PDV Externe
Une silhouette se glissa par la fenêtre mal fermée, se posant doucement sur le vieux parquet, faisant attention à ne pas le faire craquer. La respiration lente et régulière des deux individus dormant profondément se perdait dans le bruit que produisait l’orage, bien que celui-ci ne ce soit calmé depuis le début de la soirée, laissant place à une simple averse.
La personne fit glisser dans sa main une lame aiguisée, un sourire plaqué sur son visage. S’approchant du lit où reposait le vieux couple, l’individu abaissa deux fois son arme, faisant gicler à deux reprises un flot de sang chaud. L’assassin jeta son couteau sur le lit et sortit de sa poche une allumette, qu’il frotta contre un mûr de la chambre, faisant jaillir une petit flamme. Il s’abaissa, posant le petit bâton enflammé au sol, et, après s’être assuré que le feu s’était déclaré, il repartit par la fenêtre, faisant claquer les vieux volets en bois.
PDV Sélène
Je me réveillais en plein milieu de la nuit en sursaut et regardais autour de moi. Usi dormait à point fermé dans le lit d’en face et la pluie faisait moins de vacarme qu’auparavant, si bien que je me demandais ce qui pouvait bien m’avoir dérangé dans mon sommeil.
Je m’apprêtais à me rendormir lorsque je sentis une odeur étrange. Une odeur de fumée. Je sautais hors de mon lit et courrais jusqu’à la porte, faisant grincer le sol sous mes pas et faisant grogner ma sœur.
Je me retrouvais sur le palier, regardant partout autour de moi. Une faible lumière éclairait le bout couloir. Je m’avançais prudemment, et posais une main sur la porte et la retirais aussitôt. Le bois était brûlant, et je n’eus aucun mal à deviner que, derrière, un incendie était né. Je me reculais de quelques pas, prête à courir prévenir les autres, lorsqu’un craquement sourd retentit, et que la seconde d’après, la porte prit feu, des flammes se répandant tout autour. Je courus dans le couloir, ouvrant le plus violemment possible les portes de chambre des autres afin de les réveiller. Arrivée dans la mienne, je vis ma sœur assise sur son lit, les yeux mi-clos, me regardant avec incompréhension.
« Bouges-toi ! Il y a le feu. »
Elle se passa une main sur le visage, comme si elle venait de se réveiller, et bondit sur ses affaires, tout comme moi. Je sortis ensuite de la pièce et vis avec soulagement que les autres quittaient leurs chambres. Les flammes gagnaient du terrain, et de nombreux craquements étaient audibles dans le manoir, comme s’il risquait de s’effondrer.
« C’est bloqué ! » Le cri de Cerise s’éleva depuis le rez-de-chaussée.
Je finissais de descendre les marches et rejoignais les autres, regroupés autour de l’entrée qui était impossible à ouvrir, même de force, à cause de sa taille et de son épaisseur. Nous ne connaissions pas le manoir, donc impossible de savoir s’il y avait une autre sortie sans chercher, or nous manquions de temps. La seule solution qu’il nous restait était de s’enfuir par les fenêtres, car la fumée commençait à envahir le hall d’entrée.
Je forçais la poignée de la première issue à portée de main, et poussais les volets d’un geste sec, rapide. Je sautais dehors, me réceptionnant maladroitement deux mètres plus bas. Je me reculais ensuite pour laisser aux autres l’opportunité de me suivre, et vis que certains sortaient par la fenêtre opposée à celle que j’avais utilisée. Peu importe. J’aidais ma sœur à atterrir, et regardais ensuite les autres s’échapper.
Ce fut lorsque tout le monde se retrouva dehors, sous la pluie, que nous nous écartions de la demeure en flamme, ces dernières commençant tout de même à s’étouffer grâce au mauvais temps. J’entendis que quelqu’un demander s’il ne manquait personne, et un silence s’en suivit. A côté de moi, Usi se raidit.
« Holly n’est pas là ! »
Je réagis au quart de tour et retournais devant le manoir, qui commençait réellement à s’effondrer. Si Holly était encore à l’intérieur, je n’étais pas sûre qu’elle est survécue. J’observais avec attention la bâtisse, guettant un quelconque moyen d’y retourner afin de la chercher, même si c’était risqué. Cependant, on me tira brutalement en arrière, et je me retrouvais assise par terre devant Aliona qui me regardait en arquant un sourcil. Je m’apprêtais à lui demander pourquoi avait-elle fait ça, lorsque j’entendis un bruit sourd suivit d’un grand fracas. En me retournant, je vis qu’un morceau du toit était tombé non-loin de l’endroit où je me trouvais auparavant. L’averse avait beau avoir éteint presque entièrement le feu, la structure essentiellement en bois allait sans doute finir en poussière.
Je me relevais, essayant d’enlever la boue qui tâchait désormais le bas de ma robe. Je jetais un coup d’œil vers les autres, qui, encore une fois, hésitaient entre partir ou attendre et voir si Holly était vivante.
« Il y a très peu de chances qu’elle soit encore en vie, et si c’ets le cas, elle nous ralentira trop. On doit partir. » Cette fois-ci, c’était Kanra qui optait pour partir, mais je savais qu’Aliona était surement d’accord sur ce fait.
« Mais on ne va pas la laisser mourir ! » Je pouvais comprendre qu’elles ne voulaient pas perdre de temps, mais ça me paraissait inconcevable d’abandonner quelqu’un.
« Oh. Et donc, on va attendre, sous la pluie, en pleine nuit, puis se risquer dans un bâtiment risquant de nous ensevelir, tout ça pour une fille qui sera sans doute beaucoup trop mal en point pour marcher seule ? De plus, je doute que cet incendie soit accidentel, et la personne à l’origine de ça doit encore rôder dans les parages. Attends si ça te chante, mais je ne pense pas que beaucoup se risquerons à rester. » Son regard violet planté dans le mien, comme pour m’intimider, me faisait comprendre qu’Aliona ne rigolait pas.
Je guettais la réaction des autres, mais ils semblaient tous plus ou moins d’accord avec elle. Je ne pouvais pas m’opposer à la majorité, même si les évènements m’offusquaient. Je détournais le regard, ce qui confirma à tout le monde que je ne protesterais pas.
Tandis que mes camarades se remettaient en chemin, ma sœur m’adressa un regard désolé et me prit le bras pour me tirer avec elle, comme si elle craignait que je ne change d’avis au dernier moment. Je me sentais en quelque sorte coupable de ne pas chercher Holly, mais quelque chose me disait qu’elle ne serait pas la dernière à disparaître.
PDV Cerise
Je marchais, ou plutôt, traînais des pieds à côté de Sol. Tout comme Sélène, j’avais trouvé ça injuste de laisser Holly, qui était peut-être encore vivante, derrière nous comme si de rien n’était.
Je jetais un coup d’œil rapide à la blonde, qui avançait en regardant ses pieds, à un ou deux mètres derrière nous. Le reste du groupe était devant, marchant d’un pas rapide, pressé de s’abriter de la pluie qui nous suivait depuis trop longtemps déjà. Azenet avait beau pouvoir se déplacer seul, il n’était pas très rapide, et Sol restait sans arrêt à ses côtés, comme s’il était en sucre. Je commençais à croire qu’il se passait quelque chose entre ces deux là, mais, après tout, ce n’était pas vraiment mes affaires.
Par contre, le fait qu’Unster et ma sœur se lançaient des regards en coin ne m’échappait pas, et je comptais bien mener mon enquête là-dessus.
Je me rendis alors compte que je ne sentais plus les gouttes d’eau me tomber dessus, et en relevant la tête, je vis un plafond en béton. En regardant aux alentours, je remarquais que nous étions arrivés en ville et que nous étions sous l’avancement d’un bâtiment, nous offrant un abri temporaire. Je soupirais de soulagement et essorais mes cheveux trempés, malgré ma capuche, tout en continuant d’avancer.
Nous arrivions bientôt devant une petite auberge qui semblait encore ouverte malgré qu’il ne devait être qu’une ou deux heure du matin. Nizzy entra, sans doute pour demander s’il restait suffisamment de place pour nous. Elle revint trois minutes plus tard, et hocha la tête avant de retourner à l’intérieur. Lorsque l’on eu réussi à entrer sans laisser quiconque dehors, une jeune femme, une sourire accueillant sur le visage, s’adressa à nous.
« Bon, il ne nous reste pas vraiment de chambres, mais nous possédons une salle chauffée dans la quelle vous pourriez dormir. Attendez seulement que nous ayons installé les matelas, ça ne devrait pas être long ! » Sur ces mots, elle retourna derrière son comptoir, pianotant sur son clavier.
Je retirais ma capuche et me dirigeais vers Otaku, désirant lui poser quelques questions sur Unster. Elle était assise sur une chaise, et je fis de même, la regardant dans les yeux.
« Coucou ! Dis, je peux te poser une question ? » J’avais employé un ton qui lui laissait prévoir que j’allais être assez indiscrète, et elle le comprit, car elle sembla hésiter.
« Euh…oui ? »
« Tu es amoureuse ? »
Elle détourna la tête, mais j’eus le temps de voir ses joues rougir.
« Je vais questionner la fille à l’accueil sur Sully. » Elle se leva et se dirigea vers l’hôtesse.
Je souriais, sachant très bien qu’elle venait de se trahir toute seule en esquivant ma question. Je la suivis tout de même jusqu’au comptoir.
« Une jeune femme, aux yeux rouges, aux cheveux noirs, qui semble psychopathe. Euh… » La femme fronça les sourcils, regardant ma sœur avec incompréhension. Certes, ce n’était pas une demande très normale.
« Elle devrait être en ville. »
La fille posa sa tête sur ses mains, pensive, puis releva la tête, comme si elle avait eu une illumination.
« Une fille plutôt étrange et correspondant à celle que vous cherchez est venue ici, il y a quelques heures. Elle souhaitait savoir l’itinéraire à suivre jusqu’à… Noland. Oui, c’est ça.»
Noland ? C’était une grande ville, bâtie au-dessus d’un immense lac, très touristique. Ce que Sully comptait y faire m’inquiétait.
« Où devons-nous aller pour trouver la ville ? » Ma sœur semblait autant préoccupée que moi sur la destination de notre très chère psychopathe.
« Vers le nord-est. C’est à plus d’une demi-journée de marche. »
« Je vois, merci. » On se recula, retournant vers les autres.
Je vis que certains nous regardaient, ayant sans doute entendu la conversation. Tant mieux.
J’étais en pleine réflexion afin de m’imaginer les plans de Sully lorsqu’une détonation résonna et que l’hôtesse s’effondra dans une marre de sang. Tout se passa si vite que personne n’aurait put réagir. Des hommes entrèrent, armés, et prirent les premières à leur tomber sous la main en joue, les bloquant de tout mouvement, tandis qu’un des leur, sans doute le chef, vérifiait si la femme était bien morte. Il se tourna vers nous, et dans un ricanement un froid, il s’adressa à nous.
« Vous bougez, on exécute ceux là. » Il fit un signe de tête en direction de Fukano, Sélène, Asallé et Red, qui étaient menacés par les pistolets de ses complices.
« Vous allez me dire ce que vous savez de Sully, tout, absolument tout, comprit ?! Et ne tentez rien, je vous rappel que vous n’êtes pas en position pour négocier… »
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Bonjour à touch! Aujourd'hui, chapitre 5 de ma fic'. La veille de ma rentrée *rt si c trist*
Du coup, à cause des cours, je risque d'écrire moins souvent, mais j'essayerais de conserver un rythme régulier x3
Bon courage à ceux qui ne sont pas encore rentrés, et même aux autres même si c’est trop tard x0
♥