Pourquoi ? | Chapitre 2

rip les fautes. C'est au point de vue d'Aypierre.

Je courrais, mes chaussures jaunes touchant à peine le sol. Je m'agenouillais en vitesse, attrapant doucement sa tête pour la déposer sur mes genoux. Son sweat gris était déchiré à certains endroits et sa capuche n'était plus sur ses cheveux. Cheveux qui devenait rouge à cause du sang s'écoulant de sa blessure à la tête. Mon cœur se serrait et je commençais à paniquer.

« BBOY ! Bboy, je t'en pris, dis quelque chose.. Bboy ! Aze, appelle les pompiers ! hurlais-je, en me retournant vers l'homme au casque bleu, qui sursautait alors.
- O-Oui.. ! répondait-il vivement, avant de sortir son téléphone de sa veste et de composer le numéro des secours.
- Bboy, crétin.. T'es qu'un crétin.. un tardos.. Pire que Nems ! me mettais-je à sangloter. »

Pourquoi avait-il fait ça ? Pourquoi avait-il couru tête baissé vers le danger, pour sauver Azenet ? Ça devait être moi à sa place, pas lui.. Ça devait être moi qui aurait dû protéger mon amant. Je le voyais ouvrir avec mal ses yeux noirs charbons.

« A-Aypierre.. murmurait-il faiblement.
- Garde tes forces, arrête de parler.., lui disais-je. »

Je passais doucement ma main dans ses cheveux poisseux et l'a retirais après quelques secondes. J'avais du sang sur la main. Son sang. Mes larmes se mirent à couler encore plus et j'entendais à peine Aze me crier qu'ils arrivaient bientôt. Je le sentais prit d'un tremblement et il fermait les paupières, certainement à bout de souffle. Non.. non !

« Non Bboy, résistes encore un peu.. Les secours arrivent ! paniquais-je.
- Ne t-t'en fait p-pas pour moi.. U-Un génie ne m-meurt pas aussi f-facilement.. disait-il en toussant.
- Idiot.. me forçais-je à rire. »  

Je le voyais perdre connaissance puisqu'il ne répondait plus, ne faisait plus aucun geste quand je lui tapotais la joue.

« Putain... laissais-je échapper.
- J-Je suis désolé.. pleurait Azenet derrière moi. C-C'est de ma faute..
- Tu n'as pas à t'en vouloir Aze, i-il s'en sortira.. C'est un génie.. lâchais-je d'une voix incertaine. »

J’essayais de me convaincre moi-même qu'il allait aller bien, qu'il s'en sortirait.. Une énorme boule dans la gorge, j'entendais le camion de pompier se garer en vitesse près de nous. Je laissais le corbeau se faire soulever puis être poser sur un brancard. Un médecin vint près de nous et nous demandais des informations sur ce qu'il s'était passé.

« I-Il s'est fait percuté par un camion.. expliquais-je.
- Vous avez relevé la plaque d'immatriculation du camion en question ?
- Vous pensez peut-être que j'avais que ça à faire ? grommelais-je.
- Oui, excusez-moi, c'était débile comme question. Vous voulez peut-être accompagné le blessé ?
- Evidemment ! lançais-je en attrapant la main d'Aze pour le tirer vers le camion et d'entrer à l'arrière de celui-ci. »

Il s’asseyait sur une chaise, à côté de la mienne que j'avais avançé vers la victime. Il ne méritait pas ça.. Bboy.. Une main réconfortant se poser sur mon épaule.

« J'aurais dû le protéger..
- Ce n'est pas ta faute Pierre.. C'est de la mienne. Si je n'avais pas ramassé ce foutu casque.. grimaçait-il. »

Mes yeux s'emplissaient de larmes et je l'attrapais brusquement dans mes bras. Il se tendait un peu avant de se détendre et de répondre à mon étreinte. Je sentais ses mains me caresser tendrement le dos. C'est lui qui devrait pleurer, lui qui devrait avoir eu peur de mourir et pourtant.. c'était lui qui était entrain de me réconforter à cet instant précis. Quelques larmes continuaient de couler et malheureusement, Bboy n'avait pas bougé d'un poil. Il respirait toujours, bien que faiblement. Je me détachais d'Aze après l'avoir embrassé rapidement, ce qui l'avait fait légèrement rougir. Je déposais ma main sur la joue de l'homme aux cheveux noirs, il semblait si détendu..

Nous arrivions à l'hôpital en urgence et plusieurs médécins arrivaient en hâte, pour le prendre en charge. Le médécin de tout à l'heure nous dit d'attendre dans la salle d'attente et qu'il reviendrait nous donner des nouvelles dans deux ou trois heures. Je soupirais en m'asseyant sur une chaise, tandis qu'Aze allait au distributeur pour acheter deux bouteilles d'eaux. Il m'en passait une et je le remerciais en ouvrant la bouteille pour boire un peu. Il faisait de même. Notre après-midi à deux s'était plutôt mal finie.. vraiment mal finie..

« Je vais prévenir Nems, déclarais-je.
- D'accord, moi, Funeral et Jiraya. »

Je sortais mon téléphone et aller directement dans mes contacts. J'appelais "Tardos" et attendais qu'il décroche. Un "Allô ?" se fit entendre et je répondais.

« Ouai, Nems ? C'est Pierre..
- Je sais ça, crétin ! .. Qu'es-ce qui se passe ? T'as une toute petite voix.. Tout va bien au moins ?
- Non, c'est.. c'est Bboy qui..
- Qu'es-ce qu'il a encore fait, ce tardos ?
- Il a eu un accident, il s'est fait percuté, avouais-je directement.
- Oh non, c'pas vrai.. répondait Nems après quelques secondes d'absences. C'est une blague, hein ?
- Est-ce que tu penses vraiment que je suis le genre de personne à faire des blagues pareilles ?
- Non, c'est vrai.. Vous êtes où ?
- A l'hôpital. Je suis avec Aze, dans la salle d'attente.
- J'arrive tout de suite, lançait-il avant de raccrocher précipitamment. »

Je soupirais bruyamment avant de regarder Aze qui revenait, une petite mine sur le visage.

« Fufu a littéralement péter un câble et a raccroché directement. J'ai donc appelé Jiraya qui m'a dit qu'il calmerait Fufu mais qu'ils ne pourraient pas venir pour le moment, m'expliquait-il.
- Oh, je comprend.. Nems arrive.
- Ah.. »

C'était le blanc complet, personne n'osait parler. J'avais peur, tellement peur qu'il se passe quelque chose, qu'il ne survive pas.. Comment ferais-je sans mon faux frérot à mes côtés ? Sans mon meilleur ami ? Sans le voir lui et son sweat gris ? Les heures ont vites défiler et j'observais la porte avec grand intérêt. Je voulais qu'elle s'ouvre et qu'un médecin vienne nous voir en nous disant qu'il allait bien. Aze était tout silencieux à mes côtés, il s'en voulait, c'est sûr..

Le médecin de tout à l'heure sortait de la salle d'opération, un air grave au visage. Non, pitié.. pas ça..

« Il va bien ?! demandais-je en sautant presque sur lui.
- .. Il est vivant.
- Mon dieu, merci.. soufflais-je.
- Cependant..
- Oui ?
- Il.. comment dire.. je ne pense pas qu'il se réveillera maintenant.
- Demain ? Après demain ? Dans une semaine ? disait Aze.
- Je vais être clair avec vous, il a très peu de chance de se réveiller un jour. Il est dans le coma. »

Je fus comme complètement déconnecté. J'entendais un sanglot à côté de moi et des pieds martelés le sol. Le médecin me souriait tristement et repartait dans la salle. Je baissais la tête et crû entendre la voix de Nems.

« Bordel.. Trop de bouchons aujourd'hui.. Aypierre ?
- ...
- J'ai vu Azenet partir en courant et il pleurait.. Ne me dites pas que..»

Il déposait sa main sur mon épaule et, comme sorti d'une transe, je revenais à moi. Les larmes se mirent à couler à flot de mes yeux.

« Bboy.. Bboy.. BBOY ! hurlais-je, d'une voix qui se brisait vers la fin. »

Mes jambes ne me portaient plus et je m'écroulais au sol, criant toujours son nom. Nems me prenait directement dans ses bras en s'agenouillant près de moi et me caresser doucement les cheveux. Je le sentais trembler aussi et quelque chose de mouillé coulé sur mon cou.

« Où est Bboy, Pierre ? demandait Nems d'une voix tremblante.
- Dans le coma.. »

Bboy, tu n'est qu'un abruti. J'aurais dû être à ta place et te voilà parti pour un voyage dont tu ne reviendra peut-être pas..