Chapitre 2 : La faute à qui ?
C'était de sa faute... Toutes ces personnes décédées... Tout ça parce qu'il était recherché. Mais pour quoi ? Il n'en avait aucunes idées. Qu'allait-il faire ? Fuire ? Toute sa vie ? Non. Il ne le voulait pas. Il voulait se battre pour ceux qui sont morts. En restant là, il mettait en danger son hébergeur. Il fallait qu'il parte mais il souhaitait le voir une dernière fois pour le prévenir. Il fixa sa montre. Elle indiquait la même année et toujours la bonne heure. Il décida de l'ouvrir pour la regarder de l'intérieur. Il remarqua qu'aucun engrenages n'enclenchaient le changement d'année. Fallait-il le faire manuellement ? Non. Aucun moyen de le permettait. Il la referma au bout d'une vingtaine de minutes et la serra contre lui en fermant les yeux. Il ses sentit alors soulevé et un puissant vent s'écrasa sur son corps. Il rouvrit alors les yeux pour regarder autour de lui et se retrouva face à des milliards d'étoiles scintillantes dans la noirceur du... ciel ? Oui, il était bien dans le ciel, ou plutôt dans la galaxie. Il se retourna lentement. Une surface plane le supportait, du verre ? Peut-être bien... Un mal de tête le prit, immense tournis. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il vit une sorte de frise gigantesque et constata que des années étaient marquée mais à peine a-t-il eu le temps de s'approcher qu'il retrouva autour de lui l'appartement vide et lugubre de Brioche.
Debout au milieu de la pièce, il regarda une fois de plus sa montre, ébahi. Elle indiquait deux heures de plus qu'il y a cinq minutes. Que venait-il de se passer bon sang ? De milliers de questions semblables à cette dernière se bousculait dans l'esprit de Rosgrim. Serait-ce la montre qui aurait ce... pouvoir ? Il n'y croyait pas, ou plutôt il ne voulait pas y croire. Pourtant, ce qu'il venait de se passer paraissait tellement réel. Il fit les cents pas en réfléchissant au sens de cette vision car il avait conclu que c'en était une. Après un certain temps, la porte s'ouvrit. Brusquement, le brun releva la tête vers l'entrée où Brioche apparut.
« Désolé de m'être éternisé... Tu as faim ? Oh, pardon, vous avez faim ?
-Ce n'est pas grave, on peut se tutoyer maintenant je pense. Pour répondre à ta question, oui, j'ai faim. »
Le cadet sourit et partit dans la cuisine avant de se mettre à préparer le repas. Le barbu, ne sachant que faire, décida de visiter un peu. Il se rendit un peu maladroitement dans la chambre du châtain et découvris avec stupeur le nombre d'ouvrages sur les nombreuses étagères. Il les examina un moment avant de saisir un livre qui parut lui plaire. Il s'assit sur le lit simple et sobre et commença la lecture de cet amas de pages. La couverture était en relief, magnifique. Elle se présentait comme un journal, avec un petit clapet pour refermer le tout. Il l'ouvrit avec précaution et se mit à lire. Avec stupeur, il découvrit que l'histoire qui y était contée ressemblait fortement à la sienne. Trop fortement pour que ce soit une coïncidence. Il continua de lire avec curiosité et arriva bien vite à la fin. Là était raconté la destruction de sa ville natale, ce qu'il avait vécu deux jours plus tôt. Les larmes lui revenaient rien qu'en repensant à cette journée horrifique. Il sursauta lorsque la voix de son ami aux yeux bleus le sortit de ses pensées.
« C'est prêt !
-J'arrive. »
Il camouflait des sanglots dans sa voix et sécha rapidement ses larmes avant de se lever et retourner dans la pièce à vivre, s'asseyant sur l'une des chaises autour de la table. Brioche servit le plat qu'il venait de préparer : une simple soupe.
« Désolé, je ne sais pas cuisiner. »
L'aîné était amusé du dépit du plus jeune face à son incompétence.
« Ce n'est pas grave... sourit-il »
Brioche lui rendit son sourire et commença à manger, ou plutôt boire.
Une fois le déjeuner fini, le plus petit des deux proposa à son invité de sortir en ville. Ce dernier acquiesça et ils se mirent donc en marche. Arrivés là-bas, Rosgrim, émerveillé, regardait autour de lui comme un enfant lorsqu'il neige. Les hautes tours de bronzes et de fer semblait atteindre les cieux d'une immense grâce. Le ciel, noirci par les nuages, semblait avoir une part dans la grandeur des lieux, comme s'il en faisait parti. L'homme aux yeux noisettes baissa le regard et, d'un geste circulaire de tête, admira les étalages des magasins présentant des montres, des vêtements, de la nourriture, du mobilier et toutes sortes d'autres objets. Ses yeux s'arrêtaient par moment au niveau des lampadaires que des hommes rallumaient.
« Ils sont allumés en permanence à cause de la noirceur de la saison. Expliqua son guide d'un jour. »
Le plus vieux tournait sur lui-même au milieu de tous ces gens avec un visage morne et un pas pressé. Lui qui n'avait jamais connu les grandes villes et avait toujours préféré la nature était plus qu'excité de visiter cette immense champ d'immeubles. Le cadet souriait face à l'extase de son ami qui paraissait tellement heureux.
Ils continuèrent leur balade jusqu'à la fin de la journée. Une fois rentré dans l'appartement, Brioche partit préparer de la soupe pour le dîner. Rosgrim partit dans sa chambre et s'assit sur son lit en regardant autour de lui. Elle était extrêmement simple : un lit, un bureau, une armoire et une table de chevet en bois avec une lampe à huile qui éclairait faiblement la pièce. Il soupira et s'allongea en fixant le plafond crème. Brioche, lui, mélangeait sa préparation, pensif. Il appela son invité lorsque sa soupe fut cuite et tout deux s'installèrent à la table. Ils mangèrent joyeusement, discutant de tout et de rien. À la fin du repas, Rosgrim aida son cadet à débarasser et laver la vaisselle avant qu'ils n'aillent se coucher. Dans son lit, le châtain dormait profondément, contrairement au barbu qui n'y parvenait pas. La peur le prenait, il ne voulait pas que sa nouvelle ville se fasse attaquer...
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Mer 9 Déc - 16:46
