PDV Solfia
Je regardais Usirichap pleurer à côté du corps sans vie de sa sœur. Je n’étais pas très douée pour annoncer ces choses là, et c’est avec beaucoup mal de maladresse que je lui avais livré cette triste nouvelle lorsqu’elle avait reprit connaissance.
Comme l’avait dit Asallé, je n’étais pas médecin, et, je me doutais depuis le début que Sélène n’allait pas survivre. Je voulais juste paraître optimiste, et prier pour qu’un miracle se produise. Mais, de toute évidence, la chance n’était pas de notre côté cette fois-ci.
J’observais Kanra, Aliona et Aypierre, toujours dans leur coin, ne se mêlant que très peu avec nous. Rien ne semblait pouvoir ébranler les deux femmes, et le brun était assez impressionnant, même s’il paraissait plus amical que ses camarades féminines.
Je sentais que l’on m’épiait, dans mon dos, et je me retournais pour me retrouver face à Azenet. Je m’étais beaucoup rapprochée de lui durant les derniers jours. J’avais en quelque sorte utilisé l’excuse de sa blessure pour rester près de lui aussi souvent que possible. Je n’avais jamais vraiment éprouvé ce genre de sentiments envers quelqu’un et, à chaque fois que je le regardais dans les yeux, je me sentais rougir, mais personne ne semblait le remarquer.
Cependant, au lieu d’aller vers lui, cette fois-ci, je me tournais à nouveau vers mon amie aux cheveux roses qui avait légèrement calmé ses sanglots qui n’étaient trahis que par les légers sursauts de ses épaules. Je m’accroupissais à ses côté et essayais d’employer une voix rassurante, qui se voulait assurée.
« Usi…il faut que l’on parte. On… »
« Je ne vais pas la laisser là… » Ses yeux bleus larmoyants étaient plantés dans les miens, et je me mordis les lèvres, sachant qu’elle ne voudrait pas facilement laisser le corps de sa sœur ici.
« Mais nous n’avons pas le choix…Tu le sais. Viens, Usi, s’il te plait… »
Une larme silencieuse glissa le long de sa joue, elle jeta un regard désolé vers le corps de Sélène et se leva, tant bien que mal à cause de ses jambes tremblantes.
Je me relevais et posais une main dans son dos tout en me dirigeant vers la sortie. Les autres étaient sortis pendant que je lui parlais, et nous les rejoignions bien vite dehors.
Ce n’était sans doute qu’une impression, à cause du stress ou de la fatigue, mais j’avais sans cesse le drôle de sentiment d’être épiée. N’était-ce qu’une personne, dans le groupe, qui tentait de me cerner en m’observant inlassablement, ou un inconnu qui ne me voulait que du mal ? Je ne saurais le dire que lorsque je serais devant la personne en question, si elle existe véritablement.
PDV Cerise
Une atmosphère plus que pesante régnait dans le groupe, me mettant mal à l’aise, à tel point que j’aurais voulu prendre mes jambes à mon cou. Il n’y avait jamais eu beaucoup d’ambiance entre nous, mais ce silence était vraiment dérangeant.
Je frissonnais et replaçais ma capuche sur ma tête, les yeux rivés devant moi. Le temps s‘était énormément rafraichi en très peu de temps, et, même si le soleil était bien présent, une certaine humidité flottait dans l’air, provenant de je-ne-sais où, empêchant l’astre de nous réchauffer ne serait-ce qu’un minimum.
La fatigue, elle, était également bien présente. La nuit dernière n’avait pas été de tout repos et les quelques heures tranquilles ne l’avaient pas été pour tout le monde. Je glissais un regard vers Solfia qui semblait épuisée. Elle était restée auprès de Sélène jusqu’au petit matin, et ça ne lui réussissait pas. A vrai dire, je ne savais pas qui d’elle ou d’Usi soutenait l’autre. Mais Azenet restait juste à côté d’elle, comme s’il se préparait à la rattraper si elle tombait de fatigue.
Devant nous se trouvait des arbres, formant une sorte de lisière, et j’espérais que ce n’était pas une forêt. Certes, être à découvert n’était pas très agréable, mais, dans la forêt, nous ne pouvions pas vraiment bouger aisément.
A ma grande surprise, lorsque nous arrivons à hauteur des premiers arbres, je peux déjà voir la sortie, à quelques mètres droits devant, débouchant sur une ville sur un lac. Noland.
Je n’étais jamais venu dans cette ville, si bien réputée pour le tourisme dut à son aspect magnifique. L’eau du lac sur lequel elle était battit était d’un bleu turquoise magnifique, et toutes les structures bourdonnaient d’agitation. Des enfants couraient sur les passerelles, des couples se promenaient paisiblement, chacun menait une vie paisible, comme s’ils étaient en dehors de la réalité qui touchait actuellement le pays. Visiblement, Sully ne devait pas être ici.
Sans se consulter, tout le monde partait un peu dans son coin. De toutes manières, nous savions que nous devions trouver des indices sur la fille aux cheveux noirs.
Cependant, après les dernières péripéties que nous avions vécues, je savais que tout le monde ne chercherait pas vraiment, que beaucoup allaient visiter la ville. En fait, je pense que nous allions tous le faire, car, tant que qu’elle ne se montrera pas, on ne pourra pas avancer. Autant en profiter, tant que nous avons du répit.
Je remarquais tout de même des personnes hésiter, comme Asallé et Luni, ou d’autres partir rapidement pour en finir au plus vite avec cette « mission ».
Etant donné que nous avions du temps à combler avant de repartir, du moins, je pensais, je ne voyais pas pourquoi on ne pourrait pas se reposer un peu.
Je gravis les quelques marches à franchir afin d’accéder à la plate-forme principale de la ville. Je regardais autour de moi et examinais les différents bâtiments présents ici, jusqu’à apercevoir une auberge. Je m’y dirigeais et entrais dedans. Il y a avait déjà Red et Fuka, ainsi que mon frère et ma sœur qui étaient entrés à ma suite.
Je pris une chambre de trois et montais hâtivement les escaliers menant à celle-ci. Une fois arrivée, je m’étalais de tout mon long sur le premier lit venu en lâchant un soupire de soulagement. Je ne m’étais pas rendue compte à quel point j’étais épuisée. J’entendis la porte se fermer, sans doute derrière Pit ou Ota, mais je commençais déjà à tomber dans les bras de Morphée.
PDV Externe
Séparés en petits groupes, les aventuriers d’infortune observaient la ville, ou bien, se reposaient, du moins, c’était ce qu’ils prétendaient faire, dans le dernier cas.
S’étant directement réfugiés dans une chambre de l’auberge, le couple que formaient Red et Fuka ne récupéraient pas les heures de sommeil manquées.
Assis sur son lit, le garçon regardait sa compagne se changer, sans pudeur, devant lui. Après plusieurs années à sortir ensemble, la gêne n’était pas vraiment présente entre ces deux là.
S’asseyant aux côtés de son petit-ami, Red posa sa tête sur son épaule, fermant les yeux tandis qu’il jouait avec ses cheveux, dont le bout était rouge, dut à un tie and dye qu’elle avait fait quelques années auparavant. Presque inconsciemment, les lèvres du garçon se posèrent sur les siennes.
De l’autre côté de la ville, Kanra, Aliona et Aypierre exploraient les moindres recoins susceptibles de cacher un indice sur Sully. La fille aux yeux violets jetait des regards vers le lac en dessous d’eux de temps à autres, comme si elle craignait que l’on ne les attaque par là.
Quand on la regardait depuis une hauteur, cette ville paraissait parfaitement banale. Mais, en regardant de profil, on pouvait parfaitement apercevoir l’eau turquoise qui reposait en dessous des bâtisses, ces dernières soutenues par d’épais piliers. Reconstruite maintes et maintes fois à travers les âges, Noland était maintenant la ville la plus connues du pays, notamment pour sa beauté éblouissante. Et, il fallait admettre, qu’en voyant cette petite merveille pour la première fois, on ne pouvait qu’être bouche-bée.
Néanmoins, sous ses aires de paradis, Noland cachait de lourds secrets. De multiples braquages, des meurtres, toutes sortes de crimes nécessitant au moins la prison. C’est pourquoi, ce fut une immense surprise lorsque l’on vit qu’aucun fou ne s’était installé dans ce repère à malfaiteurs. Mais tout semblait différente, en ce moment même.
Une chose n’allait pas. L’air semblait chargé d’électricité. Les animaux grognaient, ou se tapissaient dans un coin de maison en couinant. Les hommes étaient perplexes, les femmes inquiètent.
Puis, il y a eu ce silence étrange.
Ces petits déclics provenant des piliers.
Ces explosions détruisant entièrement la ville.
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Bonjour :-)
Bon, ce chapitre est plus court que d'habitude, mais je me voyais pas couper en pleine "action", donc voilà voilà x3
♥