PDV Mira à lire avec cette musiqueMes yeux noirs se tournèrent vers le miroir, et un long combat intérieur s'introduit en moi. Je laissai mon regard dévier sur les cheveux châtains de mon reflet, qui tombaient en de légères boucles sur les côtés de mes clavicules. J'avais utilisé mon fer à friser rien que pour l'occasion de ce soir, car les filles m'y avaient obligée. Ma peau légèrement mat brillait un peu à la lumière de la chambre, et je vis bien les rondeurs de mes joues que je n'aimais pas vraiment. Le mascara et l'ombre à paupière gris clair que j'avais mis renforçait mon regard sombre, et me donnait l'air un peu plus adulte.
Je portais un simple débardeur blanc, où figurait le dessin d'une plume avec une grande écriture «liberté» écrit dessus, surmonté d'une veste noire totalement faite de cuir à manches courtes. En tant que bas, je portais un jean bleu foncé slim, qui me collait totalement à la peau, et qui était très légèrement délavé.
Mes vêtements collés à ma peau moulaient presque à la perfection mon corps plutôt mince, ma poitrine ni trop généreuse, ni pas assez, mon ventre plat, et mes fesses plutôt rebondies.
Cette tenue? Oh, ce n'était absolument pas moi qui l'avait choisie! Jamais je n'aurais osé m'habiller ainsi de toute ma vie, croyez-moi...
Mon regard se détachant de la glace, il se tourna immédiatement vers deux jeunes femmes au sourire béat.
La première avait des cheveux bruns foncés, qui lui tombaient un peu plus bas que les épaules, et qui entouraient son visage plutôt rond d'habitude, mais, qui, ce soir, étaient regroupés en une queue de cheval haute, mettant en avant ses magnifiques yeux d'un vert forêt mélangé de kaki. Sa peau était assez pâle, et on pouvait y voir les reflets verdâtres de la pierre précieuse pendant au bout d'une ficelle blanche qui brillait de milles feux. Elle portait un haut gris, que nous avions choisit ensemble, aux manches évasées qui tombaient sur ses épaules et se dirigeaient jusqu'à ses coudes. Elle n'avait pas voulu se séparer de son short habituel, ce qui faisait qu'elle était presque totalement habillée de vert. Elle, c'était Epona.
La seconde, quant à elle, était de taille plutôt conséquente, car la brune lui arrivait à peine à la joue. Elle avait de longs cheveux d'un châtain clair chatoyant, alors qu'elle avait des yeux, qui, actuellement me sondaient de haut en bas, de leur couleur bleu clair, tel une flaque d'eau, extrêmement foncé, presque translucide. Elle avait, elle aussi, une peau plutôt pâle, qui s'accordait vraiment bien avec tout le reste de son corps. En ce moment, elle avait opté pour un haut débardeur blanc simple, et une jupe noire qui remontait sur ses hanches, les lui tenant à l'aide d'un élastique épais caché sous un tissus, alors qu'elle lui tombait environ au milieu de ses cuisses. En dessous, elle portait un bas grésille, très fins. Cette jeune fille se prénommait Nayara, et elle avait été la première que j'avais commencé à apprécier.
«Mais regardez-moi trente secondes, j'ai l'air d'une fille dont le prénom et le numéro se retrouve sur la porte des toilettes en boite de nuit, dis-je en montrant ma tenue du doigt.
-Oh, ne racontes pas de bêtises, veux-tu?, me réprimanda la jeune brune.
-Tu es magnifique, tu vas faire des ravages!
-Et si je ne veux pas, justement?, dis-je en leur lançant un regard décisif.
-Alors là, jamais je ne laisserais un tel chef d'oeuvre passer à la trappe miss, alors tu vas me faire le plaisir de ramener ton joli petit cul avec nous jusqu'à la grande salle, et faire la fête avec nous!, dit Epona en croisant les bras sur sa poitrine, et en me lançant un regard presque noir.
-Mira, c'est simple, si tu ne viens pas, nous non plus, répliqua lors Naya, un regard brillant me sondant de nouveau.
-OK, c'est bon, vous avez gagné, dis-je en soupirant.»
Elles poussèrent une sorte de cri de joie, et, tout sourire, me sautèrent dessus pour un câlin collectif. Je ris un peu, et les serrai fortement contre moi. Mes amies, je ne les connaissais que depuis peu de temps, mais elles comptaient déjà comme des sœurs pour moi.
Elles me prirent toutes deux par le bras, et me tirèrent hors de la chambre, alors que je levais les yeux au ciel, et les suivis de mon plein gré.
Une fois dans le long couloir, qui menait à l'aile centrale et principale, nous entendîmes alors la musique taper fortement dans nos tympans. Je n'avais jamais vraiment été habituée à avoir autant de son d'un seul coup, et dus poser mes mains sur mes oreilles pour ne pas avoir un horrible mal de crâne.
Lorsque nous entrâmes dans la bulle, mes yeux se portèrent immédiatement au plafond. Je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi beau... Il semblait qu'il y a avait un mécanisme permettant d'ouvrir le métal gris habituel sur du verre, et, par ce fait, nous pouvions voir l'eau sombre par la nuit, ainsi que les quelques lueurs des étoiles dans le ciel. Je n'avais que très rarement vu un si beau paysage...
Lorsque je baissai de nouveau mes yeux, un large sourire dessiné sur les lèvres, je vis que la grande pièce était, elle aussi, totalement décorée de multiples lumières bleues, qui ornaient les murs en de grosses boules lumineuses. Les nappes des tables rondes qui contournaient la piste de danse étaient de couleur grises. Autour, les buffets remplis de plusieurs mets plus à l'air plus délicieux les uns que les autres.
«Mira, je proposes que l'on aille directement sur la piste, j'ai envie de danser, ça faisait terriblement longtemps que je n'avais pas pus le faire!, me crias Epona par-dessus la musique.
-Si tu veux, mais... Je ne sais pas danser, dis-je alors qu'elle me tirait par le bras.
-Pas grave, je vais t'apprendre, suffit que tu fasses comme moi, ria-t-elle.
-D'accord!»
Elle m'amena environ au milieu de la piste, et se mit à bouger lentement ses hanches, ainsi que sa tête, faisant voleter ses cheveux bruns derrière elle. Je ris un peu nerveusement, comment étais-je censée bouger ainsi?
«Hé, regardes, tous les autres font pareil, vas-y!, me dit-elle d'un ton rassurant.»
Elle venait de se pencher vers mon oreilles, et posa ses mains sur mes hanches pour me faire comprendre qu'il fallait que je suive le mouvement des siennes. Acquiescent timidement, je répétais tous les gestes de son corps, alors que nous dansions presque collée l'une contre l'autre. Plus loin, je vis au dessus de l'épaule de la jeune brune Nayara parler avec quelques Inverses, et souris un peu.
Je savais que nous aurions pus croire des choses étranges sur moi et mon amie, mais je m'en fichais, qu'ils croient ce qu'ils veulent s'ils le souhaitent. Je ne faisais que m'amuser, et c'était le seul but de cette soirée, après tout. Je posai mes mains sur la taille de mon amie, prenant doucement confiance en moi, et décidais de prendre un peu plus en main notre danse sur cette musique plutôt tonique.
Alors que nous nous amusions depuis bientôt quelques minutes, je vis le regard vert de mon ami s'arrêter sur un point bien précis dans la fête. Tournant légèrement la tête, je vis qu'elle observait en fait notre instituteur, Léo, et me tournai vers elle, un sourire narquois aux lèvres. Elle me fit un regard noir, alors que je ris aux éclats.
Je me penchai légèrement sur son cou, et, chuchotant à moitié, étant donné le bruit, dis:
«Si tu veux, je te laisses aller le voir.
-Non, je ne vois pas pourquoi j'irais le voir.
-Ne me dis pas qu'il ne t'attire pas, dis-je en lui lançant un regard inquisiteur après avoir reculé un peu.
-Oh, mais n'importe quoi! Dès qu'on regarde quelqu'un, on est censé être attiré par cette personne?
-Non, mais dans le regard que tu lui a lancé, oui, dis-je, un sourire narquois aux lèvres.
-Oh, mais tu peux être énervante quand tu t'y mets, râla mon amie.
-Je sais, je sais, mais fais moi le plaisir de bouger tes petites fesses et d'aller le voir! Sinon... J'ai pas encore de sentence, mais ça peut venir, dis-je en riant un peu d'un air sadique.
-C'est bon, c'est bon, t'as gagné! Mais je vais pas le voir comme ça et lui dire un truc bidon, comme «Hé, salut, tu te souviens de moi? J'étais la fille terrorisée dans la cabine du sous-marin. Ah, bon, pas grave, on peut faire connaissance?»
-Hé, arrêtes, suffit d'être normale, tu sais?
-J'ai jamais eu que des amis masculins, donc j'ai peur de ne pas être assez «féminine».
-Tu l'es, crois moi, aller, maintenant vas-y, sinon je te donne un coup de pied pour que tu y ailles!»
Je la vis me faire un petit sourire, avant de partir d'un pas lent vers le jeune blond qui était apparemment seul pour l'instant. Je me tournai sans plus de commentaire vers la foule, voulant rejoindre Naya, mais je me retrouvai engloutie sous une énorme horde de gens qui dansaient et bougeaient les uns contre les autres.
Me trouvant ainsi collée entre une grande demoiselle eux cheveux noirs et aux yeux gris/bleus et un autre jeune homme aux cheveux châtain et aux yeux couverts de lunettes de soleil vertes... OK, j'avais du temps avant de pouvoir m'en sortir!
PDV Ectalite à lire avec cette musiqueLa musique me tuait les tympans à petits feux, je n'en pouvais plus, ma tête allait exploser. Autour de moi, je voyais Izzy courir un peu partout, me supplier de faire tel ou tel chose, et rire un peu pour tout et pour rien. Le mot d'ordre pour elle avait clairement été l'amusement. Je n'avais pas l'humeur de sourire, ni même de rire, et donc m'amuser ne faisait pas partie de mon cerveau. Je regardais les autres danser, et bouger au rythme de la musique, pendant que, moi, mon regard était totalement livide, comme si j'avais perdu une partie de mon âme.
Je savais que j'étais responsable. De tout. Absolument tout. Si cet enfant était mort, c'était de ma faute. C'était moi qui l'avait frappé, moi qui avais visé vers son ventre, moi qui avais oublié de ne surtout pas viser cette partie du corps de Nine. La nouvelle c'était très vite répandue, et je savais que l'on me regardait souvent d'un mauvais œil dans les couloirs, mais je me contentais d'ignorer tout cela, car je savais que ce n'était pas utile de se sentir encore plus coupable que je ne l'étais déjà.
Même mon meilleur ami, Fri, ne m'adressait plus la parole, et je comprenais largement pourquoi, à vrai dire. J'avais tué son enfant, affaibli sa petite amie, et elle était maintenant tremblante et sanglotait à longueur de journée dans son lit.
Izzy avait beau me répéter à chaque fois que tout allait bien, qu je n'étais pas fautif, que je n'avais pas besoin de culpabiliser, et que Nine aussi était fautive, d'un certain côté, étant donné qu'elle avait insisté pour se battre contre moi.
Mais, malheureusement, j'avais toujours été du genre à se sentir coupable pour absolument tout, et, cela, depuis sa naissance.
Pour la énième fois de la journée, j'enfonçai mon visage dans mes mains, mes sanglots reprenant lentement. Je vis les sourires de ma chérie, et me défendis de pleurer de nouveau devant elle.
«Izzy, je vais aux toilettes, ne t'inquiète pas pour moi, je reviens, promis.»
Je me levai lentement, en posant mes mains sur la table, et en lançant un regard, qui, j'espérais était convainquant, vers la jeune femme aux cheveux bordeaux. Elle paraissait inquiète pour moi, et je lui fis un sourire rassurant.
«Tu es sûr que tout va bien?, me demanda-t-elle avec un regard peu convaincu.
-Oui, oui... Ne t'inquiète pas, j'ai juste besoin de... Enfin, des besoins naturels, prétends-je.»
Elle fronça les sourcils, et, voyant qu'elle allait répliquer, je me penchai vers elle, et lui embrassai chastement le bout des lèvres, avant de me retourner, et de partir à pas plus ou moins rapides.
Une fois dans la pièce peu éclairée, et totalement vide, j'ouvris le robinet et fis couler l'eau dans le creux de mes mains, afin de la déverser sur les plis de mon visage et de me relaxer comme je le pouvais.
Soudain, j'entendis le bruit de lourds pas dans mon dos, et me tournai vers l'endroit d'où cela provenait. Je vis des chaussures jaunes qui passaient près des portes aillant un léger trou à leur bas. J'entendais un bruit de métal racler sur les briques rouges qui constituaient le carrelage, et vis derrière ces pieds la pointe d'une lame qui touchait le sol, d'où ce bruit horrible.
Prenant peur, je reculai un peu, l'eau dégoulinant sur mon visage passait sur mes yeux de manière à me flouer la vue et à ce que je ne vois plus vraiment ce qui m'entourait.
Le tambourinement de mon cœur contre ma cage thoracique me faisait atrocement mal, et j'avais l'impression qu'il allait transpercer ma chair dans un bain de sang pour m'ôter la vie. Les battements du sang contre mes tempes me donnait un mal de crâne immonde, et je savais que mon rythme cardiaque n'était qu'un mauvais présage.
Je sentis comme une blessure des plus profondes me transpercer le corps et surtout l'âme lorsqu'une touffe de cheveux châtains apparu au coin de la pièce, et que je reconnus les yeux de glace de mon presque frère.
(Cette musique à partir de maintenant)
«Frigiel... Qu-que fais tu avec une épée dans... Des toilettes?, demandais-je, la voix tremblantes.
-J'attendais que tu sois isolé, Ecta...
-Tu... N'oseras pas...
-Si. Tu as bien osé, toi. Tu as enlevé mon seul espoir depuis six mois, et tu crois t'en sortiras ainsi? Tu es bien trop naïf, mon cher...
-Mais... Nous sommes meilleurs amis, non?
-Tu as brisé cette amitié dès que tu as entré ce poing dans le ventre de Nine!
-Je ne voulais pas, si je pouvais revenir en arrière, je le ferais, sans aucun remord! Je m'en veux tellement Frigiel, je m'en veux horriblement, si tu savais à quel point... J'ai voulus aller voir ta petite amie, hier, mais on m'en a empêcha, on m'a forcé à sortir, en me disant qu'aucune reconnaissance n'était possible.
-C'est normal, c'est moi qui leur ai demandé de faire cela. Tu m'as enlevé mon enfant, je ne te laisserais pas enlever mon cœur. Pas la deuxième partie, il en est hors de question.
-Je... Je n'aurais jamais pus la tuer...
-Tais-toi! Je ne veux plus t'entendre! Tu es trop idiot, tu penses vraiment que je vais croire en ce vulgaire débit de paroles sans queue ni tête? Oh, détrompes-toi... Si tu savais combien j'aurais aimé te faire souffrir, comme toi tu l'as fait... Mais, si je le fais, tu hurleras, et cela amènerait tous les autres... Je t'interdis de crier, Ecta, sinon, je nierais, et on te prendra pour un fou, jusqu'à ce que je puisse enfin te tuer de mes propres mains.
-Tu aurais le sang de ton frère sur les mains! C'est vraiment ce que tu souhaite?
-Ah, vraiment? Tu n'es plus mon frère, Ecta, et tu ne le seras plus jamais, je sais que cela est compliqué pour toi, mais je n'en peux plus, de ta jalousie constante. Que dira Izzy, en te voyant? En voyant ton corps, dans une marre de sang écarlate, en voyant tes yeux livides, en sentant ton cœur arrêter de battre, et... En voyant ta mort en direct, sous ses yeux. Oh, ne t'inquiète pas, je ferais tout pour qu'elle reste heureuse, elle ne mérite que ça, une vie sans toi, sans un meurtrier!»
Mon cœur sembla s'émietter dans ma poitrine. C'était trop dur, de voir les mots ainsi s'aligner devant mes yeux, de voir la vérité en face, de savoir que, oui, j'avais tué. Oui, j'étais un monstre, un être horrible, immonde, qui ne mérite le pardon de personne. J'étais un meurtrier sans nom, qui, de toute évidence, n'en méritait aucun, tellement j'étais ignoble.
Le châtain se rapprocha de moi, et, je vis enfin toute la rage que dégageait son corps. Je reculai de plus en plus, mon dos heurtant ce mur froid, qui m'avait paru si loin, il y a à peine quelques instants. Je le vis s'approcher de moi, un grand sourire sadique dessiné sur ses fines lèvres. Son épée se leva vers moi, alors que mes lèvres tremblaient de terreur. Je mis ma main sur ma taille, par pur réflexe, tentant de prendre une dague, qui se trouvait d'habitude à cet endroit.
«Ne cherche pas, je te l'ai enlevé, par pure précaution... Tu ne pourras ainsi pas te défendre, c'est mon seul but, car je ne comptes pas me blesser pour rien... Je refuses que tu te défende pour une cause perdue.
-Ce n'est pas fair-play, tu n'a jamais été comme cela, d'habitude. Je ne te connais pas ainsi, Frigiel.
-Je n'en ai rien à faire, tout ce que je veux, c'est ta mort! Et tu vas mourir, tout simplement!
-Non, non... Il y a des gens qui comptent à moi... Non?
-Non, plus personne ne tient à toi, mis à part cette femme aveugle. Tu ne sais pas combien je te hais, je serais fier de porter ton sang. Je serais surtout fier de la ramener sur le droit chemin...»
Je sentis la terreur s'emparer de moi, ainsi qu'une goutte de sueur couler le long de mon dos. Cela n'était explicable par aucune chose logique. Mes mains étaient moites, et je savais que je vivais mes dernières minutes. Je baissai lentement les yeux vers mes pieds, tombant à genoux dans un moment de faiblesse. Comment... Comment en étions-nous arrivés là?
Je ne pouvais pas admettre que tout était de ma faute, que j'étais faible, que je le serais toujours, et que je l'ai toujours été. Je mis mes mains sur mes yeux, alors que je refusais de montrer à Frigiel ces larmes qu'il voulait tellement voir. Car, je le savais, il était assez horrible pour le souhaiter. Je relevai mes yeux d'un air déterminé, lui lançant un regard noir.
«Jamais, jamais je ne te laisserais le plaisir de me voir souffrir. Même mentalement. Je le jure.»
Je le vis serrer les dents, et une montée de rage sembla prendre possession de son corps tout entier. Il me prit par le col, posant violemment sa main contre mes lèvres pour me faire taire, et rapprocha nos visages. Si ses yeux pouvaient lancer des éclairs, je serais déjà mort, c'était certain. Je sentis alors la lame de son arme se poser sur mon torse, à l'endroit exact, où, derrière cette chair, se trouvait mon cœur battant. Sûrement ses derniers, d'ailleurs.
«Je suis sûr.. Qu'il y a un autre moyen... Frigiel..., articulais-je difficilement.»
Il rit d'un rire jaune, et je me figeai de terreur. On aurait dit un être machiavélique, qui se nourrissait de souffrance, de sang, de chair, de vitalité. Je savais que tout était fichu, que je vivais mes derniers instants. Une question subsistait, pourtant : Pourquoi allait-il aussi lentement? En aucun cas ce que j'endurais n'était lié à la souffrance...
Un fin sourire narquois se dessina sur ses lèvres, et je sentis une pression nouvelle s'exercer sous le poids immonde de l'épée. Oh, oui, je sentais qu'il voulait clairement jouer, mais il ne m'aurait pas, oh que non, c'était trop facile. Je résisterais à cette souffrance, je ne lui laisserais pas ce plaisir de le laisser voir ma douleur.
«Je veux que tu ai mal... Je veux que tu me le montre... Allez, gémit de douleur, vas-y...
-J-jamais...»
Il appuya un peu plus, traçant ainsi un sillon sur mon haut blanc, et sentis des gouttes vermeilles couler sur mon torse. Serrant les dents, je m'efforçai de me taire, de ne laisser aucun son traverser le seuil de mes lèvres, et encore moins de prendre part au jeu qu'avait installé mon am... Mon ennemi.
«S'il le faut, crie, je n'ai pas tout mon temps...»
Non, non, je me refusais de faire cela, il était improbable que je le fasse, hors de question. L'envie n'en manquait pas, mais la souffrance n'émanerait pas de moi.
«Tu m'énerves, mais, soit, qu'il en soit ainsi. S'en est finit de toi, Ecta.»
Je ne pus rien dire, tellement je me sentais asphyxier dans une lenteur plus que maladive. Je voyais déjà la jouissance de ses actes se répandre dans les iris bleues glaciales de Frigiel. Cet homme deviendrait-il un monstre hideux à ma place? S'il me tuait, avec cette violence inouïe dont il avait toujours fait preuve envers les autres, il en était fort probable...
Soudain, comme je m'en languissais depuis plusieurs minutes, déjà, je sentis enfin la lame d'argent percer cette couverture à l'apparence si forte, mais tellement fragile, qui me composait. Je fermai les yeux dans un geste se voulant serein, mais qui ne sentait que le désespoir, la peine, la douleur, et la haine. Tous ces sentiments mélangés aurait put faire place à une valse sans fin, si ma vie ne se terminait pas à l'instant même.
Mes forces me quittèrent dans la souffrance actuelle qui traversait la moindre parcelle de mon corps si faible. Je n'étais à présent qu'un pantin, un pion, et, très bientôt, un mort, un cadavre. C'était ma destinée, mourir par mon presque frère, un être que je croyais si pur, ou, tout du moins, envers moi, mais qui, en fin de compte, se révélait un puissant assassin qui avait perdu son cœur en à peine quelques temps.
Je croisais une dernière fois le regard du jeune homme, avant de sentir cette brûlure âpre se répandre dans mon cœur, et l'atteindre dans une douceur malheureuse et horriblement sensible. Ma vue se flouta quelques instants, puis, mon corps tomba en avant, le meurtrier reculant, comme refusant de se tâcher de ce liquide poisseux qu'était le sang, qui émanait de mon corps. Ma raison disparut, ainsi que tout le reste autour de moi, et, sans un mot, laissant seulement mes yeux parler pour moi, afin de dire un «Je tenais à toi», je laissait la mort me prendre dans ses bras chaud, et m'amener en enfer.
PS: Bonjour/bonsoir les Zorua! 
Je sais, ce chapitre a un jour de retard, c'est pas énorme, soit, mais je m'excuse tout de même! J'ai eu quelques problèmes, et n'ai pas pus terminer le chapitre entièrement hier. Du coup, je vous le sors aujourd'hui! 
Ce chapitre n'a été construit qu'avec deux PDVs, et c'est totalement voulu! AU début, je souhaitais vous en faire parvenir trois, mais je trouvais cela trop long, et ai donc décidé de le rapporter au chapitre d'après. Mais, comme vous pouvez le voir, il est pas mal long... 3.600 mots et quelques, à vrai dire.
Je trouves le premier PDV peut-être un peu "lourd" niveau descriptions, mais je vais m'entraîner à fond pour tout arranger à ce niveau, je vous le promets!
Le deuxième PDV, mon dieu, j'en suis tellement fière... Je ne me ventes pas, hein, mais je suis tellement contente d'avoir écris quelque chose que je trouve "beau" et bien construit pour une fois! J'espère qu'il est assez bien à vos yeux :3
Voilà, le chapitre qui était prévu pour hier est sortit, et je vous dis déjà à dimanche prochain pour le septième chapitre les amis! En espérant qu'il vous ait plut, n'hésitez pas à me partager vos avis en commentaire et à appuyer sur le petit bouton "+" si ça vous a plu! Je vous aime fort, bisous <3
Accueil 
