l'élue du chant. Soudain, une voix rompt le silence. C'est Musiconni qui pointe du doigt la fille avec rage et haine. Il hurle quelque chose en italien et tous les violonistes lâchent leurs instruments, bousculent les altistes et se ruent à la poursuite de la fille. Je me tourne dans sa direction, mais elle a disparu. Elle a déjà filé ? Elle est rapide. Remarque, les violonistes ont l'air bien décidé à les avoir, ces boucles d'oreille. Je devrais peut-être l'aider...parmi la panique générale, je traverse le public en courant. J'aperçois la fille qui court sur le trottoir à côté de l'eau. Ça c'est un coup à tomber. Soudain, elle disparaît. Elle grésille, se brouille, comme une image d'ordinateur. Elle serait invisible avec quelques défaillances ? Les violonistes me passent devant, sans me remarquer. J'hésite à aider cette fille...si elle a des pouvoirs, elle peut se débrouiller sans moi, non ? Une petite voix dans ma tête me murmure qu'elle a besoin d'aide. Je hais ma conscience.
-Ultramecano ! je hurle.
Des ondes noires s'échappent de ma main et tombent sur l'ennemi avec un bruit sourd. S'ils ne sont pas morts, la plupart des violonistes sont inconscients. Je les enjambe tout en courant pour rejoindre les autres. Je tourne à droite. Un musicien prononce quelque chose et un serpent ailé se dirige vers moi. J'utilise Parabellum et le serpent se dissipe dans une pluie dorée. Heureusement qu'ils sont moins forts que moi, sinon, je serai sans doute déjà morte. J'aperçois l'image de la fille se troubler pendant quelques secondes avant de redevenir invisible. Les violonistes s'arrêtent à une intersection sans savoir où elle est partie. Je les double et prends à droite. Avec ma veine elle sera partie à gauche...ah non ! Ma malchance me mène à un cul de sac, avec les musiciens derrière moi. En plus en reculant je sens que j'ai heurté la mystérieuse fille invisible. Reine des truffes que je suis. Soudain, nous basculons vers le mur derrière nous que nous traversons comme si c'était de l'eau. Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas, ces temps-ci. Mais avec la magie, il faut savoir se dire "Pourquoi pas ?"
* * *
Derrière le mur, je sens les violonistes taper avec force. La jeune fille qui nous a sauvées est blonde. Elle porte un débardeur bleu ciel surmonté d'un gilet blanc et une jupe bleu turquoise. Elle sert dans ses bras la fille choisie par les boucles d'oreilles. Elle la relâche et s'inquiète.
-Ça va ? Tu n'as rien ? Je t'avais dit de ne pas y aller ! Tu n'en a fait qu'à ta....
-Ça a marché ! la coupe l'autre en ouvrant son sac et lui montrant les bijoux. Les boucles d'oreilles m'ont choisie !
Notre sauveuse reste bouche bée, partagée entre l'extase et l'excitation, puis me pointe du doigt d'un air haineux.
-Au fait c'est quoi ça ?
"Ça, mademoiselle, c'est une personne qui a tenté de sauver ton amie alors qu'elle aurait très bien pu la laisser crever, hein..."
-Je ne sais pas, explique la brune. Elle m'a couru après et s'est attaquée aux violonistes. Je ne sais pas ce qu'elle me veut.
"Surtout, faites comme si j'étais pas là..."
-Heu...je peux en placer une ou c'est trop vous demander ?
-Fais comme chez toi...cracha la blonde.
-Je m'appelle Cello. Je connaissais l'existence des boucles d'oreilles clé de fa et j'avais besoin de l'une des deux pour faire résuciter mes amies.
-Et qu'est-ce qui te fais croire qu'on va te les céder aussi facilement ?
-Calme toi Titi...bon alors elle, Cello, c'est Loodivine, mais tout le monde l'appelle Titi, et moi c'est Cherry. Je ne sais pas comment tu connais ces bijoux mais on en a tout aussi besoin que toi, et sûrement même plus.
Je ne leur tends pas la main car je sais qu'elles ne la saisiront pas.
-Vous parlez...français ?
-Oui on est françaises mais c'est une longue histoire. m'explique Cherry.
-Et comment ça sa fait que vous ayez des pouvoirs ?
-Parce que tu pensais être la seule ? me nargue Titi. Ils ont été dévoilés lors du test, mais n'étaient pas ceux attendus par les terroristes, alors on a été emprisonnées jusqu'au jour de la "délivrance".
-Mon père est mort et la sœur de Titi n'a pas survécu à la tragédie. Nous pensons que les boucles d'oreilles clé de fa peuvent les faire revenir.
-Vous avez vu mes boucles d'oreilles ? leur demandai-je en faisant tinter mes deux bijoux. Ce sont les boucles d'oreilles clé de sol. Leur pouvoir n'est pas assez grand pour faire résuciter. Je vous propose d'échanger une de mes boucles d'oreilles clé de sol contre une de vos boucles d'oreilles clé de fa, et avec leurs puissances réunies nous pourront réaliser ce rêve.
-Je te dirais oui si les boucles d'oreilles te choisissaient. Si elles te refusent, tu risques gros.
-Je m'en fiche, je suis prête à n'importe quel sacrifice.
-Même si tu dois y perdre...ta voix ?
-J'ai besoin de ma voix pour les faire réssuciter. Alors tout sauf ça.
Cherry me tend une des deux boucles d'oreilles et j'essaie en vain de l'attraper. On dirai qu'il y a une bulle en verre autour du bijou.
-Tu as de la chance. Normalement tu aurais dû perdre quelque chose qui t'es précieux. me rassure Cherry.
-Comment ça se fait qu'elles t'acceptent, toi ?
-C'est moi qui ai écrit cette partition. Honnêtement je m'y attendais.
Je reste sceptique face à cette nouvelle. Elle doit avoir mon âge ! C'est...c'est incroyable ! Moi qui sait à peine ma gamme de do...elle et son acolyte me regardent d'un air fier. Je me gratte la nuque d'un air embarrassé. Personne ne dit rien pendant un longue minute, puis je décide de rompre le silence.
-Je souhaite retenter l'épreuve que m'inflige la clé de fa.
-À quoi bon ? dit Titi. Tu sais très bien que de toute façon elle te rejettera comme la dernière fois.
-Justement non. J'ai compris quelque chose qui me manquait avant.
Cherry, sans un mot, ouvre la main sur sa boucle d'oreille. Je m'approche de la clé avec un petit sourire. Une vague de chaleur agréable m'envahit. Je suis sûre que je l'aurais prise si quelqu'un n'essayait soudainement d'enfoncer la porte de la pièce où nous sommes de manière brute. Titi nous saisit Cherry et moi et fonçe vers le mur, certainement pour le traverser. Malheureusement, elle se le prend en plein front. Elle pousse un glapissement de douleur et sert les dents pour ne pas hurler.
-Je...je ne peux plus utiliser mon pouvoir ! se lamente-t'elle.
-Quoi ? s'étonne Cherry.
Je comprends que Cherry essaie de devenir invisible face à cette nouvelle, sans succès. Soudain, la porte jaillit de l'encadrement et un type baraqué, le mot est faible, surgit en hurlant. Il assome Titi d'un simple coup de poing sans qu'elle n'ait rien vu venir. Cherry pousse un cri strident et plaque ses mains sur sa bouche. Le type, ou plutôt le monstre saisit Titi, inconsciente, et la met dans un sac en toile. Cherry lui envoie un coup dans le ventre. Je suis sûre que si une mouche avait percuté ma poitrine, ça aurait fait le même effet. Il n'a même pas flanché. Il prononce quelque chose et Cherry se prend la tête et pousse des hurlements. Que lui a-t'il fait ? En tout cas, la jeune fille s'évanouit en stoppant net son cri. Je suis effrayée. Aucune de mes attaques ne semblent vouloir fonctionner, et je ne tiens pas à connaître la raison des hurlements de Cherry. Il tente de m'assomer à mon tour mais j'évite son coup. Le type balance le sac contenant Titi à l'autre bout de la salle et retrousse ses manches avec un sourire narquois. Il crie quelque chose et je suis projetée sur le mur. Je n'ai pas l'impression de m'être cassé quelque chose, mais j'ai horriblement mal, et n'arrive pas à me relever. Ensuite il pronoce autre chose -la même que celle qui a tant tourmenté Cherry, et soudain repassent dans ma tête tous les moments douloureux de mon existence. Le jour où Epona est tombée d'un arbre et s'est cassé le dos. Il a fallu plus d'un an pour qu'elle puisse à nouveau marcher. Rien que cette simple pensée me donne envie de pleurer. Je n'ai rien pu faire pour elle ce jour, je me sentais si...faible. Le jour où j'ai entendu le message qui allait changer ma vie à la radio. La fois où j'ai assisté à l'enterrement des sœurs d'Epona. Et enfin tous les moments de solitude et de rejet que j'ai pu éprouver. J'ai mal à la tête, comme si on la compressait de l'intérieur. Je veux m'évanouir comme Cherry pour ne plus avoir à assister à tous mes malheurs passés. Puis soudain, plus rien. Le noir absolu. Le noir, la solitude, et le rejet.
* * *
Il fait noir. Je pourrais penser que je dors toujours mais je me pince et la douleur est bien réelle. Ma vue ne s'habitue étrangement pas à la noirceur de l'endroit. Je crois que je suis allongée dans un lit, je sens un matelas en dessous de moi. Je descends du lit, je suis pieds nus sur du carrelage. C'est froid. J'avance un petit mètre les mains en avant, sans trébucher, puis je frôle quelque chose. C'est rond et froid, comme un tube. Un barreau. J'entends des bruits de pas, puis plus distinctement deux personnes qui parlent. Je ne comprends pas ce qu'ils disent, c'est de l'italien. Je retourne dans mon lit en sautant, j'ai failli m'écraser sur le sol. Je sens un regard sur moi. Il y a un blanc, puis un des deux prend la parole. J'entends mon prénom dans sa phrase. Qu'est-ce que j'ai fait encore ? Et puis comment ils peuvent voir dans le noir ? Peut-être qu'ils ont des lunettes infrarouge. Ils ouvrent la porte de ma cellule, j'entends un bruit de trousseau de clé. Un des deux me prends dans ses bras, j'hésite à lui donner un coup de poing. Je ne sais pas à quoi il ressemble, s'il est plus costaud que moi, s'il a des pouvoirs, et pour couronner le tout, je ne vois rien. Ça fait environ deux minutes que je suis transportée dans le plus infini des silences. Je suis délicatement déposée sur une table, on m'attache pieds, mains et cou. Soudain, ils allument la lumière. Mes yeux me brûlent, j'arrive à peine à les entrouvrir. Toutes les images que je vois sont floues. Je distingue une silhouette d'adulte, et une autre d'enfant. Puis soudain, comme si mes yeux voulaient tout à coup identifier les deux personnes face à moi, ma vision redevient nette, puis je vois. Et je suis terrifiée par ce qui se déroule sous mes yeux.
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Dim 7 Sep - 16:50
des émotion des surprise et du sadique! J'adore 
