PDV Solfia
J’avançais sans grande conviction, suivant bêtement les autres sur le chemin de terre que nous empruntions depuis un moment déjà, marchant à travers une forêt qui me semblait interminable, bien plus dense que celle qui faisait le tour du lac.
Je me répétais sans cesse les dernières heures qui s’étaient écoulées, me rappelant de chaque détails qui auraient put nous montrer que la ville était un piège géant, ainsi que les quelques secondes qui étaient passées entre le bruit des détonations et les explosions.
J’avais eu vraiment peur, et je ne pense pas être la seule. Tout ça nous avait un peu secoué, et je suppose que c’est pour ça que nous n’avions pas réagit lors de la dispute entre Fukano et Aliona.
En parlant d’elle, notre « chef » comme l’avait dit le rouquin avant de s’en aller, était encore une fois devant le groupe, accompagnée d’Aypierre et Kanra. En y repensant, si le brun faisait en sorte qu’Aliona soit un minimum indulgente envers nous, son amie ne semblait pas tellement s’en préoccuper. A vrai dire, je n’étais pas sure que les deux femmes soient amies, et, sans doute, Aypierre était la seule raison pour laquelle elles devaient rester ensemble. C’était assez étrange, mais, après tout, je ne pense pas que ces affaires me regardent.
La nuit commençait doucement à tomber, et je me demandais si nous ferions une pause. J’espérais fortement que ce soit le cas, car plusieurs personnes étaient blessées et je doutais qu’elles puissent marcher toute la nuit. Je voyais déjà du coin de l’œil, Otaku qui boitait de façon de plus en plus accentuée, avec le regard d’Unster de plus en plus insistant.
Je soupirais discrètement et observais Azenet. Il avait eu l’air de s’inquiéter pour moi après l’explosion, mais depuis, il paraissait distant.
Je fis craquer mes doigts tout en me demandant s’il m’oublierait, une fois que notre mission serait achevée. Cette pensée me fit froid dans le dos, mais je devais envisager le pire des scénarios afin de ne pas être déçue, bien que, dès que mon regard se posait sur lui, je sentais mon cœur battre un peu plus fort.
PDV RedZelda
Tout était noir, et je ne percevais que cette douleur lancinante dans mon crâne, comme si on me le compressait. Je ne pensais pas être morte, en vue de la douleur parcourant ma tête en ce moment-même, qui me paraissait bien trop réelle. Soudain, je me sentis comme attirée par quelque chose, et, l’instant suivant, une lumière m’aveuglait.
Je toussais, me raclant fortement la gorge, ce qui me laissa un goût métallique dans la bouche. J’avais l’impression d’être entrain de vomir, même si rien ne s’échappait de mes lèvres.
Mes yeux me piquaient, mes paupières étaient lourdes et mes muscles étaient plus engourdis que jamais, mais je réussis tout de même à identifier l’endroit où je me trouvais.
En face de moi, un feu dansait sans grande ardeur, éclairant les visages épuisés de personnes complètement perdues. La lune brillait faiblement dans le ciel, à peine visible derrière d’épais nuages. J’étais assise, appuyée contre un rocher très peu confortable.
Je me massais les tempes, mon mal de tête diminuant au fur et à mesure que je reprenais conscience de ce que je faisais là.
Des jambes apparurent dans mon champ de vision, me faisant sursauter. Je relevais la tête et croisais le regard de Nizzy, qui, visiblement semblait soulagée.
Ses cheveux étaient légèrement en bataille, et ils semblaient quelque peu humides. A ce moment, je me demandais si c’était elle, la personne que j’avais aperçue avant de me…noyer, je crois.
« Tu es réveillée, tant mieux. Tu n’as mal nulle part ? » me demanda-t-elle tout en s’asseyant à mes côtés et en me tendant un gobelet remplit d’un liquide chaud.
Je secouais la tête à la négative et la regardais.
« Qu’est-ce qu’on fait ici ? Et les autres, ils sont où ? » Je fus moi-même étonnée par ma voix, très rauque.
Elle émit un faible sourire et regarda les petites flammes devant elle.
« On est dans le « camp » des habitants de Noland. Et, pour les autres… »Elle se pinça la lèvre, avant de continuer, un peu plus bas.
« Je ne les pas vus. Lorsque je t’ai sorti de l’eau, un homme m’a indiqué de venir ici, et je n’ai pas vraiment bougé depuis. Je me suis renseignée, il y avait des personnes sur la rive d’en face, mais elle est désormais déserte et aucun signe du groupe de ce côté-ci…»
J’avais peur pour Fuka, et j’espérais qu’il était avec les autres, sain et sauf. Ils étaient sans doute repartis à la poursuite de l’autre folle, sans nous attendre…
« On doit partir rapidement, ou Gale nous fera tuer… » Face à mes paroles, les yeux de Nizzy s’assombrirent, mais elle hocha doucement la tête.
PDV Otaku
Je serrais les dents, lassée de la douleur qui me traversait la cheville depuis trop longtemps à mon goût. Je m’étais un peu habituée, mais, bien sûr, marcher n’arrangeait rien à mon état. J’essayais tout de même de ne pas gémir à chaque pas et de sourire à Unster, Pit et Cerise qui étaient proches de moi en ce moment-même, bien qu'ils ne soient pas dupes.
Mon frère et ma sœur avaient rapidement lâchés l’affaire, me connaissant trop bien pour tenter de me faire avouer que je souffrais un peu plus à chaque pas, mais ils me jetaient régulièrement des regards inquiets.
Au contraire, Unster, lui, restait à quelques centimètres de moi et me demandait toutes les cinq minutes si je voulais qu’il me porte. Être aussi proche de lui me faisait frissonner, et qu’il s’inquiète autant pour moi m’aurait fait rougir si je n’avais pas mal.
Visiblement, notre « dispute », si on peut l’appeler ainsi, était loin derrière nous, mais je m’interrogeais toujours sur ce qu’il avait voulu me dire avant de se faire interrompre.
Je soupirais lorsqu’il me posa une énième fois la même question. Il était borné, et je dois avouer que ça m’amusait un peu, alors je lui fis un sourire qui se voulait sincère et regardais à nouveau droit devant moi.
Dans ces bois, je perdais un peu la notion du temps. Désormais, seule une lumière faiblarde éclairait notre marche, nous permettant à peine de discerner les obstacles sur notre route.
Soudain, l’avant du groupe s’immobilisa, nous surprenant. Les légers murmures à peine audibles s’étaient tus, me faisant penser que j’étais la seule à ne pas voir la cause de cet arrêt inopiné.
Une lumière nous éclaira sur la droite, et, en tournant la tête, je vis une, puis bientôt des dizaines de torches tenues par des hommes et des femmes au regard malsain.
Je sentais l’adrénaline monter en moi, prenant conscience que, d’un moment à l’autre, nous allions devoir détaler pour échapper à la menace.
Ce fut très rapide, juste un mouvement à notre gauche, et l’on bougea presque d’un seul mouvement. Nos ennemis ne devaient pas avoir prévu ça, car ils restèrent quelques secondes sans bouger, nous laissant rompre leurs rangs, partant dans des directions différentes, avant de réagir et de nous poursuivre.
Dans un première temps, j’avais totalement oublié ma cheville, mais, c’est lorsque je vis les lueurs des torches se répercuter sur les arbres devant moi que je me rendis compte que j’étais vulnérable, n’ayant même pas de pistolet, ce dernier étant disparu depuis l’explosion.
Je lâchais un gémissement de douleur lorsque je me pris le pied dans une racine, et je tentais de me relever le plus vite possible, mais la douleur sourde m’empêchait de bouger. Tout cela m’arracha une ou deux larmes, de frustration ou de douleur, je ne sais pas, mais les personnes que je voulais fuir se rapprochaient bien trop rapidement de moi, lâchant parfois un ricanement sinistre qui se faisait de plus en plus fort.
Je me mordais la lèvre, pensant naïvement que si je ne lâchais aucun son, ils ne me trouveraient pas, mais c’était peine perdue.
Mon cœur battait de plus en plus fort, et j’eus l’impression, durant quelques secondes, que l’adrénaline montait de nouveau en moi. J’attrapais une branche basse, me relevais presque trop rapidement à mon goût, et me remis à courir, même si je savais que dans quelques instants, j’allais de nouveau m’écrouler.
J’entendis des coups de feux, signe que certains devaient sans doute se battre, et mon cœur se serra en imaginant que certains pourraient mourir. Je m’arrêtais, à bout de force, et m’appuyais contre un arbre, cherchant à reprendre mon souffle.
Une main se posa sur mon bras, et j’aurais hurlé de peur si la personne n’avait pas encombré ma bouche.
Une forte étreinte entoura mon cou, me coupant le souffle. Tout ce que j’entendais était le sang qui me battait aux tempes, tandis que je commençais à manquer d’air.
Mais, d’un geste brusque, la personne qui tentait de me tuer tomba sur le coté, m’emportant avec. Dans sa chute, il lâcha son emprise autour de ma gorge et je pris une énorme inspiration, bien que mes poumons me brûlaient. Je tremblais de tout mon corps et je regardais l’homme qui m’avait agressé, lorsqu’un katana s’abattit violemment dans son ventre, faisant gicler du sang.
Je tournais vivement la tête et pouvais voir Kanra s’approcher du corps pour récupérer son arme, avant de se retourner et de partir dans une direction aléatoire sans me lancer un seul regard, cherchant sans doute sa prochaine victime.
J’écarquillais les yeux, mais mon cerveau fonctionnait au ralenti et je n’assimilais pas beaucoup ce qu’il se passait autour de moi.
Aucune chance que je puisse me relever, et, sans doute, des psychopathes arriveraient d’un moment à l’autre pour achever ce que leur ancien complice avait commencé.
J’entendis des pas se rapprocher de moi, et je fermais les yeux, terrorisée. J’étais presque allongée à même le sol, peut-être que l’on me croirait morte ? C’était idiot de penser que quelqu’un puisse tomber dans le panneau, mais aucune autre solution ne s’offrait à moi.
Les pas accélérèrent, et, j’ouvris un œil difficilement lorsque je sentis quelqu’un à genoux à côté de moi.
Unster était penché au dessus de moi, le regard encore plus inquiet qu’il ne l’était d’habitude. Mais, sans que je ne puisse dire un mot, ou même faire le moindre geste, je sentis me corps ne répondait plus à mes ordres et je tombais dans des ténèbres très peu rassurants…
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Et coucouuu! :3 J'ai posté plus tôt que d'habitude o/ Je suis en avance \o //sbaff//
J'espère que ça vous a plut ;3
♥