Point de vue Cherry, à écouter avec
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Sérieusement…Elles appellent ça un abri ? On est tous serrés les uns contre les autres, je ne peux même pas sortir me dégourdir les jambes sans marcher sur quelqu’un ! Je veux bien qu’on ne soit pas dans de très bonnes conditions et que derrière la forêt se trouvent sans doute nos pires ennemis, mais il y a des limites à ne pas franchir, et les miennes s’arrêtent là !
Oh non…Nayara qui ronfle. On aura tout vu. Mais je ne peux pas dormir dans ces conditions ! En plus, tout le monde a couru pour aller chercher Suko, et ils puent tous la transpiration ! Cette odeur empeste et envahit toute notre cabane. Ça existe le déodorant, hein…
Si Suko m’entendait…Je sens qu’elle me traiterait de râleuse. Mais bon, elle, elle a eu la chance de s’endormir du premier coup. Moi, coincée au milieu de tout les autres, c’était prédit que je ne trouverais jamais le sommeil. C’est parti pour une nuit blanche, je le sens. J’aimerais bien aller faire un tour du côté de l’ennemi pour voir ce qu’ils préparent tout de même…En plus, tout le groupe dort, ce serait peut-être la seule occasion que j’aurais, et, à mon réveil…Ils seraient bien étonnés de voir comment j’aurais réussi, sans leur aide, à découvrir de précieuses informations sur l’ennemi. Et puis…Après, mes sœurs auraient enfin de l’estime pour moi, il serait bien temps ! Avec tout ce que je fais pour capter leur attention, elles ne sont même pas fichues d’avoir ne serait-ce qu’une once d’admiration. Je ne demande pas la lune, tout de même ! Je veux juste…Je ne sais plus ce que je veux.
Nayara se retourne vers moi, et laisse un vide entre deux places. Peut-être qu’en posant mon pied là, et en sautant, je pourrais atteindre la sortie. De toute façon, il est hors de question que je reste ici toute la nuit, avec les rayons de la lune qui me fouettent le visage.
Je ne peux plus attendre. Je me lève, et à pas silencieux, pose mon pied à l’endroit prévu. Je me tiens en équilibre au-dessus de Nayara, qui dort tranquillement, (en ronflant, toujours…) un peu nerveuse de perdre ma pose et m’écraser sur son corps. Si jamais cela devait arriver, c’est plus que sûr qu’elle m’interdirait d’y aller. Alors je ne devais surtout pas la réveiller. Ni elle ni personne.
Le saut à faire était beaucoup plus grand que prévu. Et si jamais je me trompe, et que je n’y arrive pas, que se passerait-il ? Mais je n’ai pas le temps pour ce genre de questions inutiles. Il faut que je saute sans réfléchir. Alors je bondis. Je me hisse sur ma jambe de devant, et lance l’autre en avant avec force. Je sens le vent dans mes vêtements, comme si ce geste se passait au ralenti.
J’atterris sur le sol, je peux presque préciser avec grâce et beauté, les feuilles craquent un peu, mais personne ne réagit. C’est la liberté ! Je peux courir à travers le bois, me défouler, et puis faire tout ce que je veux ! Et là, je vais leur prouver, que quand je veux, et bien je peux.
Juste un détail, l’ombre de mon tableau de la perfection, une silhouette, seule, les cheveux longs volant au vent, là-bas. Qui est-elle ? Est-ce que je la connais ? Suis-je sensée avoir peur ? Certains pourraient dire oui, et d’autres non. Malgré mes craintes, je me persuade de continuer. La silhouette se dessine de plus en plus, les trais floutés s’amincissent. Je pousse un long soupir de soulagement, que j’aurais bien voulu garder, car il trahissait ma réelle angoisse, mais, apaisée, je me dirige vers Loo. Loo, cette fille mystérieuse, elle peut créer des objets à sa guise, et est plus à l’aise de nuit que de jour…Je semble la comprendre, et en même temps, j’ai ce sentiment inquiétant que tout nous oppose.
-Cherry ? s’interroge-t-elle. Que fais-tu là ?
J’hésite à lui répondre. Si je lui dis, tentera-t-elle de m’en empêcher ? Et elle, que fait-elle ici ? Est-elle ici dans le même but que le mien ?
-Toi d’abord, j’insiste.
Elle réfléchit de longues secondes, puis prend enfin la parole :
-Si je te le dis, tu dois me promettre que tu ne tenteras rien pour m’en empêcher, d’accord ?
Je lui lance un petit regard complice et lui sourit malicieusement.
-T’inquiète, on a eu la même idée.
Elle me renvoie mon sourire en rigolant silencieusement, et nous nous élançons à travers la forêt. Ce serait tellement bien si on réussissait à briser la chaîne de l’ennemi ! Nous serions respectées, et aimées, et plus jamais on ne me reparlerait sur le ton d’autrefois…Mon regard s’emplit de nostalgie, et je m’empresse de le cacher à la vue de Loo, je ne voulais pas qu’elle me considère comme un boulet. Ce n’était vraiment pas le moment.
* * *
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Je n’arrivais plus à me cacher à moi-même que j’avais peur, et que j’aurais dû sagement rester dans cet abri, bercée par les doux ronflements de ma sœur. Mais dorénavant, il était trop tard pour reculer. Loo me suivait, et nous venions à peine d’entrer dans le gigantesque fort. Il devait être assez grand pour abriter quoi ? Des centaines ? Des milliers de mortels ? Tous sous les ordres de Cronos, et nul ne sait comment il s’est réincarné. Cello l’a bien battue, quand elle est née : elle nous l’a dit. Mais moi, je sais que ses pouvoirs ont diminué, et qu’elle n’est pas aussi forte qu’auparavant. Ce n’est pas pour rien qu’elle s’est évanouie par trois fois…Ou quatre, je ne sais plus. En tout cas, je sais surtout que ce que je fais, avec Loo, est sûrement plus efficace que rester dormir dans la forêt.
Soudain, une main se pose sur mon épaule. Une vague de frissons me transperce et mes cheveux se dressent, mais je reprends bien vite mes esprits quand je me retourne en voyant Loo, qui sans un mot, me désigne une dizaine de gardes en contrebas, armés d’une lampe torche, faisant d’innombrables rondes dans la nuit. Que doit-on faire exactement ? Dénicher Cronos ? Faire s’écrouler cette machiavélique manigance ? On n’a même pas fait de plan. Un point pour Suko-la-rabat-joie. Je regarde Loo, qui semble confiante. Il semblerait que, elle, elle sache quoi faire. Mais justement…Que compte-t-elle faire ? Il règne un tel silence que le moindre son pourrait trahir notre présence dans ce lieu qui nous est interdit. Elle ne peut donc pas me dire son plan, comment elle compte renverser l’ennemi, mais surtout, en a-t-elle un, de plan ? Car si elle, ni moi, n’avons songé au plus important, ce que nous faisons revient à une mission suicide, autant nager au beau milieu de l’Océan sans aucune raison, c’est exactement le même résultat.
Loo se glisse entre les tentes avec une facilité déconcertante. Où va-t-elle ? Quel est son objectif ? Tant de questions qui ne se seraient même pas posées si j’étais restée tranquillement dans mon duvet. Bien qu’en panique, j’essaie de retrouver mon calme tout en déambulant à travers cette cité de mortels. J’y repense, puis me reprend : et d’un immortel. Oui, et, qui plus est, un immortel potentiellement dangereux. Mais comment ai-je bien pu penser une seule seconde que j’avais une chance contre lui ?
C’est la panique qui parle, je ne dois pas l’écouter. Tout cela me fait frissonner, mais pas peur. En plus, Loo est avec moi, j’ai encore une chance de m’en tirer. Je ne peux plus reculer, mais je ne vais pas mourir si je ne panique pas.
Loo me fait des signes, et j’ai un mauvais pressentiment. Je peux sentir qu’il y a quelque chose qui va nous trahir. Peut-être n’est-ce que cette peur invisible qui parle, mais j’ai cette angoisse sordide qui me serre le ventre à m’étouffer sous les craintes. Dans ses signes, les signes de Loo, qui me ramènent à la réalité du silence, elle pointe du doigt une tente pour laquelle elle semble porter une attention particulière. Elle dégage une aura maléfique. Est-ce celle de Cronos ? Si oui, a-t-elle un plan ? Espère-t-elle qu’il dorme afin de le tuer dans son sommeil ? Le réduire à l’état de poussière ? Moi aussi, j’espère, mais je n’y crois guère.
Toujours armée de son éternelle confiance, Loo se glisse tel un ninja dans la tente, et ce qui s’y trouvait dépassait les limites de nos imaginations.
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Oui, c’est bien Suko, ma sœur, une fille un peu râleuse, mais adorable, parée d’une beauté sans égale, qui se trouve là devant nous. Cette vérité me choque, et aussi cette once d’étrangeté. Car Suko était dans le tapis de dormeurs qui m’a poussée à partir pour gagner l’admiration de tous. C’est bien ça, le plus étrange, dans cette histoire, car la Suko qui se trouve en face de nous n’a rien à voir avec la Suko que j’ai toujours connue. La beauté de la fille en face de moi semble cacher au fond d’elle la pire des laideurs. Comme si son âme était ravagée par des champs de batailles terribles, elle est affreuse. Mais pire, encore, que tout ce que nous avons pu imaginer, la fille en face de nous saigne du regard, et nous transperce de ses yeux sanglants.
-Cherry, Loo…commence cette immonde copie. Comment allez-vous ?
Rien qu’écouter mon nom sortir de la bouche cette fille, si affreuse, faite d’une beauté qui n’a absolument rien de comparable à la gentillesse de celle de ma sœur, j’ai envie de l’égorger. Je dois faire un rictus abominable, car la fille sourit de toutes ses dents, et me laisse entrevoir des crocs féroces et menaçants, qui n’ont jamais étincelé sur les rires de ma sœur.
-Qui es-tu… ? prononce lentement Loo entre ses dents.
-Enfin, répond calmement la fille en souriant, mais je suis votre amie !
-Tu es bien la dernière personne que j’aimerais avoir pour amie, marmonnais-je en essayant de contenir ma colère.
Elle rigola une nouvelle fois, d’un rire à glacer n’importe lequel des sangs, même le mien, bouillonnant à l’intérieur de moi-même.
-Je te jure, continua cette terrible personne, Cherry, que si tu savais qui j’étais, tu ne me manquerais pas de respect comme ça.
Pour ça, il faudrait déjà que je sache qui elle est. Mais cette phrase a le don de piquer ma curiosité, et je ne peux m’empêcher de demander :
-Alors… ? Qui êtes-vous que je puisse vous faire sentir tout le respect que je vous dois !
-Ca, ma pauvre petite fille, tu le sauras quand tu seras chez mon cher Hadès !
Avec tout ce qu’il nous a fait, je n’ai plus vraiment envie de revoir mon cher oncle.
-C’est une menace ? demandé-je ironiquement.
-Peut-être bien…
-Je ne voudrais pas m’imposer dans votre discussion, commence Loo, mais elle commence sincèrement à m’énerver !
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A ces mots, elle joigne ses deux mains hurle quelque chose dans une langue qui m’est entièrement inconnue, peut-être un sortilège d’invocation, ou une chose dans le genre, mais fait tout de même surgir un dragon noir et blanc, aux yeux rouges, dont le souffle chaud qui sort de ses narines est épais et brumeux. Immense, le dragon fracasse la tente qui ne peut abriter un pareil monstre.
-Une fille d’Anemoi…souffle la fille, soudainement presque admirative. Tu as l’air assez expérimentée…
Dès qu’elle a fini, elle claque dans ses doigts, et l’imposante monture disparaît dans d’atroces hurlements, et il n’en reste qu’un tapis de cendres et de poussières encore chaudes.
-…Malheureusement pour toi, pas assez pour moi, termine-t-elle avec un sourire narquois.
Le visage de Loo devient blême de stupeur, et je me terrifie à mon tour de l’immensité des pouvoirs de cette personne surprenante. Lorsque je l’ai vue elle ne m’a inspirée que le dégoût, mais maintenant, elle me fait trembler d’une peur nouvelle. Elle a réduit à néant les pouvoirs de mon amie en un claquement de doigts, que se passera-t-il quand je lancerai moi-même mon attaque ?
-J’espère que tu as quelque chose d’un peu plus intéressant à me proposer ma très chère sœur…sourit la fille terrifiante.
Pendant que je fulminais à l’intérieur de moi-même, je n’avais pas remarqué que les mortels du fort s’étaient tous rassemblés autour de nous. Notre fuite est donc maintenant bloquée. Une chose est maintenant sûre : soit nous réussissons à tuer notre adversaire, et le champ deviendra libre pour nous de mettre ses fidèles hors d’état de nuire, soit je me fais tuer…Et j’essaie de sauver Loo. Oui, je peux peut-être arriver à sauver Loo, pour qu’elle prévienne les autres du danger qui les attendra à l’intérieur du fort. Et à ce moment-là, ils pourront aller chercher les autres Dieux et anéantir cette fille qui a pris l’apparence de ma sœur.
Sans prévenir, j’enclenche mon pouvoir. Je fais sortir de la terre sèche une petite goutte d’eau, totalement inoffensive, et à la vitesse de l’éclair, je lui fais prendre une ampleur incroyable. Elle grossit rapidement et engloutit toutes les sources d’eaux dans les parages. Avant que notre ennemie ne réagisse, mes cheveux se dressent et l’eau se cristallise pour devenir aussi dure et solide que le diamant. Elle prend l’apparence d’un poing gigantesque et saisit Loo par la taille. Elle proteste, mais je ne lui laisse pas le temps de réfléchir et la fais sortir du fort grâce à cette forme qui la relâche une fois hors de danger. Je sais que je viens de me vider d’une part de mon énergie, mais il me reste encore une chance de vaincre mon ennemie et retourner vainqueure auprès de mes sœurs. Ce rêve…J’ai enfin l’occasion de le réaliser, mais il me fait beaucoup plus peur dorénavant. J’ai tant espéré gagner l’estime du royaume des Océans qui ne cessait de me mépriser comme si je n’étais rien.
-Pas mal ! crie la fille sadiquement. Pas mal du tout ! Je ne m’y attendais pas, tu as presque réussi à me surprendre, bravo !
-Et si on passait aux choses sérieuses ? je rigole en essayant de paraître naturelle.
-J’allais te le proposer !
La fille fait apparaître deux boules d’énergie violette dans le creux de ses mains et les envoie sur moi. Je fais surgir un mur d’eau hors du sol et son attaque se fracasse contre lui. Elle sourit, et tape du pied sur le sol. Aussitôt, une vague d’énergie fait trembler la terre et je perds l’équilibre en tombant au sol. Elle profite de cette occasion pour m’envoyer une boule d’énergie mauve, des étincelles crépitant autour d’elle. J’ai à peine le temps de me relever que j’évite son attaque de peu cette fois-ci. Combien de temps pourrais-je tenir encore ? Je me sens faible, et je n’ai que très peu de temps pour sortir mon atout.
-Si c’est tout ce que tu sais faire, ricane la fille, je suis déçue. Tu as minablement gaspillé ton énergie pour sortir ton amie de là, c’est si dommage…Tout à l’heure, tu me demandais qui j’étais…Peut-être que ceci te donneras la réponse ?
Soudain, une faux se matérialise dans ses mains. Depuis le début du combat, je n’avais aucune chance. Tout ce que je peux faire maintenant, c’est retarder l’heure de ma mort avec la peur au ventre. Oui, je vais mourir, et cela me terrifie.
-Alors, maintenant, que vas-tu faire pour battre le plus puissant des titans ?! hurle Cronos, dont la voix résonne dans le champ de bataille dans un écho qui ne semble pas finir.
A ces mots, je trésaille. Il me reste mon atout, et ça, Cronos ne le sait pas. D’ailleurs, il est temps de le sortir, car je n’aurai bientôt plus assez d’énergie pour le faire. Je joins mes deux index devant ma bouche et murmure quelque chose que Cronos ne saura jamais. C’est la clé d’activation de mon atout, et je suis et resterai la seule à jamais la connaître. Le sol se met à trembler, mais je ne panique pas, c’est parfaitement normal. Soit je mourrai, soit je survivrai à ce combat. Le pourcentage de survie est infiniment petit, mais je veux tant le saisir, je veux tant m’y accrocher pour rester en vie que je puise dans tous mes efforts pour cette ultime attaque. Une tornade d’eau surgit tout à coup des pieds de Cronos avec violence. J’en suis moi-même surprise. Jamais dans mes entraînements elle n’avait dénoté d’autant de puissance. C’est ma seule chance. Elle tournoie autour de Cronos avec une rapidité qui dépasse tout ce que j’avais espéré. Je peux gagner. Je peux encore m’accrocher à mes espoirs pour gagner. Je ne peux pas mourir maintenant. J’ai encore tant de choses à faire…
L’étau de ma tornade liquide se resserre rapidement sur Cronos, pris au dépourvu. Il va bientôt être écrasé par cette immense vague aqueuse. De plus, ce changement soudain d’environnement devrait renforcer l’effet de surprise. Il était dans un terrain plat et sec, et se retrouve en moins d’une seconde en train de se faire dévorer par un monstre liquide. Il se resserre. Encore quelques centimètres…Il ne reste plus beaucoup de temps avant qu’il ne se fasse complètement submerger…
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Soudain, tout est calme, tout se tait. Ce silence devrait être dû au fait que ma tornade s’est arrêtée, et que Cronos est mort. Je devrais pleurer de joie pour avoir réussi à anéantir un titan, et balayer avec facilité tous ses sbires autour de moi. Mais il n’en est rien. Ma tornade s’est figée dans les airs, et le son qu’elle faisait s’est brusquement arrêté. Le vent qui faisait tournoyer mes cheveux et animait mes espoirs s’est arrêté de souffler. Il ne se passe plus rien. Il n’y a plus aucun son, plus aucun bruit. Mais surtout, je ne peux plus bouger. Je ne peux plus faire aucun mouvement. Une vague de frissons me traverse, je meurs de froid. J’ai envie de pleurer de peur, pleurer mon espoir qui m’a abandonnée, qui m’a laissée là, il faisait grandir ma tornade, et m’a laissée tomber. Il ne se passe plus rien. Je n’entends plus rien. Je ne peux qu’attendre que le temps se remette à bouger. Et moi aussi. C’est quand je ne peux plus bouger que je me rends compte que je pourrais faire plein de choses. Je pourrais danser, chanter, dessiner, crier, me rouler dans l’herbe…Mais je ne peux pas. Je suis immobilisée, comme le temps avec moi, je ne peux plus rien faire d’autre qu’attendre.
Il transperce ma tornade et me salue de la main. Il s’approche de moi, il me félicite pour ma tornade, très impressionnante. Mais il ajoute qu’il est plus fort, que je ne peux rien contre son atout à lui. Il rigole encore, ajoute quelques mots. Je ne peux même pas fermer les yeux pour ne plus le voir. Il dit qu’il est désolé de devoir me tuer, mais qu’il ne peut pas me laisser en vie plus longtemps. Il sort sa faux, qui étincelle dans la nuit. Elle brille, elle illumine mon visage. J’aimerais que cet instant dure une éternité. Rien que pour savourer le plaisir de respirer. Mais il prend son arme et elle se rapproche de moi. Le temps ralentit jusqu’à ce que je la sente m’effleurer la peau de mon cou. Je la sens nettement, et ça me fait du bien de sentir autre chose que mes vêtements sur moi. Cet instant me semble durer longtemps, et quand un éclair de son me transperce les oreilles, cette sensation de plaisir s’éteint.
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Dim 26 Juil - 17:58
