Pourquoi ? | Chapitre 4

Point de vue d'Aypierre.

Je revenais à l'hôpital, une journée plus tard. Bboy avait était placé dans la chambre 45, et j'allais le voir. J'y allais seul, Aze n'avait pas voulu venir. Il lui faudrait du temps pour s'en remettre.. S'il s'en remettait un jour. Avec énormément de courage, j'entrais dans la fameuse chambre. Tout était blanc. Ça ne m'étonnait pas. Je m'asseyais près de lui. Pleins de fils étaient reliés à lui et je me faisais violence pour retenir un sanglot. C'était un peu de ma faute s'il était là, sur ce lit, combattant pour revenir parmi nous. Je ne savais pas quoi dire.

« Bboy, je t'en pris.. Reviens.. »

Je restais quelques secondes, fixant son visage, ses yeux. J'avais un espoir, un infime espoir que peut-être, ses yeux noirs s'ouvriraient et me fixeraient. Mais non, aucun changement. Juste les "bip bip" incessant, signifiant qu'il était toujours en vie. Je continuais :

« Pense à tes abonnés.. Ils seront sûrement triste sans toi.. Et Fufu a complètement pété un câble en apprenant ça. Aze s'en veut énormément et Nems.. il est allé le réconforter mais il est très triste aussi. Et moi.. Je suis le seul à avoir eu le courage de venir te voir. Le médecin a dit que tu avais peu de chance de t'en sortir mais j'y crois. Je crois en toi, Bboy. Je sais que tu reviendras et je suis sûr que tu te bats pour revenir parmi nous. On t’accueillera les bras ouverts.. Sois en certain. »

Je soufflais. J'avais tout déballé d'un coup. Je me levais, quittant la chaise où j'allais désormais m'asseoir chaque jour. Je lui racontais ma journée, je riais en lui racontant mes mésaventures.

« Eh salut Bboy.. Tu n'est toujours pas revenu. Mais le médecin a dit que venir te parler était un bon moyen de t'aider et que tu entendais ce que je disais. Aujourd'hui, ça fait.. Trois mois que tu es parti. Ne t'inquiète pas, je payerais la chambre d'hôpital le temps qu'il faudra pour que tu reviennes. Il t'en faut du temps, riais-je. »

Cela faisait trois mois que je venais tous les jours le voir, trois mois à espérer qu'en vain, il revienne.

« Aze a encore fait une crise de jalousie.. Il me criait que je ne pensais qu'à toi, que j'allais toujours te voir, que je l'oubliais.. Ce genre de chose. Et ça commence à m'énerver.. Il croit peut-être que je ne vois pas ses petits trucs avec Nems.. »

Evidemment, tout n'allait pas pour le meilleur des mondes. Azenet était énervé que je vienne tous les jours ici, il pensait que je l'oubliais. Il sortait souvent avec Nems, je ne sais pas où il allait. Mais étonnement, alors que je savais très bien ce qu'il faisait, ça ne me faisait rien. Je ne ressentais aucun pincement au cœur, aucune jalousie.. Serais-ce la fin de notre couple ? J'aimais beaucoup Aze, c'est vrai. Mais peut-être le considérais-je seulement comme un petit frère ? Et sortir avec son frère, c'est.. inceste. Je soupirais et continuais :

« Tu es étonné, hein ? J'en suis sûr. Tu dois rire. J'te connais trop pour le savoir.. Reviens vite.. Tu nous manque, à tous. Jiraya devrait venir te voir avec Fufu dans pas longtemps, ça te fera un peu de compagnie autre que moi. Tu.. me manques beaucoup, bégayais-je. »

Je m'approchais de lui pour lui baiser le front et j'entendais la machine s'emballer. Quoi ? Qu'es-ce qu'il se passait ? Inquiet, j'appuyais sur le bouton rouge et des médecins arrivèrent. Ils me firent sortir et je pus entendre quelqu'un chuchoter :

« On est entrain de le perdre ! Où bien, il essaye de revenir.. »

Faites que ce soit la deuxième option.. Ils ressortaient trente minutes après et me disaient que tout aller bien, qu'il avait juste eu une sorte de malaise intérieur. Je ne comprenais pas trop et ne cherchais pas à comprendre. Tout ce que je savais, c'est qu'il allait bien et c'était le plus important à mes yeux. Je quittais l'hôpital, rentrant chez moi. Aze n'était pas là et je savais qu'une discutions s'imposerait.

Trois ans plus tard, beaucoup de chose avait changé. Je n'étais plus en couple avec Aze, on s'était disputés d'ailleurs. Il était désormais avec Nems et j'approuvais cette relation. Oui, on s'était réconcilié et nous étions désormais meilleur ami, comme avant. Je vivais dans la même maison qu'auparavant et Aze avait déménagé avec Nems, à quelques pattés de maison plus loin. Nous n'étions pas loin et c'était génial. Une seule chose n'avait pas changé. Bboy était toujours dans le coma.

Bboy.. J'ai foi en toi, tu sais. Je sais que tu reviendras, tu l'as dit toi-même, un génie ne meurt pas d'une façon aussi stupide. Reviens vite.. Tu me manques affreusement.